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16 juillet 2017 7 16 /07 /juillet /2017 09:08
Rafle du Vél’ d’Hiv’: l’invitation de Netanyahou suscite un vif débat
 
 
 
 
 
 
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Emmanuel Macron a convié le premier ministre israélien à la commémoration de la rafle du Vél’ d’Hiv’, le 16 juillet. Une première qui soulève de nombreuses questions sur le symbole politique et mémoriel choisi par le nouveau pouvoir.

 

Qu’a donc voulu dire Emmanuel Macron ? Tout à sa séquence diplomatique, après les visites de Vladimir Poutine et de Donald Trump à Paris, le président français a convié Benjamin Netanyahou le 16 juillet. Jusque-là, rien de bien original ni de surprenant. Mais il a choisi la commémoration de la rafle du Vél’ d’Hiv’ pour susciter la venue du premier ministre israélien. Une première qui soulève de nombreuses questions sur le symbole politique et mémoriel choisi par le nouveau pouvoir.

Benjamin Netanyahou prendra la parole, dimanche 16 juillet, sur les lieux de l’ancien Vélodrome d’Hiver, dans le XVe arrondissement, après Francis Kalifat, le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), et avant Emmanuel Macron. Les deux dirigeants ont ensuite rendez-vous à l’Élysée pour un entretien et une déclaration commune à la presse.

Vivement dénoncée par les militants de la cause palestinienne, de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) au PCF, en passant par l’Union juive française pour la paix (UJFP) et le NPA, et par les signataires d’un appel à rassemblement le 15 juillet à Paris, cette invitation interroge plusieurs chercheurs spécialistes de la mémoire de la Shoah.

À cela, plusieurs raisons. La commémoration du Vél’ d’Hiv’ n’est pas une commémoration comme les autres. Comme le rappelle Sébastien Ledoux, chercheur en histoire à Paris-I et auteur de Le Devoir de mémoire, une formule et son histoire (CNRS Éditions, 2016), « la commémoration de la rafle du Vél’ d’Hiv’ s’est construite comme le symbole de la participation de l’État français dans le génocide des juifs au détour des années 1980-1990 ».

 

C’est en 1992 qu’un président de la République y participe pour la première fois – il s’agit de François Mitterrand, alors sifflé par une petite minorité de l’assistance. Il refuse de s’exprimer mais institue, par décret, le premier dimanche suivant le 16 juillet comme une commémoration nationale, organisée par l’État.

Surtout, en 1995, Jacques Chirac, tout juste élu, prononce enfin les mots qui manquaient : dans un discours resté célèbre, il affirme la responsabilité de la France, et non du seul gouvernement de Vichy (qui ne représenterait pas la France), dans la rafle, les 16 et 17 juillet 1942, de 13 152 hommes, femmes et enfants juifs, retenus pendant quatre jours sur les gradins du Vélodrome d’Hiver, à Paris, avant d’être déportés à Auschwitz. Moins d’une centaine – dont aucun enfant – ont survécu. « La France accomplissait l’irréparable », a dit Chirac en 1995. En 2012, François Hollande avait à son tour prononcé un discours peu après son élection, évoquant un « crime commis en France, par la France ». « La Shoah, ce n’est pas l’histoire du peuple juif, c’est l’Histoire, c’est notre histoire », avait-il ajouté.

Pendant la campagne électorale, Emmanuel Macron a réaffirmé ce qui est devenu « un héritage » institutionnel, selon l’expression de Sébastien Ledoux. « Vous avez insulté beaucoup de Françaises et de Français lorsque vous êtes revenue sur [...] les propos courageux qu’avait tenus Jacques Chirac en 1995 et la responsabilité de l’État Français », avait lancé le candidat d’En Marche! à sa concurrente Marine Le Pen, qui avait affirmé que la France n’était pas « responsable », mais le régime de Vichy.

« Le Vél’ d’Hiv’ est un événement français à double titre : parce qu’il a eu lieu en France et parce qu’il marque la responsabilité française dans la Shoah. C’est à travers le Vél’ d’Hiv’ que la responsabilité française a été reconnue », rappelle le chercheur Henry Rousso, auteur notamment de Le Syndrome de Vichy (Le Seuil), de Vichy, un passé qui ne passe pas (Fayard) et, plus récemment, de Face au Passé. Essais sur la mémoire contemporaine (Belin, 2016). « La commémoration du Vél’ d’Hiv’ est le moment où la Shoah est nationalisée », ajoute-t-il, indiquant qu’il n’aurait pas les mêmes réticences si Netanyahou était invité pour un événement international comme la Journée à la mémoire des victimes de la Shoah, le 27 janvier.

 

« Le défi est de ne pas communautariser la mémoire du Vél’ d’Hiv’, estime également l’historien Sébastien Ledoux. C’est le risque que comporte l’invitation lancée à Benjamin Netanyahou. Car tout le travail mené dans les années 1980 et 1990 sur la mémoire de la Shoah a été de ne pas en faire une histoire seulement juive mais une histoire universelle, qui concernait la France également dans son rapport au passé vichyste. »

Ce choix pose aussi une question de principe à plusieurs intellectuels. Si certains jugent tout à fait justifiée la présence du représentant d’Israël, d’autres s’inquiètent d’un risque de confusion trop grande, entre les juifs de France et Israël, entre la mémoire de la Shoah et Israël. D’où l’étrangeté d’inviter un représentant étranger à cette commémoration, fût-il le premier ministre israélien.

« Comme historien, comme juif, je ne supporte pas l’idée qu’on puisse assimiler tous les juifs à Israël. Il s’agit d’une vision complètement dépassée », explique le chercheur Henry Rousso. Même si, nuance-t-il aussitôt, il est également « impossible de dissocier les juifs et Israël ». Cette invitation alimente une « ambiguïté », selon Rousso, dont il ne voit pas l’intérêt. « On peut prendre un risque – parce que les antisémites n’ont de toute façon pas besoin de prétexte pour l’être –, mais à condition que l’enjeu en vaille la peine. Là, je ne vois pas ce que cela va apporter. »

« Cette invitation m’a surprise », estime aussi Renée Poznanski, professeure de science politique à l’université Ben Gourion, à Beer Sheva. Selon l’auteure de Drancy, un camp en France (Fayard, 2015) et de Les Juifs en France pendant la Seconde guerre mondiale (Fayard, 1997), la venue du premier ministre israélien conduit à « entrer dans le jeu de ce que tous les gouvernements israéliens successifs ont voulu : parler au nom de tous les juifs du monde entier ». « D’un point de vue israélien, cela peut se justifier, dans la mesure où Israël se vit comme le refuge de tout juif menacé dans le monde. D’un point de vue français, c’est autre chose », estime Poznanski.

 

« La communauté juive officielle est très à droite en France et soutient Israël, quoi qu’il arrive, poursuit la chercheuse. Mais ce n’est pas le cas d’une bonne partie des juifs de France. » Selon elle, la « confusion entre les juifs de France et Israël est une erreur ». « Il faut respecter les différentes catégories de juifs de France dans leurs identités », argumente Poznanski, qui prépare actuellement un ouvrage sur les juifs dans les mouvements de résistance en France.

Elle y décrit, et décrypte, les parcours individuels de nombreux résistants qui s’affichaient non en tant que juifs, mais en tant que Français, à l’image de Marc Bloch. « Le nombre extrêmement important de juifs français dans les mouvements de résistance donne à leur engagement un sens collectif et nous permet par exemple de réfléchir sur les modes de comportements politiques des juifs français. Mais, cela n’aurait aucun sens d’en faire une récupération politique sur le sens individuel de leur engagement. »

« Je crédite Emmanuel Macron d’une sensibilité intellectuelle sur la question de la mémoire, estime Henry Rousso, qui précise avoir soutenu le candidat d’En Marche!. Mais je ne suis pas certain que le jeu de symbole [du 16 juillet – ndlr] soit un mélange que le pouvoir en place maîtrise tout à fait. » Car, questionne le chercheur, « quel est le message ? Je ne suis pas sûr de comprendre l’initiative du président, d’autant qu’il est peu probable qu’il en tire de réelles avancées diplomatiques ». Une analyse partagée par Samuel Ghiles-Meilhac, sociologue et auteur d’une thèse intitulée Le Conseil représentatif des institutions juives en France, de la Résistance juive à la tentation du lobby.

« On ne peut pas dire qu’il n’y a rien à voir entre Israël et la Shoah, mais Macron fait un pari risqué avec cette invitation, ou bien alors s’agit-il d’inconscience. Car quel sens différent veut-il donner à cette commémoration en invitant Benjamin Netanyahou ? » « L’inquiétude est celle de la tentation du coup d’éclat diplomatique, poursuit le chercheur. Une fois de plus, les questions mémorielles ne sont pas pensées avec suffisamment de gravité. »

 

Le sociologue rappelle que « les usages de la mémoire de la Shoah sont différents en France et en Israël, au-delà de la dénonciation commune du nazisme » : « Pour les Européens, notamment les Français, les leçons tirées de la Shoah reposent sur la défense de l’État de droit, la protection des minorités ou du multilatéralisme. La leçon tirée par Israël consiste à dire que les juifs ne peuvent compter que sur eux-mêmes, que la communauté internationale les a laissés mourir, et qu’il faut donc un État juif, qui doit être fort. »

« Que va-t-il faire de cet hommage ? s’interroge l’historien Sébastien Ledoux. Reprendre un capital symbolique, mais pour légitimer une violence sur l’Autre [en l’occurrence, les Palestiniens – ndlr] ou assumer un héritage du passé au sens ricœurien, en le retraduisant aujourd’hui pour donner place aux droits des Palestiniens ? » Il s’inscrirait alors, selon le chercheur, dans le prolongement de la phrase qu’il a prononcée lors de l’hommage national à Simone Veil : « La souffrance ne donne qu’un droit, celui de défendre le droit de l’autre. »

 

 

 
La constance prudente de Macron sur le dossier israélo-palestinien

À ces questions de principe soulevées par l’invitation présidentielle s’ajoute celle de la personnalité du premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, figure de la droite dure, alliée à l’extrême droite. Elle pose problème par la politique qu’il mène, de poursuite de la colonisation, de discrimination et d’opposition systématique aux maigres tentatives de processus de paix, mais aussi par l’instrumentalisation qu’il fait régulièrement de la mémoire de la Shoah.

