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1 août 2010 7 01 /08 /août /2010 00:55


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Monde

 
 

liban samedi31 juillet 2010
Le roi Abdallah et Bachar al-Assad font le voyage de Beyrouth
Gilles Paris

Le roi souverain saoudien invite le président syrien à user de son influence, notamment vis-à-vis du Hezbollah pro-iranien, pour maintenir à tout prix la stabilité du pays du Cèdre

La situation a été jugée assez alarmante pour que la diplomatie saoudienne sorte de la réserve dans laquelle elle se cantonne souvent. Le roi Abdallah a rassemblé vendredi à Beyrouth le président du Liban, Michel Sleimane, ainsi que les principales forces politiques du pays, et le président syrien, Bachar el-Assad. L’objectif que s’est fixé le souverain saoudien est clair: maintenir coûte que coûte la stabilité du Liban une semaine après des déclarations fracassantes du secrétaire général du Hezbollah, le seyyed Hassan Nasrallah.
Le 22 juillet, le chef du parti chiite a assuré avoir été informé par le premier ministre sunnite Saad Hariri – qui a démenti – que des membres du Hezbollah seraient prochainement inculpés par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) pour l’assassinat de son père, l’ancien premier ministre Rafic Hariri, dans un attentat à la camionnette piégée, le 14 février 2005.
  
Cet attentat avait provoqué la mort de 22 personnes. «Nous ne sommes pas inquiets, nous savons nous défendre», avait ajouté le secrétaire général du Hezbollah. Ces propos avaient provoqué une onde de choc dans le pays et ravivé la crainte de tensions intercommunautaires entre sunnites et chiites.
 
Alors que les soupçons, à propos des commanditaires de l’attentat du 14 février 2005, s’étaient tout d’abord portés sur la Syrie (contrainte alors de retirer du Liban ses forces militaires qui y stationnaient depuis 1976), le magazine allemand Der Spiegel avait fait état, en 2009, à la veille des élections législatives libanaises, d’éléments d’enquête concernant un réseau de téléphones portables utilisés par les exécutants conduisant, selon le Spiegel, à des responsables du Hezbollah.
 
Depuis, le parti chiite n’a de cesse de dénoncer la partialité qu’il prête aux enquêteurs du tribunal, s’appuyant notamment sur le cas de quatre officiers libanais emprisonnés durant quatre ans pour leur implication supposée dans l’attentat, avant d’être libérés en 2009, faute de preuves.
Le parti chiite défend la thèse d’une responsabilité israélienne, qu’il met en relation avec la mise au jour de réseaux d’espions libanais à la solde d’Israël.
 
A Beyrouth, vendredi, l’échéance de l’automne, période au cours de laquelle le tribunal pourrait procéder, selon des sources diplomatiques, à de premières inculpations, devait être dans toutes les têtes.
Le roi Abdallah, dont le pays soutient activement le premier ministre Saad Hariri – qui dispose d’ailleurs de la nationalité saoudienne – veut éviter que le Liban soit à nouveau la proie de tensions entre communautés comme en mai 2008, lorsqu’une longue crise politique entre le gouvernement et le Hezbollah avait dégénéré en affrontement armé et la prise de contrôle des quartiers sunnites de Beyrouth par la milice chiite.
La seule résistance était venue, dans le Chouf, des forces du Druze Walid Joumblatt, qui a, depuis, normalisé ses relations avec le Hezbollah et la Syrie.
 
Après ce coup de force, les accords forgés à Doha par le Qatar – dont l’émir, Hamad bin Khalifa Al-Thani, était également hier au Liban – avaient permis un retour au calme et la remise en route, au moins en apparence, des rouages institutionnels libanais avec l’élection du président puis, l’année suivante, le renouvellement du parlement.
 
Depuis ces accords, le poids des «parrains» étrangers du Liban ne s’est pas démenti. Le premier ministre, Saad Hariri, n’est parvenu à composer une coalition en novembre 2009 que grâce au rapprochement opéré entre le roi Abdallah et le président Bachar el-Assad, ce dernier étant proche du Hezbollah et de son allié chrétien Michel Aoun.
Après la longue brouille provoquée par l’assassinat de Rafic Hariri, considérée comme un affront par Riyad, ce rapprochement a persisté, même si les deux pays continuent de diverger sur de nombreux dossiers, à commencer par la relation avec l’Iran, auquel Damas est lié depuis des décennies.
 
Avant de se rendre à Beyrouth, le roi Abdallah, qui avait commencé son périple arabe au Caire, a eu l’occasion de s’entretenir longuement avec Bachar el-Assad à Damas, jeudi.
Les deux hommes sont d’ailleurs arrivés ensemble dans la capitale libanaise
 
Un symbole et une revanche pour le président syrien, longtemps voué aux gémonies par la majorité politique libanaise.
Il se voit à nouveau reconnaître officiellement une influence et un rôle au Liban, qui plus est de la part du premier pays arabe.
Il était question que le souverain saoudien s’entretienne vendredi avec des responsables du Hezbollah, et Bachar el-Assad avec des élus du camp chrétien anti-syrien.
Des précédents destinés à désamorcer les tensions, sans garantie de succès.
 
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/192062ae-9c1a-11df-9b43...
 

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