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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 01:20
Violent affrontement verbal entre Saëb Erekat et Tzipi Livni à Munich

Ramallah – Alwatanvoicemercredi 5 février 2014

Le négo­ciateur pales­tinien, Saëb Erekat, a adressé de vives cri­tiques contre la poli­tique israé­lienne dans les ter­ri­toires pales­ti­niens occupés, au cours d’un sémi­naire sur la paix au Moyen-​​Orient, dans le cadre de la confé­rence inter­na­tionale sur la sécurité à Munich, en Allemagne.

Saëb Erekat s’est affronté ver­ba­lement avec le chef de l’équipe de négo­ciation israé­lienne Tzipi Livni, lorsque cette der­nière a considéré que la Cis­jor­danie c’est la « Judée et Samarie » et quelle elle a exigé que les pales­ti­niens s’abstiennent de nommer Jaffa et Haïfa, par des noms arabes, et que les réfugiés pales­ti­niens cessent de rêver au droit de retour.

Erekat a dit : " Israël est un état puissant, il possède trois mille chars et mille avions mili­taires, des armes nucléaires et le total soutien du Congrès et du Sénat Amé­ricain, et donc quelles sont mes chances ? Y at-​​il une justice ? Cependant il reste devant Israël trois options, pre­miè­rement, la solution à deux Etats et c’est ce que je propose, deuxiè­mement, si les Israé­liens veulent appeler les villes de Jéricho (Yeriychow) de Jéru­salem (Yeru­sha­layim) et Naplouse (Shekhem) alors la solution serait un seul Etat".

" Troi­siè­mement, sur le terrain aujourd’hui en 2014, il y a en Cis­jor­danie des rues que je ne peux pas franchir en tant que pales­tinien, et le mot « sécurité » jus­tifie main­tenant un système d’apartheid qui sévit en Cisjordanie ".

Tzipi Livni a répondu sèchement en disant " Saeb Erekat dit que si vous voulez appeler Jéricho, sa ville natale, (Yeriychow), qui est le nom en hébreu de cette ville, vous pouvez le faire , mais ce sera un seul Etat . Bien, ce n’est pas une question de récit his­to­rique. Ces régions en Cis­jor­danie, que nous appelons « la Judée et la Samarie " font partie de notre his­toire et nous ne pourrons pas vous convaincre sur cette question. De la même manière que vous ne pourrez pas nous convaincre par vos récits historiques ".

"La question n’est pas de savoir lequel des deux récits his­to­riques est le plus vrai ou le plus juste de la terre entière mais de conserver la pos­si­bilité d’une partie des rêves qu’il y aura deux Etats pour deux peuples, et quand cela arrivera Saëb, s’il vous plaît n’appelez plus des villes en Israël, comme Jaffa, Haïfa et d’autres par des noms arabes". Bien, vous pouvez les appeler par des noms arabes mais ne dites pas aux réfugiés qui attendent au Liban et ailleurs avec une clé à la main, qu’ils peuvent revenir et vivre dans ces régions, parce que ceci est contraire au principe de deux Etats pour deux peuples".

"Depuis de nom­breuses années, les Pales­ti­niens disaient deux Etats pour deux peuples, c’est le fait que Israël existe qui leur donne la légi­timité de demander au monde leur état ".

La réponse de Tzipi Livni a pro­voqué la colère de Saëb Erekat, qui lui a rétorqué en disant " vous parlez d’un récit his­to­rique ? Oui, c’est un récit his­to­rique, je suis le fils de Jéricho, j’ai 10 000 ans d’âge, j’ai célébré l’an dernier l’anniversaire de ma ville, je suis le fils fier des Cana­néens et j’étais là 5500 ans avant l’avènement de " Yehoshua Bin Nun " qui a brûlé ma ville Jéricho, je ne chan­gerai pas mon histoire ".

" Et quand vous me dites d’accepter Israël comme un Etat juif, cela signifie que vous me demandez de changer mon his­toire. Dans ce cas vous avez deux pos­si­bi­lités, soit vous vous adressez à l’Organisation des Nations Unies pour faire changer le nom de votre état soit vous acceptez ma recon­nais­sance de votre état tel qu’il est inscrit dans l’Organisation des Nations Unies, les états enre­gistrent leur nom et leur date de nais­sance aux Nations-​​Unies, d’autres états ont changé leurs noms, mais je ne chan­gerai pas mon histoire".

"Pour moi le judaïsme n’est pas une menace, mais une religion comme l’islam et le chris­tia­nisme, et j’ai reconnu le droit d’Israël à exister en paix et en sécurité, alors arrêtez de me demander de recon­naître Israël comme un Etat juif, les musulmans et les chré­tiens sont fiers de leur his­toire commune et je ne chan­gerai pas cette histoire "

Erekat a rejeté le déni­grement de Livni sur la res­pon­sa­bilité d’Israël dans les souf­frances des réfugiés pales­ti­niens en disant " Les réfugiés pales­ti­niens ne sont pas devenus des réfugiés à cause d’un volcan ou un tsunami ou un trem­blement de terre, ils sont devenus des réfugiés pour raison poli­tique, alors, levez-​​vous et adressez-​​vous à eux et demandez-​​leur pardon pour toutes ces souf­frances que vous leur avez infligées. Ces gens ont le plein droit de prendre une décision en conformité avec les réso­lu­tions des Nations Unies, et nous essayons de trouver une solution juste par le biais des négo­cia­tions confor­mément à l’initiative de paix arabe, mais n’essayez pas de nous imposer ceci et cela".

De son côté, le ministre israélien de la défense Moshé Yaalon, a précisé qu’Israël saurait quoi faire dans le cas où il y a impos­si­bilité de par­venir à un accord de règlement avec l’Autorité pales­ti­nienne sous l’auspice américain.

Yaalon a déclaré lors d’un dis­cours dimanche à la confé­rence mon­diale sur la sécurité, qu’Israël est concerné par un règlement du conflit avec les pales­ti­niens, en sou­li­gnant la nécessité de dire la vérité et de ne pas se faire d’illusions sur les inten­tions réelles du pré­sident Mahmoud Abbas, qui a été forcé de s’asseoir à la table de négo­cia­tions par les Etats-​​Unis.

Il a sou­ligné que M. Abbas refuse de répondre à trois ques­tions, à savoir : " Est-​​il prêt à recon­naître Israël comme l’Etat du peuple juif dans le cadre d’une solution per­ma­nente ? Est-​​ce qu’il accepte de mettre fin à toutes ses reven­di­ca­tions y compris celles du droit de retour ? "

"Les colonies ne sont pas un obs­tacle au règlement, car elles ne repré­sentent que 5 % de la super­ficie de la Cis­jor­danie, alors pourquoi l’autorité pales­ti­nienne veux récu­pérer les terres, sans les colons ? Et si nous vivons ensemble nous devons en pro­fiter mutuel­lement", a-​​t-​​il affirmé.

Traduit pour l’AFPS par Moncef Chahed


http://france-palestine.org/Violent-affrontement-verbal-entre

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