En 2015, le premier ministre avait fait du grand mufti de Jérusalem l’inspirateur de la solution finale : « Hitler ne voulait pas à l’époque exterminer les juifs, il voulait expulser les juifs. Et Haj Amin al-Husseini est allé voir Hitler en disant : “Si vous les expulsez, ils viendront tous ici.”  – “Que dois-je faire d’eux ?”, demanda-t-il. Il a répondu : “Brûlez-les.” » Une thèse contestée par la très grande majorité des historiens israéliens, dénoncée à l’époque par l’ensemble de l’opposition et par l’ancien ambassadeur d’Israël en France Élie Barnavi.

Son comportement, lors de ses dernières visites en France à l’occasion d’hommages aux victimes du terrorisme, a également choqué les autorités françaises. C’était le cas en 2012, lors de la cérémonie en mémoire des victimes juives de Mohammed Merah : le premier ministre israélien avait pris François Hollande de court en « transformant l’hommage en meeting de soutien à Israël », rappelle Samuel Ghiles-Meilhac. En 2015, après les attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’Hyper Cacher, Netanyahou avait appelé les juifs de France à émigrer en Israël : « À tous les juifs de France, tous les juifs d’Europe, je dis : Israël n’est pas seulement le lieu vers lequel vous vous tournez pour prier, l’État d’Israël est votre foyer. »

 

 
Le premier ministre israélien n’est pas revenu en France depuis sa participation à la grande marche du 11-Janvier et à la cérémonie organisée à la grande synagogue de la Victoire à Paris. Il avait refusé de participer en janvier dernier à la conférence internationale sur le Proche-Orient organisée à Paris. Netanyahou avait qualifié l’événement « d’imposture ». Il s’est finalement conclu par un naufrage diplomatique (lire l’analyse de René Backmann), malgré les efforts français et le « chant d’amour » à Israël proclamé par François Hollande lors de sa visite à Jérusalem.

 

Le nouveau président Emmanuel Macron s’est, quant à lui, peu exprimé sur le conflit israélo-palestinien. Pendant la campagne, il avait repris à son compte la traditionnelle position française à deux États. « Il faut poursuivre le fil de la diplomatie française, qui est de participer à la sécurité de l’État d’Israël, de ne rien transiger sur cette question et d’être fidèle à la cohabitation des deux États », avait-il déclaré le 22 mars lors d’un débat aux Amis du Crif. Une position réaffirmée lors de la venue du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le 5 juillet à Paris.

La paix « doit passer par la réalisation des droits légitimes des Palestiniens à disposer justement d’un État viable et indépendant, conformément à la légalité internationale, et elle passe aussi par la sécurité d’Israël, à laquelle la France est indéfectiblement attachée », avait alors déclaré Macron. Avant de très classiquement condamner la colonisation : « La France a toujours condamné et condamne la poursuite de la colonisation, qui est illégale au regard du droit international. Elle a atteint depuis le début de l’année un niveau sans précédent et ces décisions envoient un signal très négatif. » Un nouveau programme de plus de 1 500 logements vient d’être approuvé par les autorités israéliennes dans les colonies de Jérusalem-Est, rendant encore plus hypothétique la perspective d’un État palestinien.

 

Devant Mahmoud Abbas, le président français avait de nouveau mis en garde contre tout geste « unilatéral ». Pendant sa campagne, il s’était fermement opposé à la reconnaissance unilatérale par la France de l’État de Palestine en cas d’échec des négociations. Une menace brandie par Laurent Fabius quand il était ministre des affaires étrangères, avant d’être largement nuancée par son successeur Jean-Marc Ayrault.

 

« Reconnaître unilatéralement la Palestine aujourd’hui, dans ce contexte, c’est faire le choix d’un camp et c’est complètement se couper avec l’autre, avait défendu Macron sur le plateau de Mediapart, deux jours avant son élection. La force de la diplomatie française, c’est d’avoir toujours tenu ce point d’équilibre qui fait que l’on est l’un des rares partenaires qui parlent aux deux. Si on veut être utile à l’humanité, à la région et à celles et ceux qui y vivent, c’est la capacité à parler aux deux qui est efficace. »

Devant les Amis du Crif, Macron avait également condamné les campagnes de boycott d’Israël et, plus étonnamment, la décision de l’Unesco sur Jérusalem. Il avait alors promis de la faire modifier, s’il était élu. « Si je suis président, je voterai pour que ce soit corrigé », avait-il déclaré en mars. Entre-temps, l’Unesco s’est de nouveau attiré les foudres de Benjamin Netanyahou en classant la vieille ville d’Hébron sur la liste du patrimoine mondial en péril.

 

 

 
Les seules publications de notre blog qui engagent notre association sont notre charte et nos communiqués. Les autres articles publiés sur ce blog, sans nécessairement refléter exactement nos positions, nous ont paru intéressants à verser aux débats ou à porter à votre connaissance.
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15 juillet 2017 6 15 /07 /juillet /2017 11:14
La littérature comme seule histoire possible de la Palestine

 

Orient XXI > Lu, vu, entendu > Littérature > Silvia Moresi > 14 juillet 2017

La Palestine ne possède pas d’histoire officielle. Les pages des écrivains et des poètes palestiniens ont donc un rôle essentiel dans le parcours douloureux de la réapparition existentielle d’un peuple soumis au processus colonial d’effacement de son identité.

L’Andalousie était-elle là ou là-bas ? Sur la terre... ou dans un poème ? écrivait le grand poète Mahmoud Darwich, questionnant métaphoriquement l’histoire et le destin de sa terre, la Palestine. Où est la Palestine aujourd’hui ? Trouver ce qu’il en reste sur les cartes actuelles n’est pas chose aisée. Une terre fragmentée entre deux petits territoires séparés et distants, la Cisjordanie et la bande de Gaza, dont les frontières discontinues sont souvent délimitées par des lignes pointillées, symboles évidents d’une situation encore transitoire et sujette à la politique d’expansion des colonies israéliennes. Depuis presque 70 ans, l’État d’Israël s’est littéralement superposé à la Palestine, occultant sa géographie et son histoire, et causant la disparition réelle et métaphorique de son peuple.

Entre le XIXe et le XXe siècle, la société palestinienne, sous domination ottomane, construisait son identité en mélangeant ses origines plurielles (arabe, islamique, chrétienne, tribale, familiale, etc.) aux idées laïques du nationalisme occidental véhiculées par les chrétiens orthodoxes, le tout en opposition à l’élément turc alors perçu comme étranger.

Après la défaite de l’empire ottoman, les puissances occidentales se sont partagé le Proche-Orient et la Palestine a été placée en 1920 sous mandat britannique. Durant ces années, une nouvelle élite palestinienne s’est formée et une presse nationaliste a émergé, à l’instar des journaux Al-Karmil et Al-Filastin, respectivement fondés en 1911 et 1926. Une vaste campagne contre le mandat britannique et le début de l’immigration juive a alors été menée, jouant un rôle essentiel dans la construction de l’identité palestinienne.

Remplacement de population

À la fin du XIXe siècle, le journaliste Theodor Herzl, dans son pamphlet Der Judenstaat (L’État des Juifs, La Découverte, 2008) théorisait à l’inverse la création d’un État juif en Palestine en le présentant aux puissances occidentales comme « un avant-poste de la civilisation contre la barbarie ». Mouvement politique à l’origine de la fondation de l’État d’Israël, le sionisme recevait le plein appui des puissances coloniales européennes, avec lesquelles il partageait les idéaux de la mission civilisatrice, qui considérait « les autres » comme des peuples inférieurs dépourvus de toute civilisation. Le 2 novembre 1917, avec la déclaration Balfour, le Royaume-Uni envisageait favorablement à la construction d’un foyer juif en Palestine, et l’Agence juive intensifiait le transfert de juifs d’Europe vers le territoire palestinien. L’écrivain et journaliste hongrois Arthur Koestler a résumé les événements de manière éloquente : « En Palestine, une nation a solennellement promis à une seconde le territoire d’une troisième ».

L’objectif principal du sionisme devenait celui de vider la Palestine afin de mettre en œuvre un remplacement de population, exauçant prophétiquement son plus fameux slogan : « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Les intellectuels et les écrivains palestiniens ont alors commencé à comprendre ce qu’allait être le destin réservé à leur peuple et à leur terre.

Mais pourquoi poursuivre cette très longue route
Et pour nous et pour vous, pourquoi étendre ce chemin
 ?
La Terre qui se vide de nous vous suffit
ou, pour nous, vous préférez la mort
 ?

Ibrahim Touqan, « Voi potenti », in La terra più amata. Voci della letteratura palestinese, Manifestolibri, 2002.

