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12 juillet 2017 3 12 /07 /juillet /2017 10:09
 
Des députés européens exigent la libération de Khalida Jarrar, Khitam Saafin et de prisonniers palestiniens
 
 
Images intégrées 1

Le 5 juillet à Strasbourg, des députés européens et des députés espagnols de Izquierda Unida (la Gauche Unie et le Parti Communiste Espagnol) se sont rassemblés en solidarité avec Khalida Jarrar et Khitam Saafin et d’autres Palestiniens emprisonnés. Des députés d’un certain nombre de pays du GUE/NGL (Gauche Unie européenne/Gauche Verte des pays du Nord) ont participé à cette action de solidarité.

Ils avaient aussi exprimé leur solidarité avec Cuba contre la récente intensification des attaques américaines, exigeant que les Etats Unis mettent fin au blocus de Cuba et sortent de Guantanamo, base militaire sur la terre cubaine occupée où ils ont fait fonctionner un discret mais notoire camp de prisonniers pendant près de 16 ans.

 

L’action de solidarité de Strasbourg a eu lieu alors que la Délégation parlementaire pour les Relations avec la Palestine (DPAL) était la cible d’attaques de l’État d’Israël et du lobby sioniste européen pour avoir invité les défenseurs et les membres des familles des prisonniers politiques à prendre la parole lors d’un meeting le 6 juillet à Strasbourg. Malgré les tentatives pour obliger à l’annulation de l’audition, l’avocate palestinienne Fadwa Barghouti, femme de Marwan Barghouti et présidente de la Campagne pour la Libération de Marwan Barghouti, et Sumoud Sa’adat, de l’Association de Défense des Prisonniers et des Droits de l’Homme Addameer et fille de Ahmad Sa’adat, ont pris la parole pendant la séance parlementaire.

 

 

Neoklis Sylikiotis, président de la DPAL et député européen de Chypre membre de l’AKEL, a participé au rassemblement de solidarité avec Jarrar et Saafin. Il a condamné dans des termes très énergiques les tentatives pour réduire au silence les voix des prisonniers palestiniens et de leurs familles. « Mettre sur le même plan l’appel des membres des familles et un ‘appel au terrorisme’ est insultant et diffamatoire pour ces personnes qui se battent pour les droits fondamentaux de leurs parents emprisonnés », a dit Sylikiotis. « Une accusation aussi fallacieuse est démentie par le fait que c’est Israël qui enfreint le droit international et méprise complètement les droits de l’Homme. »

Les attaques contre cette séance ont souligné l’importance que les organisations sionistes et l’État d’Israël donnent à l’interdiction à l’international du soutien aux prisonniers palestiniens, alors que la solidarité internationale grandit parallèlement aux milliers de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

 

Vallina a appelé le Haute Représentante de l’UE pour les Affaires étrangères Federica Mogherini et les Etats membres de l’UE à mettre un point final à l’accord préférentiel – l’Accord d’Association UE/Israël – et à ces nouvelles violations. « Une fois de plus, les forces d’occupation de l’État d’Israël ont mené une opération pour arrêter des militants et députés palestiniens. Cette fois-ci, elles ont arrêté Khalida Jarrar, dirigeante de la Commission des députés palestiniens emprisonnés, et de la dirigeante du mouvement des femmes, Khitam Saafin. Ce fait suit de près le premier anniversaire de la libération de la première, précédemment arrêtée en 2015. C’est une nouvelle provocation illégitime de la part d’un Etat qui est un partenaire préféré de l’UE, quelque chose d’inacceptable », a dit Vallina.

 

 

 

Vallina a rencontré Jarrar à l’occasion de deux visites en Palestine – en septembre 2014 avec une délégation GUE/GNL et en février 2017 avec une délégation officielle de députés de la DPAL.

Cependant, au parlement espagnol, le député d’Izquierda Unida Miguel Angel Bustamente Martin, qui représente Séville au Congrès, a soulevé une question parlementaire officielle au gouvernement espagnol au sujet de la situation des prisonniers palestiniens. Il a présenté sa question le 5 juillet en réaction à la détention de Jarrar, Saafin et de leurs camarades palestiniens prisonniers, dont Ihab Massoud, arrêté la même nuit, exactement six mois après sa libération des geôles israéliennes.

Bustamente a demandé au gouvernement quelles actions il comptait mener dans ses relations avec Israël au sujet de la détention de Jarrar, Saafi, Massoud et des autres prisonniers palestiniens, et a appelé à un changement dans la politique du gouvernement au vu de la répression israélienne incessante en Palestine occupée.

La députée européenne irlandaise du Sinn Fein Martina Anderson, elle même ancienne prisonnière politique, a rejoint ses collègues du GUE/GNL pour soutenir Jarrar, Saafin et leurs camarades prisonniers palestiniens.

« Je suis allée en Palestine en février de l’année dernière et ai rencontré Khalida Jarrar, et j’ai entendu des témoignages de première main sur la façon dont les prisonniers sont confinés dans des cellules minuscules, soumis à des agressions physiques et verbales, souvent enchaînés à des chaises dans des pièces obscures pendant de longues périodes… Les prisonniers palestiniens doivent endurer la violation de leurs droits. Ils sont soumis à des procès devant des tribunaux militaires ; ils sont torturés et mis à l’isolement », a dit Anderson, exhortant à la libération immédiate de Jarrar.

 

http://www.aurdip.fr/des-deputes-europeens-exigent-la.html

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12 juillet 2017 3 12 /07 /juillet /2017 09:54

Samidoun

Libérez Khalida Jarrar et Khitam Saafin maintenant ! - Signez la pétition
 
 
 

Lettre-pétition :

Nous exigeons la libération immédiate de Khalida Jarrar et Khitam Saafin, dirigeantes féministes palestiniennes et combattantes pour la justice et la liberté internationalement renommées. Khalida Jarrar, membre du Conseil Législatif palestinien, et Khitam Saafin, présidente de l’Union des Comités des Femmes Palestiniennes, ont été arrêtées lors de descentes à leur domicile familial le 2 juillet 2017.

Nous considérons ces arrestations comme une tentative de répression contre le mouvement pour la liberté des femmes palestiniennes et du peuple palestinien. Ce sont des arrestations injustes et illégitimes qui visent à réprimer un mouvement populaire pour la liberté, et nous exigeons la libération immédiate de ces éminentes dirigeantes du mouvement des femmes palestiniennes.

