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29 septembre 2015 2 29 /09 /septembre /2015 02:26

Contradiction dans la politique occidentale sur le conflit syrien

par Kharroubi Habib

Il a fallu du temps aux Occidentaux pour se rendre compte qu'ils font fausse route en tablant sur une victoire d'une opposition modérée dans le conflit syrien.

Cette soi-disant opposition modérée qu'ils ont présentée comme étant l'âme de la rébellion anti-régime de Bachar El Assad et à laquelle en connivence avec la Turquie et les pétromonarchies ils ont prodigué subsides financiers, armement et appui diplomatique a non seulement déçu leur attente qui était qu'elle parvienne à faire tomber rapidement le régime de Damas, mais ils la découvrent pour ce qu'elle est réellement, à savoir un panier de crabes sur lequel prédominent des organisations toutes aussi terroristes que Daech car doctrinalement issues du même moule qu'elle.

Ils ont eu beau se voiler la face sur la réalité du projet de société de cette soi-disant opposition syrienne modérée, ils ont tout de même réalisé qu'il est similaire à celui que Daech qu'ils combattent en Irak et en Syrie cherche à faire triompher à Baghdad et à Damas et que par conséquent la victoire de cette «rébellion modérée» en Syrie signerait l'instauration à Damas d'un régime aussi sanglant, liberticide et dans le rejet des valeurs humanistes que celui dont Daech en fait l'illustration qui suscite horreur et indignation.

Il ne faut pas pour autant s'attendre à ce que les Occidentaux admettent franchement s'être fourvoyés par haine de Bachar El Assad et de son régime et retirent leur soutien à cette « rébellion modérée» alors même qu'il la voit devenue un «Frankenstein» dont ils ne parviennent plus à en contrôler les agissements.

Plutôt que de rompre avec elle et cesser de lui prodiguer aide et assistance, ils persistent à tabler sur elle en vue d'une négociation visant à mettre fin au conflit syrien.

La solution du conflit syrien ne peut être que politique.

Celle que cette «rébellion modérée» en fait un conglomérat d'organisations djihado-terroristes s'acharne à vouloir imposer les conditions est tout simplement l'instauration d'un régime d'inspiration wahhabite.

Même s'ils tentent de l'en dissuader en entrant dans une négociation sur une solution politique avec les alliés du régime syrien, les Occidentaux se heurteront à l'intransigeance de l'Arabie Saoudite et des autres pétromonarchies qui ont tout misé sur la chute du régime de Damas et sur l'arrivée au pouvoir en Syrie de cette «rébellion modérée» qui professe le même dogme religieux qu'elles et les mêmes «valeurs civilisationnelles» auxquelles elles veulent soumettre le peuple syrien.

S'ils ont réellement pris conscience qu'en soutenant cette «opposition» syrienne ils sont en fait en train d'élargir le terreau favorable qui permet à Daech d'étendre son influence et son contrôle au Moyen-Orient, les Occidentaux devraient non seulement cesser de lui prodiguer du soutien, mais aussi et surtout contraindre les pétromonarchies à poursuivre le leur.

Ils ne peuvent en effet persister à voir dans l'islamisme djihado-terroriste la menace primordiale qui plane sur la civilisation humaine et ses valeurs de liberté et de tolérance et dans le même temps approuver l'agenda pour la Syrie et toute la région arabe des Etats qui en sont les pourvoyeurs tant au plan doctrinal que militaire et financier.

Qu'ils commencent donc par mettre un terme à cette contradiction dans leur posture et politique que dénoncent d'ailleurs de plus en plus radicalement leurs propres opinions nationales.

http://www.lequotidien-oran.com/?news=5219113

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