Le 29 novembre 1947, l’ONU approuvait la partition du territoire palestinien avec la résolution 181, à l’avantage de la communauté juive. Quand l’armée britannique a quitté la Palestine, les milices juives — l’Irgoun et la Haganah — ont intensifié les attaques contre la population palestinienne, avec l’objectif de « nettoyer » le territoire des « communautés non juives ». Les groupes paramilitaires juifs n’ont cherché en aucune façon à cacher les massacres perpétrés ; au contraire, ils les ont encouragés pour effrayer la population palestinienne qui s’est alors trouvée devant un choix simple : fuir ou mourir. Le massacre, le 9 avril 1948, de la population du village de Deir Yassin en a été l’exemple emblématique.

Menahem Begin [premier ministre israélien] a été le premier à dire : “Si nous n’avions pas gagné à Deir Yassin, l’État d’Israël n’existerait pas”. Ils n’ont jamais caché l’intentionnalité du massacre de Deir Yassin, vu que leurs poids lourds circulaient en diffusant dans des haut-parleurs leur ultimatum : “Évacuez ou ce sera la fin de Deir Yassin”. Dans chaque village qu’ils occupaient, ils rassemblaient tous les habitants sur la place principale et les laissaient sous le soleil pendant des heures, puis ils choisissaient les hommes les plus beaux et les tuaient devant la population pour les convaincre de s’en aller, […] s’assurant que la nouvelle du massacre parvienne jusqu’aux villages palestiniens encore libres.

Mahmoud Darwich, Chroniques de la tristesse ordinaire, Cerf, 1989.

« Un pays fait de mots »

La naissance de l’État d’Israël, le 15 mai 1948 fut pour le peuple palestinien la « catastrophe » (Nakba), le début de la diaspora et de la fragmentation. Depuis ce jour, les Palestiniens doivent s’opposer matériellement à l’occupation israélienne, mais aussi à sa rhétorique de justification des massacres et de la dépossession de leurs terres. La conquête de la Palestine a en effet toujours été présentée comme une « reconquête », un retour légitimé par la Bible, texte historique fondamental pour les Israéliens, qui les consacre comme les seuls « propriétaires » de cette terre. Pour essayer de donner une valeur « scientifique » à ce discours, les Israéliens mènent encore un travail intense de propagande dans les champs historique et archéologique. Dans des études réalisées par les chercheurs israéliens, les Palestiniens n’existent pas, ils disparaissent comme des fantômes, cachés sous les ruines de leurs villages.

Ce siège durera jusqu’à ce que les seigneurs
de l’Olympe corrigent les manuscrits de l’éternelle
Iliade.

[…]

Ici un commandant creuse à la recherche d’un État endormi sous les ruines de la Troie à venir.

[…]

Dès qu’ils trouvent une réalité qui ne leur convient pas,
ils la modifient avec un bulldozer,
car la vérité est esclave du texte, belle,
blanche, sans malice...

Mahmoud Darwich, État de siège, Actes Sud, 2004.

Alors que l’occupation israélienne s’étendait au-delà des frontières sanctionnées par la résolution 181, les Palestiniens en exil ont entamé leur travail de contre-narration afin de protéger leur mémoire.

Les Israéliens avaient commis une grave erreur de calcul en pensant que les réfugiés […] allaient réduire leur problème à celui de la survie à tout prix. Les intellectuels palestiniens surgirent soudain de partout : ils écrivaient, ils enseignaient, ils parlaient […].

Jabra Ibrahim Jabra, « Portrait de l’exilé palestinien en écrivain », Revue d’études palestiniennes n° 63, 1997.

La Palestine ne possède pas d’histoire officielle, c’est-à-dire une narration reconnue qui légitime sa propre existence. Pour un peuple sans nation, la littérature est la seule histoire possible. Les pages des écrivains et des poètes palestiniens ont donc un rôle essentiel dans le parcours douloureux de la réapparition existentielle de ce peuple, soumis au processus colonial d’effacement de son identité. La littérature palestinienne reconstruit l’histoire d’un peuple désormais dispersé. La littérature palestinienne reconstruit la Palestine par les mots.

Nous avons un pays fait de mots. Parle ! Parle ! Et nous connaîtrons la fin de ce voyage.

Mahmoud Darwich, « Nous voyageons comme les autres »1.

La clé des émotions

Depuis 1948, la Palestine est devenue pour les réfugiés une réalité portée sur les épaules, dont les romans et les poèmes rappellent les odeurs, les couleurs et les gestes d’un quotidien désormais perdu. La patrie est évoquée par des sensations, mais aussi par des objets concrets comme la clé, symbole de l’espoir de pouvoir retourner un jour dans les maisons aujourd’hui occupées ou détruites.familières, et qu’il considérait toujours ainsi. Des choses intimes, privées, chères, qu’il avait toujours pensé être sa propriété, sacrée et inviolable, car personne ne pouvait réellement les reconnaître, les toucher ou les regarder. Cette photographie de Jérusalem, il s’en rappelait très bien, était encore suspendue là où lui l’avait mise quand il habitait cette maison......(....).....

La Naksa de 1967

En 1967, après avoir vaincu les armées arabes, Israël occupait de nouvelles portions du territoire palestinien, mais aussi une partie du Sinaï en Égypte, ainsi que le plateau du Golan en Syrie. Le terme naksa (rechute), utilisé en référence à cette période, représente bien l’état d’âme de nombreux Palestiniens (et pas seulement) qui ont vécu cette deuxième défaite comme une nouvelle « infirmité », la rechute d’une maladie difficile à soigner. La Naksa a confirmé leur condition d’apatrides et d’éternels exilés, transformant la Palestine en un « fardeau », un obstacle à la possibilité d’une vie normale, une cause continue de tristesse et de souffrance.

Nous semblions tous avoir renoncé à l’idée de retourner un jour en Palestine. Nous en parlions à peine, supportant en silence le drame de ce manque.

Edward Saïd, À contre-voie. Mémoires, Le Serpent à Plumes, 2002.

Encore aujourd’hui, cette diaspora est constamment tiraillée entre deux sentiments : la tentative d’un refoulement total de la Palestine pour essayer de construire une vie normale, et la ghurbah, mot qui ne trouve pas de traduction parfaite dans la langue française, un mélange de nostalgie et de tristesse pour la patrie perdue, mais aussi un exil métaphorique, un exil du soi.

Mourid Al-Barghouti, un des plus grands poètes palestiniens, décrit dans son roman autobiographique J’ai vu Ramallah (Éditions de l’Aube, 2004) ce qu’est la ghurbah :

La ghurbah n’est pas unique, mais plurielle. Des exilés font la ronde et t’encerclent. Tu essayes .....(....).....

Citoyens israéliens de seconde zone

Comme l’affirme l’intellectuel Elias Sanbar, ambassadeur de la Palestine à l’Unesco, la communauté palestinienne qui vit à l’intérieur de l’État d’Israël vit à la fois sur sa terre et très loin de sa terre, qu’elle ne parvient plus à « reconnaître ». La destruction concrète de la Palestine a été accompagnée de la destruction de sa « narration historique et symbolique » à travers le processus de « re-hébraïsation » de la terre. Villes, routes, collines et fleuves ont été renommés d’après d’antiques noms bibliques, tout a été modifié pour faire de la terre palestinienne la « mère patrie » du peuple israélien. À titre d’exemple, l’architecte Eyal Weizman évoque le quartier juif de Jérusalem, transformé selon lui en un lieu clos et artificiel semblable à un « parc d’attractions biblique ».

Les Palestiniens de citoyenneté israélienne, bien qu’appartenant juridiquement à cet État, ont toujours été considérés comme des citoyens de seconde zone. Israël doit être et doit demeurer un État strictement juif, et donc, les Palestiniens, qu’ils soient musulmans ou chrétiens, sont souvent définis comme un « problème », surtout dans les manuels scolaires israéliens. Cette situation complexe, aussi bien juridiquement que psychologiquement, crée......(.....).......

Les seules raisons pour lesquelles je vis aujourd’hui en Illinois sont le racisme et le désespoir, que je crois ne plus avoir réussi à gérer durant l’été 2014. C’est frustrant. […] J’ai eu une forte impression de n’avoir pris que de mauvais chemins dans ma vie […], d’écrire pour la télévision en choisissant la mauvaise langue et en vivant au mauvais endroit.

La condition de colonisés

Les révoltes populaires palestiniennes (Intifada) de 1987 et 2000 et la faillite des accords d’Oslo de 1993 n’ont rien changé à la situation des Palestiniens des territoires occupés, qui vivent encore pleinement la condition de colonisés. La Cisjordanie, dont le territoire est en permanence « rongé » par les colonies, est également traversée depuis 2002 par l’imposant mur construit par Israël, qui a littéralement étranglé de nombreux villages palestiniens, allant jusqu’à leur ôter l’accès aux ressources en eau. Par l’intermédiaire d’un réseau complexe de checkpoints et de barrages routiers fixes et mobiles, Israël exerce directement un contrôle constant sur le territoire, mais aussi sur le temps. Dans Out of time (Hors du temps)2 de l’écrivaine Adania Shibli, la protagoniste, soumise à de longues heures d’interrogatoire, voit sa montre décider de ne plus indiquer l’heure.

De retour à la maison, je me suis aperçue qu’il était 21 h, pourtant, .......(......).......

1C’est nous qui traduisons.

2Texte présenté durant l’atelier “The Politics of Images : Practices and Approaches to Art in the Middle East and North Africa” organisé par documenta 12, le 20 novembre 2006 à Vienne.