Cette pétition sera remise à :

> Forces d’Occupation Israéliennes

> Benjamin Netanyahu

> Ministère de la Justice israélien

Traduction agence média Palestine

Contexte (source L’orient le Jour avec Addameer - 2/07/2017)

La députée palestinienne Khalida Jarrar, accusée d’activités au sein d’une organisation considérée comme "terroriste" par Israël, a de nouveau été arrêtée en Cisjordanie occupée, 13 mois après sa sortie de prison, a annoncé dimanche l’armée israélienne.

Khalida Jarrar (54 ans), une des figures les plus connues du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), avait été libérée en juin 2016 après avoir passé 14 mois dans une prison israélienne pour avoir, selon l’Etat hébreu, encouragé des attaques contre des Israéliens. Elle a été arrêtée dans la région de Ramallah en Cisjordanie.Le FPLP est une formation de la gauche historique palestinienne considérée comme terroriste par Israël. De nombreux responsables de cette organisation d’inspiration marxiste ont été arrêtés à de multiples reprises.

Selon l’armée israélienne, "après sa libération, Khalida Jarrar a repris ses activités au sein de l’organisation terroriste du FPLP" dont elle serait une des dirigeantes en Cisjordanie. "Elle a été appréhendée parce qu’elle a repris ses activités au FPLP et non en raison de son statut de membre" du Conseil législatif palestinien (Parlement), a ajouté l’armée.

Khalida Jarrar est membre du Parlement palestinien élu en 2007.

Plusieurs députés palestiniens sont actuellement détenus par Israël.L’ONG palestinienne Addameer a précisé qu’au cours du même raid, une dizaine d’autres personnes avaient été arrêtées par les forces israéliennes, dont Khitam Saafin, présidente de l’Union des comités pour les femmes palestiniennes.

 

http://www.france-palestine.org/Liberez-Khalida-Jarrar-et-Khitam-Saafin-maintenant-Signez-la-petition

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7 juillet 2017 5 07 /07 /juillet /2017 09:02
130 Diaspora Jews Stand Between the Israeli Army and a Palestinian Cave Village 

            The Palestinian village of Sarura was destroyed in 1997 and its residents have not returned for fear of settler violence. Dozens of Jewish volunteers from the U.S., Canada and Australia have joined Palestinian activists in renovating it     
         
By Amira Hass       
Jul 05, 2017
The Palestinian village of Sarura was destroyed in 1997 and its residents have not returned for fear of settler violence. Dozens of Jewish volunteers from the U.S., Canada and Australia have joined Palestinian activists in renovating it
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Without his knowledge, author A.B.Yehoshua played an important role in a joint activity of civil disobedience by Palestinians and Jews, which is now taking place in the South Hebron Hills. Something he said in 2004 to young Jewish Americans who received a Dorot Foundation fellowship to spend a year in Israel caused an explosion in the heart and thoughts of one of them, a woman named Ilana Sumka, a native of Maryland who was 28 years old at the time.

Thirteen years later, Sumka is wholly immersed in the project of renovating the Palestinian cave village of Sarura, which the Israel Defense Forces destroyed in 1997. Sumka was involved in the preparation and recruitment of 130 Jewish volunteers from the United States, Canada, Australia and Europe, in the restoration itself, and now in spreading the sociopolitical messages of the initiative. Her path and that of the other volunteers sheds light on the changes in Jewish communities in the Diaspora.

Sumka is very ambitious. Her model is white Americans from the northern United States who traveled to the South to join the black-led campaigns against discrimination and segregation. It was their “wake-up call” to others,” she said. “This is meant to be a wake-up call to the global Jewish community to [pay attention to] what is happening in the occupied Palestinian territory, by joining Palestinian civil campaigns.”

First stage completed

This week in Sarura the activists concluded the first stage of their plans : the renovation of two caves and the bumpy path leading to the village, from the narrow access road leading to the illegal outpost of Avigayil. Sarura was among the dozen or so Palestinian villages that the IDF destroyed in 1997, claiming it was a firing zone. But all the villages grew organically in the region even before Israel occupied the West Bank. The High Court of Justice ordered that the residents of the villages be allowed to return to their homes, but didn’t rule that they be allowed to renovate their demolished buildings or their water cisterns. Since then the Civil Administration has defined every structure they built as “illegal,” and demolished it.

The residents of Sarura didn’t return to their caves. The blocking of the short access road, the harassment and violence by settlers and construction of nearby Maon Farm outpost deterred them. Over the years they succeeded only in cultivating their lands, thanks to regular escorts by activists in the International Solidarity Movement’s “Operation Dove” campaign. But activists in Palestinian organizations who favor nonviolent civil disobedience (such as the Holy Land Trust Popular Resistance Committees of the South Hebron Hills) heard that the family of Fadel Amar, 55, is interested in returning to Sarura. They proposed to Jewish activists, including Sumka, to fulfill the dream together.

In recent weeks IDF soldiers raided the village and the work camp four times, confiscating a generator and tents while beating up the activists. The danger of soldiers coming and confiscating their property hovers over them always, but Amar, who was born in one of the renovated caves and whose father was born in another one, insists on remaining. Until now the presence of foreigners, and especially Jews from the Diaspora, has provided relative protection for him and his family, he said in fluent Hebrew. Amar does renovations in Israel without work permits, “but there’s no choice, because I have to earn a living.” Four months ago he was arrested and sentenced to two months in prison.

Last Monday the worries were sidelined : Palestinian and Jewish activists celebrated the finish of the first stage with speeches in the plaza next to the first cave to be renovated, and with a joint supper, dancing and singing. Aside from the caves that are ready to be lived in, there’s an additional bonus : the friendships that were formed among the activists – Palestinians, Jews, Israelis.

Back in Brussels

Sumka was not among the celebrants. She has returned to Belgium, where she has lived with her family in recent years, teaching Judaism. Speaking from Brussels two weeks ago she told Haaretz how in 2004 she was amazed to hear A.B. Yehoshua reproaching the American Dorot fellowship recipients, including her, and asking : “Where has the American Jewish left been all these years ?”

He was referring to the silence of the liberal Jewish community on the subject of the occupation. What does that mean, Sumka asked herself. “And I thought : Who, me ? I have been putting my quarter in the JNF [Jewish National Fund] box” every week, for as long as she can remember. With her Jewish conscience, and her “very Eastern European Jewish appearance,” as she says, she was active in New York fighting for a fair wage for every worker, and joined the American Jewish World Service, an aid and human rights organization.

“I didn’t know that as a Jewish leftie I was needed in Israel,” she says. In 2004 she visited Israel for the first time, to disprove something that an American Jewish friend said to her : that in this country she would discover that she couldn’t reconcile her Jewish identity and her liberal values. Sumka got angry, said that this was impossible, and joined Dorot.

