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19 juin 2009 5 19 /06 /juin /2009 10:40
 
 


Les Israéliens jugent Obama "pro-palestinien"
LEMONDE.FR avec AFP | 19.06.09 | 08h58

ne majorité d'Israéliens considère que l'administration américaine sous la présidence de Barack Obama est plus pro-palestinienne que pro-israélienne, selon un sondage publié vendredi par le quotidien Jerusalem Post.

 

La moitié (50 %) des personnes interrogées au sein de la population juive considèrent que "l'administration est pro-palestinienne" contre 6 % qui la considèrent "pro-israélienne" et 36 % comme "neutre", le reste étant sans opinion. Ce sondage montre une net revirement de l'opinion publique en Israël par rapport aux résultats d'une enquête similaire conduite à la mi-mai, avant le discours adressé au monde musulman par le président américain depuis le Caire. Une majorité relative de juifs israéliens (31 %) considérait alors que sa politique était pro-israélienne, 14 % la jugeaient pro-palestinienne et 40 % neutre.

Par ailleurs, une forte majorité d'Israéliens juifs (69 %) est contre le gel de la colonisation dans les grands blocs d'implantations en Cisjordanie occupée, qu'Israël entend garder dans le cadre d'un éventuel accord de paix avec les Palestiniens. Plus d'un quart (27 %) des personnes interrogées sont en faveur d'un tel gel et le reste sans opinion, selon le sondage. La question de l'arrêt de la colonisation constitue un des principaux points de désaccord entre le gouvernement israélien, qui s'y oppose et l'administration américaine, qui l'exige.

Le sondage a été effectué les 16 et 17 juin par un institut indépendant sur un échantillon représentatif de 500 personnes au sein de la population juive (80 % de la population globale) ......avec une marge d'erreur de 4,5 %.

 
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18 juin 2009 4 18 /06 /juin /2009 14:52
Nouvelles d’Orient Les blogs du Diplo 
Accueil du site > Nouvelles d’Orient > Le nucléaire français contre l’Iran ?
Le nucléaire français contre l’Iran ?

mercredi 17 juin 2009, par Alain Gresh


L’article n’a pas suscité de commentaires. Il n’a pas provoqué de débats dans les médias. Il n’a suscité aucune réaction des politiques. Pourtant, publié par la correspondante du Figaro, en général bien informée, il fait frémir. Dans « La France se donne les moyens de la riposte » (16 juin), Isabelle Lasserre révèle le contenu du nouvel accord signé entre la France et les Emirats arabes unis, à la suite de l’inauguration de la base française à Abu Dhabi (lire Philippe Leymarie, « Rêves d’Abou Dhabi, » 25 mai 2009)

« Selon les clauses secrètes de l’accord renégocié entre Paris et Abu Dhabi, la France s’engage à utiliser tous les moyens militaires dont elle dispose pour défendre les Émirats arabes unis s’ils venaient à être agressés. Tous les moyens militaires, c’est-à-dire également l’arme nucléaire, s’il le faut. Figaro un diplomate qui a pu consulter l’accord. Mais les moyens militaires, s’ils sont déclenchés, devront être définis en commun par la France et les Émirats. Extrêmement contraignant, plus encore, selon ceux qui l’ont lu, que l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord, qui engage les membres de l’Otan à se porter au secours – y compris par la force armée – d’un autre membre qui aurait été attaqué, le nouvel accord de défense n’offre pas une garantie nucléaire sans limite aux Émirats. Juste un petit parapluie, dont le manche, bien sûr, reste dans les mains françaises. Mais il fait franchir à la France un pas supplémentaire dans son alliance avec un petit pays qui se situe au cœur du nouvel arc stratégique définit par le livre blanc sur la défense en mai 2008.

Le mot « nucléaire » en lui-même n’apparaît pas, bien sûr, dans le texte. “Ce serait contraire à la philosophie de la dissuasion, qui consiste à en dire le moins possible sur la doctrine d’emploi”, explique au

(...)

La base d’Abu Dhabi en elle-même n’est pas “nucléarisée”. Mais la dissuasion française, toujours basée sur deux composantes, garde à sa disposition des SNLE, sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, qui patrouillent en permanence au fond des mers, ainsi que des avions de chasse pouvant se poser sur le porte-avions Charles-de-Gaulle avec des bombes nucléaires.

