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8 juillet 2009 3 08 /07 /juillet /2009 09:21
Obama : « Absolument pas » de feu vert à Israël pour attaquer l’Iran
publié le mercredi 8 juillet 2009

AFP

 
Le président américain Barack Obama a affirmé mardi que les Etats-Unis n’avaient « absolument pas » donné leur feu vert à Israël pour attaquer l’Iran afin de l’empêcher de se doter de l’arme nucléaire, dans une interview à la chaîne de télévision CNN.



Interrogé sur le fait de savoir si les Etats-Unis avaient donné leur feu vert à Israël pour une éventuelle attaque de l’Iran, M. Obama a répondu « absolument pas. C’est très important, je suis aussi clair qu’il est possible de l’être » sur ce sujet.

« Le vice-président Joe Biden l’a dit catégoriquement : nous ne pouvons dicter à d’autres pays la conduite à tenir en matière de sécurité », a relevé le président américain qui se trouve à Moscou depuis lundi.

« C’est aussi vrai pour la politique des Etats-Unis pour tenter de résoudre le problème des capacités nucléaires de l’Iran », a relevé Barack Obama, ajoutant qu’il privilégiait « les canaux diplomatiques ».

« C’est une tâche difficile (...). J’ai toujours dit que nous, les Etats-Unis, préservions le droit et en tant que commandant en chef, je me réserve le droit de prendre toute décision qui serait nécessaire pour protéger les Etats-Unis », a poursuivi M. Obama, interviewé à Moscou.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n’a pas écarté une possible frappe militaire contre l’Iran, insistant sur le fait qu’il ne permettrait pas que Téhéran puisse disposer de l’arme atomique. Les services secrets israéliens ont estimé mi-juin que l’Iran pourrait disposer d’une bombe nucléaire en 2014.

Interrogé mardi sur l’Iran lors d’une conférence à Washington, le chef d’état-major interarmées américain, l’amiral Michael Mullen, a jugé que Téhéran risquait de se doter de l’arme atomique d’ici « un à trois ans », en prévenant du danger d’une « course aux armements au Moyen-Orient ».

« Cela serait extrêmement déstabilisant », a-t-il souligné.

« L’heure tourne », a-t-il ajouté, en disant qu’il était « critique de (son) point de vue de résoudre cette question avant que l’Iran obtienne des capacités nucléaires ou avant que quiconque prenne des mesures pour les frapper ».

« Beaucoup dépend du dialogue (avec l’Iran), et je pense que nous devons le faire tout en gardant toutes nos options sur la table, dont les options militaires », a-t-il répété.

Israël, seule puissance atomique - non déclarée - de la région, soutient, comme l’Occident, que l’Iran cherche à se doter d’un arsenal nucléaire, en dépit des dénégations répétées de Téhéran.

Le vice-président américain avait indiqué dimanche que « si le gouvernement Netanyahu décide d’un plan d’action autre que celui suivi actuellement, c’est son droit souverain de le faire. Le choix ne nous appartient pas ».

M. Biden avait répété que le gouvernement Obama restait ouvert à la poursuite des négociations avec Téhéran, en dépit de la sévère répression des manifestations consécutives à la réélection contestée le 12 juin du président Mahmoud Ahmadinejad.

 

AFP, relayé par Cyberpresse

http://www.cyberpresse.ca/internati...

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7 juillet 2009 2 07 /07 /juillet /2009 12:59
Des médecins israéliens accusés de violer l’éthique

dimanche 5 juillet 2009

Jonathan Cook
The National

 

 


Au cours de cette période, le Dr Blanchard a étonné de nombreux confrères en exprimant son soutien à l’usage, par les interrogateurs israéliens, de « pressions physiques modérées »,...

 

L’organisme israélien chargé de surveiller le respect de l’éthique médicale n’a pas enquêté sur les médecins qui travaillent dans les centres de détention et qui ferment les yeux dans les cas de torture, affirment des organisations israéliennes pour les droits humains.

L’’Association médicale israélienne’ (AMI) a ignoré les requêtes successives lui demandant d’enquêter sur de tels témoignages, indiquent les organisations, bien qu’il lui ait été présenté des cas de médecins israéliens qui n’avaient pas respecté leur devoir légal et éthique s’agissant des soins aux Palestiniens.

Les accusations vont alimenter la campagne soutenue par des centaines de médecins à travers le monde pour obliger Yoram Blachar, qui dirige l’AMI, à renoncer à sa récente nomination à la présidence de l’’Association médicale mondiale’ (AMM).

Plus de 700 médecins ont signé une pétition affirmant que le Dr Blachar s’était lui-même disqualifié poure la direction de l’AMM - un organisme qui régit l’éthique de la profession médicale - en tolérant de façon efficace la torture en Israël.

La campagne contre le Dr Blanchard a rapidement gagné du terrain depuis la désignation de celui-ci à la présidence en novembre dernier. Les critiques ont déclaré que sa complicité alléguée dans l’usage de la torture dans les centres de détention israéliens pouvait remonter à 1995, quand il a été nommé président de l’AMI.

Jusqu’en 1999, où une décision de la Cour suprême d’Israël a limité l’usage de la torture, les médecins israéliens supervisaient régulièrement le traitement médical des détenus maltraités, la plupart du temps des Palestiniens des Territoires occupés.

 

Au cours de cette période, le Dr Blanchard a étonné nombre de ses confrères en exprimant son soutien à l’usage, par les interrogateurs israéliens, de « pressions physiques modérées », dans une lettre adressée au Lancet, une revue médicale britannique. L’expression recouvre un large éventail de pratiques qui vont depuis les coups et l’enchaînement des prisonniers dans des positions douloureuses jusqu’à la privation de sommeil. Elle est considérée par les organisations des droits humains comme un euphémisme pour le mot torture.

En dépit de la décision de la Cour de 1999, une union de 14 groupes israéliens de défense des droits humains, connue sous le nom de ’Unis contre la Torture’, a fait le constat dans son dernier rapport annuel, en novembre, que les centres de détention israéliens employaient toujours systématiquement la torture. Et qu’on y comptait aussi sur les médecins israéliens pour traiter les blessures résultant de la torture.

La semaine dernière, les organisations ’Médecins pour les droits humains’ et ’Comité public contre la Torture en Israël’ ont publié un rapport commun examinant des centaines de cas d’arrestations où les Palestiniens ont été attachés dans des positions « contorsionnées et non naturelles » dans le but d’infliger « une douleur et une humiliation », ce qui est assimilable à la torture.