And then she visited the Old City of Hebron, and to this day she gets goose bumps when she remembers “that ghost town. The most frightening place I’ve ever seen.” Afterwards she continued to the South Hebron Hills and began to understand that Hebron, which is emptied of Palestinians next to the Jewish settlement, is a microcosm of what Israel is doing on the West Bank.

Yehoshua’s words led her to think about her responsibility for what is going on in Israel. In 2006 she returned to Israel and joined the administration of Encounter, the Jewish organization that arranges meetings of Jewish Americans with flesh-and-blood Palestinians, up close, in their homes, in their cities. In five years they have hosted and instructed 2,000 Jews. Sumka traveled every day between the West Bank and Israel, or between West and East Jerusalem, and says she was amazed at Israelis’ ability to be ignorant of what’s happening a short stroll from their homes.

“We have to work against the occupation just because Israel and its leaders posit themselves as representatives of the entire Jewish people,” she says repeatedly, adding, “The occupation is not about Jewish values, it is hilul hashem [a desecration of God’s name].” She says “hilul hashem” in Hebrew. Since the early 1990s she has become more religious, and strictly observes commandments. Why ? “I felt a kind of emptiness. Neshama, [soul] that seeks light and spirituality and community. I wanted something more than New York City political this and theater this,” she recalled.

From her home in Belgium she was involved in the establishment of two organizations : A Different Jewish Voice, composed of Jews in Belgium who oppose the occupation, and The Center for Jewish Nonviolence, which participates in the activity in Surara. She says, “the only way to say that the occupation taking place in the name of Judaism isn’t Judaism, is for Jews to oppose it collectively.”

Turning point came at the beginning

She theorized that the first seed of her doubt about Israel was planted already in 1997. Her progressive synagogue hosted a “young and handsome Israeli” who refused to serve in the territories. “If someone else had told me that there was something wrong with the behavior of the Israeli army, I wouldn’t have believed it. I believed him because he was a soldier and handsome.”

The seed that was planted sprouted in 2004. She understood the dissonances that her friend had talked about. “My grandparents left Russia, Belarus, Poland, the Ukraine, in the 1910s and 1920s because of discrimination and to make a better life. Not because of the Holocaust. I grew up in Silver Spring, Maryland, in a very safe comfortable suburb, there’s a big Jewish community there, outside Washington, D.C., and still thought the Nazis would come back. We were always told that it could happen again. So I was sure that my mother was hoarding cans of food so that we’d have food when we hid from the Nazis, when they came back,” she said.

“My image of the Israeli army was that they would protect me. If you ask me how they would protect me in Silver Spring, I don’t know. I was 12. But I thought I would always go to Israel, be safe there, that the Israeli army would save us, in America. That’s what we were taught. I didn’t make it up.”

Now she says of herself and her friends : “That’s what we are trying to shine the light on, with our own presence and our own identity. We are standing up to the violence of Israeli soldiers. We are putting our bodies between the Palestinians and Israeli soldiers and settlers.”

 
 
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6 juillet 2017 4 06 /07 /juillet /2017 10:47
Les Palestiniens accusent une responsable américaine d'être en "croisade" contre eux
 
AFP
05/07/2017
 
 
 
Un haut responsable palestinien a accusé mercredi la représentante des Etats-Unis à l'ONU d'être partie en "croisade" contre le peuple palestinien et de mener "une campagne d'intimidation et de menaces".

Nikki Haley a lancé "à elle seule une croisade contre la Palestine et le peuple palestinien individuellement et collectivement", a déclaré Hanane Achraoui, une dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dans un communiqué de cette organisation. "A travers une campagne obsessive et ciblée d'intimidation et de menaces, la croisade de Madame Haley ne manque pas une occasion de mettre la pression sur quiconque défie l'impunité d'Israël", a-t-elle ajouté.

Depuis sa nomination en novembre, Mme Haley a régulièrement accusé les Nations unies de partialité au sujet d'Israël. Lors d'une visite en Israël et dans les Territoires palestiniens début juin, elle avait exprimé son soutien à l'État hébreu, que l'ONU "a brutalisé depuis très longtemps" selon elle.

Ces derniers mois, les États-Unis ont menacé de quitter le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, qu'ils jugent trop critique envers l'État hébreu, qui occupe -illégalement au regard du droit international- la Cisjordanie depuis cinquante ans.

Les principaux responsables palestiniens s'alarment en privé de la position pro-israélienne de l'administration Trump, qui tente de relancer un processus de paix israélo-palestinien au point mort depuis trois mois, mais ils s'étaient jusque-là abstenus de critiquer publiquement des membres de l'administration américaine.

Selon Hanane Achraoui, Nikki Haley est en train de saper les efforts de paix "en poussant un programme en ligne avec son obsession anti-palestinienne et son rôle d'apologiste d'Israël".

 

 
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4 juillet 2017 2 04 /07 /juillet /2017 09:00

Qatar: La demande de fermeture d'Al Jazeera est "une attaque inacceptable" (ONU)

                                                                              

       
       

       

      La demande formulée par l'Arabie saoudite et trois autres pays arabes de fermeture de la chaîne qatarie Al Jazeera constitue une "attaque inacceptable" contre la liberté d'expression et d'opinion, a estimé vendredi le chef des droits de l'homme de l'Onu.


      Le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Zeïd Ra'ad al Hussein, est "extrêmement inquiet de la demande de fermeture d'Al Djazira et d'autres médias affiliés", a déclaré son porte-parole, Rupert Colville, pendant une conférence de presse.


      "Qu'on les regarde ou pas, qu'on les aime ou pas, qu'on soit ou pas d'accord avec leur ligne éditoriale, les chaînes en arabe et en anglais d'Al Djazira sont légitimes et ont des millions de téléspectateurs. La demande de leur fermeture sur le champ est, de notre point de vue, une attaque inacceptable contre le droit à la liberté d'expression et d'opinion", a-t-il ajouté.


      Le rapporteur des Nations unies sur la liberté d'expression et d'opinion, David Kaye, a aussi critiqué mercredi l'ultimatum des pays arabes, disant y voir "une grave menace pour la liberté de la presse" au Proche-Orient.


      L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a également dénoncé le "chantage" et la "volonté de censure" de l'Arabie saoudite et de l'Egypte, pays qui figurent tout au fond de son classement de la liberté de la presse.


      Ces pays accusent Al Jazeera d'ingérence dans leurs affaires intérieures -- notamment en donnant la parole à leurs opposants respectifs -- et d'avoir encouragé les révoltes arabes de 2011. La chaîne satellitaire qatarie, dont la création en 1996 a révolutionné le paysage médiatique proche-oriental jusqu'alors dominé par les médias d'Etat, dit au contraire défendre la pratique d'un journalisme professionnel et indépendant des gouvernements.