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14 juillet 2017 5 14 /07 /juillet /2017 09:27
Comment l’occupation a fini d’imposer la mentalité coloniale à la société israélienne
 
 

Juin 1967, une guerre de six jours qui n’en finit pas

Orient XXI > Magazine > Juin 1967, une guerre de six jours qui n’en finit pas > Sylvain Cypel > 13 juillet 2017
 

En 1967, le rêve sioniste d’une « société juive » régnant exclusivement sur une terre qui n’appartient qu’à elle s’est évanoui, avec la conquête de nouveaux territoires qui bouleversent le rapport démographique entre juifs et Palestiniens. En cinquante ans d’occupation, la culpabilité qui fondait autrefois le déni israélien de la Nakba a peu à peu cédé la place à une mentalité coloniale et à une indifférence quasi générale aux souffrances infligées aux Palestiniens, au plus grand bénéfice des partis d’extrême droite.

La réalisatrice israélienne Anat Even vient de terminer un documentaire sur un quartier de la ville de Jaffa nommé Manshiyah. Une scène montre un urbaniste expliquant à un groupe d’étudiants l’histoire du lieu, dont les résidents, pour beaucoup des juifs orientaux, ont été expulsés à la charnière des années 1960-1970 pour faire place à un complexe commercial. Le professeur qui accompagne les étudiants lui demande alors pourquoi il ne rappelle pas qu’auparavant, ce quartier avait été habité par des Palestiniens expulsés de force en 1948. « Ce sont des faits historiques », dit-il. Réponse de l’urbaniste, rigolard : « Fuck history » — j’emmerde l’histoire... (.....).......

Son attitude est emblématique parce qu’elle est contemporaine et s’oppose à celle longtemps entretenue dans le discours public. Après l’établissement d’Israël, en effet, le déni de l’expulsion des Palestiniens était constitutif de l’argumentaire sioniste. Comme l’a martelé David Ben Gourion, le fondateur de l’État : « nous n’avons pas expulsé un seul Arabe ». Le récit national israélien voulait que les Palestiniens soient tous partis volontairement. Mais aujourd’hui, même si le déni reste très vivace, reconnaître leur expulsion est communément beaucoup plus accepté. Pour une raison simple : expulser à nouveau les Palestiniens vivant sous autorité israélienne est une idée devenue plus légitime. Pour une grande part de l’opinion publique, c’est « la solution ». On sait la chose irréaliste actuellement, pourtant le souhait reste ardent. Et depuis maintenant deux décennies, l’opinion est régulièrement interrogée par les sondeurs pour connaître son rapport au « transfert », version politiquement correcte du mot « expulsion ». Être pour le transfert signifie vouloir se débarrasser de la population arabe. Que dirait-on, en France, si un institut décidait de sonder l’opinion quant à son désir de voir expulser les Arabes, les musulmans, les noirs, les juifs ou les bossus du territoire national ? En Israël, très peu jugent illégitime le principe même de poser la question.

Ce qui fondait le déni de l’expulsion des Arabes de Palestine, c’était la conscience que cet acte n’était pas conforme à l’éthique dont le sionisme entendait se parer. Le sujet du « transfert » de la population palestinienne hors du futur État juif avait été longuement débattu au Congrès sioniste de Zurich en 19371, or ces débats furent maintenus secrets (ils le sont restés jusqu’aux années 1990). Et lorsque l’épuration ethnique fut mise en œuvre en 1948-1950, elle apparut suffisamment déshonorante aux yeux des dirigeants sionistes pour qu’ils la nient (en accusant les victimes d’être la cause de leur propre malheur). C’est une culpabilité inavouable qui fondait ce déni ; c’est elle qui a progressivement disparu en Israël avec la légitimation croissante de l’idée du « transfert ». Expulser les Arabes pour s’approprier exclusivement la terre d’Israël parce qu’on ne veut vivre qu’entre soi, on savait depuis toujours que c’était ardemment souhaitable. On avait toutefois aussi conscience que l’acte était moralement indéfendable. D’où son déni. C’est cette barrière-là qui s’est effondrée en cinquante ans d’occupation : ce sens de commettre à l’égard de l’autre un crime impardonnable.

Cela a été rendu possible dès lors que les mentalités moyennes des juifs israéliens, en cinquante ans, ont progressivement dérivé dans un sens où l’esprit colonial et la déshumanisation de l’adversaire sont devenus ultra-dominants. L’évolution du parti sioniste-religieux (appelé Mizrahi puis Mafdal) symbolise ce bouleversement. Historiquement, ses élus faisaient figure de « colombes ». Ce fut encore vrai en juin 1967 et jusqu’en juin 1982, où ses ministres furent les plus réticents à l’invasion du Liban. Aujourd’hui, leurs héritiers regroupés dans le parti Le Foyer juif réunissent la frange la plus mystico-nationaliste du pays, la plus colonialiste aussi.

Ce basculement, avec le discours et la modification des repères qui l’accompagnent, s’est diffusé très au-delà du Foyer juif. S’il ne s’est pas réalisé d’un coup, le processus a été relativement rapide.

Le retour de la « question palestinienne »

Cinq jours avant le déclenchement de la guerre de juin 1967, le chef du Herout (la fraction ultranationaliste du sionisme), Menahem Begin, jusque là paria absolu de la politique israélienne, entre dans un gouvernement travailliste d’union nationale. Après la victoire, il participera amplement à l’atmosphère de poussée mystique due à la réémergence de l’idée du ......(......)........

 

Dès la fin de la guerre de juin 1967, un débat sur le possible « transfert » de ces populations s’engage. Lors de la première réunion du gouvernement, le premier ministre (travailliste) Levi Eshkol déclare : « Si ça ne tenait qu’à nous, on enverrait tous ces Arabes au Brésil »2….....(.....)......

Las ! Malgré 300 000 à 400 000 personnes évacuées de force en juin 1967 durant et dans l’immédiat après-guerre et les multiples débats secrets sur un possible « déplacement des Arabes », les Israéliens comprennent rapidement qu’une nouvelle épuration ethnique de très grande envergure n’est pas réaliste. Comme il n’est pas question de restituer les territoires, il reste à faire comme s’ils étaient vides d’habitants.

Crispation nationaliste et colonisation

Begin, lui, retourne dans l’opposition, où il se fait le chantre de la colonisation. Il est le meilleur ami d’un nouveau groupement politique d’un dynamisme fou, le Gouch Emounim (Bloc de la foi), qui réunit la fine fleur des jeunes du parti sioniste-religieux, emportés par la mystique raciste de leur idole, le rabbin Zvi Yehouda Kook. Ce mouvement se présente .......(.....)........

Dix ans après la victoire de Begin, un pas supplémentaire est franchi. En 1986 un nouveau ......(.....)......

La « villa dans la jungle »

Depuis 1977, la droite nationaliste, emmenée par le Likoud, a détenu le pouvoir en Israël durant plus de 33 ans sur 40. Héritiers des signataires des accords d’Oslo, les travaillistes n’ont plus dirigé le pays depuis l’automne 2001, soit près de seize ans – et ils sont désormais déliquescents. L’extrême droite, en revanche, fleurit au point que Nétanyahou se présente comme un politicien « au centre de l’échiquier ». Son principal concurrent politique ......(.......).........

Smotrich incarne le nouvel Israël. Car sur les 69 années d’existence de l’« État juif », cinquante ont vu l’occupation d’un autre territoire et d’un autre peuple. Si l’on compte ceux qui n’étaient qu’enfants ou pas nés en 1967, environ 90 % de la population israélienne actuelle a vécu dans un État où l’occupation fait partie de la « normalité » quotidienne, où la « ligne verte » (les frontières de 1967) n’apparait plus sur aucune carte, ni scolaire ni routière. De leur côté, reclus derrière un mur ou des barbelés à Gaza comme en Cisjordanie, les Palestiniens sous occupation ne connaissent plus d’autre Israélien que le soldat ou le colon – leurs maîtres, également armés. Le nombre de colons installés à Jérusalem-Est et en Cisjordanie atteint 650 000, soit 10 % de la population juive du pays. En d’autres termes, statistiquement, il n’existe quasiment pas de .....(....)....

La répression israélienne des Palestiniens n’est pas l’horreur syrienne. Mais, dans une indifférence quasi générale, se poursuit depuis cinquante ans une oppression multiforme, pensée avec méthode, appliquée avec détermination par des administrations « coordonnées » entre elles et qui a pour objectif principal ce que David Shulman, le correspondant israélien de la New York Review of Books nomme « le vol ininterrompu, littéralement heure après heure, de la terre palestinienne », un vol accompagné d’« une cruauté systémique infligée depuis des générations à une population innocente »6. Cette évolution terrifiante d’une société basculant dans la haine de ........(.......).......

Insupportable défense des droits humains

Des organisations comme B’Tselem, Breaking the Silence, le comité israélien contre les démolitions de maisons palestiniennes, Machsom Watch et de nombreuses autres s’emploient à en rendre publics les détails. Des journalistes comme Amira Hass ou Gideon Levy, et d’autres encore, recensent quotidiennement depuis des décennies les crimes des soldats et les brutalités des colons contre les civils palestiniens commis en toute impunité, et plus encore les mille et un petits méfaits constants mis en œuvre pour rendre la vie des Palestiniens occupés insupportable. Le dernier article en date de Hass porte sur la confiscation par l’armée d’unités de production d’énergie solaire à domicile offerte par le gouvernement néerlandais à des bergers palestiniens. Un autre, de Levy, évoquait une vidéo montrant l’assassinat d’une Palestinienne de seize ans par des soldats israéliens, ceux-ci s’approchant du corps inanimé en hurlant « crève, fille de pute », ou « meurs, souffre, espèce de pute ».

