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26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 11:38
Israël : le jeu dangereux de Netanyahou
publié le jeudi 26 mars 2009


René Backmann

 
Analyse de l’accord de gouvernement avec les travaillistes obtenu par le chef du Likoud.

Réputé et décoré, à l’époque où il dirigeait "Sayeret Matkal", l’unité d’élite de l’état-major israélien, pour l’audace et la préparation minutieuse de ses opérations, Ehoud Barak est sur le point de postuler aussi pour le titre du politicien israélien le plus versatile et le moins respectueux de sa propre parole. Alors qu’il avait promis, à la veille des élections législatives qu’il abandonnerait ses fonctions de ministre de la Défense si son parti n’obtenait pas 20 sièges et proclamé qu’il ne ferait jamais partie d’un gouvernement dans lequel siègerait l’ultranationaliste Avigdor Lieberman, alors qu’il avait annoncé, au lendemain de sa spectaculaire défaite – la pire de toute l’histoire du parti travailliste – qu’il allait rejoindre "une opposition constructive", il vient de violer simultanément ces trois engagements en acceptant d’entrer au gouvernement de Benyamin Netanyahou, comme ministre de la Défense, aux côtés d’un ministre des Affaires étrangères qui aura pour nom Avigdor Lieberman.

Certes, le chef du Parti travailliste a obtenu l’aval du comité central de sa formation – par 680 voix contre 507, soit 59% des délégués – mais il a aussi provoqué au sein du vieux parti de Ben Gourion, Golda Meir, Moshe Dayan, Itzhak Rabin et Shimon Peres (désormais rallié au parti centriste Kadima) un séisme dont les héritiers de la social-démocratie et du mouvement des kibboutz auront peut être du mal à se remettre. "Vous n’avez pas obtenu un mandat pour nous jeter dans les poubelles de l’histoire", a lancé à Barak le député Ofir Pines-Paz, hostile à l’entrée au gouvernement Netanyahou, tandis que l’écrivain Eli Amir déplorait l’agonie d’un parti "arrivé au bout de son chemin".

Si Barak a remporté, comme il le proclame, une sorte de victoire, dans ce marchandage avec Netanyahou, c’est en obtenant, à la surprise générale 5 portefeuilles ministériels, un poste de vice ministre, la présidence de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, plus un substantiel volet social – réclamé par la centrale syndicale Histadrout – alors que son parti n’est arrivé qu’en quatrième position lors du scrutin avec seulement 13 sièges. D’autant que parmi les ministères destinés aux travaillistes, figurent la Défense – réservée, bien sûr, à Barak – et plusieurs portefeuilles techniques, dotés de budgets généreux, précieux pour entretenir une clientèle politique.

Sur le destin du processus de paix, auquel le parti des signataires d’Oslo est en principe attaché – même si Barak n’a jamais approuvé l’accord Oslo 2, étendant l’Autonomie palestinienne en Cisjordanie – les négociateurs de Netanyahou et de Barak ne semblent pas s’être beaucoup attardés. Alors que l’actuelle ministre des affaires étrangères, Tzipi Livni, chef de Kadima, a décliné jusqu’à présent les invitations à participer au gouvernement car elle n’a pu obtenir de Netanyahou qu’il s’engage à accepter la création d’un Etat palestinien, Barak semble s’être rallié au projet, avancé par le futur premier ministre, de "paix économique" avec les Palestiniens, reposant sur une aide au développement des territoires occupés et un accroissement de leur autonomie mais en aucun cas sur la naissance d’un Etat.

L’accord conclu entre les travaillistes et le Likoud, évoque – en termes vagues – le respect des "accords signés" mais ne mentionne ni l’Etat palestinien, ni la Feuille de route, ni la relance du processus de paix ébauchée lors de la conférence d’Annapolis. Ce qui risque fort de rendre difficile les négociations que Netanyahou affirme vouloir entreprendre avec l’Autorité palestinienne.

D’ailleurs, au moment même où le Parti travailliste, plus divisé que jamais, approuvait le choix de Barak, la radio de l’armée israélienne révélait que Netanyahou et Lieberman, avaient conclu in accord secret prévoyant la construction de 3000 logements dans le secteur E-1, entre Jerusalem et la colonie de Maale Adoumim – projet que Condoleezza Rice elle-même jugeait incompatible avec le processus de paix – et on apprenait que le Likoud s’efforçait d’attirer au sein du gouvernement le parti d’extrême droite Habayit Hayehudi (le Foyer juif), proche des colons et favorable à un accroissement soutenu de la colonisation.

Ce qui explique, entre autres choses, la litote, abondamment commentée, de Barack Obama. Interrogé mardi lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche sur les conséquences de l’arrivée au pouvoir en Israël de Benyamin Netanyahou, le président américain a répondu que cela n’allait pas rendre "plus simple" la paix avec les Palestiniens…

 

par René Backmann est rédacteur en chef du service Etranger du Nouvel Observateur

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/opinions/commentaires/20090325.OBS0663/israel__le_jeu_dangereux_de_netanyahou.html

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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 21:28
L'usage d'armes au phosphore à Gaza pourrait constituer un crime de guerre
 

"Le tir répété [par l'armée israélienne] d'obus de 155 mm au phosphore blanc qui explosent dans les airs sur des zones densément peuplées était sans distinction et indique la perpétration de crimes de guerre", écrit l'organisation Human Rights Watch dans un rapport qui doit être publié jeudi 26 mars. L'armée israélienne "a de manière répétée tiré des munitions au phosphore blanc au-dessus de zones de population, tuant et blessant des civils et endommageant des infrastructures civiles, y compris une école, un marché, un entrepôt de stockage d'aide humanitaire et un hôpital", affirme l'ONG située à New York.

