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La question se pose donc de savoir si Ehoud Barak sera en mesure de présenter, mardi 30 juin à Washington, une formule acceptable à George Mitchell, l'émissaire américain pour le Proche-Orient. La question de la colonisation est en effet devenue la principale source de friction entre Israël et les Etats-Unis.
Les ministres des affaires étrangères du G8, réunis le 26 juin à Trieste, viennent eux aussi d'appeler au gel de la colonisation afin de créer "un climat de confiance favorable aux négociations de paix" avec les Palestiniens. Le Quartet (Etats-Unis, ONU, Russie et Union européenne) a également demandé la fin de la colonisation, y compris celle censée répondre à la croissance démographique naturelle, ce que refuse le gouvernement israélien.
La tâche d'Ehoud Barak, à Washington, s'annonce d'autant plus difficile qu'on a appris, lundi, que son ministère avait autorisé la construction de 50 logements dans la colonie d'Adam (nord de Jérusalem), afin de reloger 200 habitants de Migron, une colonie sauvage établie sur des terres privées palestiniennes promise au démantèlement. Ces 50 unités de logements font partie d'un ensemble de 1 450 maisons dont la construction est prévue à Adam.
Lundi, le Jerusalem Post révélait que 300 maisons étaient sur le point d'être terminées dans la colonie de Givat Ze'ev (nord-ouest de Jérusalem) qui passerait ainsi à 12 000 habitants. Et un feu vert de l'Etat est attendu pour 380 autres unités de logements. Selon le quotidien Yediot Aharonoth, un gel temporaire de la colonisation, destiné à faciliter la reprise des négociations avec les Palestiniens, ne concernerait pas 2 000 des 3 200 logements privés en cours de construction. Ni les chantiers à la périphérie de Jérusalem, ville dont M. Nétanyahou exclut qu'elle soit un jour divisée.
CRI D'ALARME
De son côté, le quotidien palestinien Al Qods a publié un encart du cadastre israélien annonçant son intention d'enregistrer 13 900 hectares, afin d'étendre la colonie de Maalé Adoumim (34 000 habitants) vers l'est, en direction de la vallée du Jourdain. Soixante appartements de la colonie sauvage de Givat Habraicha, à proximité de l'implantation de Talmon (nord-ouest de Ramallah), ont été légalisés sur les collines de Cisjordanie.
Lundi, Saeb Erakat, responsable des négociations au sein de l'Autorité palestinienne, a lancé un cri d'alarme : "Ne gaspillez pas les chances de faire la paix. Soit Israël cesse toute construction dans les colonies ou alors elles continuent en violation de la feuille de route (le plan de paix international). Il n'y a pas d'entre-deux."