Tensions aux frontières libano-israéliennes
Abir Taleb avec agences10-06-2015
Le ton monte entre le Hezbollah libanais et Israël, faisant craindre l’éclatement d’un nouveau conflit.
« S’ils (les Israéliens) menacent de déplacer 1,5 million de Libanais, alors la résistance islamique au Liban (le Hezbollah) menace aussi de déplacer des millions d’Israéliens ». Du tac-au-tac.
La réponse du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nassrallah, ne s’est pas fait attendre. Une menace d’une riposte directe en cas d’attaque israélienne. « Si la milice chiite venait à procéder à des tirs massifs de roquettes et de missiles sur Israël, l’armée répondrait par l’évacuation des civils de la région, des bombardements aériens massifs, puis par une offensive terrestre », a précisé la semaine dernière une source militaire haut placée, citée par le site d’informations Jpost. « Si nous n’avons pas d’autre choix, nous devrons évacuer entre un million et 1,5 million de résidents au Liban, puis agir », a révélé la source.
De quoi faire monter la tension entre Israël et le Liban. Déjà, un haut responsable du service des renseignements militaires israéliens a récemment mis en garde contre la menace croissante, d’ici deux à trois ans, de conflits aux frontières d’Israël. Selon ce responsable, Israël « aura à » cibler des zones civiles au Liban en cas de conflit avec le Hezbollah, étant donné la dispersion des sites d’armement de cette organisation. « Tout village libanais est un bastion militaire.
La prochaine fois que nous mènerons une guerre avec le Hezbollah, nous aurons à attaquer chacune de ces cibles et nous espérons que la population civile ne s’y trouvera pas », avait-il dit. Selon le responsable israélien, le Hezbollah, avec lequel Israël a livré une guerre durant l’été 2006, détient plus de 100 000 roquettes, cachées dans des zones civiles de villages libanais, qui pourraient toucher le nord de l’Etat hébreu ainsi que des « centaines » d’autres roquettes capables d’atteindre tout le territoire israélien.
Ces récentes déclarations n’augurent rien de bon. Israël aurait-il l’intention de mener une nouvelle guerre ? Pour l’heure, l’éventualité est lointaine. Ni Israël, ni le Hezbollah ne prendraient le risque de s’aventurer dans un nouveau conflit qui compliquerait davantage la donne dans la région, d’autant plus qu’il n’est pas dans l’intérêt du Hezbollah, déjà engagé en Syrie, de se retrouver sur plusieurs fronts.
Manoeuvres israéliennes
Mais, comme de coutume, l’Etat hébreu laisse planer le flou. Ces derniers jours, l’armée a mené une série d’exercices, dont le but est, selon Israël, de renforcer sa précision, en cas de bombardements massifs sur des cibles terroristes. La préparation de l’aviation israélienne est une priorité pour l’armée israélienne, selon la source citée par Jpost, et le renforcement de sa force de frappe est la principale mission des récents exercices.
Déjà, la semaine dernière, des informations contradictoires ont circulé sur une éventuelle frappe israélienne au Liban.
Des médias libanais avaient indiqué que des avions de combat israéliens ont frappé près de la ville de Brital et causé des pertes. Le site d’informations libanais El-Nashra a parlé de deux raids aériens menés près des villes de Brital et Arsal, à proximité de la frontière syrienne, alors que le quotidien libanais, Daily Star, citant une source sécuritaire, a affirmé qu’un raid aérien avait eu lieu.
La chaîne proche du Hezbollah, Al-Manar, elle, n’a pas évoqué de frappes, mais a simplement parlé d’un survol israélien de la région en violation de la souveraineté libanaise. Mais tout cela a été nié en bloc par Israël, qui, comme toujours, a le don de maintenir la pression tout en laissant la porte ouverte à toutes les spéculations.
http://hebdo.ahram.org.eg/NewsContent/1079/2/8/11745/Tensions-aux-fronti%C3%A8res-libanoisra%C3%A9liennes.aspx