Les munitions au phosphore blanc, qui s'enflamme au contact de l'oxygène contenu dans l'air et brûle à des températures très élevées, ne sont interdites par aucun traité international. Mais leur emploi est réglementé par le protocole III de la convention sur les armes classiques de 1980 "sur l'interdiction ou la limitation des armes incendiaires", auquel Israël n'a pas souscrit. Ce texte prohibe leur utilisation dans les zones peuplées de civils, où elles peuvent provoquer des incendies difficiles à éteindre et des blessures graves car le phosphore blanc peut se consumer pendant des jours.

Selon Fred Abrahams, co-auteur du rapport, "l'armée israélienne n'a pas seulement utilisé le phosphore blanc dans des zones dégagées comme écran [de fumée] pour ses troupes." "Elle a tiré de manière répétée du phosphore blanc au-dessus de zones densément peuplées même lorsque ses troupes n'étaient pas dans la zone et que des écrans de fumée moins dangereux étaient disponibles. En conséquence, des civils ont souffert et sont morts inutilement", ajoute-t-il.

L'armée israélienne n'a pas démenti avoir utilisé des obus au phosphore, soulignant toutefois n'utiliser que des armes non prohibées par les conventions internationales.

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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 10:54
Um al-Fahem résiste, Um al-Fahem restera palestinienne
publié le mercredi 25 mars 2009


Ameer Makhoul, Centre d’Information sur la résistance en Palestine

 
Pour la seconde fois en quelques mois, et suite à l’accord donné par la Cour Suprême de l’Etat sioniste, les colons terroristes tentent d’’investir la ville palestinienne d’Um al-Fahem, ville située dans le Triangle [1] et occupée en 1949.


La ville d’Um al-Fahem avait appelé à résister massivement contre cette nouvelle tentative. Les terroristes du groupe de Baruch Marzel, soutenus par 3000 membres de la police sioniste et des services sécuritaires, ont une nouvelle fois échoué.

Cette nouvelle tentative d’invasion vient après l’accord de la Cour Suprême (donc l’accord du pouvoir judiciaire israélien) et intervient dans un climat de plus en plus menaçant contre les Palestiniens de 48. Après les agressions des colons dans la ville de Akka, au mois de septembre 2008, les Palestiniens de 48 affrontent une nouvelle fois les colons pour protéger leur présence dans leur pays. La présence massive de la police et des services sécuritaires rappelle ce qui s’est passé en octobre 2000, lorsque sont tombés treize martyrs [2] et rappelle également ce qui s’est passé il y a 33 ans, lors de la journée de la terre, le 30 mars 1976, lorsque sont tombés six martyrs [3].

La défense massive de la ville d’Um al-Fahem par la population contre l’invasion des colons et malgré le soutien de la police à ces derniers montre, une nouvelle fois, le haut degré de mobilisation des Palestiniens de 48, unis autour de leur direction politique, et en premier lieu, du sheikh Raed Salah, dirigeant du mouvement islamique. La veille, sheikh Raed avait été arrêté à al-Quds, dans la tente de protestation, installée à Sheikh Jarrah, à la place de la maison détruite de Um Kamal. Il participait, avec d’autres personnalités politiques et associatives, à l’inauguration des festivités de la campagne "al-Quds, capitale de la culture arabe en 2009" que les autorités sionistes essaient d’interdire. Sheikh Raed Salah n’a été libéré que très tard, le soir. Et ce mardi, jour prévue de l’attaque sioniste contre Um al-Fahem, il était là, avec les autres personnalités de la ville et des responsables politiques palestiniens, pour défendre la ville.

Communiqué du Comité Populaire de Défense des Libertés issu du haut comité de suivi des masses arabes [4]

Une agression officielle et organisée contre Um al-Fahem et notre présence dans notre pays

Le comité populaire de défense des libertés, issu du haut comité de suivi des masses arabes, salue les masses d’Um al-Fahem et toutes les masses de notre peuple et tous ceux qui les ont soutenues dans l’affrontement héroïque et unifié à l’agression tripartite contre la ville, le mardi 24 mars 2009, initié par l’organisation terroriste juive dirigée par Baruch Marzel, sous la protection de la police d’Israël et du pouvoir judiciaire israélien.

Nos masses ont prouvé aujourd’hui, en défendant la ville d’Um al-Fahem, qu’elles sont capables de défendre leur présence, de protéger leur volonté et leur dignité nationale, et d’éloigner les agresseurs, quelle que soit la force de la répression qu’ils exercent, et de leur interdire l’entrée à Um al-Fahem.

La police d’Israël n’est pas venue à Um al-Fahem pour défendre la liberté d’expression mais pour soutenir une organisation terroriste, et nous affirmons, à ce propos, que toute tentative d’arracher notre légitimité dans notre patrie est une tentative officielle, partagée par l’unanimité sioniste. [5]. Il y a pas eu de message plus clair de la part de notre masse, disant que nous sommes debout dans notre patrie, nous le protègerons et protègerons notre présence, et nous ne permettrons à aucune organisation terroriste juive ni aux forces de la répression d’entamer notre volonté.

