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4 juillet 2009 6 04 /07 /juillet /2009 16:39

Un arsenal de règles israéliennes empêche les Gazaouis de se rendre en Cisjordanie

LE MONDE | 01.07.09 | 14h34
JÉRUSALEM CORRESPONDANT

Selon de nouvelles règles draconiennes édictées par les autorités israéliennes le 8 mars, il est désormais pratiquement impossible pour un habitant de la bande de Gaza de revenir ou de s'installer en Cisjordanie que ce soit pour des raisons humanitaires ou dans le cadre de regroupement de familles.


Après le dépôt de nombreuses pétitions devant la justice par deux organisations non gouvernementales (ONG) israéliennes, Gisha (Centre légal pour la liberté de déplacement) et Hamoked (Centre pour la défense de l'individu), ces dernières ont obtenu de l'administration un document qui expose dans le détail le labyrinthe administratif et les conditions très strictes auxquels les requérants doivent se soumettre pour espérer sortir de la prison à ciel ouvert qu'est devenue la bande de Gaza.

Pour ne citer que quelques-unes des barrières qu'il est nécessaire de franchir : il faut avant tout que le demandeur comme la famille d'accueil n'ait jamais eu maille à partir avec les services de sécurité ; les cas susceptibles d'être examinés ne concernent que les liens de parenté au premier degré et à condition que ce soit pour des raisons médicales ; il faut en outre avoir moins de 16 ans ou plus de 65 ans. Le permis sera accordé pour six mois renouvelable une fois, puis soumis, chaque année suivante et cela pendant sept ans, à un nouvel accord avant que la personne concernée puisse se voir accorder un permis de résidence en Cisjordanie.


"UN DROIT FONDAMENTAL"

Les autorités israéliennes sont officiellement chargées des registres d'état civil de la population palestinienne dans les territoires occupés. Depuis septembre 2000, date du début de la seconde Intifada, la mise à jour des registres n'a pas été effectuée. Ce qui a pour conséquence que nombre de Palestiniens vivant en Cisjordanie mais nés à Gaza sont susceptibles d'être renvoyés dans ce territoire. Quant aux autres, ils sont condamnés à rester sur place s'ils ne remplissent pas les conditions énoncées.

"En bloquant presque complètement la possibilité de se rendre de Gaza en Cisjordanie, Israël sépare les parents de leurs enfants, les maris de leurs femmes et dénie aux Palestiniens le droit fondamental à une vie familiale ainsi que le droit de choisir sa résidence", dénoncent les deux ONG.

Pour Joël Greenberg, de Hamoked, "cette procédure constitue une escalade supplémentaire de la politique israélienne de séparation entre les deux entités et un isolement accru de la bande de Gaza". Comme si un mur de plus en plus infranchissable était érigé entre les deux territoires.

Toutefois, ce constat n'est valable que dans un sens, car cette politique vise à encourager les Gazaouis de Cisjordanie à retourner dans l'enclave pour retrouver leur famille. "C'est un aller simple. Pour Israël, la bande de Gaza est comme un trou noir. On y jette les Palestiniens et on ne s'en occupe plus", fait remarquer Yadin Elam, avocat de Gisha.



Michel Bôle-Richard
Article paru dans l'édition du 02.07.09


http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3218,50-1213871,0.html

 

 

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3 juillet 2009 5 03 /07 /juillet /2009 07:56
 
 


Reportage
L'amorce timide d'une "renaissance" à Naplouse
LE MONDE | 01.07.09 | 14h34  •  Mis à jour le 01.07.09 | 14h34
NAPLOUSE ENVOYÉ SPÉCIAL

es posters de martyrs, baromètres des violences israélo-palestiniennes, disparaissent doucement des rues de Naplouse. Au plus fort de l'Intifada, ces affiches, qui tiennent lieu d'avis de décès, enveloppaient la ville comme un immense linceul. Jaunies sous le soleil, déchiquetées par le vent, elles sont remplacées aujourd'hui par des panneaux publicitaires et des enseignes flambant neuves, qui attestent de la timide renaissance de la capitale du nord de la Cisjordanie.

 

La plus inattendue de ces enseignes se croise sur la façade du gigantesque vaisseau de pierre, mi-parking, mi-centre commercial, érigé à l'entrée de la vieille ville. Les lettres rouges et noires qui dessinent les mots "Cinema City" ne mentent pas. Naplouse, bastion des têtes brûlées du Fatah, cité rebelle, porte étendard de l'Intifada et de ses dérives, longtemps surnommée "l'usine à terroristes" par les porte-parole israéliens, vient de se doter d'un cinéma.

Cent soixante-quinze sièges molletonnés, un projecteur 35 mm aux standards européens, un café au design branché pour l'après ou l'avant-film. "C'est un retour à la civilisation, s'exclame Raja Al-Taher, la responsable des relations publiques. Cela fait plus de vingt ans que nous étions privés de cinéma."