      Reuters

       

      http://www.maghrebemergent.com/actualite/internationale/75350-qatar-la-demande-de-fermeture-d-al-djazira-inacceptable-selon-l-onu.html

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      29 juin 2017 4 29 /06 /juin /2017 06:31
      La crise du Golfe et la Palestine
       
       
       
       
       
      mercredi 28 juin 2017 / 5h:17
      Abdel Bari Atwan
       
      Abdel Bari Atwan - Photo: via Quantara.de
       
       
       
       
       
       
       
      Abdel Bari AtwanLes rivalités régionales stimulent un nouveau partenariat inattendu entre le Hamas, soutenu par le Qatar, et Mohammad Dahlan basé aux Émirats arabes unis (EAU).

       

      Les rivalités entre les États arabes ont toujours eu un grand impact sur la politique palestinienne. Une conséquence inattendue de la crise qui dure depuis un mois entre le Qatar et ses quatre détracteurs arabes a consisté à réunir deux ennemis palestiniens: le mouvement islamiste du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza et jouit depuis longtemps du soutien du Qatar, et l’ancien chef de la sécurité de Gaza, Muhammad Dahlan, qui a longtemps aspiré au leadership du mouvement du Fatah qui domine l’Autorité palestinienne (PA).

      Le Hamas a finalement reconnu cette semaine que ses représentants avaient discuté avec le camp de Dahlan depuis un certain temps et avaient trouvé un accord apparemment considérable. La divulgation en a été faite par l’adjoint au chef du bureau politique du mouvement Khalil al-Hayya lors d’une conférence de presse dans la bande de Gaza sous blocus.

      Il ne fait aucun doute que c’est à cause de ces discussions que le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubair, a retiré le label «terroriste» qu’il avait préalablement accolé au Hamas et que le mouvement s’était retrouvé exclu de la liste de 59 personnes et organisations soutenues par le Qatar et désignées Comme «terroriste» par l’Arabie saoudite et ses alliés, les EAU, l’Égypte et le Bahreïn.

      Les principales sources palestiniennes confirment que la dernière série de réunions a eu lieu dans la résidence du Dahlan au Caire entre une délégation du Hamas dirigée par le responsable du mouvement dans la bande de Gaza, Yahya as-Sinwar et l’équipe de Dahlan. Le Dr. Mousa Abu-Marzouq du Bureau politique du Hamas a également participé aux réunions, et Dahlan y a assisté en personne avec son lieutenant en chef, l’ancien agent de sécurité de Fatah, Samir al-Mashharawi.

      Khalil al-Hayya a abordé un certain nombre de points importants lors de sa longue apparition devant les médias.

      Tout d’abord, il a affirmé que le Hamas avait fait de sérieux progrès lors de discussions récentes avec des responsables égyptiens – qu’il a décrit comme « parmi les plus fructueuses jusqu’à présent ». L’Égypte a promis de prendre des mesures pour atténuer les souffrances des habitants de la bande de Gaza sous blocus, y compris l’ouverture régulière de la frontière de Rafah et l’établissement d’un point de passage commercial pour le transfert des marchandises à destination et en provenance du petit territoire.

      Deuxièmement, Hayya a déclaré que le Hamas adoptait une position de neutralité dans la crise actuelle du Golfe. « Nous voulons des relations équilibrées avec tout le monde parce que nous ne sommes pas partie prenante de cette crise et que nous y avons été injustement impliqués », a-t-il expliqué. Ce que cela signifie en pratique, c’est que le Hamas ne se trouve pas dans la tranchée du Qatar, malgré le soutien constant de Doha à l’égard du mouvement. Le Hamas a tiré des leçons de la crise syrienne – dans laquelle ses loyautés ont été écartelées entre le soutien au régime de Damas et à des organisations islamistes dans l’opposition – et ilest déterminé à ne pas répéter les erreurs antérieures.

      Troisièmement, Hayya a décrit les relations de son mouvement avec l’Iran comme « équilibrées et bonnes », ajoutant que « nous cherchons à les développer » et que « nous apprécions grandement les efforts iraniens pour soutenir la cause palestinienne ». Cela suggère qu’un rapprochement important entre le Hamas et Téhéran est imminent.

      Quatrièmement, il a déclaré que le Hamas était impliqué dans des discussions avec tous les partis et factions de Palestine dans le but de former un ainsi-nommé « Front national de salut ». L’implication est que cet organe pourrait servir de structure alternative ou parallèle à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

      L’ouverture soudaine de l’Égypte, des Émirats Arabes Unis et de l’Arabie Saoudite à l’égard du Hamas semblent avoir pour but de priver le Qatar une fois pour toutes de sa « carte palestinienne ». Le Hamas bénéficie d’un large soutien public arabe en tant que force dirigeante de la résistance palestinienne à l’occupation israélienne, et les adversaires du Qatar semblent vouloir signaler ainsi que leurs actions contre Doha ne sont pas dues à son soutien au mouvement. Le plan fonctionne évidemment, et il a placé les dirigeants du Hamas basés à Doha dans une position délicate – en particulier son ancien premier dirigeant Khaled Mishaal, qui s’était opposé au rapprochement avec Dahlan par égard pour le Qatar.

      Le résultat ultime de tout cela que les Émirats arabes unis pourrait finir par remplacer le Qatar en tant que principal soutien financier et économique de la bande de Gaza, Dahlan agissant en tant qu’intermédiaire et l’Égypte offrant son consentement, sa coopération et ses accès. Il semble de plus en plus que le Hamas soit disposé à fournir une rétribution suffisante au profit du côté égyptien sur le front de la sécurité. Cela comprendrait la sécurisation complète de la frontière de la bande avec l’Égypte, y compris la fermeture de tous les tunnels transfrontaliers existants et l’engagement à ne pas en creuser de nouveaux, ainsi que la remise de 17 hommes recherchés et accusés d’appartenir à l’émanation de l’État islamique dans le Sinaï, Notamment Shadi al-Mena’i qui selon les autorités égyptiennes se cacherait à Gaza.

      Cette coordination entre le Hamas et Dahlan – qui était l’ennemi du Hamas à Gaza avant sa prise en main du territoire en 2007 et qui a été formellement expulsée de Fatah lors du congrès de l’année dernière – équivaut à l’annonce d’une rupture complète avec l’AP à Ramallah et son ex-président, Mahmoud Abbas, qui dirige également le Fatah et l’OLP. Elle consoliderait l’indépendance de fait de la bande de Gaza comme une entité distincte – ou ce qu’on pourrait appeler un « émirat de fait ».