L’agression des forces de la sécurité israélienne à Um al-Fahem a adopté les critères de la guerre des rues et de l’occupation des villes, avec la participation de trois mille hommes, équipés collectivement et individuellement, avec l’imposation d’un siège sur Um al-Fahem, un plan de division de la ville en régions isolées les unes des autres, en vue de diviser la position unitaire. Les types de bombes de gaz étouffant et la quantité utilisée ne sont pas chose ordinaire, tout comme l’utilisation des bombes à secousses et les agressions contre les véhicules des médias, ainsi que les tirs sur les maisons à une distance de centaines de mètres à l’intérieur de la ville. Tout ceci confirme ce dont les dirigeants arabes avaient précédemment mis en garde, qu’il s’agit d’un scénario connu à l’avance, où la police et le pouvoir judiciaire nous accusent d’être responsables de tout ce qui se passe et des conséquences qui en découlent.

Le comité populaire de défense des libertés salue tout spécialement les détenus et les blessés du fait de la violence de la police, et exige la libération immédiate des détenus. Le comité populaire agira, en coopération avec la municipalité d’Um al-Fahem, des avocats arabes et des organisations légales, pour poursuivre la question des arrestations, tout comme il met en garde la police de procéder à d’autres arrestations dans la suite de son agression organisée et planifiée sur Um al-Fahem. Une fois encore, nos masses ont prouvé combien elles sont capables de protéger leur existence et la solidité de leur volonté.

 

[1] nord-est du territoire israélien actuel où se trouvent de nombreux villages palestiniens

[2] Les Palestiniens d’Israël ont protesté contre la répression sauvage par Israël des manifestations dans les territoires occupés après le début de la deuxième Intifada.Lors d’une manifestation la police israélienne a assassiné 13 manifestants, Palestiniens d’Israël.

[3] Les confiscations par les Israéliens de terres palestiniennes en Israël ont amené les Palestiniens à protester. La police israélienne a tiré et assassiné 6 manifestants. Chaque 30 mars depuis lors, la Journée de la Terre marque cet anniversaire symbolique de la volonté coloniale brutale des autorités israéliennes de tous bords

[4] voir le Monde

http://www.lemonde.fr/proche-orient/portfolio/2009/03/24/des-extremistes-juifs-defilent-pres-d-une-ville-arabe-d-israel_1172113_3218.html

[5] voir sur la video postée par Le Monde, le déploiement policier israélien contre les Palestiniens d’Israël, en couverture des manifestants d’extrême droite israéliens http://www.lemonde.fr/proche-orient/video/2009/03/24/manifestants-et-contre-manifestants-face-a-face-a-oumm-al-fahm_1172122_3218.html#xtor=RSS-3208

Cirepal (Centre d’Information sur la résistance en Palestine) 24 mars 2009, relayé par Assawara

notes : C. Léostic, Afps

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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 10:00
L’archipel de Palestine orientale
publié le lundi 23 mars 2009



Politis


 
L’Atlas nouveau du Monde diplomatique est arrivé. C’est cette année encore un remarquable instrument de décryptage de notre époque que nous propose l’équipe du Diplo.


En près de 300 cartes et cinq chapitres (les rapports de forces, les grands États du Nord et du Sud, l’énergie, les conflits, l’Afrique), ce sont des vérités enfouies qui sont mises en évidence. Exemple : cette Cisjordanie transformée en archipel au milieu d’un océan colonial. Le poids de l’occupation israélienne en un clin d’œil.

(La carte ci-dessus a été imaginée et produite par Julien Boussac à partir des documents du Bureau de coordination pour les Affaires humanitaires dans les territoires palestiniens et de l’association B’Tselem.)


Carte "en plein" de Cisjordanie en 2007-08

 

jeudi 5 mars 2009

http://www.politis.fr/L-archipel-de-Palestine-orientale.html

ajout carte Ocha... : CL, Afps

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19 mars 2009 4 19 /03 /mars /2009 20:43

19/03/2009 À 15H08 Libération

Gaza: les témoignages accablants des

soldats israéliens

DE NOTRE CORRESPONDANTE A JERUSALEM

Ce jeudi, le quotidien Haaretz a publié des extraits des compte-rendus faits par les militaires de l'Etat hébreu après le

conflit dans le territoire palestinien. Ils font notamment état de tirs injustifiés ayant provoqué la mort de civils.


De notre correspondante à Jérusalem, DELPHINE MATTHIEUSSENT

Des soldats israéliens près de la frontière de la bande de de Gaza, le 28 décembre dernier. (REUTERS)

Les nombreux témoignages palestiniens sur les exactions israéliennes lors de la récente opération militaire à Gaza,

sont, pour la première fois, relayés par ceux de militaires israéliens. Les récits de ces soldats, ayant participé à

l’Opération Plomb durci contre le Hamas en janvier dernier, font notamment état de tirs injustifiés ayant provoqué la

mort de civils palestiniens, en raison du laxisme des règles d’engagement.

Ces témoignages, issus de discussions organisées en février par l’académie militaire dans laquelle avaient été formés

les soldats, ont été publiés dans la lettre d’information de l’académie.

 

 

Le quotidien israélien Haaretz en a publié des

extraits ce jeudi et les publiera vendredi dans leur intégralité dans son supplément du week-end.

«Mon officier a envoyé des hommes sur le toit pour la tuer»

Parmi les témoignages, figure le cas d’une mère de famille, tuée avec ses deux enfants, parce qu’elle s’était trompée de chemin en suivant les ordres des soldats.

 

 

«Le tireur d’élite a vu une femme et des enfants s’approcher de lui et

entrer dans la zone dans laquelle on lui avait dit que personne ne devait pénétrer. Il a tiré et les a tués»

 

 

, relate un

chef de brigade.