Dans les années 1960 et 1970, Naplouse disposait de trois salles, dont le Granada, un palais de 1 300 places, avec balcons et moulures, sans équivalent dans la région. Les familles s'y pressaient le soir pour savourer la crème des comédies égyptiennes avec le chanteur Abdel Halim Hafez, chéri de ces dames. Mais en 1988, au début de la première Intifada, les cinémas avaient dû fermer sous la pression des militants. Interdit de rire quand la Palestine s'embrase. Pendant le processus de paix, plusieurs projets de relance avaient avorté, faute de finances. Il a fallu attendre la fin de la seconde Intifada pour qu'un homme d'affaires, Marwan Masri, issu d'une des lignées patriciennes de la ville, décide de ranimer le septième art à Naplouse. "La situation s'est un peu stabilisée, dit-il. J'avais envie de tenter ce pari."

Ce nouveau climat est principalement dû à la levée du siège imposé à la ville depuis l'an 2000. Prenant acte du déploiement en masse de policiers palestiniens et de la mise au pas des groupes armés opérés par le premier ministre Salam Fayyad, l'armée israélienne a démantelé trois des principaux barrages qui prenaient la ville en tenaille : Beit Iba à l'ouest, Wadi Badhan à l'est et Assira Al-Chamaliya au nord. Au sud, le check point de Huwara est toujours en place mais les procédures de contrôle y ont été allégées. Chose inimaginable il y a encore six mois, les habitants des villages alentour peuvent désormais traverser ce barrage au volant de leur véhicule privé alors qu'auparavant ils devaient utiliser des taxis collectifs. Autre nouveauté : les Naplousis de plus de 50 ans sont autorisés à sortir de la ville en voiture. "C'est un pas dans la bonne direction, dit Adli Yaïsh, le maire élu sur une liste du Hamas. Coupé des villages, Naplouse agonisait. Le retour en force de la police palestinienne a été déterminant."

Dans les discussions, les habitants se plaisent à énumérer les indices du changement. "Chaque samedi, par exemple, des milliers d'arabes israéliens affluent en bus pour faire leurs emplettes", raconte Ayman Chaka'a, le directeur d'un centre social. Bénéfice en vingt-quatre heures : l'équivalent de 400 000 euros, selon le gouvernorat. Les fêtes de mariage qui s'achevaient prudemment au coucher du soleil, se poursuivent désormais jusqu'en fin de soirée. Mahdi Abou Ghazaleh, un ex-caïd des Brigades des martyrs Al-Aqsa, une milice issue du Fatah, a récemment célébré le sien. "Pas un coup de feu n'a été tiré en l'air", s'étonne un invité. Les responsables de la chambre de commerce ont mené une étude. Sur les quatre cents boutiques, entreprises et ateliers qui avaient fermé du fait du bouclage, une centaine a rouvert ces derniers mois. Des Naplousis qui travaillent à Ramallah et qui étaient partis y vivre pour ne pas perdre des heures dans le taxi sont revenus habiter dans leur ville d'origine. "Par rapport à l'année dernière, l'amélioration est nette, dit Amjad Chaka'a, le patron d'un magasin de meubles. Mais ce n'est qu'un début. Les fonctionnaires ne sont jamais sûrs de toucher leur salaire à la fin du mois. Pour acheter les meubles de leur maison, ils s'y reprennent à trois fois."

Le soir, à la fin de la séance de 20 heures, Bachir, le gérant du Cinema City, se glisse parmi les spectateurs. "Ils sortent avec le sourire, dit-il. Pour beaucoup d'entre eux, c'est la première fois qu'ils vont au cinéma." A l'affiche, la dernière pochade en date de Mohammed Heneïdi, le roi du gag égyptien. En dépit du prix relativement élevé du ticket (environ 5 euros), la salle est souvent pleine. "Notre situation ressemble à la période d'Oslo, dit Bachir. Ça bouge, mais c'est fragile. Au moindre pépin, tout peut s'écrouler."


Benjamin Barthe

M. Barak juge prématuré de déclarer un gel des colonies

Le ministre israélien de la défense, Ehoud Barak, a affirmé mardi 30 juin, à l'issue de discussions avec l'émissaire américain au Proche-Orient, George Mitchell, qu'il était prématuré de dire si Israël pourrait déclarer un gel temporaire des constructions dans les colonies juives de Cisjordanie. M. Barak a indiqué que ses discussions avec M. Mitchell, qui ont duré quatre heures, avaient été "positives", mais qu'il restait des "divergences".
Prié de dire si Israël proclamerait un gel temporaire des constructions, il a répondu : "Je crois que c'est un peu trop tôt pour le prédire. Nous étudions toutes les contributions positives qu'Israël peut faire pour relancer un important effort de paix."
Ehoud Barak a déclaré qu'une rencontre entre George Mitchell et le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, serait organisée d'ici une à trois semaines. - (Reuters.)