      Abbas déteste Gaza et a pris de très mauvaises initiatives en allant jusqu’à la discrimination en réduisant les salaires des employés de l’AP dans le petit territoire enclavé, en aliénant encore ses habitants et en consolidant sa séparation de Cisjordanie. Il continue également de menacer de retenir les paiements de carburant pour la seule centrale électrique de la bande de Gaza et il a encouragé Israël à réduire ses approvisionnements en électricité. Je sais de bonne source qu’Abbas espérait même causer des ravages à Gaza par une reprise de tirs de missiles dirigés contre Israël. L’objectif était de provoquer Israël pour qu’il lance un nouvel assaut dévastateur sur le territoire sous blocus pour en finir avec le Hamas une fois pour toutes. Mais, comme dans les occasions précédentes, cela s’est avéré être un pari perdu.

      Abbas a pris ces mesures en étant convaincu qu’en punissant le Hamas, il pourrait faire en sorte que les habitants de la bande de Gaza se rebellent contre le mouvement et son administration. Mais il ne fait que punir ses propres concitoyens affamés et assiégés, tout en poussant le Hamas dans les bras de son ennemi Dahlan.

      Beaucoup de Palestiniens soupçonnent qu’Abbas veut vraiment que la bande de Gaza se sépare de Cisjordanie, et l’accord Hamas-Dahlan peut de fait y contribuer. Mais cela ferait de lui un président « amputé d’un bras », incapable de parler au nom du peuple palestinien dans son ensemble dans tous les contacts politiques ou les négociations de paix. Ce serait catastrophique pour les Palestiniens et leur cause.

      Israël voudrait également formaliser la séparation de la bande de Gaza. Cela lui permettrait de se concentrer sur la consolidation de son occupation et de sa colonisation en Cisjordanie – les forces de sécurité de l’AP et leurs agents au nombre de 40 000 jouant un rôle de collabos puisqu’Abbas rappelle sans cesse son engagement à la « coexistence ».

      En ce qui concerne le peuple palestinien, ils n’ont aucun mot à dire dans ces manœuvres et il accorde peu de foi aux joueurs. La majorité – et plus particulièrement dans la bande de Gaza – sont actuellement préoccupés par la survie et la capacité à répondre à leurs besoins fondamentaux pour simplement vivre. Cela ne signifie pas que l’étranglement économique, politique et physique a annulé leur volonté de résister à l’occupation. Ce n’est que lorsque la résistance sera relancée – comme cela se produira inévitablement avant longtemps – qu’e celle-ci prendra de nouvelles formes et se donnera un nouveau leadership, peu importe qu’il vienne du Fatah, du Hamas ou d’ailleurs.

      A1 * Abdel Bari Atwan est le rédacteur en chef du journal numérique Rai al-Yaoum. Il est l’auteur de L’histoire secrète d’al-Qaïda, de ses mémoires, A Country of Words, et d’Al-Qaida : la nouvelle génération. Vous pouvez le suivre sur Twitter : @abdelbariatwan

       

      27 juin 2017 – Raï al-Yaoum – Traduction : Chronique de Palestine

       

      Lien pour accéder au texte original de l'article : http://www.raialyoum.com/?p=699876

       

      http://chroniquepalestine.com/crise-golfe-palestine/

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      29 juin 2017 4 29 /06 /juin /2017 06:09
      Al Jazeera : au cœur de la crise au Moyen-Orient
       
       
      Presse
      27 juin 2017
       
       
       
         
      Le 5 juin dernier, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, l’Egypte et le Yémen ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusé de soutenir le terrorisme djihadiste.Depuis, un embargo s’est abattu sur la micro-monarchie gazière.

      Si Al Jazeera s’est imposée en un laps de temps relativement bref comme l’un des principaux médias au monde, son existence a toujours été contestée et critiquée, même si l’identité de ses détracteurs elle a pu évoluer.

      Aujourd’hui, la chaîne est au cœur de la crise diplomatique entre les alliés de l’Arabie Saoudite d’un côté et le Qatar, de l’autre. Plusieurs bureaux de la chaîne d’information qatarie ont déjà été fermés dans la région, y compris en Egypte.

      Pis, la fermeture de la chaîne Al Jazeera ferait partie de la liste d’injonctions exprimées par les voisins du Qatar pour mettre fin à la crise. Il est piquant de voir le micro-Etat en appeler à la liberté d’expression dans la région pour rejeter cette demande, alors même que ce droit fondamental est loin d’être respecté au sein de la micro-monarchie…

      La requête de l’Arabie Saoudite, des Emirats Arabes Unis, de Bahreïn et de l’Egypte n’en reste pas moins fondamentalement anachronique et liberticide (pour l’Etat qatari comme les individus). Elle se fonde sur les liens supposés d’Al Jazeera avec Daech, Al-Qaïda et le Hezbollah chiite libanais, ainsi que le soutien à peine voilé aux Frères musulmans, ennemis politiques des différents pouvoirs en place dans ces régimes.

      Cet épisode, au-delà des explications liées au contexte actuel, s’inscrit aussi dans l’histoire récente de la région. Dès son origine, Al Jazeera, s’attire l’ire des gouvernements voisins qui mettent en place une stratégie contre la chaîne.

      En 2001, Moubarak, en visite dans les locaux d’Al Jazeera, dit cette phrase qui traduit bien le mépris et la méfiance des dirigeants de la région pour la chaîne : « C’est donc de cette boîte d’allumettes que sort tout ce vacarme ».

      A la suite de sa prise de pouvoir au Qatar par un coup d’Etat contre son père en juin 1995, le cheikh Hamad Bin Khalifa Al Thani cherche à mener une politique de modernisation de son pays mais aussi d’influence et de puissance. Cette politique de puissance et de modernisation passe par des réformes comme l’édiction d’une nouvelle constitution mais aussi par la création de la chaîne satellitaire Al Jazeera (la Péninsule) le 1er novembre 1996.

      Créée par l’émir du Qatar en 1996, Al Jazeera représente ainsi la première chaîne arabe d’information en continue. Si elle est d’abord critiquée et caricaturée comme « la chaîne de Ben Laden », ce qui lui vaut l’hostilité du monde occidental, Etats-Unis en tête, Al Jazeera s’impose progressivement.

      Véritable instrument du soft power du pays, la chaîne détrône rapidement les médias – principalement saoudiens – de la région. Un succès qui est lié à une ligne éditoriale hybride, mêlant arabisme, islamisme et libéralisme (Mohammed El Oifi).