 

 

 

«D’après les discussions que j’ai eues avec mes hommes, […] le sentiment général prévalait que la

vie des Palestiniens était beaucoup moins importante que la vie de nos soldats»

 

 

, ajoute-t-il.

Un autre témoignage fait état d’une vieille femme Palestinienne tuée alors qu’elle traversait une rue non loin d’un immeuble tenu par des soldats israéliens.

 

 

 

«Je ne sais pas si elle était ou non suspecte, je ne connais pas son histoire.

Ce que je sais, c’est que mon officier a envoyé des hommes sur le toit pour la tuer»

 

 

, relate un soldat.

Le directeur de l’académie militaire, Dany Zamir, a expliqué qu’en organisant les discussions sur la conduite de

l’offensive israélienne, il ne s’attendait pas à de tels témoignages.

 

 

 

«Nous pensions que les soldats allaient nous parler

de leurs expériences personnelles pendant la guerre et des leçons qu’ils en avaient tirées, nous ne nous attendions

absolument pas à ce que nous avons entendu. Cela a été un choc»

 

 

, a-t-il dit. Après avoir entendu les témoignages,

Zamir en a immédiatement rendu compte au chef d’Etat-Major Gabi Ashkenazi qui a ordonné le lancement d’une enquête.

 

L'article a provoqué un début de polémique en Israël

«Les soldats ne mentent pas pour la bonne raison qu’ils n’ont aucune raison de le faire»

 

 

 

«Il y a une continuité des témoignages provenant

de différents secteurs qui fait émerger une image troublante et déprimante. L’armée rendrait service à tout le

monde, et à elle-même en premier lieu, si elle prenait au sérieux les accusations de ces soldats et menait une

enquête en profondeur […] Il est possible qu’il y ait quelques exagérations ou erreurs dans ces témoignages mais ils

constituent la preuve, de première main, de ce que la plupart des Israéliens préfèrent ne pas voir. Ils décrivent la

manière dont l’armée a mené sa guerre contre des terroristes armés, avec une population de 1,5 million de civils

coincés au milieu»

 

 

, estime le spécialiste militaire du quotidien de gauche.

Son article a provoqué de nombreuses réactions et un début de polémique en Israël. Le ministre israélien de la

Défense Ehud Barak a défendu l’éthique et les actions de l’armée lors de l’offensive contre le Hamas, qui a fait 1.300 morts et 5.000 blessés palestiniens, selon un bilan des services médicaux palestiniens.

 

 

 

«L’armée israélienne est la plus morale du monde, et je sais de quoi je parle car je sais ce qui s’est passé en ex-Yougoslavie, en Afghanistan, en

Irak»

 

 

, a-t-il dit à la radio publique israélienne. «Bien sûr, il peut y avoir des exceptions et tout ce qui a pu être dit va

être vérifié»

 

 

, a assuré Ehud Barak.

De leurs côtés les représentants arabe-israéliens à la Knesset, le parlement israélien, Ahmed Tibi et Mohammad Barrakeh ont déclaré que les témoignages des soldats étaient la

 

 

 

 

«preuve qu’Israël avait commis des crimes de guerre à Gaza»

, commente Amos Harel, le

journaliste d’Haaretz à l’origine de la publication des témoignages.

 

 

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19 mars 2009 4 19 /03 /mars /2009 10:14
Pourquoi Avigdor Lieberman est la pire chose qui pouvait arriver au Proche-Orient

publié le jeudi 19 mars 2009



Robert Fisk ( Journaliste, grand reporter britannique, correspondant au Proche Orient de "The Independent")
 
« Je peux identifier le langage de Lieberman au langage des Mladic, Karadzic et Milosevic »

A peine quelques jours après avoir grondé de colère lorsque le lobby d’Israël est parvenu à chasser Charles Freeman, celui qui ne mâche pas ses mots, du poste proposé de conseiller auprès d’Obama pour les services de renseignements, les Arabes doivent maintenant affronter un ministre des affaires étrangères israélien dont – soyons francs ! – les commentaires racistes à propos des tests de loyauté palestinienne ont introduit dans le nouveau gouvernement de Netanyahou l’un des politiciens les plus désagréables au Proche-Orient.

Les Irakiens avaient produit le haïssable Saddam, les Iraniens ont créé le dérangé Ahmadinejad – pour des raisons de bon sens, je laisse en dehors le dirigeant étrange de la Libye – et les Israéliens ont à présent glorifié un homme, Avigdor Lieberman, qui surpasse même Ariel Sharon dans ce qu’il avait de pire.

Quelques Palestiniens ont exprimé leur cruel plaisir qu’au moins l’Occident verra le « véritable visage » d’Israël. J’ai déjà entendu ça auparavant – quand Sharon est devenu Premier ministre – et l’absurdité habituelle sera débitée, selon laquelle seul un « extrémiste pur et dur » peut faire les compromis nécessaires pour arriver à un accord avec les Palestiniens.

Cette sorte d’aveuglement est une maladie du Proche-Orient. Le fait est que le futur Premier ministre israélien a bien fait comprendre qu’il n’y aura pas de solution à deux Etats ; et il a planté un arbre sur le Golan pour montrer aux Syriens qu’ils ne le récupèreront pas. Et à présent, il a introduit dans son gouvernement un homme qui voit même les Arabes d’Israël comme des citoyens de seconde-classe.