Article paru dans l'édition du 02.07.09

http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3218,50-1213870,0.html




 

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2 juillet 2009 4 02 /07 /juillet /2009 13:09

Amnesty accuse Tsahal de "destructions gratuites" à Gaza
Reuters 02.07.09 | 11h51


JERUSALEM (Reuters) - L'armée israélienne s'est livrée à des actes de "destructions gratuites", visant des civils Palestiniens, lors de son offensive dans la bande de Gaza en décembre et janvier, affirme Amnesty International.

Dans un rapport de 117 pages consacré aux 22 jours de combats, l'organisation humanitaire précise également que les tirs de roquettes des militants du Hamas contre Israël constituaient des "crimes de guerre".

Amnesty affirme n'avoir trouvé aucune preuve que des civils ont été volontairement utilisés par les combattants du Hamas comme des boucliers humains, comme l'affirmait l'armée israélienne.

Au total, ce conflit a entraîné la mort de 1.400 Palestiniens, dont 300 enfants et des centaines de civils, des chiffres en accord avec ceux avancés par le ministère de la Santé à Gaza et le Centre palestinien des droits de l'homme.

L'armée israélienne avait évalué à 1.196 les pertes palestiniennes dont 295 civils. Au cours de cette intervention, 13 Israéliens ont été tués dont trois civils.

"La plupart des destructions étaient gratuites et délibérées", estime Amnesty dans son rapport. "Elles ont été conduites dans des circonstances qui confirment qu'elles n'étaient pas justifiées par des impératifs militaires."

L'état-major israélien a réagi en disant que l'armée avait agi conformément aux règlements internationaux. Il a accusé les auteurs du rapport d'ignorer "les efforts fournis par les forces de défense israéliennes pour limiter autant que possible les dommages aux non-combattants".

"PRUDENCE"

"Dans de nombreux cas, les forces de défense israéliennes ont fait preuve de prudence, notamment en avertissant la population civile avant une attaque", ajoute Tsahal.

"Les forces israéliennes ont dirigé leurs attaques uniquement contre des cibles militaires", affirme l'état-major.

Une enquête ouverte par l'état-major israélien avait conclu à l'absence de crimes tandis que l'Etat hébreu a refusé de coopérer avec une enquête diligentée par les Nations unies.

Amnesty précise que les roquettes tirées par les combattants du Hamas ont rarement fait des victimes et ont surtout provoqué des mouvements de panique parmi les populations.

Ils n'en restaient pas moins des actes "aveugles et illégaux au regard du droit international".

Amnesty accuse le Hamas et d'autres groupes armés d'avoir mis en danger la vie des civils palestiniens en tirant des roquettes et en cachant des armes à proximité d'habitations.

L'organisation humanitaire affirme n'avoir recueilli aucune preuve montrant que "le Hamas et les autres groupes armés obligeaient des civils à demeurer à l'intérieur ou à proximité de bâtiments utilisés par leurs combattants."

Aucune preuve n'a été trouvée que ces civils étaient retenus contre leur gré dans des immeubles ou dans des quartiers sous le contrôles des insurgés.

Un porte-parole du Hamas a estimé que le rapport d'Amnesty ne mettait pas suffisamment l'accent sur les "crimes" commis par Israël.

"Ce rapport met sur un pied d'égalité l'agresseur et la victime et ne tient pas compte du droit international, qui consacre la résistance à une occupation", a-t-il dit.

Le rapport affirme en revanche qu'en plusieurs occasions des soldats israéliens se sont servis de civils palestiniens, y compris d'enfants comme de "boucliers humains" en les contraignant à rester à proximité de "maisons qu'ils utilisaient comme positions militaires".

Joseph Nasr, version française Pierre Sérisier et Pascal Liétout


http://www.lemonde.fr/web/depeches/texte/0,14-0,39-39752981,0.html



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2 juillet 2009 4 02 /07 /juillet /2009 11:56
www.info-palestine.net


Grande-Bretagne : pour la création d’un tribunal de guerre sur l’invasion de l’Irak
jeudi 2 juillet 2009 - Julie Hyland - WSWS
 
 
A quand un tribunal de Nuremberg pour tous ceux qui ont participé, directement ou indirectement, au bain de sang contre le peuple irakien ?

Brown a annoncé cette nouvelle enquête au début de la semaine. Ce sera la cinquième enquête sur l’Irak depuis 2003. Y compris l’enquête d’Hutton sur le prétendu suicide de l’inspecteur en chef des armes irakiennes, David Kelly, et l’enquête de Butler sur les sources d’informations utilisées pour justifier l’invasion.

Toutes ces enquêtes ne portaient que sur des points précis liés à la guerre, elles n’ont servi que d’opération de camouflage.

On prétend que celle-ci sera différente. Elle couvrira la période qui s’étend de 2001 au retrait des troupes anglaises d’Irak au début de cette année. Cependant, Brown a insisté sur le fait que cette enquête « devra identifier les leçons à tirer. Elle ne se lancera pas dans l’attribution de mauvais points, ni n’envisagera les questions de responsabilité civile ou pénale ».