      Mais ce n’est cependant qu’après les évènements du 11 septembre 2001 que la chaîne Qatari va passer de la visibilité régionale à la consécration mondiale. S’agissant de la guerre en Afghanistan, Al Jazeera bénéficie d’un monopole sur la couverture des évènements.

      Les médias occidentaux n’ont d’autres choix que de retransmettre les images de la chaîne Qatari qui se fait alors connaître de l’opinion publique de l’Ouest.

      Al Jazeera développe un discours critique et autonome lors de la deuxième Guerre d’Irak, ce qui lui permet de s’ériger en forum d’expression de l’opinion arabe dominante.

      La création de sa version globale en langue anglaise puis la couverture de l’intervention israélienne à Gaza en 2008 augmentent encore l’influence régionale et mondiale de la chaîne.

      Toutefois, avec le soulèvement des peuples arabes en 2011, on assiste à une rupture de l’équilibre entre liberté éditoriale de la chaîne et autoritarisme de son financeur étatique.

      Face aux enjeux de la reconstruction politique en Tunisie, en Egypte, en Libye, en Syrie et ailleurs, le pouvoir qatari rompt de fait l’indépendance relative de la chaîne.

      L’alignement de la ligne éditorial d’Al Jazeera avec les intérêts de l’émirat, en particulier à travers le soutien manifeste apporté aux Frères musulmans arrivés au pouvoir en Egypte, a souligné le problème d’indépendance de la chaîne.

      Aujourd’hui le lien organique entre l’Etat du Qatar et Al-Jazeera se retourne contre la chaîne. Plus que jamais, leurs destins sont liés…
       
       
       
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      24 juin 2017 6 24 /06 /juin /2017 07:46
      La vision de la question palestinienne n’est plus liée à l’autodétermination, mais à la lutte contre le terrorisme
      Interview express
       
       
       

      Pour Alain Gresh, la guerre de 1967 a marqué un tournant majeur dans le paysage politique et social de l'Hexagone.

       
       
       
       
      Il y a cinquante ans, la guerre des Six-Jours faisait les ravages que l'on connaît dans la région. L'impact de la défaite des pays arabes face à Israël se fait toujours ressentir aujourd'hui. C'est cet épisode sombre de l'histoire de la région, ainsi que les relations bilatérales et si particulières qui unissent la France à l'État hébreu qu'Alain Gresh – journaliste, auteur et directeur du média en ligne Orient XXI – et la dessinatrice Hélène Aldeguer mettent en scène dans Un chant d'amour : Israël-Palestine, une histoire française*, aux éditions La Découverte, et qui vient de paraître. Sous forme de dessins, les auteurs retracent, depuis le conflit de 1967, les relations entre la France et Israël, rapportant fidèlement les propos des protagonistes de l'époque. Rien n'est inventé ni romancé.
       

      Qu'est-ce qui vous a poussé à adopter le format assez particulier de la bande dessinée ?
      Au départ, il y avait l'idée de toucher un public différent, qui ne serait pas forcément le public habituel qui lit des livres politiques. En France, depuis plusieurs années déjà, le journalisme en bandes dessinées est un phénomène qui se développe pas mal. Je parle de mettre ensemble un journaliste et un dessinateur, et de faire des articles politiques, sous forme de récit en images.
      En travaillant, il y a autre chose qui m'a frappé. Parfois, il est vrai qu'avec des images on peut dire des choses très fortes, en peu d'espace si je puis dire. Par exemple, quand on a reproduit la une du journal France-Soir, qui a paru le 5 juin 1967, et qui dit que les Égyptiens ont attaqué Israël. C'est une manière de traduire le climat antiarabe qui régnait en France à l'époque. On n'a pas besoin de long discours pour le montrer. Cette image le montre très clairement. Les images peuvent être très fortes quand on sait les utiliser.

       

      Les couleurs aussi, d'ailleurs...
      Tout à fait. C'était l'idée de (la dessinatrice) Hélène Aldeguer de faire les Israéliens en bleu, les Palestiniens en rouge, d'utiliser beaucoup de noir, et de se limiter à ces couleurs. C'est un choix esthétique et qui fonctionne assez bien.

       

      Vous avez choisi de vous pencher sur une question assez précise, la relation entre la France et Israël. D'où vient la particularité de cette relation depuis la création de l'État hébreu ?
      Le livre couvre la période d'après la guerre de 1967, pour des raisons simples. D'abord, cette guerre est un tournant dans l'histoire de la région, et de l'histoire de la question palestinienne. C'est également un tournant de la relation de la France avec Israël. Dans les années 1950, le principal allié de la France dans la région était Israël. C'est la France qui fournissait l'essentiel de l'armement de l'armée israélienne ; c'est elle également qui va lui fournir les éléments pour bâtir ses bombes atomiques.
      Une évolution dans les relations bilatérales avait déjà pu être observée, mais 1967 marque une rupture, à cause de la position très particulière du général de Gaulle. Je savais déjà que sa position avait été impopulaire, mais, en faisant mes recherches, j'ai été surpris : je n'avais jamais imaginé à quel point il avait été isolé, y compris dans sa famille politique, la plupart de ses membres étant à l'époque pro-israéliens. Toute la classe politique, à l'exception du Parti communiste, qui à l'époque est encore une force importante, était pro-israélienne. Tous les médias font une propagande pro-israélienne, et surtout antiarabe. Tout le vocabulaire et tous les propos tenus dans le livre, et c'est important de le savoir, sont véridiques, rien n'a été inventé. Tout a été pris des journaux de l'époque, des déclarations officielles, des mémoires des uns et des autres.
      Cette haine antiarabe doit être située : on est en 1967, cinq ans après la fin de la guerre d'Algérie. Il y a l'idée d'une revanche à l'égard des Arabes, qui touche une partie de la droite française notamment, mais aussi les socialistes.

       

      Peut-on donc affirmer que cette position gaullienne bouleverse non seulement le paysage politique français, mais également l'ensemble de la société ?
      Oui, certainement. En 1967, on a une vraie émotion de la population française. Il y a une peur en faveur d'Israël, des dizaines de milliers de gens qui manifestent. On met en scène Serge Gainsbourg, à qui l'ambassade d'Israël commande une chanson – il va écrire Le sable et le soldat –, alors que Gainsbourg est totalement apolitique! Cela montre cette espèce d'émotion et de sentiment pro-israéliens, qui vont durer relativement longtemps. En reflet, cela montre le courage de la politique que le général de Gaulle adopte, et qui n'est pas une politique électoraliste ou tactique. C'est vraiment une vision à la fois du rôle de la France dans la région, mais aussi de l'avenir même de la région. Il voit très bien les conséquences que vont avoir la guerre déclenchée par Israël et la déstabilisation de la région.