Le rapport note des cas où les prisonniers, dont une femme enceinte et un homme à l’agonie, ont été mis aux fers pendant que des médecins appliquaient les procédures des urgences dans un hôpital.

Selon le rapport, les médecins violaient la Déclaration de Tokyo, code de l’éthique médicale adopté par l’AMM en 1975, qui interdit aux médecins d’avoir recours à des traitements cruels, humiliants ou inhumains.

Ishai Menuchin, responsable du ’Comité public contre la Torture en Israël’, a déclaré que son groupe avait vigoureusement fait pression contre la complicité des médecins israéliens dans l’usage de la torture depuis la publication de son rapport, Ticking Bombs, arguant que la torture était courante en Israël.

Le ’Comité public’ a mis en avant les témoignages de neuf Palestiniens qui ont été torturés par des interrogateurs. Le rapport note aussi que dans la plupart des cas, des médecins israéliens qui traitaient les détenus « rendaient leurs malades pour de nouvelles séances de torture, et gardaient le silence ».

En juin de l’année dernière, ’Médecins pour les droits humains’ a attiré l’attention de l’AMI sur deux cas de médecins qui n’avaient pas signalé les traces de torture sur un Palestinien qu’ils suivaient.

Anat Litvin, de ’Médecins pour les droits humains’, a déclaré à l’AMI : « Nous pensons que les médecins sont utilisés par les tortionnaires comme un filet de sécurité - en les retirant du système, il serait beaucoup plus difficile de décider la torture. »

Les groupes ont accentué leur pression en février, en écrivant à Avinoam Reches, président du comité d’éthique de l’AMI. Ils ont exigé que son association enquête sur six cas de médecins qui n’avaient pas déclaré des traces de torture.

Dans l’un de ces cas, un médecin pénitentiaire, sous la pression des interrogateurs, a accepté de retirer une recommandation écrite pour qu’un détenu soit immédiatement hospitalisé pour être soigné.

Le Professeur Reches avait promis de mener une enquête. Cependant, le mois dernier, les deux organisations pour les droits humains lui ont reproché de ne pas avoir enquêté sur leurs allégations, l’accusant de n’avoir eu que des conversations « amicales et non officielles » au téléphone avec quelques-uns des médecins concernés.

«  Nous avons envoyé à l’AMI de nombreux témoignages de victimes de torture qui avaient été dirigées vers des médecins pour être traitées, » indique le Dr Menuchin.

« Mais l’AMI n’a encore rien fait à ce sujet.

«  Un nombre important de médecins en Israël, dans les centres de détentions et dans les hôpitaux publics, savent que la torture est pratiquée, mais ils préfèrent détourner les yeux. »

Ce mois-ci, ’Defence for Children International’ a publié un rapport sur la torture sur les enfants palestiniens, notant que dans plusieurs des cas cités par le groupe, les médecins israéliens ont fermé les yeux. Un garçon de 14 ans qui a été frappé à maintes reprises sur son bras cassé l’a signalé à un médecin qui, dit l’enfant, lui a seulement répondu : « Je n’ai rien à voir avec ça. »

Le rapport indique que le groupe «  n’a pas rencontré un seul cas où un adulte en position d’autorité, tel qu’un soldat, un médecin, un officier de justice ou du personnel pénitentiaire, est intervenu au nom d’un enfant qui avait été maltraité. »

Ceux qui mènent campagne contre la nomination du Dr Blachar au poste de directeur de la AMM disent que l’inaction de son association/sœur israélienne (AMI) à propos de la torture n’est pas surprenante étant donné la position publique de son président.

Derek Summerfield, de l’’Institut de psychiatrie’ au Royal Collège de Londres, a déclaré : « L’AMI sous le Dr Blachar est de connivence avec la politique de torture de l’Etat israélien. Son rôle est d’adoucir le visage de l’occupation. »

Le Dr Blachar a déclaré au site israélien Ynet, la semaine dernière, que de telles critiques étaient « diffamatoires », disant que lui et l’AMI avaient dénoncé toutes les formes de torture.

L’AMM, avec neuf millions de membres dans plus de 80 pays, a été créée en 1947 en réaction aux mauvais traitements autorisés par les médecins allemands et japonais durant la Seconde Guerre mondiale.

En 2007, l’assemblée générale de l’AMM a appelé les médecins à apporter des informations sur tous les cas où l’on soupçonne l’usage de la torture et à les signaler.


Jonathan Cook est écrivain et journaliste basé à Nazareth, Israël. Ses derniers livres sont : Israel and the Clash of Civilisations : Iraq, Iran and the Plan to Remake the Middle East (Pluto Press) et Disappearing Palestine : Israel’s Experiments in Human Despair (Zed Books).

Son site : http://www.jkcook.net/


Sur le même sujet :

  Israël recourt toujours à la torture contre les Palestiniens de Mel Frykberg 
  Un journaliste humilié et battu - Un an après de Mohammed Omer

et de Jonathan Cook :

  Torture : les Nations unies exigent d’accéder à la prison secrète d’Israël 
  Israël "tabasse des enfants"

Autres articles du même auteur :

  Des Palestiniens bénéficient d’une dégradation des relations turco-israéliennes 
  Bataille de l’électricité avec Israël pour une petite bédouine 
  Un parc israélien, leçon de l’histoire oubliée



http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6895

 

 

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7 juillet 2009 2 07 /07 /juillet /2009 09:59

Entretien avec Arno J. Mayer

L’historien, professeur à l’université de Princeton aux État-Unis, analyse comment la création d’Israël, présentée comme le rêve des juifs, est devenue le cauchemar des Palestiniens.


Le titre de votre ouvrage,


Le sous-titre du livre est


Au moment de la provocation de Sharon, comment réagissez-vous ?


Originellement, il y a aussi ce mensonge qui voulait que cet espace soit « une terre sans peuple pour un peuple sans terre », que l’on retrouve dans l’essence du sionisme ?


Vous avez parlé de Sharonen l’an 2000. Mais est-ce qu’en réalité depuis le départ on ne pouvait pas sentir que les socs des charrues allaient se transformer en glaives ? Est-ce que ce n’était pas inscrit, en réalité ?