À cette fin, Brown a déclaré que l’enquête - qui sera menée par un comité de conseillers de son cabinet sous l’autorité de Sir John Chilcot - se déroulerait en secret, les « informations les plus sensibles » n’étant pas divulguées au public pour des raisons de « sécurité nationale », ses conclusions ne seront pas révélées avant les élections générales de mars 2010.

Le fait que Brown ait dû accepter une nouvelle enquête montre que sont gouvernement traverse une crise politique. Non seulement, le Parti travailliste a perdu le soutien populaire, il a également perdu sa crédibilité aux yeux de sections de l’élite dirigeante qui s’impatientent de ce qu’il n’est pas capable de prendre les initiatives qu’elles jugent nécessaires.

Ayant accepté une enquête à laquelle il s’était opposé pendant des années, Brown espérait garder ses discussions secrètes. Mais ses plans ont presque immédiatement tourné court, il aurait été contraint d’accepter qu’une partie de l’enquête soit publique.

Le dirigeant conservateur, David Cameron, entre autres, a critiqué le caractère globalement secret de l’enquête, arguant que « quelques sessions publiques » devraient faire « partie de la stratégie de mise en confiance du public qui est absolument nécessaire ».

Le Parti conservateur a soutenu l’invasion, Cameron a reconnu que « le conflit irakien cause une grande division », mais il a poursuivi, « ce sur quoi l’on peut être d’accord, ce sont le professionnalisme et la bravoure des forces armées, le service qu’elles ont rendu à notre pays, et la dette que nous avons envers tous ceux qui ont perdu la vie ».

Il y a eu des plaintes plus larges sur le caractère très restreint de la proposition de Brown, de la part d’autres partisans de la guerre, y compris au sujet de l’exclusion des militaires de la discussion.

Ce genre de critique des auditions à huis clos du gouvernement n’a rien à voir avec une authentique responsabilité démocratique. Pour les puissances en place, « restaurer » l’image de l’armée et « tirer les leçons » de la guerre d’Irak sont essentiels pour leurs objectifs à plus long terme.

Le quotidien de droite Telegraph est du même avis que Brown, l’enquête ne doit pas « distribuer les mauvais points ». Mais il défend l’idée dans son éditorial qu’un examen de « cette coûteuse intervention étrangère » était nécessaire. Plus important encore, il faut tirer les leçons de ce qu’il décrit avec regret comme l’absence de tout « plan d’après-guerre » qui a condamné l’Angleterre à s’enfoncer dans une occupation de longue durée.

« Les forces britanniques étant déployées en Afghanistan sans que l’on entrevoit la fin, il est plus important que jamais de tirer les leçons des erreurs commises en Irak », avertit le journal.

Dans le Guardian, Jonathan Steel a postulé deux modèles possibles pour une enquête. L’un, « et ce que de nombreuses familles de soldats anglais tombés veulent, chercherait à régler de comptes en donnant les noms de tous ceux qui ont pris les décisions déterminantes, les hauts fonctionnaires comme les ministres. Un autre type d’enquête consisterait à tirer des leçons », explique-t-il.

Steel poursuit, « Mon opinion c’est qu’une enquête qui règle des comptes n’est pas la bonne route à suivre... Cela donnerait un aspect principalement punitif à la procédure et ne donnerait lieu, au mieux, qu’à un passage de patate chaude entre fonctionnaires et ministres, et au pire, à une chasse aux sorcières alimentée par les médias. »

Pour ce commentateur du Guardian, « la question cruciale est que la Grande-Bretagne ne se lance plus dans une telle "guerre par choix" à nouveau ».

Dans le Times, le spécialiste des questions militaires Michaël Evans a exprimé son souhait que l’enquête examine « à quel moment le gouvernement Blair a estimé que la destruction des supposées "armes de destruction massive" de Saddam n’était plus l’unique objectif et que le changement de régime était le véritable but » et qu’est-ce qui « s’est vraiment passé en coulisses lorsque - devant l’opposition de la France et de l’Allemagne - le gouvernement britannique a abandonné sa tentative de faire passer une seconde résolution de l’ONU en faveur de l’invasion ».

« Guerre par choix », « Changement de régime », machinations « en coulisses » ? L’emploi de ces termes indique les vraies questions, le fait que l’invasion de l’Irak constitue un acte d’agression, et que malgré toutes les affirmations selon lesquelles Saddam Hussein représentait une menace pour le monde, le véritable auteur de la violence, de la mort et des destructions est l’impérialisme des États-Unis aidé par son sous-fifre britannique.

Les affirmations selon lesquelles l’Irak possédait des armes de destruction massive ont servi de prétexte aux efforts entrepris par les États-Unis pour contrer leur déclin par rapport à leurs principaux rivaux en utilisant leur puissance militaire supérieure afin de faire prévaloir leurs intérêts dans la région riche en pétrole du Moyen-Orient.

Avec le Royaume-Uni qui se jetait dans l’aventure en espérant récupérer une partie des bénéfices, les représentants politiques de l’oligarchie financière aux États-Unis et en Grande-Bretagne ont mis au point une conspiration contre les peuples du Moyen-Orient et leurs propres populations.