Pour avoir témoigné à l’ONU, des députés ont demandé que le directeur actuel de B’Tselem soit déchu de la nationalité israélienne. Cette ONG a d’ailleurs pris en 2016 une décision d’une gravité exceptionnelle. Elle a annoncé qu’après trois décennies d’activité elle cessait de fournir ses informations au département juridique de l’armée israélienne à ........(.......)........

Un échec moral

En 1967, au lendemain de la conquête de Jérusalem, le grand rabbin de l’armée Shlomo Goren avait appelé à faire sauter le Dôme du Rocher, sur l’Esplanade des Mosquées, pour y reconstruire à sa place le troisième temple. La classe politique israélienne l’avait pris pour ce qu’il était : un fou dangereux. Moshe Dayan, le vainqueur de la guerre, avait répliqué : « Mais qu’avons-nous besoin d’un Vatican juif ? » En 2017, les partisans de la « reconstruction du Temple » comptent des députés, des associations grassement financées, des propagandistes écoutés. Une organisation appartenant à cette mouvance, El-Ad, a été officiellement chargée par le gouvernement israélien de fouilles archéologiques près de l’Esplanade des Mosquées. Ces faits, entre mille autres, incarnent la dérive d’une société qui, au fil de la domination militaire sur une autre population, s’est enfoncée profondément dans une mentalité coloniale et dans le déni de l’humanité de l’adversaire.

Lorsqu’éclata la seconde Intifada, en septembre 2001, Ami Ayalon, un........(.......)........

1Cf. Benny Morris, Tikkoun Taout - Yehoudim VeAravim BeEretz Israel 1936-1956, Am Oved, 2000.

2Ofer Aderet, «  Israeli cabinet minutes from Six-Day War : from fear to euphoria to arrogance  », Haaretz, 18 mai 2017.

3Yotam Berger, «  Bribing Palestinians and Censoring Textbooks : An Inside Look at the Israeli occupation’s Early Years  », Haaretz, 29 mai 2017.

4Tom Segev, 1967, Denoël, 2007.

5Cité par Richard Silverstein, «  Israel’s Final Solution to the Palestine problem  », Tikkun Olam, 10 mai 2017.

6David Shulman, «  Israel’s irrational rationality  », New York Review of Books, 22 juin 2017.

8Shulman, op. cit.

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7 juillet 2017 5 07 /07 /juillet /2017 08:54
Palestine. Plus d’un siècle de dépossession. Histoire abrégée de la colonisation, du nettoyage ethnique et de l’apartheid

4 07 2017 • 18 h 17 min

 

 

 

 

 

Auteur : Jean-Pierre Bouché

Éditeurs : SCRIBEST – Récit Présent

 

« Palestine. Plus d’un siècle de dépossession.

Histoire abrégée de la colonisation, du nettoyage ethnique et de l’apartheid »

72+4 pages en quadrichromie, 85 citations, 19 cartes, 51 références.

PRIX PUBLIC : SIX EUROS.

Cette brochure est née d’un constat : La situation en Israël-Palestine fait souvent la Une des médias. Pourtant l’histoire plus que centenaire de la colonisation de la Palestine est mal connue du grand public, même du public conscient des malheurs du peuple palestinien. Elle est surtout mal connue des jeunes qui ne reçoivent rien de solide à l’école. L’information ne manque pas, surtout en arabe et en anglais, mais ceci ne remplace pas l’utilité d’informer de cette histoire de manière très accessible, même sous une forme nécessairement abrégée. Aussi, après une petite brochure artisanale diffusée de 2005 à 2013, voici un récit augmenté. De nombreuses références permettent d’en enrichir la lecture. Les citations en français ont été reprises telles quelles, celles en anglais ont été traduites par mes soins.

La rédaction de cette brochure a été guidée par le souci de choisir les événements essentiels et d’en présenter les motifs. Elle ne fait par conséquent aucun empreint au discours sioniste, connu sous le nom de hasbara, qui n’a qu’un but apologétique et cherche avant tout à justifier ce que le colonialisme israélien a d’injustifiable.

Je remercie les personnes qui ont porté collectivement ce projet, en premier lieu Armand Caspar, fondateur des éditions Scribest, qui a pris à cœur d’en être l’éditeur. Annie McStrawick, Omar Slaouti et Pierre Stambul ont proposé de nombreuses et précieuses remarques et corrections. Enfin le travail d’Edwige Benoît est allé bien au-delà d’un simple maquettage. Cependant les choix effectués finalement sont les miens.

Jean-Pierre Bouché, avril 2016

L’auteur, Jean-­Pierre Bouché, est engagé pour la Palestine depuis la réinva­sion des villes palestiniennes en 2002. Il a coordonné la traduction française du livre de Ben White, Être palestinien en Israël (La Guillotine, 2015).

POUR COMMANDER :

  1. Commandes individuelles ou destinées aux librairies :

SCRIBEST éditions

BP 10077 – Hoenheim
67802 BISCHHEIM Cedex

03 88 33 77 03

  1. Commandes par les comités et associations :

Minimum de commande : 5 exemplaires. Coût : 4,5 euros par exemplaire, port gratuit.

Le règlement donnera lieu à l’envoi d’un reçu.

Uniquement par mail à recitpresent[at]gmx.fr

 

http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2017/07/04/palestine-plus-dun-siecle-de-depossession-histoire-abregee-de-la-colonisation-du-nettoyage-ethnique-et-de-lapartheid/

 
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27 juin 2017 2 27 /06 /juin /2017 07:17

La Palestine, des accords au conflit
À propos de : Nicolas Dot-Pouillard, La Mosaïque éclatée. Une histoire du mouvement national palestinien (1993-2016), Actes Sud