Si l’on reprend l’évocation de Jabotinsky, peut-on voir sa « patte » dans l’érection de ce mur dit de séparation, que les Palestiniens appellent le mur de l’apartheid ?


Il y a beaucoup de nouvellesdéclarations américaines depuis l’arrivée au pouvoir de Barack Obama mais peu de pressions sur Israël. Comment voyez-vous les choses ?


Entretien réalisé par Pierre Barbancey



(1) Ahad Haam (1856-1927) : sa conviction profonde était que l’État juif ne pourrait jamais rassembler tous les juifs. Martin Buber (1878-1965) : partisan d’une solution étatique binationale, il a néanmoins approuvé le partage de la Palestine par l’ONU en 1947. Leon Magnes (1877-1948) : rabbin américain, fondateur avec Einstein et Freud de l’université hébraïque de Jérusalem, opposé au partage de la Palestine et fondateur d’un petit parti binational, Ihud (unité). Ernst Simon (1899-1988) : appartenant comme les précédents au mouvement Brit Shalom, prônant un État binational.

 


(2) Vladimir Jabotinsky (1880-1940) : fondateur du parti révisionniste, aile droite du mouvement sioniste, qui réclamait un État juif sur les deux rives du fleuve Jourdain, intégrant aussi la Transjordanie, l’actuelle Jordanie. Dans un livre fameux, le Mur de fer. Nous et les Arabes, publié en 1923, il prônait pour poursuivre la colonisation sioniste de la Palestine la construction d’« un mur de fer que la population autochtone ne pourra pas franchir ».


http://www.humanite.fr/Entretien-avec-Arno-J-Mayer

Arno Mayer. Comme toujours en politique internationale, lorsqu’on arrive à un point névralgique, deux éléments doivent jouer. Il faut qu’il y ait une pression de la part de Washington mais en même temps il faut qu’il y ait des choses qui se passent en Israël. Mais en Israël le consensus est presque à 100 %. Il est pour moi navrant de voir qu’en Israël la gauche existe à peine. On ne peut pas dire que les intellectuels israéliens se couvrent de gloire dans leur résistance à certaines politiques de leur pays. Des politiques pourtant pas compatibles avec un régime démocratique, ça crève les yeux.
Bien sûr, je ne sais pas ce que je ferais si j’étais professeur à Haïfa ou à Tel-Aviv. Mais je suis néanmoins ahuri de leur comportement, qu’il s’agisse de Gaza ou de la guerre au Liban en 2006. L’un d’entre eux, très connu, a prononcé des discours de soutien au gouvernement, a dit que les autres se servaient de civils comme boucliers…tandis que l’armée israélienne se comportait comme il fallait. Il lui a fallu deux ou trois semaines pour changer de discours.
En Israël, en ce moment, je ne vois pas très bien d’où viendrait une pression pour renverser la vapeur. Les Israéliens eux-mêmes sont responsables de la situation dans laquelle ils se trouvent. Et je crains qu’ils aillent droit dans un mur. Si les Américains exercent une pression sur Israël c’est parce que les États-Unis revoient leur politique impériale. Nous avons, nous Américains, perdu pas mal de notre superbe. Il y a des problèmes économiques et financiers. D’autres puissances se ressaisissent, comme la Russie ou la Chine. Tout cela fait partie des réflexions d’Obama mais pas seulement, car quiconque dirigerait les États-Unis devrait revoir sa copie. Il est donc plus probable que la pression vienne de l’extérieur. Et dès que les Américains vont changer, les Européens aussi, bien sûr, sans aucun doute. En Israël il y a une certaine schizophrénie. Il y a un double discours. D’un côté ils disent : « nous sommes le peuple élu », « nous faisons partie de cette civilisation occidentale qui continue à pratiquer sa mission civilisatrice », « nous sommes les plus forts d’un point de vue militaire ». En même temps, ils disent « nous sommes les plus menacés ». Il y a toujours un danger existentiel. Le dernier c’est l’Iran. Il y en a eu bien d’autres avant. À chaque fois qu’il y a un leader des pays environnants qui se manifeste et paraît avoir un certain punch (Nasser, Arafat, Saddam Hussein, Ahmadinejad), c’est un Hitler. Ce qui veut dire que la banalisation de la Shoah est au centre de la Weltanschaung (vision du monde) des Israéliens. De l’autre côté ils disent : « Nous sommes des juifs, nous sommes entourés d’ennemis et pourtant les États-Unis vont nous abandonner. » Je ne vois pas comment ils vont pouvoir se sortir de cette schizophrénie.

Arno Mayer. Jabotinsky avait compris une chose : le développement du nationalisme dans l’espace environnant était inévitable. Ils disaient qu’ils étaient autant attachés à leur terre que les juifs sont attachés à la leur. Mais les juifs avaient un avantage : une avance militaire qu’il fallait capitaliser. Il a développé la tactique et la stratégie du « mur de fer ». Si l’on considère la période actuelle, il y a ceux qui considèrent que la construction du mur est une réussite totale, que les attaques suicides ne se produisent plus. C’est certainement vrai dans un sens. Mais la résistance se manifeste d’une autre manière.
Ces murs doivent être replacés dans un contexte beaucoup plus large, comme nous sommes en train de le découvrir aux États-Unis. Nous sommes en train de construire un mur très impressionnant le long de la frontière avec le Mexique. On ne va pas me convaincre que les gens ne vont pas apprendre à le franchir. C’est dans l’ordre des choses.

Arno Mayer. En 1950, la première fois que je suis allé en Israël, on a fait un voyage dans le Néguev avec les responsables du kibboutz dans lequel je me trouvais. Ils avaient des fusils. Cela m’a fait réfléchir. Peut-être étais-je stupide ou mal informé ? Je ne me rendais pas compte à quel point les éléments stratégiques, tactiques ont compté dès le début. Même l’emplacement de certains kibboutz n’était pas choisi au hasard.
Il y a un débat pour savoir qui étaient les plus forts en 1948 et en 1949. Il y a ceux qui, encore maintenant, maintiennent qu’Israël (où les forces qui allaient constituer Israël) s’en est sorti miraculeusement, parce qu’en état d’infériorité. Je ne fais pas partie de ceux-là. Ceux qui avaient lu Jabotinsky et ceux qui étaient dans le bain sans l’avoir lu se sont rendu compte que les armées des pays arabes n’étaient pas à la hauteur. Il suffit de comparer le niveau d’éducation des sionistes au moment de la guerre et de le comparer au taux d’alphabétisation des pays arabes.

