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Accueil triomphal pour les prisonniers palestiniens à Gaza et en Cisjordanie
LEMONDE.FR avec AFP | 18.10.11 | 13h07 • Mis à jour le 18.10.11 | 21h07
Près de 200 000 personnes étaient réunies dans la ville de Gaza, mardi 18 octobre, pour accueillir les premiers prisonniers palestiniens libérés en échange du soldat israélien Gilad Shalit. La foule était rassemblée sur la place de la Katiba, où devait se tenir la cérémonie officielle, alors que les prisonniers libérés se trouvaient encore à Rafah, à la frontière égyptienne.
Plusieurs responsables palestiniens, dont le premier ministre du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef de l'aile militaire du parti, Yehia Sinwar, s'exprimeront devant la foule. Ces libérations apparaissent comme une aubaine pour un Hamas mal en point.Le convoi de huit bus transportant quelque 300 ex-prisonniers est entré par le terminal de Rafah, à la frontière avec l'Egypte. Trois véhicules de la branche armée du Hamas, suivis d'un de la Croix-Rouge, ouvraient la marche. En Cisjordanie, un convoi de plusieurs autobus a rejoint la ville de Ramallah, pour un accueil officiel par le président Mahmoud Abbas. Plusieurs des prisonniers libérés ont "remercié le Hamas et la résistance". Certains brandissaient des corans devant les caméras, d'autres parvenaient difficilement à ravaler leurs larmes et leur émotion.
Sur les 477 prisonniers libérés, 133 seront autorisés à retourner chez eux dans la bande de Gaza, 117 en Cisjordanie – où les attendent Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, et leurs familles – et 15 à Jérusalem-Est. Les convois respectifs sont entrés dans la bande de Gaza et en Cisjordanie en fin de matinée.
En revanche, 204 Palestiniens seront bannis : 164 vers la bande de Gaza et 40 vers l'étranger (Turquie, Qatar et Syrie). En ce qui concerne la Turquie, son chef de la diplomatie, Ahmet Davutoglu, confirme qu'une "dizaine de Palestiniens seront accueillis [dans le pays]", ajoutant que "pour tous les Palestiniens, la Turquie doit être considérée comme leur propre patrie". Un avion turc doit les acheminer en Turquie depuis Le Caire.
Enfin, sept Arabes israéliens rentreront dans leurs foyers et une Palestinienne de nationalité jordanienne sera envoyée à Amman.
Les Etats-Unis ont fait part à Israël de leur "inquiétude" au sujet de certains des prisonniers palestiniens libérés.
Interrogé sur le point de savoir si l'administration américaine avait alerté Israël sur la dangerosité de certains détenus, ou si elle avait fait valoir son désaccord sur leur libération, le porte-parole du département d'Etat, Mark Toner, a répondu : "Les deux". "Je ne veux pas trop entrer dans le détail de nos préoccupations. J'ai dit que nous avions des inquiétudes dans les deux domaines", a-t-il précisé.
Le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a réagi en s'interrogeant sur le fait que certains des prisonniers palestiniens libérés par Israël n'aient pas choisi le lieu de leur libération, ce qui pourrait constituer des cas de transfert forcé ou de déportation. Selon Rupert Colville, un porte-parole de l'institution, des rapports indiquent que "des centaines de prisonniers palestiniens de Cisjordanie pourraient être libérés dans la bande de Gaza ou à l'étranger". De son côté, le Comité international de la Croix-Rouge a indiqué avoir contribué au bon déroulement de la libération des prisonniers en tant qu'"intermédiaire neutre et impartial".