7 août 2012
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Alors qu’elle affirme que Damas est «nettoyée»
l’armée syrienne se dit prête pour la bataille décisive
zoom | © D. R.
Alep prise entre le feu des rebelles et celui des militaires.
La véritable bataille d’Alep n’a pas encore commencé et les bombardements n’étaient que des préparatifs.
Alors que l’ONU continue à dénoncer l’impuissance du Conseil de sécurité face à la crise syrienne, le régime de Bachar Al Assad regagne progressivement le terrain conquis ces dernières semaines par les insurgés. L’armée syrienne a ainsi affirmé avoir repris, samedi, le contrôle d’un quartier tombé entre les mains des insurgés à Damas. Ses unités contrôleraient désormais l’ensemble de la capitale, au moment où Alep reste le théâtre d’intenses combats. Le commandement militaire syrien a, à ce propos, indiqué avoir achevé son déploiement autour de capitale économique du pays (355 km de Damas) et qu’il est désormais prêt pour la bataille «décisive». «Tous les renforts sont arrivés et encerclent la ville.
L’armée est prête désormais pour lancer l’assaut décisif mais attend les ordres», a affirmé hier à l’AFP une source de sécurité, précisant que «la guerre risque de durer car il va y avoir des batailles de rues pour déloger les terroristes». Un important responsable de la sécurité de la région avait déjà affirmé, samedi, que la véritable bataille d’Alep n’avait pas encore commencé et que les bombardements n’étaient que des préparatifs. «Ce qui se passe actuellement n’est qu’un hors-d’œuvre et le plat principal viendra plus tard», avait-il dit, précisant qu’au moins 20 000 militaires se trouvaient sur le terrain.
En attendant de lancer l’offensive décisive pour le contrôle de cette métropole du nord de la Syrie, enjeu crucial du conflit, les forces loyalistes ont bombardé intensivement les positions des insurgés. L’artillerie a particulièrement pilonné le quartier Salaheddine. La veille, il avait déjà été la cible du plus violent bombardement depuis l’ouverture du front d’Alep, le 20 juillet, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Des combats se sont également déroulés dans d’autres quartiers de la ville. Selon Al Watan, un quotidien syrien proche du pouvoir, «la mission actuelle (de l’armée) consiste à donner des coups durs aux terroristes, à resserrer l’étau et à renforcer le contrôle des entrées de la ville afin de les empêcher de fuir».
Remplacement de Annan : le Qatar pose ses conditions
Le journal a ajouté qu’«entre 6000 et 8000 terroristes» se trouvaient à Alep, estimant que des «centaines d’entre eux ont été tués ou blessés». Les rebelles disent, quant à eux, tenir la moitié de la ville et affirment que malgré les bombardements de l’artillerie et de l’aviation, les soldats ne parviennent pas à avancer au sol. Face à l’échec de la diplomatie ayant conduit le médiateur international Kofi Annan à jeter l’éponge, Paris dit vouloir profiter, ce mois-ci, de sa présidence du Conseil de sécurité pour concentrer les efforts internationaux sur l’aide humanitaire.
La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton se rendra, quant à elle, samedi prochain en Turquie pour y discuter du conflit en Syrie, a annoncé le département d’Etat. Ankara joue un rôle crucial dans l’aide aux rebelles. Le Premier ministre qatari, Cheikh Hamad Ben Jassem Ben Jabr Al Thani, dont le pays cherche à tout prix le renversement du président Al Assad, a indiqué pour sa part que les Etats arabes n’accepteraient pas de nouveau médiateur pour la Syrie si sa mission ne consistait pas à assurer un transfert du pouvoir. L’Assemblée générale de l’ONU a, rappelle-t-on, adopté vendredi, à une large majorité, une résolution déplorant l’impuissance du Conseil de sécurité dans ce conflit, une critique implicite à l’égard de Moscou et Pékin qui y ont bloqué tous les projets de résolution condamnant le régime de Bachar Al Assad.
Un journaliste détenu par des «djihadistes» britanniques
Un photographe britannique, John Cantlie, détenu dans un camp djihadiste en Syrie pendant une semaine avec un collègue néerlandais, a affirmé hier que certains de ses ravisseurs venaient du Royaume-Uni. «Ils étaient environ 30, une douzaine parlaient anglais et neuf avaient l’accent londonien», écrit John Cantlie dans le Sunday Times. Le Britannique avait été enlevé le 19 juillet avec le photographe néerlandais Jeroen Oerlemans dans le nord de la Syrie.
Tous deux ont finalement été libérés par l’Armée syrienne libre (ASL) le 26 juillet, selon leurs récits. Juste après sa libération, M. Oerlemans avait déjà indiqué qu’il n’y avait «aucun Syrien présent» dans ce camp djihadiste. «Ils venaient du Pakistan, du Bangladesh, du Royaume-Uni, de Tchétchénie», a détaillé John Cantlie sur la BBC, ajoutant que certains de ses ravisseurs britanniques étaient particulièrement «vindicatifs».
Interrogé, le Foreign Office a indiqué «prendre très au sérieux les affirmations et informations selon lesquelles des Britanniques sont parmi les combattants étrangers en Syrie». Le photographe britannique, qui a été blessé au bras par des tirs de ses ravisseurs lors d’une tentative d’évasion, tandis que son collègue néerlandais était touché à la hanche, indique qu’il a finalement été libéré grâce à l’intervention de quatre membres de l’ASL. John Cantlie a également raconté avoir eu les yeux bandés et avoir été menacé de mort à plusieurs reprises.
«A un moment, ils ont même commencé à aiguiser des couteaux pour une décapitation. C’était terrifiant», a-t-il dit sur la BBC.
Le photographe, entré en Syrie par la Turquie, décrit dans le Sunday Times ses ravisseurs comme des «djihadistes prêts à mourir dans une guerre sainte contre Bachar Al Assad, des islamistes fondamentalistes ayant la mission de convertir les mauvais musulmans à la charia».
Le photographe, entré en Syrie par la Turquie, décrit dans le Sunday Times ses ravisseurs comme des «djihadistes prêts à mourir dans une guerre sainte contre Bachar Al Assad, des islamistes fondamentalistes ayant la mission de convertir les mauvais musulmans à la charia».
Zine Cherfaoui, AFP
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