       

      Y a-t-il un moment charnière particulier, dans la politique française, qui a mené à celle que l'on voit aujourd'hui? Comment expliquer ce « tournant silencieux », comme vous l'appelez ?
      La France a eu une politique un peu d'avant-garde au niveau européen, et occidental. Elle a été la première à affirmer le droit des Palestiniens à l'autodétermination et appeler à négocier avec l'OLP (Organisation pour la libération de la Palestine). Tous les présidents successifs jusqu'à Jacques Chirac l'ont adoptée, plus ou moins avec des nuances selon les uns et les autres. Qu'est-ce qui change maintenant et qu'est-ce que ce « tournant silencieux » ? Il n'est pas visible. Si l'on demande aux responsables français, ils vont affirmer que leur position n'a pas changé, qu'ils sont pour un État palestinien, qu'ils sont contre la colonisation. Mais la différence fondamentale n'est pas seulement liée au conflit israélo-palestinien. Après la position prise par la France contre la guerre en Irak en 2003, c'est une espèce d'alignement sur les Américains, la réintégration dans l'organisation militaire de l'OTAN, et l'idée aussi que nous sommes dans un conflit contre le terrorisme, et que, dans cette guerre, Israël est notre allié. Deux choses changent aujourd'hui. Premièrement, contrairement à avant, il n'y a aucun lien entre le comportement israélien à l'égard de la Palestine et les relations bilatérales entre la France et Israël. Avant, on ne pensait pas normaliser totalement les relations avec l'État hébreu si la question palestinienne n'était réglée. Deuxièmement, il n'y a plus une voix de la France. On rappelle dans le livre l'importance de la déclaration de Venise. La France fait adopter par l'Europe une déclaration disant qu'il faut négocier avec l'OLP, qu'il faut le droit à l'autodétermination aux Palestiniens, et c'est cette position qui a fait bouger toute la communauté internationale. Aujourd'hui, la France se contente d'être à la remorque des États-Unis, sans aucune idée neuve concernant le conflit israélo-palestinien.

       

      Ce qui est un peu paradoxal, vu qu'elle était à l'avant-garde du soutien aux Palestiniens...
      Tout à fait. Ce tournant dont je parlais a été pris par Nicolas Sarkozy, accentué par François Hollande. Il y a beaucoup de raisons qui ont contribué à ces changements, comme aussi la disparition de la génération gaulliste, l'affaiblissement du Parti communiste, la question du terrorisme, etc. Aujourd'hui, la vision de la question palestinienne n'est plus une question d'autodétermination, mais de lutte contre le terrorisme. Tout cela a joué dans ce tournant de la politique française.

      *Un débat et une séance de dédicace d'Alain Gresh auront lieu aujourd'hui à 17h à la librairie Stephan,
      à Achrafieh.

       

      https://www.lorientlejour.com/article/1058785/la-vision-de-la-question-palestinienne-nest-plus-liee-a-lautodetermination-mais-a-la-lutte-contre-le-terrorisme.html

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      13 juin 2017 2 13 /06 /juin /2017 06:21
      Syria’s hot summer
       
       
       
      The increasingly dangerous situation in southern Syria may lead to direct US military involvement in the Syrian conflict
       
       
       

      Southern Syria is on its way to becoming the centre of a major regional war involving numerous players. It is close to the Syrian border with Israel, and the parties in the conflict in Syria are trying to lay down their own rules for managing it in anticipation of a deal or failing that an escalation that will swiftly spiral out of control.

      Earlier this year, US central command (CENTCOM) in Jordan began to draw up plans for strengthening the opposition Free Syrian Army. As soon as he came to power in January, US President Donald Trump declared his support for a “safe zone” in the south and southeast of Syria from Daraa to Al-Tanf.

      US and Belgian forces began to train Syrian opposition fighters, creating an organisation stationed at the Syrian-Jordanian border and preparing to back ground forces based in Al-Tanf. Efforts were made with Jordanian logistical support to reduce the anarchy in these forces consisting of the Eastern Lions, Revolutionary Commandos, Tribal Army and some factions of the Free Syrian Army and dissident Syrian army officers.

      Meanwhile, the regime led by Syrian President Bashar Al-Assad and Iran have been moving large concentrations of forces southwards. The majority consists of Hizbullah fighters and Iraqi and Afghani militias.

      Many observers believe that the parties involved in the Syrian conflict have thus far failed to come to terms over the distribution of zones of influence in the south because of the complexities of the area that gives the party that controls it the geopolitical upper hand and puts the others on the defensive. It is possible that the players will want to share control over the area, rather than allowing a single party to dominate it.

      Developments in the field over the course of the past month suggest that Iran is rebelling against Russian directives in the Syrian conflict. Iran seems to be trying to engage the US in large tracts of Syria, as well as in neighbouring Iraq, and it earlier dispatched militias towards the US military base in Al-Tanf. When the militias failed to heed US warnings, US aircraft bombarded them, after which the US proclaimed the southeast of Syria to be a no-go zone for Iran and its militias.

      However, the US has not created solid defence lines in this area or put in place a mechanism to protect it. On the ground, it relies primarily on units of the Free Syrian Army, perhaps 1,000 men in the southeast and twice that number in the south. The US possesses deterrent force in the air, but this is exclusively for defence, and in the past it has been used within bounds that the US has never gone beyond.

      In massing troops in the south Iran intends to shift the balance of power in its favour and in favour of the Syrian regime. Israel and Jordan have been warily observing this process, which is moving closer to their borders with Syria. Jordanian Foreign Minister Ayman Al-Safadi has declared that his country will not tolerate sectarian forces in the area. When no response came from Russia, Amman decided to activate CENTCOM as a way of warding off the Iranian approach towards its borders.

      Israel has reiterated its warning that it will not tolerate further Hizbullah or Iranian approaches towards its borders. It has continued to make military strikes against Hizbullah forces in Syria whenever these move strategic weapons or advance towards certain areas.

      On 11 May, Hizbullah leader Hassan Nasrallah announced that the group was withdrawing its forces from the Qalamoun region along the Syrian border with Lebanon. The region is free of Syrian opposition militias after Hizbullah evacuated the local inhabitants. He also said that Hizbullah would continue its activities in Syria and that it would deploy thousands of troops in order to reinforce the Syrian regime and pro-Iranian militias in southeast Syria.

