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8 octobre 2011 6 08 /10 /octobre /2011 00:40

L’Orient-Le Jour > Moyen Orient et Monde > Le « printemps arabe » a placé la Turquie dans une situation unique
Moyen Orient et Monde
Le « printemps arabe » a placé la Turquie dans une situation unique

  
Par Antoine AJOURY | 07/10/2011

Conférence
L’ambassadeur turc au Liban, Inan Ozyildiz, tente de dissiper les craintes des interventions de plus en plus fréquentes d’Ankara au Moyen-Orient.


Opération séduction réussie. Lors d’une conférence organisée par le Centre Issam Farès pour le Liban, à Sin el-fil, l’ambassadeur turc au Liban, Inan Ozyildiz, a tenté de dissiper les craintes de tous ceux qui voient d’un mauvais œil les interventions de plus en plus fréquentes de la Turquie au Moyen-Orient,
.

En effet, de la crise du gaz avec Chypre au conflit israélo-palestinien, en passant par les frappes contre les Kurdes du PKK en Irak, la Turquie est sur tous les fronts. Sans oublier l’effort diplomatique tous azimuts que joue Ankara dans les pays de la région en proie aux révoltes populaires.



Depuis son arrivée au pouvoir en 2002, l’AKP (le parti pour la Justice et le Développement) a entamé une nouvelle politique extérieure, fondée sur l’objectif de « zéro conflit » dans la région du Moyen-Orient.

La Turquie, épicentre de l’Eurasie
Selon Inan Ozyildiz, avec la fin de la guerre froide entre l’Occident et l’Union soviétique, d’une part, et le début de la guerre contre le terrorisme initiée par les États-Unis après le 11 septembre 2001, d’autre part, la Turquie est devenue l’épicentre de l’Eurasie, alors qu’elle a été pendant longtemps à la périphérie de la zone du conflit, faisant ainsi du pays une nouvelle puissance régionale. « Les changements survenus dans la région ont entraîné une mutation dans la politique de la Turquie », explique-t-il.

L’ambassadeur turc affirme en outre que la politique de zéro conflit dans la région est un processus dont l’aboutissement, serait une région prospère, vivant en paix et en sécurité. Pour ce faire, Ankara tente de renforcer la confiance avec ses voisins, dans un esprit de coopération et de développement, non seulement dans la région du Proche-Orient, mais aussi dans les Balkans et l’Asie centrale.

Toujours selon M. Ozyildiz, une forte croissance économique et un système démocratique en cours de perfectionnement soutiennent efficacement les ambitions de la nouvelle politique turque.

Actuellement, le « printemps arabe » a placé la Turquie dans une situation unique puisque Ankara a une géographie et des défis en commun avec les autres pays de la région. Étant un pays démocratique ayant des liens étroits avec l’OTAN et l’Europe, d’une part, et les États arabes, d’autre part, Ankara s’impose comme un modèle pour les pays de la région, ajoute-t-il.

Et l’ambassadeur turc de rappeler les propos du président Abdallah Gul, il y a dix ans, à l’époque où il était ministre des Affaires étrangères. Celui-ci avait solennellement appelé les pays arabes à entamer sans tarder des réformes démocratiques. « Nous encourageons tous les régimes arabes à prendre le chemin de la démocratie », déclare M. Ozyildiz, ajoutant qu’il s’agit d’un long processus qui ne se fait pas en quelques mois.

Propagande syrienne contre Ankara
L’ambassadeur turc revient ensuite sur la situation « inquiétante » en Syrie. Selon lui, il y a actuellement une « propagande syrienne contre le gouvernement turc » qui a appelé régulièrement Damas à s’engager sur la voie des reformes politiques. Or, il n’y a actuellement aucune avancée tangible, affirme M. Ozyildiz, ce qui est frustrant pour Ankara qui n’a cessé d’œuvrer pour une Syrie stable et démocratique, ainsi que pour une transition pacifique.

L’ambassadeur turc a été ensuite assailli par des questions reflétant une certaine crainte concernant la nouvelle politique d’Ankara au Moyen-Orient. Ne perdant jamais son sourire, Inan Ozyildiz a expliqué très diplomatiquement qu’il n’y a aucune concurrence entre la Turquie et l’Iran dans la région. Le diplomate turc réfute en outre les accusations d’une politique belliqueuse. Les menaces de manœuvres militaires turques en Méditerranée pour la prospection du gaz ou pour briser le blocus israélien contre Gaza sont, selon lui, « des moyens de pression en vue d’aboutir à une solution politique ».

M. Ozyildiz considère également comme sans fondement les différentes théories qui parlent du retour de l’Empire ottoman. Il met en garde contre « une lecture du passé subjective ». Selon lui, les conditions malheureuses qui ont eu lieu au début du siècle dernier ont touché tout l’empire, et non seulement la région du Proche-Orient.

Or, actuellement, l’ouverture turque vers les pays arabes n’est pas une décision unilatérale. Elle se fait en étroite collaboration avec les gouvernements des pays arabes, à travers une politique fondée sur un monde interdépendant.

« Il faut profiter de cette dynamique pour aboutir à une région prospère, stable et démocratique », conclut-il.



http://www.lorientlejour.com/category/Moyen+Orient+et+Monde/article/725784/Le_

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