(...)

Lorsqu’il avait été élu, Nicolas Sarkozy avait promis de revoir les accords de défense qui lient la France à ses alliés, afin de les adapter à la nouvelle posture stratégique. Il avait aussi promis de les rendre transparents en les faisant approuver par le Parlement et en les rendant publics. Ce processus est désormais largement engagé. L’accord avec les Émirats est le troisième à avoir été renégocié depuis la publication du livre blanc sur la défense. Deux nouveaux textes ont été signés avec le Cameroun et le Togo. Un quatrième est en cours de renégociation avec le Gabon. Mais en raison de la lenteur des processus parlementaires, leur publication n’est pas annoncée avant de longs mois… »

Si, dans les prochains mois, une crise éclatait dans la région, la France risquerait d’être entraînée dans un conflit et d’utiliser sa dissuasion nucléaire, sans même que la représentation nationale n’ait pu en discuter. Comme le précise Le Figaro, cet « accord place Paris au premier rang en cas de conflit avec l’Iran ». On savait que la diplomatie française s’inquiétait de la trop grande ouverture de la nouvelle administration américaine en direction de Téhéran, mais cette information du quotidien français a de quoi inquiéter... Et de quoi réjouir les conservateurs iraniens qui, autour de M. Ahmadinejad, essaient d’agiter la menace extérieure pour casser la mobilisation populaire contre les fraudes électorales..

Nîmes-Montpellier,
boycott des produits des colonies israéliennes Retour à la table des matières

Agrexco est une société israélienne spécialisée dans l’import-export des produits des colonies israéliennes de Cisjordanie. Le président de la région, M. Georges Frêche, prévoit de faire du port de Sète la plateforme qui permettra d´écouler la production israélienne (en particulier les fruits et légumes Carmel) dans toute l’Europe. Cet accord a suscité de nombreuses protestations dans la région et un collectif intitulé Agrexcoalition a vu le jour. Il regroupe près d’une cinquantaine d’associations, d’organisations et de partis politiques. Une journée de mobilisation est prévue le jeudi 25 juin à Montpellier pour dénoncer le projet Agrexco.

« Le Collectif “Resistance 30”, collectif regroupant plusieurs associations œuvrant pour la promotion de la citoyenneté dans la ville de Nîmes, appelle à participer à une “Marche contre l´Apartheid en Palestine”. Cette Marche partira de la Mairie de Nîmes le mercredi 24 juin à 9h30 et se terminera à Montpellier le lendemain. D´une distance de plus de 50 km, cette action est destinée à sensibiliser l´opinion publique et les médias pour dénoncer l´accord commercial établi depuis quelques mois par la Région Languedoc-Roussillon avec la société israélienne Agrexco. »


http://blog.mondediplo.net/-Nouvelles-d-Orient-

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18 juin 2009 4 18 /06 /juin /2009 11:44
 International - Article paru le 18 juin 2009

Monde

Des campus aux stades de foot iraniens, la contestation s’étend

Iran . Le guide suprême tente de désamorcer la crise et parle de « fidélité à l’ordre islamique ». Les arrestations se poursuivent. Grande journée de mobilisation aujourd’hui.

Le bras de fer se poursuit en Iran entre d’un côté ceux qui contestent le résultat de l’élection présidentielle et ont fait de Mir Hossein Moussavi le symbole de cette bataille, de l’autre les tenants d’un pouvoir dur. Hier, ils étaient encore des dizaines de milliers à braver les interdictions et à défiler, en silence, dans les rues de la capitale. Si, pour l’instant, la contestation reste dans les limites de la République islamique et ne porte pas publiquement un rejet de ce régime, le guide suprême de la révolution, l’ayatollah Ali Khamenei, entend bien agir pour que, justement, ce rejet ne se passe pas. Mardi, il a reçu les représentants des quatre candidats à l’élection présidentielle du 12 juin.