Arno Mayer. Oui, mais ça n’a pas duré très longtemps. Ils se sont rendu compte que ce n’était pas le cas. Les chefs sionistes ont bien vu que les rapports avec les autochtones, c’est-à-dire avec les Palestiniens, étaient très difficiles et qu’en plus, je rends hommage à mon ami Edward Saïd, ils avaient une vision orientaliste des rapports entre sionistes (juifs) d’un côté et Palestiniens (musulmans et même chrétiens) de l’autre. Je ne sais pas à quel point Edward Saïd connaissait les écrits de Haam, de Buber et de Magnes. Parce que leur démarche, leurs réflexions critiques sur l’évolution du sionisme vers un sionisme politique anticipaient ce qui est devenu la prise de conscience d’Edward Saïd sur ces rapports très compliqués entre le monde occidental et ce qu’on appelle le tiers-monde.
Arno Mayer. Comme je le dis dans le livre, je réagis comme un juif non juif mais aussi comme un sioniste non sioniste. On a tendance à traiter le sionisme comme un bloc. Il n’était pas écrit dans les astres que ce sionisme allait devenir un sionisme politique, un sionisme militaire, etc. Il y avait d’autres sionismes : culturel, religieux… C’est pourquoi j’ai décidé de baser mon enquête sur les écrits et les propos des critiques intérieures du sionisme. La critique intérieure qu’ils ont faite était d’une sagesse extraordinaire si l’on songe à des gens comme Ahad Haam, Martin Buber, Leon Magnes et Ernst Simon (1) qui se trouvait avoir été un ami très proche de mon père. Ils étaient ensemble à l’université de Heidelberg. En 1950, en Israël, Ernst Simon, par deux fois, m’a emmené avec lui lorsqu’il avait des discussions avec Martin Buber. Ce qui m’a marqué. Ce sont des critiques qu’on peut difficilement traiter d’antisionistes. Ils étaient des sionistes qu’on pourrait appeler pur jus. Ils ont été totalement éliminés du discours public en Israël et aussi du discours juif sioniste de la diaspora. Je m’en suis servi dans une certaine mesure. Ils ont été mes guides dans ma lecture critique du sionisme tel qu’il a évolué.
Le propos de base du livre est qu’il y avait d’autres possibilités historiques, d’autres possibilités d’évolution du sionisme. Il n’était pas déterminé d’avance que le sionisme allait avoir comme figure de proue Jabotinsky (2), même si ce n’est pas admis publiquement. Car s’il y a une marque idéologique et politique du sionisme et de ce qu’il est devenu dans l’État d’Israël, c’est bien celle de Jabotinsky.
Le degré auquel sont parvenues cette politisation et cette militarisation du sionisme et, plus tard, de l’État d’Israël, n’aurait pas été possible sans l’alliance avec les États-Unis. Sans, en particulier, le soutien de la diaspora américaine qui, du point de vue de son pouvoir, de son influence, s’est développée d’une manière foudroyante après la Seconde Guerre mondiale. C’est devenu l’un des lobbies les plus imposants. Mais dès qu’on parle du lobby juif, on subit toutes sortes de critiques. Parce que les gens ne comprennent pas qu’aux États-Unis les lobbies font fonctionner la politique. Il y a le lobby du pétrole, celui des retraités, celui des chambres de commerce, des armes… Ils font partie intégrante du politique et de la politique aux États-Unis.
Quand on parle du lobby juif ou sioniste, qui est 100 % israélien, ce n’est pas quelque chose de secret. C’est public. Les directeurs de ces lobbies se vantent de l’influence qu’ils ont, du pouvoir qu’ils peuvent exercer. Il n’y a pas moyen de comprendre la construction d’Israël tel qu’il s’est développé sans se rendre compte qu’après la guerre les États-Unis ont pris le relais de ce qu’on appelait « le parapluie impérial britannique ». C’est une chose dont Herzl était totalement conscient : la construction d’un Israël, un foyer pour les juifs, était impossible sans ce parapluie impérial. Justement parce que c’était dans un espace géopolitique qui était tout sauf européen, un espace en premier chef colonial. Il n’était pas possible d’avoir une implantation d’un foyer juif sans cette protection. Ce sont donc les deux éléments qui m’ont guidé. Les critiques intérieures et le refus d’admettre à quel point la politique étrangère et la diaspora américaines ont compté dans cette affaire.
Histoire critique d’Israël. La critique se situe par rapport à une histoire officielle ? Quel est votre but ?
Arno Mayer. En fait, ce qui m’a poussé à écrire ce livre a été vraiment la visite d’Ariel Sharon sur le mont du Temple (le dôme du Rocher pour les musulmans – NDLR) en septembre 2000. C’est là que j’ai été secoué. J’ai écrit des articles dont la thèse était que, sans abandonner ce que vous, en français, appelez les colonies et que nous appelons en anglais the settlements, c’est-à-dire les implantations, il n’y a pas de base pour un début de négociation sérieuse. Pour être tout à fait franc, je ne pensais pas écrire des choses très radicales. C’était ce qu’il y avait de plus élémentaire à mes yeux. Il se trouve que je ne suis pas parvenu à publier ces articles aux États-Unis. En revanche, j’ai pu le faire en France, dans un quotidien du soir.
Mais le déclic pour faire ce livre ne provient pas seulement de ce refus d’avoir une discussion là-dessus aux États-Unis. Lors de la publication du deuxième article en France, plusieurs personnes, intellectuels parisiens qui n’étaient pas juifs, m’ont dit : « Arno, tu sais très bien ce que j’écrirais sur ce sujet si j’étais juif. Mais en tant que non juif, je ne
peux pas. » De leurs socs, ils ont forgé des glaives, suggère-t-il qu’au départ le projet sioniste était humain, voire humaniste ?
Arno Mayer. Dès le début dans le sionisme, il y avait l’idée d’un retour à la terre. Retour à la terre voulait aussi dire de la travailler. Un des symboles, une des choses les plus emblématiques du sionisme c’était tout de même les kibboutz. Cela procédait de la même idée. Il y avait toutes sortes de raisons pour lesquelles on a mis l’accent là-dessus : les juifs, surtout en Europe (le sionisme est tout de même avant tout une affaire des juifs européens et non pas des juifs d’Afrique du Nord ou d’ailleurs), ne pouvaient pas être propriétaires de la terre. L’idée de retourner à la terre faisait même partie de l’idée d’une normalisation du peuple juif. La première fois que je suis allé en Israël, ce devait être en 1950, c’était pour participer à la vie d’un kibboutz. C’était la grande attraction pour les juifs. Y compris pour ceux qui n’allaient pas faire leur alya (littéralement « la montée » vers Israël – NDLR). Donc la charrue, le soc, était le symbole de ce retour à la terre.
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7 juillet 2009 2 07 /07 /juillet /2009 09:13
La Commission européenne critique l’impact économique des colonies israéliennes en Cisjordanie
publié le mardi 7 juillet 2009



