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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 00:50
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René Backmann

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14/03/2013

Gouvernement Netanyahou : les pro-colonisation en position de force

 Après quarante jours d’âpres tractations, ponctués de ruptures feintes, de propositions avancées puis retirées, de fausses volte faces et de demi-surprises, Benjamin Netanyahou a fini par conclure avec ses partenaires un accord sur la composition du gouvernement issu des élections législatives du 22 janvier.


Evenement : les partis ultra orthodoxes sont exclus de cette coalition et de ce gouvernement.

Alors qu’ils avaient été partenaires de la plupart des coalitions politiques depuis la naissance de l’Etat d’Israël, le 14 mai 1948, et présents au gouvernement depuis que le Likoud est arrivé pour la première fois au pouvoir en I977, ils n’appartiendront cette fois ni à la coalition, ni au nouveau cabinet Netanyahou.


Le choc est d’autant plus brutal pour les deux principaux parti ultra-orthodoxes, le Shass (sépharade) et la Liste unifiée de la Torah (ashkenaze) qu’ils détenaient, avant le dernier scrutin, un poids politique considérable.


En dépit d’un nombre de députés relativement modeste (16 pour les deux partis) ils avaient en effet obtenu de Netanyahou cinq portefeuilles ministériels, trois postes de vice-ministres et la présidence de la puissante Commission des finances de la Knesset. Ce qui leur permettait de détenir une influence  politique sans précédent.


L’alternative de Netanyahou

 Le choix inattendu des électeurs qui a débouché sur le succès surprenant du parti laïc du journaliste Yaïr Lapid, Yesh Atid (19 députés sur 120) mais aussi sur l’irruption du parti nationalisme religieux de Naftali Bennett, Habayit  hayehudi (12 députés) – deux formations qui réclament la conscription des jeunes juifs ultra-orthodoxes - a bouleversé le paysage politique.

Et le jeu de Benjamin Netanyahou a été rapidement placé face à une alternative simple mais, risquée : reconduire une alliance avec les ultra-orthodoxes et courir le risque d’avoir le plus grand mal à échafauder une majorité de 61 députés. Ou conclure un accord  avec Lapid et Bennett, disposer d’une majorité solide mais devoir renoncer à y inclure les ultra orthodoxes, qu’il tenait pourtant jusque là pour des alliés naturels.


L’arithmétique parlementaire, au bout de 40 jours, a fini par s’imposer. Tournant le dos à ses anciens alliés, Netanyahou a ajouté à l’alliance électorale Likoud-Israël Beitenou, scellée à son initiative, et qui avait obtenu 31 sièges, le parti de Lapid et celui de Bennett. Il a même ajouté à sa majorité parlementaire les 6 députés du petit parti Hatnouha, de l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Tzipi LIvni.


 Un colon au ministère du logement…

 Ce changement d’équilibre de la coalition permet-t-il d’attendre une nouvelle orientation politique du gouvernement? Non. Avec l’ajout au bloc Likoud-Israël Beitenou du parti de Bennett, qui recrute largement son électorat parmi les colons, le centre de gravité de la coalition, jusque là très à droite, ne va pas, c’est le moins qu’on puisse dire, glisser vers la gauche.


D’autant que Yesh Atid a tout fait pour ménager l’électorat des colons. Yair Lapid, qui doit obtenir le ministère des finances, avait même pris soin, de commencer sa campagne électorale par une réunion dans la grande colonie d’Ariel, au centre de la Cisjordanie. Et il n’a cessé de répeter, dans ses réunions électorales qu’il était hostile à toute concession aux Palestiniens sur le statut de Jerusalem.


Pour ceux qui auraient pu nourrir quelques doutes, ou quelques espoirs, en constatant que Tzipi Livni, en principe favorable à la reprise du processus de paix, serait chargée, en plus du ministère de la Justice du dossier des négociations avec les Palestiniens, l’attribution des ministères clés a mis un terme aux spéculations.


Le ministère de la Défense a été promis à l’ancien chef d’état-major Moshe Yaalon, l’un des faucons du Likoud, opposé aux négociations avec les Palestiniens, qu’il ne considère pas comme des « partenaires fiables ».


Le ministère du Logement et de la Construction doit revenir au n°2 de Habayit Hayehudi, Uri Ariel, ancien  secrétaire général du Conseil des colonies et résident de la colonie de Kfar Adoumin, près de Jéricho. Le parti de Bennett va aussi contrôler la Commission des Finances du parlement, qui joue un rôle clé dans le financement de la politique de colonisation. Naftali Bennett, lui-même devrait être nommé ministre de l’économie et de l’industrie.


 Il n’y a pas de point de convergence

Il y a si peu à attendre, dans la recherche d’une paix juste, de ce gouvernement, qu’avant même de prendre ses fonctions de négociatrice, Tzipi Livni a déjà prévenu qu’il serait sage de concevoir un "Plan B" pour le cas où la solution à deux Etats, avec les Palestiniens, s’avérerait impossible.


Répondant à Tzipi Livni, Dany Dayan, l’un des dirigeants du mouvement des colons a rappelé mardi, au cours de la conférence stratégique d’Herzliya, point de rencontre des décideurs politiques et militaires d’Israël, qu’il n’existait pas de point de convergence « entre l’aspiration nationale du peuple juif et l’aspiration nationale du peuple palestinien ». Et que tout effort entrepris pour trouver une telle convergence « était voué à l’échec ».

 

En d’autres termes, Barack Obama, qui doit arriver mercredi en Israël, et qui a déjà prévenu qu’il n’avait, pour le moment aucun plan à proposer risque de se retrouver confronté à une situation peu enviable, face à des Israéliens et des Palestiniens, plus loin que jamais de la table des négociations.

 


 

http://renebackmann.blogs.nouvelobs.com/archive/2013/03/14/le-nouveau-gouvernement-netanyahou-les-partisans-de-la-colon.html
 


 


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