On sait aujourd’hui que les accords d’Oslo n’ont pas marqué la fin mais une nouvelle étape du conflit israélo-palestinien. Ils ont aussi ouvert une nouvelle séquence de l’histoire politique palestinienne. N. Dot-Pouillard s’en fait ici l’écho, en restituant la diversité des dynamiques et l’éclatement des représentations qui caractérisent le mouvement national palestinien.
Recensé : Nicolas Dot-Pouillard, La Mosaïque éclatée. Une histoire du mouvement national palestinien (1993-2016), Paris, Actes Sud, 2016, 272 p., 22 €.
Nicolas Dot-Pouillard, chercheur associé à l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo), vient de publier un livre sur le mouvement national palestinien depuis la signature des accords d’Oslo en 1993. L’ouvrage s’inscrit dans la continuité d’une littérature dense consacrée aux dynamiques engendrées par cette déclaration de principes. Après la création d’une autorité palestinienne, de nombreux travaux se sont attachés à restituer l’évolution des institutions palestiniennes, depuis la naissance d’un corps gouvernemental jusqu’à l’organisation d’élections locales. Parallèlement, une seconde tendance a consisté à suivre les étapes de la négociation dans ce qu’il a été convenu d’appeler le « processus de paix ». En centrant son analyse sur les dynamiques partisanes inter-palestiniennes, l’auteur réoriente la recherche et défriche un terrain encore peu connu.
Les accords d’Oslo sont conclus entre Israël et l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) qui, depuis 1974, représente officiellement l’ensemble des Palestiniens. L’OLP, alors installée à Tunis depuis son exil de Beyrouth en 1982, revient en Palestine à la faveur de ces accords. Ces derniers prévoient entre autre une reconnaissance mutuelle des deux parties et la création d’une autorité intérimaire de gouvernement, plus communément appelée Autorité palestinienne (AP), chargée d’administrer les Territoires palestiniens et les Palestiniens qui y résident, au nom de l’OLP, dans les zones qui lui sont dévolues. Israël s’engage, sinon officiellement, du moins dans l’esprit des accords, à se retirer progressivement des Territoires.
À l’issue de ce processus de structuration d’un corps étatique d’une part, et du désengagement israélien d’autre part, les parties s’engagent à négocier les questions les plus sensibles (entre autre le statut de Jérusalem ou la question des réfugiés) au terme d’une période de cinq ans. Parallèlement, l’OLP obtient la garantie qu’un État palestinien sera créé. Si l’on a pu penser en 1993 qu’une issue au conflit avait peut-être été trouvée, la complexité des accords d’Oslo, dans leurs termes comme dans leur mise en application, a suscité de vives oppositions au sein des partis palestiniens. Néanmoins, les débats qui ont alors animés le mouvement national ont été en partie rendus inaudibles par la dynamique puissante engendrée par les accords (soutien international, médiatisation des étapes de la négociation, arrivée massive de l’aide internationale, transformation radicale des logiques politiques, etc.). C’est à cette mise en sourdine que ce livre entend remédier, en se faisant l’écho des débats qui ont animés le mouvement national et en restituant les grands problèmes auquel il est confronté à partir de 1993.
De l’historiographie du conflit palestinien
Le premier intérêt de l’ouvrage réside dans la synthèse historiographique qu’il opère et qui rappelle les écueils et les inflexions de la littérature sur la question. Au moment de la signature des accords d’Oslo, les études sur le mouvement national s’étaient concentrées sur les nouvelles dynamiques nées de l’accord : la création de l’Autorité palestinienne (AP), le « retour » en Palestine des cadres du mouvement national palestinien, installés alors à Tunis, le processus de négociation et en particulier celle des questions les plus sensibles (celle des réfugiés ou du statut de Jérusalem, entre autres), non traitées à Oslo mais qui devaient être négociées à l’issue d’une période de cinq ans, en mai 1999. Ces éléments laissaient penser que le conflit pouvait trouver une issue définitive, si bien que la création de l’État palestinien a d’abord été analysée comme la fin de la lutte nationaliste palestinienne et non comme un processus ou une étape du conflit. Depuis plusieurs années, la recherche scientifique s’est départie de cette vision téléologique qu’a pu inspirer le processus d’Oslo (« Oslo s’ouvre dans une atmosphère générale de fin de l’Histoire ». p. 17) et a pris ses distances avec l’espoir de la création d’un État palestinien reconnu par les Israéliens. Comme le rappelle N. Dot-Pouillard, les accords d’Oslo ne marquent pas une fin mais le début d’un nouveau processus :
Oslo ce n’est pas la paix, mais l’entrée dans une nouvelle phase du conflit. (p. 13)
L’analyse séquentielle que propose N. Dot-Pouillard (p. 16) rejoint une méthodologie historique qui a montré que, pour être compris dans sa complexité, le conflit devait impérativement être analysé à la lumière d’une succession de micro-séquences. Elle permet également de mettre en lumière l’échec du processus d’Oslo, qui est une séquence en soi, même si elle bute sur la définition exacte de la nouvelle phase ouverte par cet échec.
N. Dot-Pouillard apporte un regard neuf sur une période qui a longtemps été analysée au prisme de la négociation. Le processus d’Oslo marque incontestablement le début d’une période de tractations puisqu’il induit des avancées du processus par étapes, négocié progressivement. Néanmoins il masque les dynamiques partisanes et l’intérêt du livre réside dans le recentrement de la focale sur les enjeux palestino-palestiniens, par delà la question des cycles de la négociation israélo-palestinienne. Il vient rappeler que les accords d’Oslo ne scellent pas l’unité du mouvement national – contrairement à ce que la signature de l’accord par l’OLP au nom du peuple palestinien avait pu laisser penser – mais sa division entre différentes tendances. Le mouvement national se scinde ainsi entre partisans de l’accord, proches d’Arafat et/ou bénéficiaires directs de la recomposition politique née d’Oslo, partisans critiques mais qui se rallient néanmoins aux accords, opposants farouches, etc. La déclaration de principe signée à Oslo ouvre donc une période d’espoir politique, mais elle cache aussi une crise du mouvement national palestinien (p. 14 et 43), profondément divisé sur le contenu de l’accord et sur la forme de la négociation. Là encore, il était important de procéder à une révision critique de ce moment qui n’est pas celui d’un unanimisme politique, sinon celui de la communauté internationale, ni celui de la « paix des braves », en dépit de quelques avancées politiques notables.
Une des questions posées par N. Dot-Pouillard est particulièrement intéressante : c’est celle de l’unité du mouvement national dont la seule dénomination peut désormais être interrogée (p. 15). L’OLP a longtemps été le cadre légitime d’expression des revendications nationalistes et c’est à ce titre que l’organisation, seule représentante légitime du peuple palestinien et reconnue comme telle par le gouvernement israélien en 1993, a été amenée à négocier. Mais le format de la négociation, menée en secret à Oslo et sans en avertir la délégation palestinienne présente à Washington, dans des termes qui ne reflètent pas l’ensemble des courants du mouvement, est venu contrarier l’unité précaire de l’organisation.
Pouvoir et représentation politique en Palestine
On trouvera également dans l’ouvrage de N. Dot-Pouillard une analyse utile de l’enchevêtrement des institutions politiques palestiniennes et de la porosité de plus en plus flagrante de leurs mandats. L’auteur interroge ainsi la double représentation des Palestiniens, par une OLP « présente-absente » (p. 93), « astre mort » (p. 89), qui conserve néanmoins une légitimité historique et un certain nombre de mandats régaliens, et par une Autorité palestinienne qui s’est accaparée peu à peu depuis 1993 les ressources symboliques du pouvoir, en administrant une partie de la population palestinienne et en centralisant l’essentiel des ressources financières affluant après Oslo. La rénovation de l’OLP, ou la création d’une « troisième OLP », est ainsi devenue un point central dans les négociations de réconciliation inter-palestinienne, depuis la polarisation de la vie politique en 2007 et le conflit qui oppose le Fatah et le Hamas.
Le morcellement géographique couplé à une confusion des statuts juridiques entre l’AP et l’OLP favorise une diversification des instances de représentation. De ce point de vue, l’image de la mosaïque éclatée proposée par N. Dot-Pouillard est parlante. Ce morcellement traduit un brouillage des frontières institutionnelles, une dilution de la représentation du centre vers les périphéries, de « la centrale palestinienne », lorsque cette dernière est incapable d’incarner ou d’exercer le pouvoir, vers le local. Le déplacement mécanique des responsabilités – l’auteur parle d’éclatement – qui donne une image en morceaux de la représentation politique ne permet pas pour autant, si l’on prend de la distance et pour reprendre la métaphore de la mosaïque, d’obtenir une image nette du pouvoir politique palestinien.
L’idée centrale avancée par l’auteur, selon laquelle la crise de la représentation que traverse le mouvement national palestinien serait non pas « le fait d’un vide mais d’un trop-plein » (p. 88), qui expliquerait peut-être cette image brouillée de la représentation politique palestinienne, ne parvient pas à convaincre complètement. Il est certain que les Palestiniens ne manquent pas de représentants. Ils bénéficient d’une représentation à chaque niveau de la société, d’une société civile particulièrement dynamique, d’une représentation politique extrêmement active, soutenue par une tradition ancienne du débat démocratique, mais peut-on parler pour autant de « sur-représentation » ? Si l’image générale de la représentation est brouillée, c’est peut-être moins à cause de la diversité des acteurs que de l’architecture du pouvoir. Depuis 1993 en effet, deux phases historiques, habituellement séparées dans les processus d’accession à l’indépendance, se superposent : celle de la lutte pour la libération nationale et celle de la construction de l’État. En Palestine, le mouvement national, jusqu’alors incarné par l’OLP, qui était censé disparaître – ou se fondre – avec la création de l’État, perdure et cohabite avec une institution sœur mais aux objectifs différents, l’Autorité palestinienne. Il y a donc bien une structure mais elle a perdu de son caractère pyramidal et hiérarchisé. Le flou n’est pas le fait du nombre mais du brouillage des frontières institutionnelles. À cela s’ajoute une nouvelle situation née des accords d’Oslo qui donne au mouvement national palestinien l’illusion d’être aux affaires alors qu’il a en réalité, en raison du système d’occupation, assez peu de contrôle sur sa destinée. Cette incapacité du mouvement national à répondre à des attentes politiques et sociales permet à un certain nombre d’acteurs déjà présents de gagner en visibilité (d’où viendrait peut-être l’impression de « trop plein ») et de concurrencer, sur un plan horizontal, la légitimité à exercer le pouvoir alors même que l’architecture d’origine, elle, demeure.
Choix stratégiques et évolutions idéologiques du mouvement national palestinien
N. Dot-Pouillard choisit de concentrer son analyse sur deux points fondamentaux qui animent les débats au sein du mouvement national palestinien depuis 1993 : la définition d’une frontière et les modalités de la lutte.
Les accords d’Oslo définissent un cadre géographique dans lequel la solution à deux États semblait être, en 1993, la base de la négociation. Seulement, cette solution ne fait pas l’unanimité au sein du mouvement national et surtout, elle ne reflète pas la diversité des visions stratégiques qui s’y côtoient. On trouvera dans ce livre plusieurs pistes sur les traditions politiques de chacun des courants palestiniens, du Fatah à la gauche palestinienne en passant par les mouvements islamistes, qui viennent rappeler que la forme de l’État est une question mouvante qui répond à des objectifs politiques précis.
L’auteur apporte quelques éléments importants qui rappellent que les modalités de lutte contre l’occupation sont multiples (armée, pacifique, économique, etc.). La popularisation et le développement de mouvements comme le BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) ou la grève de la faim des détenus constituent des évolutions majeures des 20 dernières années qui s’inscrivent dans une tendance générale de la résistance palestinienne – qu’elle parte de la société civile ou de la classe politique – à privilégier les mouvements non violents. Pour les partis palestiniens, ces modalités ne sont cependant pas incompatibles avec le recours à la violence politique. Les différentes actions ne se présentent pas sous la forme d’une alternative mais sont pensées comme complémentaires (p. 141).
Comme le choix de la frontière ou de la forme de l’État, celui de la lutte armée varie en fonction de la stratégie privilégiée par les factions, au sein d’un mouvement de libération national lui-même divers : certaines choisissent de prendre les armes, d’autres non. En reprenant l’exemple de l’ « Intifada des couteaux », N. Dot-Pouillard rappelle que « la violence politique et la militarisation ne sont pas […] des dogmes », qu’elles « relèvent d’une certaine rationalité » (p. 134).
Enfin, comme dans son dernier ouvrage sur le Mouvement du Jihad Islamique en Palestine (MJIP), co-écrit avec W. al-Hajj et E. Rébillard [1], l’auteur revient sur les liens entre nationalisme et islamisme. Ce qui avait constitué une théorie pour le MJIP devient un cadre d’analyse du nationalisme palestinien dans son ensemble : le nationalisme emprunte désormais ses référents à l’Islam tandis que l’islamisme palestinien, à l’inverse d’autres formations islamistes au Moyen-Orient, reste résolument nationaliste. Sans nier les interactions antérieures, l’auteur souligne le glissement récent de deux idéologies qui s’alimentent mutuellement. Faute de programme idéologique clair des formations politiques traditionnelles, l’islamisme s’inscrit durablement dans le paysage politique des années 1990.
Conclusion
Cet ouvrage de N. Dot-Pouillard comporte des clefs indispensables pour la compréhension générale des grandes dynamiques politiques post-Oslo. En plus de proposer une très bonne synthèse de la période, l’auteur apporte des éléments nouveaux ou trop longtemps délaissés par la recherche. Le format sûrement trop court (200 pages) empêche d’entrer dans certains détails, mais ouvre la voie à l’approfondissement de nombreux axes qui attendent encore d’être étudiés.

