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8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 01:00

 

Ma’ale Adumim, « Perle brillante de l’Etat d’Israël » Symbole de la poli­tique de colonisation

Groupe de travail BDS de l’AFPS, mardi 6 mars 2012


Pour lier de manière encore plus concrète les actions de boycott des pro­duits fabriqués dans les colonies à la dénon­ciation de la colo­ni­sation, le Groupe de travail BDS propose une nou­velle fiche concernant Ma’ale Adumim.

Qua­lifiée par ses élus muni­cipaux de "Perle brillante de l’Etat d’Israël ", Ma’ale Adumim, prin­cipale colonie construite en ter­ri­toire pales­tinien occupé, est un condensé et un symbole de la poli­tique de colo­ni­sation israélienne. 

Elle est dotée d’une très vaste zone indus­trielle où est ins­tallée, notamment, l’unique usine de pro­duction des gazéi­fi­ca­teurs SodaStream.

Fiche Ma’ale Adumim
1. Un avant-​​poste, devenu la principale colonie israélienne
1975 : 23 familles du mou­vement israélien Gush Emunim créent un avant-​​poste dans les fau­bourgs est de Jéru­salem. 1992 : 1ère colonie à obtenir le statut de ville. Aujourd’hui : plus grande colonie israé­lienne avec une popu­lation de plus de 40 000 colons.

2. Une localisation stratégique
Le choix du lieu –à l’est de Jéru­salem, sur des terres pales­ti­niennes confis­quées s’étendant jusqu’à la région de Jéricho - répond à plu­sieurs objectifs :
- encercler Jéru­salem Est de manière à entraver son déve­lop­pement en déman­telant le bassin d’emploi et de popu­lation Jérusalem-​​Ramallah-​​Bethlehem.
- séparer le nord de la Cis­jor­danie du sud et entraver la cir­cu­lation sur l’axe majeur reliant Jérusalem-​​Est à Amman.
- obliger les Pales­ti­niens à vivre dans des enclaves séparées ; déstruc­turer leur société et les pousser au départ.
Comme les autres colonies, Ma’ale Adumim est située sur la crête d’une colline de manière à mieux sur­veiller et contrôler la popu­lation palestinienne.

4. Rôle capital joué par l’Etat
La nais­sance et le déve­lop­pement de Ma’ale Madumim doit tout l’état israélien. Grâce aux plans d’expansion suc­cessifs, sa clas­si­fi­cation en zone de déve­lop­pement prio­ri­taire et l’injonction massive de capitaux publics, Ma’ale Adumim :
- dispose d’un ter­ri­toire supé­rieur à celui de la muni­ci­palité de Tel Aviv, égal à la moitié de Paris. La densité de la popu­lation y est 20 à 30 fois moindre que dans les villes/​villages pales­ti­niens avoisinants.
- a réussi à attirer des dizaines de mil­liers de colons et près de 200 entre­prises, séduits par le cadre de vie agréable et ver­doyant, les inci­ta­tions finan­cières et la large gamme de services offerts.
Des services exclusivement réservés aux colons
- Services scolaires et de santé de qualité ;
- Centre com­mercial et équi­pe­ments sportifs avec ter­rains de tennis, basket-​​ball…
- Plu­sieurs pis­cines dans une région où le manque d’eau est criant (l’Etat d’Israël est pro­prié­taire de toutes les réserves hydrau­liques contenues dans le sous-​​sol des Ter­ri­toires occupés).
- Réseau routier moderne, construit sur des terres confis­quées aux Pales­ti­niens, avec plu­sieurs lignes de bus reliant de manière express Jéru­salem à Tel Aviv.
- Zone indus­trielle très bien connectée, dotée des réserves fon­cières les plus impor­tantes de la région de Jérusalem.

5. Entreprises : avantages financiers très conséquents  
- Sub­ven­tions égales à 24 % de la valeur des équi­pe­ments et des nou­velles constructions.
- Exemption totale d’impôt sur les béné­fices durant les 2 pre­mières années, ramenée à 25 % durant les 5 années suivantes.
- Réduction d’impôt via la dépré­ciation accé­lérée des équi­pe­ments et du matériel.
- Exemption totale de l’impôt sur les bénéfices non distribués durant 10 ans.
- Taxes muni­ci­pales égales à 50 % de celles acquittées par les entre­prises indus­trielles ins­tallées à Jérusalem.
- Prix attractifs du foncier.