Des preuves dont on dispose déjà, on peut déduire que Tony Blair avait accepté en privé les objectifs de guerre des États-Unis. En public, cependant, son gouvernement produisait et arrangeait des rapports des services de renseignement sur les supposées armes de destruction massive de l’Irak.

Devant les condamnations populaires, Blair a déclaré que le test d’un gouvernement était sa capacité à ignorer la volonté populaire. En cela, il avait le soutien de la quasi-totalité de l’establishment politique et des médias.

Les estimations du nombre de vies iraquiennes perdues à cause de la guerre et de l’occupation se montent à 1 million. L’Irak a été réduit en cendres, ses infrastructures sont détruites en grande partie, et des millions de gens sont devenus des réfugiés, et des millions de plus sont confrontés au chômage et à une pauvreté extrême. 179 personnels militaires britanniques et 4315 Américains ont été tués.

La réalité brute en ce qui concerne la bourgeoisie britannique et le gouvernement travailliste en particulier, c’est que même une enquête visant uniquement à « tirer les leçons » en préparation de futures guerres de conquête ouvre immédiatement la porte à des actions en justice contre les architectes de cette guerre.

Les poursuites engagées contre des nazis de haut rang à la fin de la Seconde Guerre mondiale ont établi que commettre délibérément une guerre d’agression constituait un crime contre les lois internationales.

En fait, c’était le premier chef d’accusation contre les dirigeants nazis. Comme l’a expliqué le tribunal international de Nuremberg : « Lancer une guerre d’agression [...] n’est pas seulement un crime international, c’est le crime international suprême, se distinguant des autres crimes internationaux en ce qu’il contient en lui-même les maux cumulés de tous les autres. »

Dans le cas de la guerre d’Irak, ces « maux cumulés » ont consisté en des tueries, de la torture, les « interrogatoires externalisés », les détentions illégales, et des atteintes profondes aux droits démocratiques fondamentaux de la classe ouvrière.

Ce qu’il faut, ce n’est pas une nouvelle enquête du gouvernement sur la guerre en Irak, mais la création d’un tribunal apte à juger les crimes de guerre de Bush, Blair et leurs complices dans ces actions meurtrières.

Ce n’est pas simplement une question de vengeance contre ces individus. Laisser impunis des crimes de cette ampleur aurait des conséquences catastrophiques sur la vie politique, sociale et morale en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en fait, dans le monde entier. Cela ne pourrait que faciliter le lancement de nouvelles guerres d’agression encore pires et toutes les atrocités qui en résultent.

29 juin 2009 - World Socialiste Web Site -


Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.wsws.org/francais/News/2...
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1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 17:57
Vers l'extension d'une colonie juive en Cisjordanie ?
NOUVELOBS.COM | 28.06.2009 | 14:52

Le cadastre de la colonie juive de Maalé Adoumim demande à ce que de nouvelles terres soient enregistrées. L'Etat hébreu refuse toujours de geler les activités de colonisation en Cisjordanie occupée.

 

 

Le cadastre de la colonie juive de Maalé Adoumim a annoncé samedi 27 juin son intention d'enregistrer 13.900 hectares de terres en Cisjordanie occupée. Cet acte a pour but de consolider l'emprise israélienne sur ces territoires, en vue d'une éventuelle extension de l'implantation.

45 jours pour contester

Dans des encarts publiés par le quotidien palestinien Al-Quds, qui en fait samedi une information en Une, le cadastre, comme le veut la procédure, invite les Palestiniens se jugeant lésés par l'enregistrement de ces terres à protester contre cette mesure "sous 45 jours" auprès de l'administration militaire israélienne.
Le cadastre explique dans les encarts que la demande d'enregistrement des terres a été déposée par cette administration dont le QG se trouve dans la colonie de Beit-El près de Ramallah.
Selon Al-Quds, les demandes d'enregistrement portent au total sur 13.900 hectares de terres à l'est de Maalé Adoumim, dans la région de Nabi Moussa et de la Vallée du Jourdain.

Une région désertique

Il s'agit d'une région désertique où vivent des Bédouins qui ont déjà fait l'objet dans le passé de mesures d'expulsion en faveur de l'agrandissement de Maalé Adoumim, la plus grande colonie israélienne en Cisjordanie occupée, dont les limites "municipales" s'étendent déjà à l'est jusqu'à la Vallée du Jourdain.
En outre, l'Etat hébreu met en place depuis plusieurs années un projet, dit E-1, pour agrandir Maalé Adoumim vers l'ouest afin de la relier à Jérusalem. Il s'est engagé auprès des Etats-Unis à geler toute construction dans ce secteur, sans pour autant renoncer à ce plan.

Israël renonce toujours à geler les colonies

Les Palestiniens dénoncent vivement ce projet parce qu'il ..............



http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/internationales/proche_moyenorient/20090627.OBS2166/vers_lextension_dune_colo.....