Pour citer cet article :

François Ceccaldi, « La Palestine, des accords au conflit », La Vie des idées , 26 juin 2017. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/La-Palestine-des-accords-au-conflit.html

Nota bene :

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22 juin 2017 4 22 /06 /juin /2017 02:46
Un Royaume d’Olives et de Cendres - 26 écrivains, 50 ans de territoires occupés

Ayelet Waldman
Michael Chabon

Éditeur : Robert Laffont
Parution : 1 Juin 2017
Format : 135 x 215 mm
Nombre de pages : 512
Prix : 24,00 €
ISBN : 2-221-20025-X

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Images intégrées 1

« Le checkpoint incarne l’occupation, il la symbolise, il la manifeste. Chaque passage rappelle aux Palestiniens de H2 [à Hébron] qu’ils sont soumis au pouvoir des militaires, qu’ils sont occupés ; chaque passage appuie là ou ça fait mal. Comme un point de contention sur un corps congestionné, une pression sur un corps douloureux, sur un corps qui déborde. » Maylis de Kerangal.

 

 

50 ans après la guerre des Six-Jours et l’occupation de la Cisjordanie par Israël, que signifie, au quotidien, vivre dans les Territoires occupés ?

Ayelet Waldman et Michael Chabon se sont associés à l’ONG israélienne « Breaking the Silence » pour demander à 24 brillants écrivains du monde entier de se rendre dans les Territoires occupés afin de témoigner du quotidien de ceux et de celles qui y vivent, et de réfléchir, de l’intérieur, au conflit israélo-arabe. Au travers de leurs courts récits, poignants, incisifs, tendres ou révoltés, on entre dans les villes occupées, dans les maisons, on partage les inquiétudes des Palestiniens, leurs combats, leurs humiliations, leurs difficultés à se déplacer, à étudier, à avoir une vie sociale. Ce livre est aussi un état des lieux des guerres qui déchirent deux peuples, des tensions historiques, géopolitiques et économiques, et d’une politique gouvernementale israélienne toujours plus invasive.

26 histoires qui racontent le coût humain de l’occupation.

Ayelet Waldman est née en Israël et a grandi entre Montréal et le New Jersey. Elle vit avec son mari, l’écrivain Michael Chabon, et leurs quatre enfants en Californie. Elle a publié en France Mercredi au parc (Robert Laffont, 2007), adapté au cinéma sous le titre Un hiver à Central Park avec Natalie Portman dans le rôle principal, Un mariage en héritage (Robert Laffont, 2011), et Le Médaillon de Budapest (Robert Laffont, 2015).

De roman en roman, Michael Chabon se joue des divers genres littéraires pour mieux évoquer les multiples facettes d’une Amérique de légende. Les Extraordinaires Aventures de Kavalier & Clay (Robert Laffont, 2003, prix Pulitzer de la fiction en 2001) déploie la magie d’un nouvel art, la BD, à son apogée créative entre 1940 et 1950 ; Le Club des policiers yiddish (Robert Laffont, 2009) subvertit les codes du roman noir ; La Solution finale (Robert Laffont, 2009) jongle avec le roman à énigme ; Les Princes vagabonds (Robert Laffont, 2010), avec le western ; et Telegraph Avenue (Robert Laffont, 2014) est un roman musical.
Chabon est par ailleurs l’auteur de recueils de nouvelles : Les Mystères de Pittsburgh (Robert Laffont, « Pavillons Poche », 2009), Des garçons épatants (Robert Laffont, « Pavillons Poche », 2010), Les Loups-garous dans leur jeunesse (Robert Laffont, « Pavillons Poche », 2010).

Commandez le livre chez l’éditeur

 

 

http://www.aurdip.fr/un-royaume-d-olives-et-de-cendres.html

Les seules publications de notre blog qui engagent notre association sont notre charte et nos communiqués. Les autres articles publiés sur ce blog, sans nécessairement refléter exactement nos positions, nous ont paru intéressants à verser aux débats ou à porter à votre connaissance.
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22 juin 2017 4 22 /06 /juin /2017 01:01
Un Royaume d’Olives et de Cendres - 26 écrivains, 50 ans de territoires occupés

Ayelet Waldman
Michael Chabon

Éditeur : Robert Laffont
Parution : 1 Juin 2017
Format : 135 x 215 mm
Nombre de pages : 512
Prix : 24,00 €
ISBN : 2-221-20025-X

Commandez le livre chez l’éditeur

Images intégrées 1

« Le checkpoint incarne l’occupation, il la symbolise, il la manifeste. Chaque passage rappelle aux Palestiniens de H2 [à Hébron] qu’ils sont soumis au pouvoir des militaires, qu’ils sont occupés ; chaque passage appuie là ou ça fait mal. Comme un point de contention sur un corps congestionné, une pression sur un corps douloureux, sur un corps qui déborde. » Maylis de Kerangal.

 

 

50 ans après la guerre des Six-Jours et l’occupation de la Cisjordanie par Israël, que signifie, au quotidien, vivre dans les Territoires occupés ?

Ayelet Waldman et Michael Chabon se sont associés à l’ONG israélienne « Breaking the Silence » pour demander à 24 brillants écrivains du monde entier de se rendre dans les Territoires occupés afin de témoigner du quotidien de ceux et de celles qui y vivent, et de réfléchir, de l’intérieur, au conflit israélo-arabe. Au travers de leurs courts récits, poignants, incisifs, tendres ou révoltés, on entre dans les villes occupées, dans les maisons, on partage les inquiétudes des Palestiniens, leurs combats, leurs humiliations, leurs difficultés à se déplacer, à étudier, à avoir une vie sociale. Ce livre est aussi un état des lieux des guerres qui déchirent deux peuples, des tensions historiques, géopolitiques et économiques, et d’une politique gouvernementale israélienne toujours plus invasive.

26 histoires qui racontent le coût humain de l’occupation.

Ayelet Waldman est née en Israël et a grandi entre Montréal et le New Jersey. Elle vit avec son mari, l’écrivain Michael Chabon, et leurs quatre enfants en Californie. Elle a publié en France Mercredi au parc (Robert Laffont, 2007), adapté au cinéma sous le titre Un hiver à Central Park avec Natalie Portman dans le rôle principal, Un mariage en héritage (Robert Laffont, 2011), et Le Médaillon de Budapest (Robert Laffont, 2015).

De roman en roman, Michael Chabon se joue des divers genres littéraires pour mieux évoquer les multiples facettes d’une Amérique de légende. Les Extraordinaires Aventures de Kavalier & Clay (Robert Laffont, 2003, prix Pulitzer de la fiction en 2001) déploie la magie d’un nouvel art, la BD, à son apogée créative entre 1940 et 1950 ; Le Club des policiers yiddish (Robert Laffont, 2009) subvertit les codes du roman noir ; La Solution finale (Robert Laffont, 2009) jongle avec le roman à énigme ; Les Princes vagabonds (Robert Laffont, 2010), avec le western ; et Telegraph Avenue (Robert Laffont, 2014) est un roman musical.
Chabon est par ailleurs l’auteur de recueils de nouvelles : Les Mystères de Pittsburgh (Robert Laffont, « Pavillons Poche », 2009), Des garçons épatants (Robert Laffont, « Pavillons Poche », 2010), Les Loups-garous dans leur jeunesse (Robert Laffont, « Pavillons Poche », 2010).

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22 juin 2017 4 22 /06 /juin /2017 00:57
Un Royaume d’Olives et de Cendres - 26 écrivains, 50 ans de territoires occupés

Ayelet Waldman
Michael Chabon

Éditeur : Robert Laffont
Parution : 1 Juin 2017
Format : 135 x 215 mm
Nombre de pages : 512
Prix : 24,00 €
ISBN : 2-221-20025-X

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Images intégrées 1

« Le checkpoint incarne l’occupation, il la symbolise, il la manifeste. Chaque passage rappelle aux Palestiniens de H2 [à Hébron] qu’ils sont soumis au pouvoir des militaires, qu’ils sont occupés ; chaque passage appuie là ou ça fait mal. Comme un point de contention sur un corps congestionné, une pression sur un corps douloureux, sur un corps qui déborde. » Maylis de Kerangal.

 

 

50 ans après la guerre des Six-Jours et l’occupation de la Cisjordanie par Israël, que signifie, au quotidien, vivre dans les Territoires occupés ?

Ayelet Waldman et Michael Chabon se sont associés à l’ONG israélienne « Breaking the Silence » pour demander à 24 brillants écrivains du monde entier de se rendre dans les Territoires occupés afin de témoigner du quotidien de ceux et de celles qui y vivent, et de réfléchir, de l’intérieur, au conflit israélo-arabe. Au travers de leurs courts récits, poignants, incisifs, tendres ou révoltés, on entre dans les villes occupées, dans les maisons, on partage les inquiétudes des Palestiniens, leurs combats, leurs humiliations, leurs difficultés à se déplacer, à étudier, à avoir une vie sociale. Ce livre est aussi un état des lieux des guerres qui déchirent deux peuples, des tensions historiques, géopolitiques et économiques, et d’une politique gouvernementale israélienne toujours plus invasive.

26 histoires qui racontent le coût humain de l’occupation.