KhameneI mène les Iraniens en bateau

Si l’on en croit l’agence de presse iranienne Irna, lors de cette rencontre, les représentants de plusieurs organismes d’État responsables de l’organisation de ces élections étaient également présents. « Les représentants des candidats à l’élection présidentielle ont chacun évoqué différents aspects de l’élection et les responsables respectifs se sont expliqués face aux critiques », souligne l’agence. Voire ! « Les électeurs ont des sensibilités politiques différentes, certes, mais ils sont tous unis dans leur allégeance envers la République islamique et leur soutien envers le système islamique », a cru bon de préciser l’ayatollah Khamenei, comme s’il fallait s’en convaincre. « Les électeurs qui ont voté pour le président élu ou pour les autres candidats sont tous fidèles à l’ordre islamique du pays. » Il a enfoncé le clou : « Le climat amical qui a prévalu avant les élections ne devrait pas se transformer en un climat de confrontation et d’hostilité après l’élection, puisque les deux groupes d’électeurs croient en un même système islamique. »

En réalité, Khamenei mène les Iraniens en bateau lorsqu’il ajoute que « si cela s’avère nécessaire, les bulletins de quelques urnes devront être recomptés en présence des représentants des candidats à l’élection présidentielle ». Quant à ceux que l’agence de presse nomme les « agitateurs », l’ayatollah en est certain : « Ils sont contre le système islamique et souhaitent seulement faire naître un climat tendu au sein de la société. »

Seul problème, Mir Hossein Moussavi n’est pas seul dans sa contestation du scrutin. Sur quatre candidats, un seul est content du résultat : Mahmoud Ahmadinejad, pour qui « le résultat de l’élection confirme le travail du neuvième gouvernement, un travail basé sur l’honnêteté et le service du peuple ». Pour le reste, Moussavi et Mehdi Karroubi sont rejoints dans leur contestation par l’ancien chef des pasdarans, le candidat conservateur Mohsen Rezaï. Il a exigé du ministère de l’Intérieur qu’il lui fournisse les chiffres détaillés des votes

exprimés, laissant entendre qu’à défaut il demanderait l’annulation du scrutin. Il a accusé le ministère de ne pas coopérer. Une attitude qui « fait suspecter que l’on trafique les votes pour les rendre conformes aux résultats »,

a-t-il dit.

la répression continue

La police d’Ahmadinejad, pendant ce temps, poursuit ses arrestations d’opposants. Soucieux cependant de lâcher un peu de lest, le ministère de l’Intérieur a ordonné une enquête sur une attaque contre des étudiants de l’université de Téhéran, comme l’ont demandé le président du Parlement, Ali Larijani, et plusieurs députés. Des étudiants qui se trouvent maintenant à la pointe de la contestation. Hier, plusieurs centaines d’entre eux se sont rassemblés en sit-in pour protester contre cette attaque et dénoncer les irrégularités du vote. Moussavi a appelé « le peuple iranien » à faire de ce jeudi une journée de deuil, avec des rassemblements et des marches pour les victimes des manifestations contre le pouvoir.

Avec ou sans son aval, des manifestations se déroulent chaque jour dans pratiquement toutes les villes d’Iran. Signe de l’ampleur de la protestation populaire, plusieurs footballeurs de l’équipe nationale, dont la vedette Ali Karimi, parfois surnommé « le Maradona asiatique », portaient hier un bracelet vert, la couleur de Mir Hossein Moussavi, lors d’un match qualificatif pour le Mondial 2010 contre la Corée du Sud, à Séoul.

Pierre Barbancey


http://www.humanite.fr/2009-06-18_International_Des_camps-aux-stades-de-foot


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17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 09:40
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NOUVELOBS.COM | 17.06.2009 | 08:58

"Je pense qu'il est important de comprendre que la différence en terme de politique réelle entre MM. Ahmadinejad et Moussavi n'est peut-être pas aussi grande qu'on ne l'a dit", a dit le président américain, qui espère reprendre le dialogue avec Téhéran.

 

Mahmoud Ahmadinejad ou Mir Hossein Moussavi à la présidence de l'Iran, cela ne fait pas une grande différence pour les Etats-Unis qui espère reprendre le dialogue avec Téhéran, selon Barack Obama. Les Etats-Unis auront de toute façon affaire à un régime hostile, a jugé le président américain mardi 16 juin.
Le président américain a fait ces déclarations pour justifier sa retenue dans ses critiques de la présidentielle et dans son soutien aux centaines de milliers de supporteurs de Mir Hossein Moussavi qui ont manifesté contre la réélection proclamée du président sortant Mahmoud Ahmadinejad.
Barack Obama a exprimé mardi la sympathie envers la contestation. Il fait part de ses "profondes inquiétudes" et a pesé soigneusement ses mots pour critiquer la répression. Il a expliqué cette mesure par la crainte de voir les ultra-conservateurs s'emparer de ses propos et brandir le spectre de l'ingérence américaine pour pouvoir obtenir le soutien populaire au régime.
"Alors, ce que j'ai dit c'est: écoutez, c'est aux Iraniens qu'il appartient de décider. Nous n'allons pas nous en mêler", a-t-il dit à la chaîne CNBC. "Mon approche c'est: attendons de voir".