La première visite de Lieberman à Washington vaudra son pesant d’or. L’AIPAC – qui se fait passer pour un lobby israélien alors qu’il travaille en fait pour le Likud – se battra pour lui et Dame Hillary devra l’accueillir chaleureusement au Département d’Etat. Qui sait ? Il pourrait même lui suggérer d’imposer également un test de loyauté aux minorités américaines – ce qui voudrait dire exiger un serment de fidélité de la part de Barack lui-même. Il n’y a aucune limite…

En Egypte, Avigdor Lieberman traversera une période difficile. Hosni Moubarak est peut-être une poire pour les Américains, mais c’est Lieberman, en se plaignant que le Président égyptien devrait rendre visite à Israël ou « aller se faire voir », qui a profondément offensé un homme qui a pris de grands risques pour maintenir son pays en paix avec l’Etat israélien.

Les Egyptiens ont été scandalisés de lire dans leurs quotidiens que Lieberman a parlé de noyer les Palestiniens dans la Mer Morte ou d’exécuter les Palestiniens israéliens qui parlaient au Hamas. Hier soir, un supporter de Lieberman a fait une apparition sur la chaîne Al Jazeera pour décrire le Hamas comme « une organisation barbare et antisémite » - même si des officiers militaires israéliens avaient ouvertement parlé à ce groupe prétendument « barbare », à la fois avant et après l’accord d’Oslo.

Mais la poussée d’une administration aussi extrémiste en Israël et la réponse incurable de l’administration Obama aux soi-disant supporters d’Israël qui ont détruit la carrière de Freeman, ne peuvent être que des nouvelles de mauvais augure pour le Proche-Orient. Arab News, dont le siège se trouve à Djedda [Arabie Saoudite], a relaté le désastre Freeman comme « une grave défaite pour la politique étrangère des Etats-Unis ». Mais, tout en prononçant les platitudes habituelles, la presse arabe a monté en épingle les remarques pusillanimes de l’attaché de presse du gouvernement américain, Robert Gibbs, interrogé sur la raison pour laquelle Obama était « resté muet » dans l’affaire Freeman. « J’ai observé avec beaucoup d’intérêt comment les gens perçoivent différentes choses à propos de notre politique et, durant la campagne, si nous étions trop proche d’un camp ou de l’autre. Je ne les prends donc pas beaucoup en considération. » Prié de fournir « des réponses honnêtes », Gibbs a dit : « Celles-ci sont aussi honnête que possible ».

C’était presque aussi risible que ce qu’a écrit le New York Times, la semaine dernière, lorsqu’il a essayé d’expliquer pourquoi Dame Hillary avait eu peur d’offenser les Israéliens durant la formation du gouvernement Netanyahou en décrivant la destruction de 1.000 habitations palestiniennes comme « n’apportant rien d’utile ».

Sa prudence au Proche-Orient, a expliqué ce journal, était « un reflet du paysage traître au Proche-Orient, où une phrase déplacée peut froisser des électeurs de retour au pays ». C’est sûr ! Et lorsque M. Lieberman arrivera à Washington, on verra bien de quels électeurs il s’agit.

Cependant, ceux-ci feraient bien de s’attarder sur le langage incendiaire d’Avigdor Lieberman. Il s’exprime comme un nationaliste russe plutôt que comme l’Israélien laïc qu’il prétend être.

J’ai couvert les massacres de Bosnie au début des années 90 et je peux identifier le langage de Lieberman – exécutions, noyades, enfer et serments de loyauté – avec le langage des Mladic, Karadzic et Milosevic.

Dame Hillary et son patron devraient ouvrir quelques ouvrages sur la guerre en ex-Yougoslavie s’ils veulent comprendre à qui ils ont désormais affaire. « Qui n’apporte rien d’utile » ne sera pas la réponse appropriée.

 

The Independent, mercredi 18 mars 2009 article original : "Robert Fisk : Why Avigdor Lieberman is the worst thing that could happen to the Middle East"

http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-why-avigdor-lieberman-is-the-worst-thing-that-could-happen-to-the-middle-east-1647370.html

publié en français par Questions critiques http://questionscritiques.free.fr/edito/Independent/Robert_Fisk/Avigdor_Lieberman_racisme_180309.htm

Traduit de l’anglais par [JFG/QuestionsCritiques]

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18 mars 2009 3 18 /03 /mars /2009 09:36
                                                                           "Nous n’avons plus de partenaire"
                                                         publié le mercredi 18 mars 2009


Leila Shahid

 
Alors que l’extrême droite entre au gouvernement israélien où elle va détenir des postes clé, l’analyse de la Déléguée générale de Palestine auprès de l’Union européenne, recueillie par Le Temps après les élections de février en Israël, est confirmée.


Au lendemain des élections israéliennes, c’est une Leila Shahid, déléguée générale de la Palestine auprès de l’Union européenne, sans illusions qui a répondu à nos questions.

-  Partagez-vous le pessimisme général du côté arabe ?

Leila Shahid : Le résultat de ces élections israéliennes constitue en effet une très mauvaise nouvelle. Pour tout le monde, d’ailleurs : les Palestiniens, les Israéliens, les Européens et les Américains. La victoire de la droite et de l’extrême droite israéliennes couplée à la débâcle de la gauche légitimise en Israël des thèses racistes dont les auteurs se montrent ouvertement fiers. Je rappelle que M. Lieberman a appelé à la déportation des Palestiniens d’Israël ou a regretté que son pays n’ait pas utilisé à Gaza les mêmes armes que les Etats-Unis au Japon en 1945 ! Voilà ce que propose cet ex-videur de bar moldave, c’est vraiment une mauvaise nouvelle pour la démocratie israélienne qu’un tel personnage dispose de 15 députés et puisse à loisir faire basculer les coalitions.