AP
 

La Commission européenne a estimé mercredi (1 juillet) que les colonies israéliennes en Cisjordanie étranglaient l’économie palestinienne et accroissaient d’autant sa dépendance à l’aide étrangère, contraignant au final les contribuables européens à en payer le prix.




Dans un communiqué, Roy Dickinson, diplomate de la Commission européenne à Jérusalem, a rappelé que Bruxelles considérait l’implantation de colonies juives en territoire occupé comme illégale. Cette politique "sape gravement les progrès en vue d’une solution à deux Etats" et étrangle l’économie palestinienne, a-t-il affirmé.

Les colonies israéliennes "réduisent ainsi les revenus de l’Autorité palestinienne et la rendent dépendante aux distributions des donateurs", souligne le communiqué. "Et ce sont les contribuables européens qui paient la plus grande partie du prix de cette dépendance".

En 2007, la communauté internationale s’est engagée à verser une aide de 7,7 milliards de dollars (5,5 milliards d’euros) sur trois ans à l’Autorité palestinienne, dans l’espoir de favoriser son développement économique. Pour la seule année 2009, l’Union européenne a contribué à hauteur de plus de 200 millions d’euros au budget palestinien, selon le communiqué de lundi.

Inhabituellement direct, ce communiqué intervient alors que le ministre israélien de la Défense Ehoud Barak rencontrait lundi à Londres l’émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell.

Washington a demandé au nouveau gouvernement israélien de Benyamin Nétanyahou le gel des colonies en Cisjordanie, mais celui-ci a jusqu’ici fait la sourde oreille.

Près de 300.000 Israéliens sont aujourd’hui installés dans des colonies en Cisjordanie, en plus des 180.000 vivant dans les quartiers juifs de Jérusalem-Est.

 

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6 juillet 2009 1 06 /07 /juillet /2009 22:31
06 juillet 2009

Le site israélo-palestinien Bitterlemons , très souvent passionnant, consacre son édition mise en ligne le 6 juin au Hamas. On en retiendra un entretien avec le conseiller politique de l’ancien premier ministre Ismaël Haniyéh , Ahmed Youssef, figure plutôt policée et courtoise du Mouvement de la résistance islamique.art_yousef_cnn.1246887792.jpg

Que dit ce conseiller? Principalement quatre choses:

-que la réconciliation interpalestinienne est prioritaire sur une éventuelle reprise de négociations entre l’Autorité palestinienne et Israël. A ce propos, Youssef ne se prive pas de faire remarquer qu’aucun Palestinien ne parle aujourd’hui avec les autorités israéliennes, pas plus l’Autorité que le Hamas.

-que les paroles de Barack Obama à propos du gel de la colonisation israélienne doivent être suivies d’effet.

-que la communauté internationale ne doit pas faire obstacle à un gouvernement d’union nationale palestinien, inévitable selon lui, y compris après d’éventuelles nouvelles élections intérieures. Et que les conditions actuelles du Quartet à un dialogue avec le Hamas (reconnaissance d’Israël et des accords passés auparavant, renoncement à la lutte armée) constituent des obstacles à cette réconciliation interpalestinienne.

-que le Hamas accepte un Etat palestinien dans les frontières de 1967 (ce qui suppose l’existence d’Israël au delà de ces mêmes frontières) à condition qu’une solution soit trouvée pour “6,5 millions” de réfugiés palestiniens. Ahmed Youssef ne donne aucun détail à ce sujet.

Dans l’entretien, Youssef  rappelle que la position de référence du Hamas est l’acceptation d’une trêve de longue durée avec Israël, alors que l’Etat juif demande qu’un accord de paix comprenne le renoncement à toute revendication ultérieure. Cette position du Hamas est souvent interprêtée comme le refus fondamental d’un règlement de paix. Elle peut être aussi un compromis avec une position originelle maximaliste excluant toute forme de légitimité israélienne sur l’ancienne Palestine mandataire.


http://israelpalestine.blog.lemonde.fr/2009/07/06/les-deux-etats-pour-le-hamas-aussi/

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6 juillet 2009 1 06 /07 /juillet /2009 19:27
Le rapport d’Amnesty International sur la guerre de Gaza
dimanche 5 juillet 2009, par Alain Gresh

Le 2 juillet, Amnesty International a publié un long rapport sur la guerre menée par Israël contre Gaza, Israel/Gaza : Operation “Cast Lead” : 22 days of death and destruction. Un communiqué de la section France de l’organisation, « L’impunité pour les crimes de guerre commis à Gaza et dans le sud d’Israël annonce de nouvelles souffrances pour les civils », résume les principales conclusions du texte.

Pour l’essentiel, ce texte concerne Israël, mais il mentionne aussi le Hamas, qu’il accuse de crimes de guerre pour avoir tiré des roquettes délibérément sur des populations civiles. Je ne reviendrai pas sur cet aspect qui revient à chaque conflit (les deux parties ont commis des crimes, mais y-a-t-il vraiment une équivalence entre un Etat et une organisation armée ?), que ce soit celui du Liban de 2006 ou celui de Gaza. Je les avais abordés dans d’autres envois plus anciens, « Les lois de la guerre » (27 octobre 2008) et « Crimes de guerre (suite) » (13 septembre 2006).

En revanche, le rapport d’Amnesty International permet de répondre à nombre de contre-vérités proférées durant la guerre de Gaza, notamment « les mensonges de Bernard-Henri Lévy ».

D’abord, le nombre de victimes. Les enquêteurs d’Amnesty confirment le chiffre de 1400 morts, dont 300 enfants et plus d’une centaine de femmes. Les chiffres donnés par l’armée israélienne (1200 morts, en grande majorité des gens armés) ne reposent sur aucune donnée : elle a refusé de donner les noms des guérilleros qu’elle prétend avoir identifié.