Empêcher l'acquisition de la bombe atomique

Il a également mis en avant, pour la première fois de manière aussi explicite, un autre argument. "Je pense qu'il est important de comprendre que la différence en terme de politique réelle entre MM. Ahmadinejad et Moussavi n'est peut-être pas aussi grande qu'on ne l'a dit".
Quel que soit le dénouement de la crise, "nous allons avoir à traiter en Iran avec un régime qui, historiquement, est hostile aux Etats-Unis", a jugé le président américain.
Les Etats-Unis doivent empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique et faire cesser le soutien qu'il apporte aux organisations radicales, et "cela serait vrai avec quiconque sortirait vainqueur de cette élection", a-t-il mis en avant.
Indépendamment de l'élection et la contestation qui a suivi, il a toujours l'intention de tenter de renouer un dialogue direct et de mener une "diplomatie ferme" avec les dirigeants iraniens, comme il a promis de le faire, pour rompre avec la politique de son prédécesseur George W. Bush.

Trente ans d'hostilité

La victoire annoncée de Mahmoud Ahmadinejad et la contestation qui a suivi ont placé son administration dans une position délicate.
En se montrant très ferme, Barack Obama risquerait de mettre à mal l'entreprise visant à surmonter trente années d'hostilité.
Au contraire, ne pas s'exprimer plus vigoureusement l'exposer aux critiques de ses adversaires ou des défenseurs des libertés.
"J'ai déjà dit que j'avais de profondes inquiétudes quant à cette élection. Et je crois que le monde entier a de profondes inquiétudes quant à cette élection", a dit Barack Obama lors d'une apparition devant la presse au côté de son homologue sud-coréen Lee Myung-Bak à la Maison Blanche.
"Mais je soutiens fermement ce principe universel qui veut qu'on écoute la voix du peuple et non pas qu'on la réprime", a-t-il ajouté, sans convaincre son ancien adversaire à la présidentielle. "Il doit prendre la parole et dire que cette élection est une falsification, une supercherie, une mascarade d'élection", a dit le républicain John McCain à la chaîne NBC.
Même si l'administration américaine a dit ne pas interférer dans les affaires intérieures iraniennes, elle a demandé au site de socialisation Twitter de reporter une opération de maintenance, pour permettre aux opposants iraniens de continuer à l'utiliser, a révélé un responsable du département d'Etat. (Nouvelobs.com)


http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/international/special_iran/20090617.OBS0834/washington_traitera
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17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 09:34
 
 


Obama voit peu de différence entre Ahmadinejad et Moussavi
LEMONDE.FR avec Reuters | 17.06.09 | 06h55

arack Obama a estimé, mardi, qu'il existait peu de différence entre les options politiques du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, et celles de son rival, Mir Hossein Moussavi.

 

Le président américain s'était jusqu'à lors montré prudent dans ses jugements sur les candidats à la présidentielle, expliquant à la presse qu'il ne voulait pas donner l'impression de "se mêler" des affaires internes de la République islamique. Mais il a fini par se prononcer, mardi, dans un entretien à la chaîne CNBC et a dit s'attendre à des moments difficiles dans les futures discussions avec l'Iran, quel qu'en soit le chef d'Etat.

"La différence entre M. Ahmadinejad et M. Moussavi en terme de politique pourrait ne pas être aussi grande que ce qui a été dit", a déclaré Barack Obama à CNBC. "D'un côté comme de l'autre, nous allons traiter avec un régime iranien historiquement hostile aux Etats-Unis", a-t-il ajouté.