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1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 12:38
Le ’Spirit of Humanity’ arraisonné par la marine de guerre israélienne
publié le mercredi 1er juillet 2009


 
Intercepté dans les eaux territoriales de Gaza, le navire de Free Gaza affrété par les militants des droits humains qui refusent le blocus inique de la bande de Gaza a été amené de force en Israël.


Selon l’AFP et le Nouvel Observateur [1] : La marine israélienne intercepte un bateau en route pour Gaza

Un cargo destiné à l’aide humanitaire en territoire palestinien a été détourné de son objectif par la flotte israélienne. Le bateau a été intercepté dans les eaux territoriales de Gaza.

La marine de guerre israélienne a arraisonné, mardi 30 juin, un bateau qui se dirigeait vers la bande de Gaza, avec 21 militants pro-palestiniens à son bord. "Les forces navales israéliennes ont intercepté et pris le contrôle du cargo Arion, battant pavillon grec, qui tentait de parvenir sans autorisation à Gaza", a déclaré l’armée. Selon elle, le navire poursuivait sa route malgré les injonctions à faire demi-tour.

Après son interception dans les eaux territoriales de Gaza, le bateau a été escorté au port d’Ashdod (sud d’Israël). Les passagers et membres d’équipage y sont retenus.

Prix Nobel de la paix

Pour le mouvement "Free Gaza", "des bâtiments de guerre israéliens ont entouré le bateau et menacé d’ouvrir le feu s’il ne faisait pas demi-tour. Lorsque les activistes ont refusé de se laisser intimider, les forces d’occupation israéliennes ont commencé à brouiller leurs instruments de navigation".

Le "Arion", parti de Chypre lundi 29 juin avec à son bord la prix Nobel de la paix Mairead Maguire, transportait symboliquement quelques kits d’aide humanitaire. Aide destinée à la bande de Gaza, territoire placé sous le joug d’un blocus israélien depuis la prise de pouvoir par le Hamas islamiste en juillet 2007.

"Ses propriétaires ont menti"

L’an dernier, plusieurs opérations de ce type avaient permis de soutenir les habitants de Gaza. Mais à la mi-janvier, en pleine offensive de l’Etat hébreu à Gaza, une tentative avait déjà été repoussée par la marine israélienne.

Un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères a indiqué que le "Arion" n’avait pas le droit de pénétrer dans les eaux territoriales de la bande de Gaza, "car ses propriétaires ont menti en affirmant au départ que le port de destination était Port-Saïd", en Egypte [2].

 

[1] http://tempsreel.nouvelobs.com/actu...

[2] c’est la capacité de mensonge des diverses autorités israélienne qui ne connaît pas de bornes ! Free Gaza a toujours annoncé clairement ses objectifs et chacun savait que le Spirit of Humanity allait tenter de rallier Gaza, en navigant dans les eaux chypriotes, puis internationales puis palestiniennes, sans passer dans les eaux territoriales israéliennes. Il s’agit de la part d’Israël d’un acte de piraterie.

titre, intro et note : C Léostic, Afps
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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 16:34
 
 


Compte rendu
A Washington, Ehoud Barak défend ses colonies
LE MONDE | 30.06.09 | 14h25  •  Mis à jour le 30.06.09 | 14h26
JÉRUSALEM CORRESPONDANT

lors qu'Ehoud Barak, ministre israélien de la défense, est dépêché aux Etats-Unis par son premier ministre, Benyamin Nétanyahou, pour tenter de trouver un terrain d'entente avec les Etats-Unis sur la colonisation, cette délicate question se poursuit. En dépit de l'opposition de l'administration de Barack Obama et des réticences qu'exprime de plus en plus clairement la communauté internationale.

 

La question se pose donc de savoir si Ehoud Barak sera en mesure de présenter, mardi 30 juin à Washington, une formule acceptable à George Mitchell, l'émissaire américain pour le Proche-Orient. La question de la colonisation est en effet devenue la principale source de friction entre Israël et les Etats-Unis.

Les ministres des affaires étrangères du G8, réunis le 26 juin à Trieste, viennent eux aussi d'appeler au gel de la colonisation afin de créer "un climat de confiance favorable aux négociations de paix" avec les Palestiniens. Le Quartet (Etats-Unis, ONU, Russie et Union européenne) a également demandé la fin de la colonisation, y compris celle censée répondre à la croissance démographique naturelle, ce que refuse le gouvernement israélien.

La tâche d'Ehoud Barak, à Washington, s'annonce d'autant plus difficile qu'on a appris, lundi, que son ministère avait autorisé la construction de 50 logements dans la colonie d'Adam (nord de Jérusalem), afin de reloger 200 habitants de Migron, une colonie sauvage établie sur des terres privées palestiniennes promise au démantèlement. Ces 50 unités de logements font partie d'un ensemble de 1 450 maisons dont la construction est prévue à Adam.