Les enquêteurs d’Amnesty affirment que toutes les morts civiles palestiniennes ne résultent pas d’une politique délibérée. Certains ont été tués dans des opérations militaires légitimes (à aucun moment le rapport ne parle d’un élément important, la légalité de l’attaque israélienne elle-même du point de vue du droit international ; sur cet aspect, lire Richard Falk, « Nécessaire inculpation des responsables de l’agression contre Gaza », Le Monde diplomatique, mars 2009.)

« Toutefois, poursuit le rapport, la mort de plusieurs centaines de civils palestiniens non impliqués dans le conflit, y compris 300 enfants, ne peut être réduite à des “dommages collatéraux” (...) ou à des erreurs. Ils ne peuvent pas être attribués non plus à des réactions de panique de soldats isolés opérant sous le feu. »

« Les attaques qui ont provoqué le plus de morts et de blessés ont été menées par des armes de longue portée à haute précision tirées d’avions, d’hélicoptères et de drones ou bien par des chars stationnés à plusieurs kilomètres de l’objectif, souvent contre des objectifs sélectionnés (ce qui signifie que les tirs avaient fait l’objet d’une autorisation de la chaîne de commandement). Ces victimes n’ont donc pas été faites dans des tirs croisés et des batailles entre des militants palestiniens et les forces israéliennes. »

A plusieurs reprises, les responsables israéliens ont montré le peu d’intérêt qu’ils avaient pour les pertes palestiniennes. A une question posée par un journaliste affirmant que les pertes palestiniennes à Gaza étaient cent fois supérieures aux pertes israéliennes, le ministre de l’intérieur Meir Sheerit répondait : « C’est le sens de l’opération. » De plus, les autorités israéliennes ont considéré toute institution plus ou moins liée au Hamas comme un objectif légitime, y compris le parlement, divers ministères, des médias, etc., « qui n’étaient pas impliqués dans les hostilités », ce qui « sape les principes du droit international humanitaire qui fait la distinction entre civils et combattants ».

La population palestinienne a-t-elle été prise en otage par le Hamas ? Non, répond le rapport d’Amnesty, et le communiqué en français de l’organisation précise :

« Après avoir enquêté sur plusieurs attaques, Amnesty International a conclu que les victimes n’avaient pas été prises entre deux feux durant les affrontements entre militants palestiniens et troupes israéliennes, pas plus qu’elles n’avaient servi de boucliers humains à des militants ou à des objectifs militaires. Beaucoup ont péri dans le bombardement de leur maison, pendant leur sommeil. D’autres étaient assises dans leur cour ou étendaient du linge sur leur terrasse. Les enfants ont été touchés alors qu’ils jouaient dans leur chambre, sur le toit ou près de chez eux. Les secouristes et les ambulanciers ont été agressés à plusieurs reprises alors qu’ils s’efforçaient de porter secours aux blessés ou de récupérer les corps des victimes. »

Cette idée que les Palestiniens ont été pris en otage est un des lieux communs répétés par les médias dès qu’ils parlent des événements de Gaza ; elle fait partie des mensonges dont nous a abreuvés Bernard-Henri Lévy.

Le rapport précise aussi que les forces israéliennes ont, à plusieurs reprises, ciblés des ambulances et des équipes médicales ; que des civils qui auraient pu être sauvés sont morts parce que les Israéliens ont refusé le passage des ambulances, que, à plusieurs reprises, les troupes israéliennes ont contraint des civils à leur servir de boucliers humains.

Enfin, l’argument avancé selon lequel l’armée israélienne aurait prévenu les populations concernées de bombardements et les aurait appelées à fuir est considéré comme nul et non avenu, dans la mesure où les habitants ne pouvaient fuir nulle part, toutes les issues de Gaza étant fermées.

Le rapport demande l’arrêt du transfert d’armes vers Israël, le Hamas et tous les groupes armés. Il est intéressant de noter que, contrairement aux gouvernements occidentaux dont la seule préoccupation est de stopper le transfert d’armes au mouvement Hamas, Amnesty appelle aussi à viser Israël. Sur les transferts d’armes, on notera le livre publié par le Groupe de recherche et d’information sur la sécurité (GRIP), « Qui arme Israël et le Hamas ? La Paix pass(é)e par les armes ? » (Patrice Bouveret, Pascal Fenaux, Caroline Pailhe, Cédric Poitevin).

Le rapport d’Amnesty poursuit en affirmant que le gouvernement israélien a refusé de mener la moindre enquête sérieuse sur les violations du droit international (ce qui, souligne l’organisation, justifie la mise en œuvre du principe de la compétence universelle pour juger des responsables israéliens devant des tribunaux étrangers).

Cette perspective inquiète les responsables israéliens. On savait que, au lendemain du conflit à Gaza, le gouvernement s’était engagé à donner aide et appui à tout responsable qui serait poursuivi à l’étranger pour crimes de guerre (lire, par exemple, Yaakov Katz, « Security and Defense : Preparing for ’the day after’ », The Jerusalem Post, 15 janvier 2009).

Mais la multiplication des rapports accablants pour l’armée israélienne suscite de nouvelles inquiétudes. Dans un article du Jerusalem Post du 3 juillet 2009, « Israel worries over intense ’legal war’ », Amir Mizroch note que, en quelques jours, ont été publiés le rapport d’Amnesty International, celui de Human Rights Watch (« Israël : Le mauvais usage de drones a causé la mort de civils à Gaza », 30 juin), celui de la Croix-Rouge internationale (« Gaza : 1.5 million people trapped in despair », 29 juin), sans parler de l’ouverture des auditions de la commission internationale des Nations unies présidée par le juge sud-africain Richard Goldstone. Un des dilemmes que souligne cet article est qu’il faudrait, pour éviter d’être attaqué devant des tribunaux étrangers, que l’armée israélienne mène des enquêtes sur toutes les plaintes déposées. Or, tout prouve que l’armée enterre ces plaintes et ne mène, comme le souligne le rapport d’Amnesty, aucune enquête sérieuse.

Où sont RSF et Bernard-Henri Lévy ? 

