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Monde - le 21 Octobre 2011
élections
Tunisie. Le pari islamo-conservateur de Paris
Les grandes puissances jouent la carte d’une coalition incluant les partis religieux.
Une stratégie qui vise surtout la pérennisation des logiques ultra-libérales. Tunis, envoyée spéciale.
Les Tunisiens n’ont pas encore voté, mais les grandes puissances occidentales, elles, ont déjà désigné les vainqueurs des premières élections libres qui doivent désigner, dimanche, les représentants à l’Assemblée constituante. Washington et Paris, dans un parfait alignement, jouent la carte d’une coalition entre islamistes et conservateurs, les plus sûrs gardiens, à leurs yeux, du libéralisme économique. Mercredi soir, Mark Toner, porte-parole du département d’État a souhaité que le pouvoir issu des urnes soit « représentatif d’un large éventail de la société, ce qui inclut certainement les partis religieux ».
Paris n’est pas en reste, qui affiche désormais sa bienveillance à l’endroit des islamistes d’Ennahda.
Démonétisée, après la chute du dictateur, par le soutien acharné qu’elle avait apporté à Zine El Abidine Ben Ali, la France peine à se repositionner et croit pouvoir tourner cette page peu glorieuse en tissant des liens avec Ennahda. Au printemps, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, incitait d’ailleurs ouvertement les ambassadeurs à « élargir le spectre de leurs interlocuteurs aux courants islamiques ayant accepté le jeu démocratique et renoncé à la violence ». C’est chose faite en Tunisie, où l’inénarrable Boris Boillon rencontre désormais régulièrement les chefs islamistes. « Les émissaires de l’Élysée et du Quai d’Orsay se sont succédé à Tunis ces derniers mois, alternant les rencontres avec les cadres islamistes et les dîners avec des hommes d’affaires influents. Mais depuis trois semaines, l’affichage s’est encore précisé. La France vote Ennahda », analyse un observateur tunisien. Entre calcul d’intérêts et obéissance à Washington, Paris navigue à courte vue, flattant des islamistes supposés incarner la future classe dirigeante. Quitte à tourner le dos aux démocrates et progressistes tunisiens.
Les articles et autres textes publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient (CJPP5), qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Les Tunisiens n’ont pas encore voté, mais les grandes puissances occidentales, elles, ont déjà désigné les vainqueurs des premières élections libres qui doivent désigner, dimanche, les représentants à l’Assemblée constituante. Washington et Paris, dans un parfait alignement, jouent la carte d’une coalition entre islamistes et conservateurs, les plus sûrs gardiens, à leurs yeux, du libéralisme économique. Mercredi soir, Mark Toner, porte-parole du département d’État a souhaité que le pouvoir issu des urnes soit « représentatif d’un large éventail de la société, ce qui inclut certainement les partis religieux ».
Paris n’est pas en reste, qui affiche désormais sa bienveillance à l’endroit des islamistes d’Ennahda.
Démonétisée, après la chute du dictateur, par le soutien acharné qu’elle avait apporté à Zine El Abidine Ben Ali, la France peine à se repositionner et croit pouvoir tourner cette page peu glorieuse en tissant des liens avec Ennahda. Au printemps, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, incitait d’ailleurs ouvertement les ambassadeurs à « élargir le spectre de leurs interlocuteurs aux courants islamiques ayant accepté le jeu démocratique et renoncé à la violence ». C’est chose faite en Tunisie, où l’inénarrable Boris Boillon rencontre désormais régulièrement les chefs islamistes. « Les émissaires de l’Élysée et du Quai d’Orsay se sont succédé à Tunis ces derniers mois, alternant les rencontres avec les cadres islamistes et les dîners avec des hommes d’affaires influents. Mais depuis trois semaines, l’affichage s’est encore précisé. La France vote Ennahda », analyse un observateur tunisien. Entre calcul d’intérêts et obéissance à Washington, Paris navigue à courte vue, flattant des islamistes supposés incarner la future classe dirigeante. Quitte à tourner le dos aux démocrates et progressistes tunisiens.
Les articles et autres textes publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient (CJPP5), qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.