Lundi, le Jerusalem Post révélait que 300 maisons étaient sur le point d'être terminées dans la colonie de Givat Ze'ev (nord-ouest de Jérusalem) qui passerait ainsi à 12 000 habitants. Et un feu vert de l'Etat est attendu pour 380 autres unités de logements. Selon le quotidien Yediot Aharonoth, un gel temporaire de la colonisation, destiné à faciliter la reprise des négociations avec les Palestiniens, ne concernerait pas 2 000 des 3 200 logements privés en cours de construction. Ni les chantiers à la périphérie de Jérusalem, ville dont M. Nétanyahou exclut qu'elle soit un jour divisée.

CRI D'ALARME

De son côté, le quotidien palestinien Al Qods a publié un encart du cadastre israélien annonçant son intention d'enregistrer 13 900 hectares, afin d'étendre la colonie de Maalé Adoumim (34 000 habitants) vers l'est, en direction de la vallée du Jourdain. Soixante appartements de la colonie sauvage de Givat Habraicha, à proximité de l'implantation de Talmon (nord-ouest de Ramallah), ont été légalisés sur les collines de Cisjordanie.

Lundi, Saeb Erakat, responsable des négociations au sein de l'Autorité palestinienne, a lancé un cri d'alarme : "Ne gaspillez pas les chances de faire la paix. Soit Israël cesse toute construction dans les colonies ou alors elles continuent en violation de la feuille de route (le plan de paix international). Il n'y a pas d'entre-deux."


Michel Bôle-Richard
Article paru dans l'édition du 01.07.09


 

http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/O,4O-0@2-321340,0.html

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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 11:28
Voir les images (saisissantes) dans le "portfolio" du Monde du 1er juin ( lien internet ci-dessous)

Quatre Palestiniens ont été blessés, lundi 1er juin, dont un sérieusement, lorsque leurs véhicules ont été attaqués avec des pierres par des colons protestant contre les plans du gouvernement israélien de démanteler des colonies sauvages. Six civils israéliens ont été arrêtés.

Des colons ont aussi attaqué des villageois et brûlé ou détruit des terres agricoles palestiniennes au niveau du village de Hawara et de la colonie radicale Yitzhar, proche de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie.

Saher Tawil, du village de Far'ata, a raconté que "des colons de Havad Gilad", une colonie sauvage, avaient "attaqué des vilageois avec des pierres et brûlé des champs".

"Des dizaines de colons ont attaqué dans la matinée, brûlé des arbres et des champs d'orge, coupé des oliviers avec des scies électriques" a rapporté Ali Eid, du conseil municipal de Bourine, village proche de la colonie de Yitzhar.

Un photographe de l'AFP assure avoir vu des Palestiniens tenter de chasser des colons de leurs champs lorsqu'une vingtaine de colons armés ont ouvert le feu sur eux  ainsi qu'en direction des journalistes.

http://www.lemonde.fr/proche-orient/portfolio/2009/06/01/des-colons-s-en-prennent-violemment-a-des-palestiniens-pres-de-naplouse...
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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 11:23

Crise à Gaza : "Rouvrir les points de passage et amorcer un dialogue politique direct "
LEMONDE.FR | 29.06.09 | 17h54  •  Mis à jour le 29.06.09 | 18h23


Six mois après la fin de l'opération militaire "Plomb durci" lancée par Israël dans la bande de Gaza, comment vivent les Gazaouis ? Dans un rapport publié lundi 29 juin, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dresse des perspectives alarmantes, mettant en exergue le désespoir profond d'une population qui peine à survivre au quotidien. Pour Antoine Grand, chef de la délégation du CICR à Gaza, la solution passe d'abord par un règlement politique.


Comment la crise se manifeste-t-elle à Gaza ?

La crise se manifeste à tous les niveaux, et d'abord sur le plan économique. Depuis l'embargo imposé par Israël [en juin 2007, à la suite de la prise de pouvoir du mouvement islamiste Hamas], il n'y a plus d'exportations et les importations ont été réduites de trois quarts. Elles ne concernent plus que les produits de première nécessité. Du coup, les personnes gravement malades ne reçoivent pas le traitement dont elles ont besoin. Parallèlement, les infrastructures se sont, elles aussi, détériorées, aucun matériel de construction n'étant autorisé à pénétrer à Gaza. On estime que trois à quatre mille habitations ont été détruites [pendant le conflit] et deux à trois mille partiellement détruites. Tout cela a entraîné une nette dégradation des conditions de vie. Et même si la population bénéficie d'une aide d'urgence, les 4,5 milliards d'euros qui ont été promis par la communauté internationale lors de la conférence de Charm el-Cheikh (Egypte), en mars dernier, sont, jusqu'ici, restés lettre morte.

Israël est-il, selon vous, responsable de ce qui se passe là-bas ?

Bien sûr, Israël a des soucis sécuritaires légitimes, avec les tirs de roquette qui frappent son territoire. A cela s'ajoute le problème du soldat capturé par le Hamas [Gilad Shalit, en juin 2006]. Mais est-ce une raison pour plonger 1,5 million de Gazaouis dans la misère ? Est-ce que cela justifie le blocus ? Je ne le crois pas. Je pense qu'il est possible d'obtenir la sécurité, sans pour autant mettre en danger la population civile gazaouie qui, finalement, n'est pas responsable, mais paie le prix fort.