-  Que vous inspire un Netanyahou qui ne veut pas d’un Etat palestinien mais parle d’une « paix économique » avec les Palestiniens ?

-  La thèse de la carotte économique qui ferait accepter l’occupation aux Palestiniens a échoué depuis très longtemps. En outre, comment cela fonctionnerait-il avec un mur de 700 km et 630 check-points qui cloisonnent le territoire palestinien ? Le problème palestinien est simple : il faut mettre fin à l’occupation.

-   Le processus de paix sera gelé, croyez-vous ?

-  Si on peut parler d’un processus de paix ! A Annapolis, en novembre 2007, 45 pays s’étaient engagés sous la houlette américaine à appuyer des négociations qui devaient aboutir au statut permanent des territoires palestiniens à la fin de l’année dernière. On était déjà très mal partis. Maintenant, au moins, le double discours de gens comme Ehoud Olmert, premier ministre israélien sortant, qui prêche la paix sans la faire avancer d’un pouce sera mis à jour. Que cela soit Tzipi Livni ou Netanyahou qui lui succède, je crains que l’Autorité palestinienne (AP) s’aperçoive qu’elle n’a plus de partenaire israélien pour faire la paix.

-  Il n’existe donc plus aucun espoir ?

-  Je ne dis pas cela. Ce qui me semble éteint, c’est le processus de négociations bilatérales entre l’AP et Israël, qui avait débuté en 1993. Le relais doit être pris par la communauté internationale. Le nouveau président américain Barack Obama, avec les Européens, la Russie, l’ONU et les pays arabes qui ont relancé leur Initiative de paix peuvent imposer la paix, c’est une question de volonté, de détermination. Et cela doit commencer à Gaza, où c’est le plus urgent : il faut y envoyer une force internationale, imposer un vrai cessez-le-feu permanent et commencer la reconstruction de tout ce qu’Israël vient de détruire. Une seconde phase en Cisjordanie devrait ensuite suivre.

-   L’AP n’est pas disposée à reprendre les négociations avec Israël ?

-  Il est en tout cas hors de question que ces négociations reprennent sans engagement d’Israël par rapport à ses obligations contenues dans la « Feuille de route » (ndlr : document accepté par les parties qui comprend une série d’étapes), à commencer par la première, à savoir le gel de la colonisation dans les territoires occupés. L’AP, elle, respecte ses propres engagements comme la lutte contre le terrorisme et la gestion sécuritaire en Cisjordanie. Je ne pense donc pas que de telles négociations bilatérales soient pour demain. Nous sommes dans une ère nouvelle, avec des nouvelles relations entre l’Iran et les Etats-Unis qui se dessinent, par exemple, une nouvelle dynamique arabe autour de l’Initiative de paix arabe (ndlr : offrant une paix globale à Israël contre un retour aux frontières de 1967), etc. Qui voudra s’opposer à cela ?

 

Propos recueillis par Baudouin Loos Le Temps

relayée par le NPA

http://www.npa2009.org/content/leila-shahid-nous-n%E2%80%99avons-plus-de-partenaire

intro : CL, Afps

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16 mars 2009 1 16 /03 /mars /2009 17:05

Rupert Cornwell

 
Un diplomate chevronné dénonce les distorsions délibérées qui « atteignent le comble du déshonneur »

Il est à craindre que l’influence excessive du lobby juif sur la politique étrangère [américaine] se soit de nouveau déchaînée hier, après le désistement à un poste clé des renseignements nationaux d’un ancien diplomate qui critique fermement Israël. Celui-ci a déclaré que sa nomination par le Président Barack Obama avait été torpillée par une campagne mensongère menée contre lui.

Charles Freeman, un diplomate chevronné qui a une très grande expérience des affaires au Proche-Orient, avait été choisi pour diriger le Conseil National des Renseignements [National Intelligence Council], l’organisme qui fournit à la Maison Blanche des rapports influents et hautement sensibles, synthétisant les points de vue des 16 agences de renseignements du pays.

Mais mercredi, il a retiré son nom de la liste des candidats, déclarant avoir été victime de ce qu’il nomme le « lobby d’Israël ». La campagne menée contre lui, accuse-t-il, qui inclut « une distorsion délibérée du passé, la fabrication de mensonges et une indifférence totale pour la vérité, a « atteint les limites du déshonneur et de l’indécence ».

Dans la campagne de lobbying contre sa nomination, il y a notamment un appel téléphonique de Charles Schumer, un sénateur démocrate, à Rahm Emanuel, le secrétaire général de la Maison Blanche, rappelant à ce dernier que M. Freeman a montré « une haine irrationnelle pour Israël » dans des commentaires passés. M. Emanuel est un fervent défenseur des intérêts d’Israël.

En perdant M. Freeman, ambassadeur auprès de l’Arabie Saoudite sous le premier président Bush, la capacité de M. Obama à effectuer des changements importants dans la politique étasunienne au Proche-Orient semble devoir être sévèrement limitée par la réalité politique intérieure. En tant que tel, cela soulève la question de savoir jusqu’où M. Obama pourra – ou voudra – tenir tête à Benjamin Netanyahou, le dirigeant pur et dur du Likoud, quasiment assuré de devenir le prochain Premier ministre d’Israël. Leurs relations seront cruciales pour les décisions importantes qui devront être prises prochainement sur le conflit israélo-palestinien et le programme présumé d’armes nucléaires iranien.

