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4 mars 2017 6 04 /03 /mars /2017 09:49
Algérie. Menaces terroristes persistantes
 
 
Hassane Zerrouky
Jeudi, 2 Mars, 2017
Humanite.fr
 
Un policier a déjoué une tentative d'attaque suicide contre le commissariat de police du quartier de Bab el Katanra le 26 février à Constantine.

Tentative d’attentat suicide à Constantine, djihadistes abattus en Kabylie, l’Aqmi et Daech tentent de se réimplanter, et ce alors que les Algériens s’interrogent sur la santé de leur président.

Les autorités algériennes pensaient en avoir fini avec la filiale algérienne de Daech, Djund al-Khilafa, après que les forces de sécurité avaient décimé en avril 2015 ce groupe djihadiste ayant exécuté le français Hervé Gourdel le 21 septembre 2014 dans les montagnes kabyles. Il semble que non.

Par deux fois Daech s’est rappelé à leur bon souvenir. Une première fois en revendiquant le meurtre d’un agent de police tué le 28 octobre dernier à Constantine. Et en revendiquant lundi dernier, toujours dans la même ville, la tentative d’attentat suicide perpétré la veille contre le commissariat de police du quartier de Bab el Katanra, acte qui a fait un mort (le kamikaze) et deux blessés.

N’eût été la vigilance d’un policier en faction qui, après sommation, a ouvert le feu sur l’assaillant, provoquant l’explosion de la ceinture d’explosifs qu’il portait et donc la mort du kamikaze, les conséquences auraient été tragiquement plus lourdes. En effet, le pire a été évité : le commissariat en question, cible de Daech, se situe au rez-de chaussée d’un immeuble d’habitation. Mais ce qui a retenu le plus l’attention, ç’aura été l’élan de solidarité spontanée manifesté envers les policiers par les riverains et des centaines de personnes accourues sur les lieux juste après la déflagration.

Cet acte terroriste dans une ville moins touchée qu’Alger par le terrorisme dans les années 90, survient une dizaine de jours après que l’armée algérienne a abattu le 15 février dernier 14 djihadistes dans les montagnes surplombant la ville de Bouira en Kabylie. Mardi dernier, sur la partie littorale Est de cette même région, neuf autres islamistes armés ont été neutralisés à Azzefoun, dont quatre faits prisonniers. Ce qui porte à une trentaine le nombre de djihadistes tués depuis le début de l’année, un chiffre qui s’ajoute aux 125 islamistes armés tués en 2016 et à l’arrestation de 222 autres, dont une partie aux frontières est (Libye) et sud (Mali) de l’Algérie.

Un cinquième mandat pour Bouteflika ?

Une chose est sûre, ces faits montrent qu’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) dont on pensait qu’elle avait abandonné le nord de l’Algérie pour le Sahel, et Jund al-Khilafa (filiale de Daech), issu d’une dissidence de l’Aqmi, moins important par le nombre mais tout aussi dangereux, essaient depuis quelques temps de se réimplanter dans le nord du pays. Et ce, bien qu’ils aient du mal à recruter, comme l’atteste l’âge des djihadistes abattus (entre 35 et 55 ans), alors que dans les années 90, au plus fort des violences islamistes (près de 200 000 morts), la moyenne d’âge des combattants islamistes se situait autour de 25 ans. Cette persistance terroriste a lieu alors que les Algériens s’interrogent sur l’état de santé du président Bouteflika, au pouvoir depuis 17 ans, qui a fêté ce mercredi ses 80 ans et qui ne s’est plus exprimé publiquement depuis 2012, dans un contexte national fragilisé par la crise financière. Malgré cet état de santé dont on sait en fait peu de choses, sinon qu’il a contraint le chef de l’Etat algérien à annuler à la dernière minute la visite prévue le 20 février à Alger de la chancelière allemande Angela Merkel, il se trouve encore des gens parmi la classe politique au pouvoir (dirigeants du FLN, ex-ministres, députés) pour l’appeler à se présenter pour un…cinquième mandat en 2019 !

 

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