6. Personnes physiques : incitations financières très avantageuses
Condi­tions hypo­thé­caires pri­vi­lé­giées et aides mul­tiples favo­risant l’accession à la pro­priété. Le prix d’une maison avec jardin est ainsi très infé­rieur à celui d’un petit appar­tement à Jéru­salem ou Tel Aviv Sub­ven­tions qui réduisent le prix des ser­vices publics, notamment le transport et l’eau.

7. L’envers du décor : spoliation et refoulement des Palestiniens
Les tech­niques appli­quées à Ma’ale Adumim pour s’emparer des terres et faire place nette sont les mêmes que celles uti­lisées ailleurs en Cisjordanie.
Un taux record d’accaparement des terres privées
- Recours à divers moyens pour empêcher les habi­tants des agglo­mé­ra­tions pales­ti­niennes voi­sines - Abu Dis, El ’Eizariya, Isawiya, Anata - de cultiver leurs terres. Puis acti­vation d’une loi ottomane du 19ième siècle pour s’en emparer. L’ONG La Paix Main­tenant estime que 86,4 % du ter­ri­toire de Ma’ale Adumim appar­tient à des familles palestiniennes.
- Attri­bution du statut de « Terres d’Etat » aux terres doma­niales non cultivées, situées sur les sommets des collines.
- Confis­ca­tions addi­tion­nelles, opérées sous pré­texte d’assurer la sécurité des colons et de l’ensemble des Israé­liens. Avec la construction du Mur, c’est 10 % de plus du ter­ri­toire pales­tinien qui passe aux mains des Israé­liens [1] sans parler des terres uti­lisées pour construire les routes de contour­nement réservées aux colons et ins­taller les 500 postes de contrôle et les 200 autres obs­tacles à la circulation .


Destruction des maisons et expulsion des Palestiniens
Le dépla­cement n’est pas chose nou­velle pour les Pales­ti­niens. Avec l’expansion de Ma’ale Adumim et la construction du Mur et des routes de contour­nement, de nom­breux habi­tants des villes/​villages avoi­si­nants ont dû quitter leurs maisons détruites. Il en a été de même pour les tribus bédouines des Jahalin et des Sawa­hareh, obligés de partir par la force ou des actes d’intimidation.


8. L’envers du décor : traitement discriminatoire des Palestiniens
Les colons de Ma’ale Adumim jouissent des mêmes droits et sont soumis aux mêmes légis­la­tions qu’en Israël, à l’instar des 500 000 colons ins­tallés en Cisjordanie.
Les Pales­ti­niens : plus de 2500 ordres/​règlementations édictés par l’administration mili­taire [2] règlent jusqu’aux moindres détails de leur vie quo­ti­dienne. En cas d’infraction –y compris celle qui relè­verait du code pénal s’agissant d’un colon - ils sont déférés devant un tri­bunal mili­taire. Ce dis­po­sitif légis­latif et judi­caire constitue une autre facette des pra­tiques mises en œuvre par les auto­rités israé­liennes pour pour­suivre leur projet de colo­ni­sation et empêcher les Pales­ti­niens de vivre dans la liberté et la dignité au sein de leur Etat souverain.
Occu­pation et colo­ni­sation israé­liennes = Négation totale des droits et libertés fon­da­men­tales des Palestiniens
[1] Le Mur fait des incur­sions pro­fondes en ter­ri­toire cis­jor­danien de manière à consacrer l’annexion illégale des grands blocs de colonie, dont Ma’ale Adumim, ainsi que de nom­breux points d’eau. Sa lon­gueur (720 km) est plus du double de celui de la Ligne verte ou ligne de 1967 (315 km) .
[2] L’Administration civile qui l’a rem­placé n’a de « civil » que le nom.




http://www.france-palestine.org/Ma-ale-Adumim-Perle-brillante-de-l

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