Hier, les supporters d’Israël, même s’ils se sont délectés en silence du départ de M. Freeman, ont soutenu que les objections les plus importantes à sa nomination étaient ses liens avec l’Arabie Saoudite et le soutien qu’il avait exprimé dans le passé à la politique répressive des dirigeants chinois. Son véritable péché, en fait, a été de se prononcer sans ambiguïté contre la politique israélienne, ce que l’on avait pratiquement jamais entendu à Washington. Voici comment un activiste pro-israélien de premier plan a récemment décrit le point de vue de Freeman sur le Proche-Orient : « qu’espériez-vous au ministère saoudiens des affaires étrangères ? ».

Critique tranchant des ripostes très dures aux attaques du Hezbollah au Liban et du Hamas à Gaza, M. Freeman maintient depuis longtemps que la politique de l’Etat juif est autodestructrice. Hier, il a réitéré cette accusation dans une interview au New York Times, déclarant qu’Israël « se dirigeait tout droit vers le bord de la falaise » ; qu’il était « irresponsable de ne pas mettre en doute la politique israélienne et de ne pas décider de ce qui est le meilleur pour le peuple américain ».

Ces mots reflètent exactement la thèse du livre paru en 2007, The Israel Lobby and US Foreign Policy [Le lobby d’Israël et la politique étrangère des Etats-Unis], qui a généré une énorme controverse en affirmant que la politique américaine était servilement alignée sur Israël, au détriment des intérêts américains prioritaires, grâce aux efforts des supporters de l’Etat juif.

Pour Stephan Walt, l’un des auteurs de ce livre, la querelle avec Freeman prouve que cette thèse est juste. Ainsi qu’il l’a formulé hier : « Pour tous ceux d’entre vous qui avez mis en doute la réalité d’un puissant ‘lobby d’Israël’ ou qui avez admis son existence tout en pensant qu’il avait peu d’influence ou qui pensiez que le véritable problème était le soi-disant ‘lobby saoudien’ tout puissant – réfléchissez-y à nouveau. »

La victoire d’Obama, qui a passé son enfance dans un pays musulman, a soulevé l’espoir qu’il regarderait le Proche-Orient à travers des yeux radicalement différents. Mais les actions de la nouvelle administration ont été prudentes. La Secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, s’est conformée à la ligne conventionnelle, tandis que Dennis Ross, son conseiller spécial sur les questions du Golfe et de l’Iran, est considéré comme un sympathisant d’Israël.

Le Congrès apporte un soutien sans faille à Israël. Pat Buchanan, un commentateur de droite et ancien candidat à la présidence, a dit une fois de Capitol Hill que c’était un « territoire occupé israélien ».

 

Par Rupert Cornwell à Washington

The Independent, vendredi 13 mars 2009

article original : "’Israel lobby’ blamed as Obama’s choice for intelligence chief quit"

© 2009 Independent News and Media Limited /

publié en français par Questions critiques

http://questionscritiques.free.fr/edito/Independent/Rupert_Cornwell/lobby_Israel_Charles_Freeman_Obama_Rahm_Emanuel_130309.htm

Traduction [JFG-QuestionsCritiques]

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14 mars 2009 6 14 /03 /mars /2009 09:42
Pierre Barbancey

 
Le Franco-Palestinien est emprisonné depuis quatre ans. Il a été jugé par un tribunal d’occupation donc illégal. Les autorités françaises ne font rien pour lui.


Il y aura quatre ans demain, jour pour jour, que Salah Hamouri croupit dans les geôles israéliennes. Jeune franco-palestinien qui aura vingt-quatre ans en avril, il a été condamné l’année dernière par la justice d’occupation israélienne, c’est-à-dire un tribunal militaire réuni dans la colonie d’Ofer, en Cisjordanie, à sept ans de prison. En fait, il s’agit surtout d’un délit d’intention puisque le Franco-Palestinien est accusé d’être passé devant le domicile du rabin Yossef Ovadia, chef spirituel du parti religieux Shass, ce qui suffirait à prouver sa participation à une tentative d’assassinat ! De même, l’appartenance au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) n’a jamais été prouvée malgré la convocation d’une vingtaine d’audiences, toutes annulées par faute de témoins ! Faut-il également rappeler qu’un tribunal militaire d’occupation n’a aucune validité légale ?

la presse française est bien silencieuse


Selon une procédure habituelle en Israël, le procureur et le juge se mettent d’accord sur une peine et proposent à la défense de plaider coupable dans le cadre d’une telle peine, sinon la sentence pourrait être beaucoup plus grave ! « Cela faisait trois ans que nous étions là-dedans, nous n’avions pas le choix », expliquait Denise Hamouri, la mère française de Salah, à l’Humanité. Léa Tsemel, l’avocate de Salah, qui a défendu des centaines de prisonniers comme lui, précise que les Palestiniens possédant une carte d’identité de Jérusalem sont punis beaucoup plus sévèrement. Par expérience, Tsemel a encouragé son client à plaider coupable, sinon le tribunal militaire aurait pu aggraver la peine, même si les preuves sont absentes du dossier.


L’Humanité s’enorgueillit d’avoir été le premier média à alerter l’opinion publique sur l’emprisonnement de notre compatriote. Malheureusement, hormis un article dans le Monde, un autre dans Libération et une interview de la mère de Salah sur Radio France Internationale (RFI), la presse française est bien silencieuse. Un silence d’autant plus assourdissant que journaux et chaînes de télévision ne manquent jamais l’occasion de reparler du soldat franco-israélien Gilad Shalit, capturé en 2006 par la résistance palestinienne. Silence encore plus assourdissant lorsqu’on pense à la façon dont ces mêmes médias viennent de s’emparer de l’affaire Florence Cassez du nom de cette Française, condamnée au Mexique, accusée de complicité d’enlèvements.