Ayelet Waldman est née en Israël et a grandi entre Montréal et le New Jersey. Elle vit avec son mari, l’écrivain Michael Chabon, et leurs quatre enfants en Californie. Elle a publié en France Mercredi au parc (Robert Laffont, 2007), adapté au cinéma sous le titre Un hiver à Central Park avec Natalie Portman dans le rôle principal, Un mariage en héritage (Robert Laffont, 2011), et Le Médaillon de Budapest (Robert Laffont, 2015).

De roman en roman, Michael Chabon se joue des divers genres littéraires pour mieux évoquer les multiples facettes d’une Amérique de légende. Les Extraordinaires Aventures de Kavalier & Clay (Robert Laffont, 2003, prix Pulitzer de la fiction en 2001) déploie la magie d’un nouvel art, la BD, à son apogée créative entre 1940 et 1950 ; Le Club des policiers yiddish (Robert Laffont, 2009) subvertit les codes du roman noir ; La Solution finale (Robert Laffont, 2009) jongle avec le roman à énigme ; Les Princes vagabonds (Robert Laffont, 2010), avec le western ; et Telegraph Avenue (Robert Laffont, 2014) est un roman musical.
Chabon est par ailleurs l’auteur de recueils de nouvelles : Les Mystères de Pittsburgh (Robert Laffont, « Pavillons Poche », 2009), Des garçons épatants (Robert Laffont, « Pavillons Poche », 2010), Les Loups-garous dans leur jeunesse (Robert Laffont, « Pavillons Poche », 2010).

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http://www.aurdip.fr/un-royaume-d-olives-et-de-cendres.html

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21 juin 2017 3 21 /06 /juin /2017 06:02
Palestine : Plus d’un siècle de dépossession
 
 
 
 
dimanche 18 juin 2017 / 1h:57
Auteur : Jean-Pierre Bouché - Photo couverture : Joss Dray
 
Auteur : Jean-Pierre Bouché - Photo couverture : Joss Dray
 
Jean-Pierre Bouché – Histoire abrégée de la colonisation, du nettoyage ethnique et de l’apartheid.

 

J’avais l’impression d’avoir une montagne devant les yeux…
Et pourtant, elle pleurait.
J’en ai vu des gens pleurer, j’en ai vu
des larmes. Larmes d’émotion et de tristesse,
de désespoir et de supplication. Larmes
du refus impuissant, de la colère désarmée.
Larmes de fatigue et de faim. Larmes
d’amour. Mais les larmes d’Oum-Saad,
jamais je n’en ai vu de semblables.
Elles viennent comme jaillit la source,
du plus profond de la terre, attendue
de toute éternité. Elles viennent comme
un sabre sort de son fourreau : sans bruit…
Et puis elles s’arrêtent, tout près de l’œil,
l’œil qui cependant n’a rien perdu
de sa noblesse. Elles n’ont pas coulé.
De ma vie je n’ai vu quelqu’un pleurer ainsi.

“Oum-Saad la matrice”, in Des hommes dans le soleil,
Ghassan Kanafani (éd. Sindbad, 1977, traduction de Michel Seurat)

Cette brochure est née d’un constat : La situation en Israël-Palestine fait souvent la Une des médias. Pourtant l’histoire plus que centenaire de la colonisation de la Palestine est mal connue du grand public, même du public conscient des malheurs du peuple palestinien. Elle est surtout mal connue des jeunes qui ne reçoivent rien de solide à l’école.

Photo : Joss Dray

Photo : Joss Dray

L’information ne manque pas, surtout en arabe et en anglais, mais ceci ne remplace pas l’utilité d’informer de cette histoire de manière très accessible, même sous une forme nécessairement abrégée. Aussi, après une petite brochure artisanale diffusée de 2005 à 2013, voici un récit augmenté.

De nombreuses références permettent d’en enrichir la lecture. Les citations en français ont été reprises telles quelles, celles en anglais ont été traduites par mes soins.

La rédaction de cette brochure a été guidée par le souci de choisir les événements essentiels et d’en présenter les motifs. Elle ne fait par conséquent aucun empreint au discours sioniste, connu sous le nom de hasbara, qui n’a qu’un but apologétique et cherche avant tout à justifier ce que le colonialisme israélien a d’injustifiable.

Je remercie les personnes qui ont porté collectivement ce projet, en premier lieu Armand Caspar, fondateur des éditions Scribest, qui a pris à cœur d’en être l’éditeur. Annie McStrawick, Omar Slaouti et Pierre Stambul ont proposé de nombreuses et précieuses remarques et corrections. Enfin le travail d’Edwige Benoît est allé bien au-delà d’un simple maquettage. Cependant les choix effectués finalement sont les miens.

Jean-Pierre Bouché, avril 2016

L’auteur, Jean-­Pierre Bouché, est engagé pour la Palestine depuis la réinva­sion des villes palestiniennes en 2002. Il a coordonné la traduction française du livre de Ben White, Être palestinien en Israël (La Guillotine, 2015).

Auteur : Jean-Pierre Bouché
Éditeurs : SCRIBEST – Récit Présent
72+4 pages en quadrichromie, 85 citations, 19 cartes, 51 références.
Photo de couverture : Joss Dray

 

Port gratuit pour les commandes des associations.

 

 

————————————————-

 

Un guide utile pour connaître la vérité
« Pour comprendre la catastrophe actuelle en Palestine et parvenir à un avenir pacifique et juste pour tous les habitants de ce qui est maintenant Israël, la Cisjordanie et la bande de Gaza, il faut comprendre l’histoire du mouvement sioniste et de son colonialisme de peuplement. Cette brochure est un guide utile et un point de départ pour quiconque veut connaître la vérité. »
Ali Abunimah – Palestinien, Ali Abunimah a fondé et édite l’Electronic Intifada (Chicago). Il a publié One Country: A Bold Proposal to End the Israeli-Palestinian Impasse et The Battle for Justice in Palestine.

Comprendre l’essentiel du désastre
« La richesse de ce livret réside dans les nombreuses citations et documents d’époque qui, alliés à une brève analyse historique, permettent au lecteur de comprendre l’essentiel du désastre causé en Palestine depuis près de deux siècles par les idéologies impérialiste et sioniste. »
Céline Lebrun – Étudiante chercheuse de l’université Paris-Sorbonne, membre du mouvement BDS en France et en Égypte, Céline Lebrun a codirigé la rédaction du livre « Israël, un État d’apartheid ?«

Histoire, mémoire et dignité
« La propagande sioniste fonctionne sur des idées simples : «Nous rentrons après 2000 ans d’exil» ; la Palestine était «une terre sans peuple pour un peuple sans terre»; «En 1948, les Arabes sont partis d’eux-mêmes»; «Après ce qu’ils ont subi, ils ont bien le droit à un pays»… Il est indispensable de raconter la vérité historique. C’est ce que fait ce livre, nombreux documents à l’appui. »

Pierre StambulCoprésident de l’Union juive française pour la paix, Pierre Stambul a publié Israël-Palestine : du refus d’être complice à l’engagement et Le Sionisme en questions.

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12 juin 2017 1 12 /06 /juin /2017 01:48
Palestine. Plus d’un siècle de dépossession. Histoire abrégée de la colonisation, du nettoyage ethnique et de l’apartheid

Auteur : Jean-Pierre Bouché

Éditeurs : Scribest - Récit Présent

72+4 pages en quadrichromie, 85 citations, 19 cartes, 51 références.



 

Cette brochure est née d’un constat : La situation en Israël-Palestine fait souvent la Une des médias.

Pourtant l’histoire plus que centenaire de la colonisation de la Palestine est mal connue du grand public, même du public conscient des malheurs du peuple palestinien. Elle est surtout mal connue des jeunes qui ne reçoivent rien de solide à l’école.

L’information ne manque pas, surtout en arabe et en anglais, mais ceci ne remplace pas l’utilité d’informer de cette histoire de manière très accessible, même sous une forme nécessairement abrégée.

Aussi, après une petite brochure artisanale diffusée de 2005 à 2013, voici un récit augmenté. De nombreuses références permettent d’en enrichir la lecture. Les citations en français ont été reprises telles quelles, celles en anglais ont été traduites par mes soins.

La rédaction de cette brochure a été guidée par le souci de choisir les événements essentiels et d’en présenter les motifs. Elle ne fait par conséquent aucun empreint au discours sioniste, connu sous le nom de hasbara, qui n’a qu’un but apologétique et cherche avant tout à justifier ce que le colonialisme israélien a d’injustifiable.

Je remercie les personnes qui ont porté collectivement ce projet, en premier lieu Armand Caspar, fondateur des éditions Scribest, qui a pris à cœur d’en être l’éditeur. Annie McStrawick, Omar Slaouti et Pierre Stambul ont proposé de nombreuses et précieuses remarques et corrections. Enfin le travail d’Edwige Benoît est allé bien au-delà d’un simple maquettage. Cependant les choix effectués finalement sont les miens.

Jean-Pierre Bouché, avril 2016

L’auteur, Jean-­Pierre Bouché, est engagé pour la Palestine depuis la réinva­sion des villes palestiniennes en 2002. Il a coordonné la traduction française du livre de Ben White, Être palestinien en Israël (La Guillotine, 2015).

 

 

POUR COMMANDER :

1. Commandes individuelles ou destinées aux librairies :

SCRIBEST éditions

BP 10077 - Hoenheim
67802 BISCHHEIM Cedex

03 88 33 77 03

2. Commandes par les comités et associations :

Minimum de commande : 5 exemplaires. Coût : 4,5 euros par exemplaire, port gratuit.

Le règlement donnera lieu à l’envoi d’un reçu.

Uniquement par mail à recitpresent[at]gmx.fr

 

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