Qui est le plus touché par la crise ?

C'est toute la population civile qui est touchée. Du fait de l'embargo, il n'y a pas de débouchés, pas de travail. Les étudiants qui ont des bourses pour aller à l'étranger ne peuvent pas quitter le territoire. D'après les derniers chiffres, le taux de chômage avoisine les 45 %. En outre, la baisse drastique des importations depuis 2007 a frappé de plein fouet le secteur industriel, avec des dizaines de milliers d'emplois perdus [environ 70 000, d'après le rapport]. Mais, au-delà des conséquences du conflit, c'est surtout l'impact psychologique qui est le plus grand, surtout parmi les jeunes, qui représentent la moitié de la population. A Gaza, en effet, il y a 700 000 enfants de moins de 18 ans, selon le dernier recensement. Le désespoir qui grandit se manifeste aussi par la violence et par des problèmes de nutrition. En effet, le régime alimentaire des enfants dépend du niveau de revenu de leurs parents...

Que préconisez-vous pour que la situation à Gaza s'améliore ?

Il faut rouvrir les points de passage et, surtout, qu'un dialogue politique direct s'engage entre les différentes parties concernées. En tout état de cause, la solution est d'abord politique, avant d'être humanitaire.

Propos recueillis par Aymeric Janier


http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3218,50-1213182,0.html

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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 11:16
 
 
 


Crise à Gaza : "Rouvrir les points de passage et amorcer un dialogue politique direct "
LEMONDE.FR | 29.06.09 | 17h54  •  Mis à jour le 29.06.09 | 18h23

ix mois après la fin de l'opération militaire "Plomb durci" lancée par Israël dans la bande de Gaza, comment vivent les Gazaouis ? Dans un rapport publié lundi 29 juin, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dresse des perspectives alarmantes, mettant en exergue le désespoir profond d'une population qui peine à survivre au quotidien. Pour Antoine Grand, chef de la délégation du CICR à Gaza, la solution passe d'abord par un règlement politique.

 

Comment la crise se manifeste-t-elle à Gaza ?

La crise se manifeste à tous les niveaux, et d'abord sur le plan économique. Depuis l'embargo imposé par Israël [en juin 2007, à la suite de la prise de pouvoir du mouvement islamiste Hamas], il n'y a plus d'exportations et les importations ont été réduites de trois quarts. Elles ne concernent plus que les produits de première nécessité. Du coup, les personnes gravement malades ne reçoivent pas le traitement dont elles ont besoin. Parallèlement, les infrastructures se sont, elles aussi, détériorées, aucun matériel de construction n'étant autorisé à pénétrer à Gaza. On estime que trois à quatre mille habitations ont été détruites [pendant le conflit] et deux à trois mille partiellement détruites. Tout cela a entraîné une nette dégradation des conditions de vie. Et même si la population bénéficie d'une aide d'urgence, les 4,5 milliards d'euros qui ont été promis par la communauté internationale lors de la conférence de Charm el-Cheikh (Egypte), en mars dernier, sont, jusqu'ici, restés lettre morte.

Israël est-il, selon vous, responsable de ce qui se passe là-bas ?

Bien sûr, Israël a des soucis sécuritaires légitimes, avec les tirs de roquette qui frappent son territoire. A cela s'ajoute le problème du soldat capturé par le Hamas [Gilad Shalit, en juin 2006]. Mais est-ce une raison pour plonger 1,5 million de Gazaouis dans la misère ? Est-ce que cela justifie le blocus ? Je ne le crois pas. Je pense qu'il est possible d'obtenir la sécurité, sans pour autant mettre en danger la population civile gazaouie qui, finalement, n'est pas responsable, mais paie le prix fort.

Qui est le plus touché par la crise ?

C'est toute la population civile qui est touchée. Du fait de l'embargo, il n'y a pas de débouchés, pas de travail. Les étudiants qui ont des bourses pour aller à l'étranger ne peuvent pas quitter le territoire. D'après les derniers chiffres, le taux de chômage avoisine les 45 %. En outre, la baisse drastique des importations depuis 2007 a frappé de plein fouet le secteur industriel, avec des dizaines de milliers d'emplois perdus [environ 70 000, d'après le rapport]. Mais, au-delà des conséquences du conflit, c'est surtout l'impact psychologique qui est le plus grand, surtout parmi les jeunes, qui représentent la moitié de la population. A Gaza, en effet, il y a 700 000 enfants de moins de 18 ans, selon le dernier recensement. Le désespoir qui grandit se manifeste aussi par la violence et par des problèmes de nutrition. En effet, le régime alimentaire des enfants dépend du niveau de revenu de leurs parents...

Que préconisez-vous pour que la situation à Gaza s'améliore ?

Il faut rouvrir les points de passage et, surtout, qu'un dialogue politique direct s'engage entre les différentes parties concernées. En tout état de cause, la solution est d'abord politique, avant d'être humanitaire.

 

 


Propos recueillis par Aymeric Janier


 
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