Les autorités françaises, Nicolas Sarkozy en tête, ont le même comportement, malgré l’intervention de plusieurs députés, dont Jean-Jacques Candelier et Patrick Braouezec.


Le chef de l’État a reçu la famille Shalit. Avant de s’envoler pour le Mexique, il a également rencontré le père de Florence Cassez. En revanche, il est resté sourd à toute demande d’entrevue formulée par Denise Hamouri, mère française de Salah. Celle-ci était venue à la Fête de l’Humanité, au mois de septembre dernier, et avait ainsi pu s’adresser à plus de 50 000 personnes venues témoigner de leur solidarité. Ce « deux poids deux mesures » du gouvernement français est particulièrement insupportable. D’autant plus lorsque les autorités parlent de « strict respect de l’indépendance de la justice israélienne » (sic), ainsi que l’a écrit le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy suite à une interpellation écrite de Jean-Claude Lefort, député honoraire. Rama Yade, secrétaire d’État aux Droits de l’homme, si prolixe en d’autres cas, est tout aussi muette. Quant à Bernard Kouchner, il fait savoir qu’il vaut mieux une diplomatie silencieuse ! Du côté de la Mairie de Paris, Bertrand Delanoë est lui aussi à géométrie variable. Pour Gilad Shalit, mobilisation tous azimuts avec accrochage de portrait. Pour Salah Hamouri, refus de le faire citoyen d’honneur de la Ville de Paris. Déplaire à Israël leur fait donc si peur ?


Un comité de soutien pour la libération de Salah a été créé (www.salah-hamouri.fr), que vous pouvez rejoindre. La bataille continue pour que notre compatriote, ce combattant de la liberté, retrouve la sienne. Qu’il puisse reprendre ses études et vienne nous voir dès la prochaine Fête de l’Humanité [1].

 

[1] J.-C. Lefort : « deux poids deux mesures »

Deux éléments majeurs apparaissent au bout de ces quatre ans d’emprisonnement, fait d’un tribunal militaire, bras de la force d’occupation. D’abord, une réelle mobilisation s’est opérée autour du cas de ce jeune Franco-Palestinien qui, en réalité, n’a de fait que la nationalité française. Il y a donc une mobilisation importante comprenant des gens de sensibilités politiques les plus diverses. Le comité national de soutien regroupe des membres de tous les partis. Des comités locaux se sont créés un peu partout en France. À la tête de celui de Bourg-en-Bresse, lieu de naissance de la mère de Salah, il y a près de 500 personnes. Cette mobilisation se heurte à un mur du silence. Le président de la République, Nicolas Sarkozy, avait déclaré pendant la campagne électorale qu’il se porterait au secours des Français en danger à l’étranger « quoi qu’ils aient fait ». De facto, il l’a fait pour tous nos compatriotes, sauf pour Salah Hamouri.

Nous avons affaire à une modification très sensible de la politique française traditionnelle au Proche-Orient, certainement en lien avec son virage atlantiste. Comme s’il voulait prendre la place de Bush dans cette région. Cette situation doit alerter les Français de façon générale. Plus directement, s’agissant de Salah Hamouri, il faut se mobiliser davantage encore. Les droits de l’homme, soit on les défend de manière universelle, soit on ne les défend pas. La politique du deux poids deux mesures a fait suffisamment de dégâts et doit s’arrêter, notamment au Proche-Orient. C’est cette politique dont est victime Salah Hamouri.

 

Propos recueillis par P. B.

Publié par l’Humanité, le samedi 14 mars 2009

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13 mars 2009 5 13 /03 /mars /2009 22:49
Publié le 13-03-2009

 


La famille Samouni, qui habite Zeitoun, un faubourg au sud de Gaza, et dont l’armée israélienne a massacré 29 membres, a entamé des poursuites contre le premier ministre israélien, Ehoud Barak, et contre le Chef d’Etat Major Gabi Ashkenazi, rapporte le quotidien israélien Ha’aretz.

Les poursuites engagées auprès du tribunal de la ville de Nazareth dans le Nord, accusent l’armée israélienne de “négligence criminelle” pour avoir tué des civils innocents qui cherchaient refuge et abri chez cette famille.

Aux premières heures du 4 janvier, le bâtiment de trois étages des Samouni a été visé par un tir d’obus israélien qui a tué immédiatement sept civils. Leur appartement a été incendié et détruit, obligeant les survivants à trouver refuge dans un abri voisin, ce qui ne les a pas empêchés d’être une seconde fois la cible de tirs qui ont causé la mort de 22 civils supplémentaires.

 

Des enquêtes ont révélé qu’Israël s’est livré à différents crimes de guerre à Gaza, en utilisant en particulier du phosphore blanc mortel dans des régions civiles surpeuplées. L’Organisation Internationale de Police Criminelle (ICPO ou Interpol) a déclaré mardi qu’il examine une requête pour publier au niveau international les noms de 25 Israéliens suspectés d’avoir commis des crimes de guerre au cours de l’opération "Plomb durci"dans la bande de Gaza.

 

Cette publication, si elle a lieu ("Notices rouges") obligerait les forces de police nationales à identifier ou localiser des suspects en vue de l’arrestation et de l’extradition des criminels."

Les Samouni réclament en outre 200 millions de dollars à Israël. Quelque 45 membres de cette famille ont aussi été blessés au cours des massacres israéliens.

 

Liens :

Presstv

Article CAJPO

 

(Traduit par Carole Sandrel pour CAPJPO-EuroPalestine)

 

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