Il y a un an, un journaliste palestinien de Gaza, Mohammed Omer, partait pour le Royaume-Uni où il devait recevoir un prix. A la frontière, il fut déshabillé, battu, torturé. Nous avions publié alors un témoignage d’un de ses collègues, Dahr Jamail, sur cette affaire, « “Pressions physiques modérées” en Palestine ». Un an plus tard, Omer lui-même revient sur ce drame et sur l’impossibilité d’obtenir réparation, dans un texte qu’a traduit le site Info-Palestine, « Un journaliste humilié et battu - Un an après », 30 juin 2009. Il écrit notamment :

« Le correspondant de Jerusalem du Los Angeles Times, Ashraf Khalil, a conduit une enquête concernant mon cas et notait dans son article du 3 novembre 2008, que mes dossiers médicaux décrivent : “Mollesse dans la partie antérieur du cou et dans le haut du dos, notamment le long des côtes droites, douleur modérée à sévère”, et “pour raison de douleurs, l’examen du scrotum réalisé a révélé une varicocèle (dilatation variqueuse des veines du cordon spermatique) sur le côté gauche et une opération a été décidée plus tard”. De la fièvre et une chute n’occasionnent pas des marques si distinctives. Des coups de pieds, de poings et autres raclées le font. Poursuivant, Khalil explique que “Mahmoud Tarary, personnel soignant est arrivé dans une ambulance de la Société du Croissant Rouge Palestinien et dit avoir trouvé Omer dans un état semi-conscient, avec des meurtrissures sur son cou et sa poitrine. Tararya dit que les officiers de la sécurité israéliens étaient en train de demander à Omer de signer “une sorte de formulaire écrit en hébreu”. L’employé paramédical dit qu’il est intervenu, a séparé Omer des soldats et l’a chargé dans l’ambulance, où il est resté dans un état semi-conscient lors de la majeure partie du voyage jusqu’à l’hôpital.” »

« Khalil note dans son article que Richard Falk, Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme, a écrit à Verhagen, ministre des Affaires Etrangères des Pays-Bas, et a déclaré : “J’ai examiné la crédibilité de M. Omer et sa narration de la suite des évènements, et je les trouve parfaitement crédibles et corrects.” »

« Se relever mentalement et physiquement de torture et interrogatoire est loin d’être simple. Ceci ne devrait arriver à personne. Mon objectif concernant mon dossier est d’attirer l’attention sur les droits humains universels, les droits de la liberté d’expression et la liberté de mouvement. Il y a des endroits dans ce monde où ces libertés n’existent pas. Israël clame ne pas être un de ces endroits, mais aussi bien le gouvernement et la complicité de journalistes prenant individuellement part à dissimuler ce qu’ils m’ont fait, me prouvent le contraire. Ironiquement, le jour où le Shin Bet a choisi de me détenir, m’interroger et me torturer - le 26 juin - était la date choisie par les groupes de défense des droits de l’homme comme Journée Internationale contre la Torture. »


http://blog.mondediplo.net/2009-07-05-Le-rapport-d-Amnesty-International-sur-la-guerre

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6 juillet 2009 1 06 /07 /juillet /2009 11:20

Washington change de ton face au nucléaire iranien
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 06.07.09 | 10h42

Israël a un droit souverain de décider ce qui est de son intérêt face aux ambitions nucléaires de l'Iran, que les Etats-Unis soient ou non d'accord, a déclaré, dimanche 5 juillet, le vice-président américain, Joe Biden. "Nous ne pouvons dicter à une nation souveraine ce qu'elle peut ou ne peut pas faire (...) si elle considère que son existence est menacée", a-t-il dit dans une interview accordée à la chaîne ABC.

Le président Barack Obama a dit vouloir voir des progrès d'ici la fin de l'année dans sa politique d'ouverture envers l'Iran, tout en n'excluant pas "une gamme de mesures", notamment un durcissement des sanctions, si Téhéran continue son programme nucléaire controversé."Si le gouvernement Nétanyahou décide de recourir à un type d'action différent de celui qui est actuellement mené, ce sera son droit souverain. Ce n'est pas notre choix", a insisté le vice-président américain.

Une attaque contre les installations nucléaires de l'Iran pourrait s'avérer "extrêmement déstabilisante", a affirmé dimanche le chef d'état-major interarmées américain, l'amiral Michael Mullen dans l'émission "Fox News Sunday".

Israël considère qu'un Iran doté de la bombe atomique serait une menace contre son existence, d'autant que le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a affirmé que l'Etat juif devait être rayé de la carte. Le premier ministre israélien dit adhérer aux efforts diplomatiques des Etats-Unis, mais n'exclut pas une possible frappe militaire. Son vice-ministre des affaires étrangères, Danny Ayalon, a répété lundi que ni Israël ni les Etats-Unis ne permettraient à l'Iran de devenir une puissance nucléaire.

Officiellement, les programmes nucléaires de la république islamique sont exclusivement destinés à un usage civil de production d'électricité, mais les Occidentaux et Israël soupçonnent Téhéran de chercher à acquérir l'arme nucléaire.
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne sont engagés dans des pourparlers pour tenter de convaincre Téhéran de suspendre ses activités d'enrichissement de l'uranium. Mais les multiples fins de non-recevoir de l'Iran ont conduit le Conseil de sécurité à adopter trois trains de sanctions contre les intérêts iraniens.

En 1981, l'aviation israélienne avait bombardé le réacteur nucléaire d'Osirak, en Irak. Plus récemment, en septembre 2007, elle a rasé un site syrien où, selon le renseignement américain, la construction d'un réacteur nucléaire avec l'aide de la Corée du Nord était en voie d'achèvement. Le Mossad  a estimé mi-juin que l'Iran pourrait disposer d'une bombe nucléaire "prête à l'emploi" en 2014. L'Arabie saoudite aurait donné son accord tacite au gouvernement israélien pour un survol de son territoire dans l'hypothèse de frappes contre l'Iran, indiquait, le Sunday Times, citant une source diplomatique, ce qui a été aussitôt démenti par Israël.


http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3218,50-1215602,0.html









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5 juillet 2009 7 05 /07 /juillet /2009 19:04
L’équipe chirurgicale du Pr Oberlin arrêtée devant Gaza par la soldatesque israélienne

 

Publié le 5-07-2009


Une équipe médicale de huit membres, conduite par le chirurgien Christophe Oberlin, était bloquée dimanche au poste militaire israélien d’Erez, à l’entrée nord de la bande de Gaza, où elle devait effectuer une mission dans le territoire martyre.