      Hizbullah forces are spread across southern Syria from Al-Quneitra to Daraa and now to Al-Tanf as well. Iran engineered this presence near Israel’s northern border in order to pave the way for a bartering process over influence in Syria and Lebanon. As the balance of power is strongly inclined towards Israel, Tel Aviv is not compelled to fall in with this plan, and this was one of the reasons for the dispute between Russian President Vladimir Putin and Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu during the latter’s recent visit to Moscow.

      Netanyahu asked Putin to pressure Hizbullah and the pro-Iranian militias into leaving that area, but Putin refused to intervene.

      The war for which all the parties in the Syrian conflict are now preparing could extend into Lebanon. Jordan has considerable influence in the tribal environment in southern Syria, and a number of major clans have extensions on both sides of the border, also making the area particularly sensitive to Jordan.

      It impacts on the delicate domestic situation in the country, as well as on Jordan’s role as a geographical buffer for Israel, especially in the light of the proliferation of jihadist groups and Shia militias in the vicinity. Jordan had managed to keep the Syrian southern front under control for more than a year as the battles in northern Syria reached a peak.

      While Amman has maintained relations with all the parties to the Syrian conflict, including the regime, it still relies heavily on more than 7,000 British special forces and a few hundred US troops and on the US and British military bases in Jordan. Yet, the Syrian regime appears to be indifferent to its relationship with Jordan, and it has lashed out at Amman, saying that it is “dependent on the US” and threatening that any Jordanian military intervention in Syria without coordinating with Damascus would be considered as an act of aggression.

      The troop movements in this area of southern Syria that has been relatively calm for more than two years can be explained in terms of jockeying for territory, advantages and control between the rival forces on the ground and in the larger context of the tug-of-war between the two main powers that influence events in Syria, namely the US and Russia. There is also the Iranian harassment and the resurgent power of the Syrian regime, making it increasingly difficult to isolate.

      The US-led international coalition to fight the Islamic State (IS) group in the region knows that IS fighters withdrawing from Mosul and Raqqa might seek refuge in the desert spanning Syria and Iraq in order to regroup or alternatively cross into Jordan. The coalition hopes to prevent both, and it is relying on the Free Syrian Army factions it trained in Jordan to secure control over the Syrian southeast.

      The US wants the Free Syrian Army factions to take control over the desert along the road to Deir Al-Zor. But it is running up against the plans of Iran, which is determined to create a corridor linking Tehran to the Mediterranean by way of southeast Syria in order to continue arms supplies to the Syrian regime, Hizbullah, and other militias affiliated with Iran. This is why Iran tried to occupy the Al-Tanf crossing point, where the US intervened as if to caution Iran from approaching the Syrian-Jordanian border.

      It is not clear whether Iran understood the US warning because its militias are continuing to advance southwards in Syria. Perhaps it did understand the warning and is now signalling its readiness to confront the US indirectly through Hizbullah forces, the Syrian army and some Iraqi sectarian militias.

      Whatever the case may be, the fraught situation in the south is ushering in a hot summer for Syria and one that may mark the beginning of direct US military involvement.

       

      http://weekly.ahram.org.eg/News/20672.aspx

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      28 avril 2017 5 28 /04 /avril /2017 08:21
      Ne pas oublier Barghrouti et ses compagnons

      par Kharroubi Habib

       
       
       
      Depuis dix jours que Marwan Barghouti et mille cinq cents autres détenus palestiniens sont en grève de la faim dans les geôles israéliennes, l'administration pénitentiaire leur interdit tout contact et visite. L'interdit vaut pour leurs familles et même pour les avocats ou les organisations internationales humanitaires comme la Croix-Rouge. Cette administration pénitentiaire maintient sa décision arbitraire malgré que des avocats ont obtenu de la Cour suprême israélienne qu'elle déclare illégales ses interdictions.

      En effet, ces avocats qui forts de l'arrêt de cette juridiction judiciaire ont voulu rendre visite aux détenus en grève n'ont pas eu l'autorisation au prétexte que leur état de santé ne leur permettait pas. Ce refus de visite et le prétexte invoqué suscitent les plus fortes inquiétudes sur ce qui se passe dans les geôles israéliennes d'autant que les informations ayant percé le black-out imposé par l'administration pénitentiaire font état d'une dégradation dangereuse de l'état de santé de certains grévistes dont en particulier celui de Marwan Barghouti, le populaire leader palestinien et initiateur du mouvement de protestation dans les prisons israéliennes.

      Craignant qu'il s'ensuive une aggravation de leur état de santé pouvant être fatale, des voix se sont multipliées à l'extérieur des murs des prisons pour appeler à intensifier la mobilisation en vue de faire pression sur les autorités de l'Etat sioniste afin qu'elles lèvent les mesures prises par elles contre les grévistes de la faim et dénoncées à juste titre comme étant illégales et contrevenant aux droits de l'homme les plus basiques. Oui, il y a urgence absolue à intensifier l'élan de solidarité et de soutien que suscite le mouvement de protestation des grévistes de la faim au sein de la population palestinienne. Mais pour que l'élan de solidarité de celle-ci ait un effet dissuasif sur les autorités sionistes, il y a nécessité impérative qu'il puisse compter sur une mobilisation en faveur des détenus palestiniens en grève de la faim qui se manifesterait internationalement.

      Force est cependant de constater que celle-ci est pour l'heure loin d'être inquiétante pour l'Etat sioniste. Ce qui est en partie la conséquence du silence que font les médias occidentaux influents sur le mouvement de grève en cours dans les prisons israéliennes. Rares d'entre eux ont été en effet ceux qui ont fait état de la grève de la faim entamée par Marwan Barghouti et ses compagnons de détention et tous ont, à l'évidence, convenu de ne pas la médiatiser pour qu'Israël ne soit pas mis sur la sellette. Ce qui n'est pas pour étonner de leur part sachant leur parti pris sur le conflit israélo-palestinien, mais faisant obligation aux défenseurs de la cause du peuple palestinien de briser l'embargo médiatique qu'ils ont établi sur ce qui se passe dans les geôles israéliennes.

      Que tous ceux qui sont révoltés par leur attitude lancent des initiatives pour contrer leur embargo médiatique et faire connaître la gravité de la situation dans laquelle sont les détenus palestiniens en grève de la faim qui ne se sont résolus à cette extrémité que pour protester contre les conditions de leur détention qui sont en violation du minimum dont les conventions internationales et celle de Genève exigent le respect et l'application. L'opinion internationale doit être interpellée pour que l'anesthésie que lui administrent les médias en question pour la désintéresser de la solidarité avec les grévistes de la faim palestiniens ne fasse pas effet sur elle.
       
       
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