La mission médicale Oberlin est l’une des très rares équipes de secours a avoir pu, jusqu’à présent, continuer d’aller à Gaza. Son travail consiste, d’une part, à apporter des soins aux blessés ; d’autre part, à assurer la formation et le perfectionnement de praticiens palestiniens à la spécialité originale développée par l’équipe du Pr Oberlin : en l’occurrence, des techniques de micro-chirurgie de réparation des lésions nerveuses aux membres, notamment celles causées par les blessures d’origine balistique (blessures par balles, par éclats d’obus, etc.)

Ces déplacements se font sous l’égide du ministère français des Affaires étrangères, qui demande aux Israéliens les permissions nécessaires pour entrer dans Gaza. Dans le cas de cette mission-ci, le dossier diplomatique français avait été transmis à l’armée d’occupation le 23 juin dernier.

Mais en arrivant sur les lieux, les médecins se sont vu opposer une fin de non recevoir, et dimanche, ils campaient devant le poste, en plein soleil.

« Les soldats nous ont ordonné de reprendre nos passeports, et de dégager. Nous avons refusé, et indiqué que nous restions sur place. Alors ils nous ont dit que si nous persistions, eh bien, la famille palestinienne avec femmes et enfants, qui attendait en plein soleil de pouvoir rentrer chez elle à Gaza, ferait les frais de notre obstination », nous a déclaré Christophe, joint au téléphone dimanche à mi-journée.

Comme chaque lecteur peut aisément l’imaginer, un tel déni de droit, s’il s’agissait d’un autre pays qu’Israël, aurait depuis des heures déclenché de vives protestations, aussi bien politiques que médiatiques.

Mais pas avec Kouchner, ni la presse aux ordres, quand il s’agit d’Israël. Au demeurant, pour ne pas déplaire à son homologue et ami le fasciste Lieberman, Kouchner ne lève même pas le petit doigt quand les voyous de l’Etat sioniste attaquent ses propres diplomates.

Sous le titre « La France humiliée par Tsahal », le quotidien Libération a ainsi relevé la quinzaine dernière les dernières exactions israéliennes contre des diplomates français restées sans réponse :
  le 22 juin, la directrice du Centre culturel français de Naplouse, rouée de coups par des policiers israéliens
  le 23 juin, le directeur du Centre culturel français de Jérusalem-Ouest, Olivier Debray, molesté et insulté par des policiers israéliens
  pendant l’assaut sur Gaza, alors que les autorités françaises avaient dûment signalé à l’armée israélienne l’emplacement de sa représentation consulaire dans la bande de Gaza, où flotte le drapeau national français, les soudards ont quand même envahi la maison, et l’ont souillée d’excréments
  le 11 juin 2008, la diplomate française Catherine Hyver avait été contrainte par des brutes de l’armée israélienne de rester 17 heures à Erez, sans recevoir une goutte d’eau ni une miette de pain.

Israël assassins, Sarkouchner complices !

CAPJPO-EuroPalestine



http://www.europalestine.com/spip.php?article4250

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5 juillet 2009 7 05 /07 /juillet /2009 06:24

L'Irak décline "l'offre d'aide" de Joe Biden
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 04.07.09 | 19h48

Le vice-président américain Joe Biden, en déplacement en Irak pour les célébrations du Jour de l'indépendance, la fête nationale, a demandé aux diplomates américains d'oeuvrer à la "réconciliation politique" en Irak. S'adressant à des soldats venant d'obtenir la nationalité américaine, le vice-président leur a affirmé "qu'il y a encore un énorme et dur travail à faire mais, grâce à vous, les Irakiens commencent à prendre leur destinée en mains et nous allons commencer à vous accueillir au pays avec l'honneur et la gratitude que vous méritez".

M. Biden avait lancé vendredi une mise en garde sans précédent à Bagdad, lors de ses rencontres avec les dirigeants irakiens, dont le Premier ministre Nouri al-Maliki qui doit se rendre prochainement aux Etats-Unis. "Si la violence reprenait, cela changerait la nature de notre engagement. Il a été très direct sur ce point", a dit un haut responsable américain l'accompagnant.

Ces déclarations ont été accueillies froidement samedi par le gouvernement irakien. "Nous avons bien dit que .........




http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3218,50-1215425,0.html

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5 juillet 2009 7 05 /07 /juillet /2009 06:09
Rapport accablant d’Amnesty sur le conflit à Gaza

AFP

jeudi 02 juillet 2009, 00:02

Amnesty International a publié un rapport accablant sur l’offensive israélienne à Gaza menée en décembre-janvier, accusant à la fois Israël et le Hamas d’avoir « violé les lois humanitaires internationales » en s’attaquant à des civils.

Le rapport, intitulé « Opération ’plomb durci’ : 22 jours de morts et de destruction à Gaza », est un véritable acte d’accusation contre Israël et son armée, confirmant le bilan (des services de santé palestiniens) de 1.400 Palestiniens tués et quelque 5.000 blessés et le fait que de larges secteurs de la bande de Gaza ont été détruits.

L’organisation de défense des droits de l’homme, qui a son siège à Londres, demande à la communauté internationale de « soutenir sans réserve la mission » du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU chargée d’enquêter sur l’opération, mission qu’Israël boycotte.

Dans ce rapport de 117 pages, qui constitue la première étude approfondie sur cette guerre, elle renouvelle son appel à un embargo « total et immédiat » sur les armes à destination aussi bien d’Israël que des islamistes du Hamas qui controlent Gaza et des autres groupes armés palestiniens.

Amnesty International demande aux différents Etats de par le monde d’engager des poursuites judiciaires pour « crimes de guerre » et « d’arrêter leurs auteurs suspectés ».

L’organisation accuse l’armée israélienne de n’avoir pas « distingué entre cibles civiles et militaires » alors qu’elle ne pouvait ignorer la présence de civils dans les secteurs visés, avec pour résultat la « mort de centaines de civils désarmés dont 300 enfants, 115 femmes et 85 hommes âgés de plus de 50 ans ».

Elle accuse en outre l’armée israélienne de s’être servie de civils, y compris d’enfants, comme « boucliers humains » en les .......

......
(afp)


http://www.lesoir.be/actualite/monde/2009-07-02/rapport-accablant-amnesty-sur-conflit-gaza715615.shtr

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