 
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17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 02:14

Les partisans du président iranien Mahmoud Ahmadinejad et ceux de l'opposant Mir Hossein Moussavi, qui conteste toujours la réélection, le 12 juin, à la présidence de la République de M. Ahmadinejad, se faisaient face, mardi 16 juin, dans les rues de Téhéran. Les deux camps ont défilé séparément, alors que Téhéran était quadrillé, selon l'envoyée spéciale de la chaîne iTélé, par les bassidjis, milice religieuse proche de M. Ahmadinejad. Aucun incident majeur, ni victime, n'ont été recensés, contrairement à lundi, où sept personnes avaient été tuées, selon un bilan officiel. Un chiffre qui n'a cependant pu être confirmé par des médias étrangers à qui le gouvernement interdit de couvrir les événements en cours.

Manifestations croisées. Comme ce fut le cas lundi, les partisans de M. Moussavi ont bravé une interdiction des autorités pour manifester, selon Press TV, la télévision d'Etat iranienne. "Ils se sont dirigés vers le nord en direction de la place Vanak", rapporte Press TV, qui parle d'un "défilé" qui "s'est transformé en une grande manifestation". Visiblement moins nombreux que lundi, lorsqu'ils étaient des centaines de milliers, les manifestants n'en ont pas moins bravé l'interdiction lancée par leur leader dans la matinée. M. Moussavi avait appelé à annuler la manifestation pour "éviter le piège des confrontations planifiées", selon un de ses conseillers.

De leur côté, les partisans de M. Ahmadinejad, qui participaient à un rassemblement "officiel" sous le nom de "marche d'unification", ont défilé dans le centre-ville de la capitale iranienne. Selon la télévision d'Etat, qui était la seule habilitée à couvrir l'événement, ils étaient plusieurs milliers sur la place
Vali-ye Asr à brandir le drapeau iranien. Selon le quotidien britannique The Guardian, près de 20 000 manifestants auraient pris part au cortège.

Le pouvoir iranien divisé. A l'aune des événements qui secouent l'Iran depuis samedi, une cassure est apparue au sein de la classe politique iranienne, habituellement unie. D'un côté les conservateurs, dont M. Ahmadinejad et le guide suprême Ali Khamenei, qui ont défendu le scrutin. De l'autre les réformateurs, qui n'hésitent pas à parler de fraudes massives et à demander un nouveau scrutin. Plusieurs hautes figures politiques et religieuses, dont l'ancien président Khatami ou le grand ayatollah Hossein-Ali Montazeri, ont publiquement dénoncé les résultats. Ali Larijani, président conservateur du Parlement, s'en est pris directement au ministère de l'intérieur pour sa gestion de la crise. La pression sur les mollahs iraniens n'est pas seulement interne, puisque la presse arabe souligne largement les difficultés qui guettent le régime (Lire la revue de presse Ahmadinejad ou pas, "les Iraniens veulent des réformes"). En visite en Russie, Mahmoud Ahmadinejad n'a pas commenté la situation interne de son pays depuis une intervention, dimanche.

Un recomptage partiel des voix "si nécessaire". Sous la pression de la rue et des réformateurs, le guide suprême Ali Khamenei s'est finalement dit favorable à un recomptage partiel des résultats, si cela était nécessaire, rejoignant en cela la position du Conseil des gardiens de la Constitution. Trois candidats, M. Moussavi, mais aussi Mehdi Karoubi et Mohsen Rezaï, ont déposé des plaintes en ce sens. Au cours du week-end, Ali Khamenei avait officiellement accepté les résultats de l'élection, qui créditait M. Moussavi de 34 % des voix malgré une mobilisation qualifiée d'historique censée lui bénéficier. Le Conseil avait stipulé que tout recomptage était conditionné à la découverte d'"irrégularités comme l'achat de voix ou l'utilisation de fausses cartes d'électeur", et écarté l'hypothèse d'une annulation du scrutin. Pour l'instant, aucune preuve de fraude n'a été apportée (Lire le décryptage De légers soupçons de fraude, aucune preuve), même si les partisans de M. Moussavi assurent en avoir en leur possession.

La presse étrangère interdite. Depuis les débordements et la répression policière lundi, l'ensemble des visas et des autorisations délivrées aux journalistes étrangers a été annulé. Chacun doit demander la permission avant de quitter ses bureaux, selon la
BBC, et la couverture des rassemblements de l'opposition, mais aussi du défilé officiel organisé par le pouvoir, est formellement interdite. Reuters et l'Associated Press confirment que tout reportage, photographie ou vidéo est désormais interdit à Téhéran. Ainsi, et même si les journalistes peuvent encore rester sur place tant que leur visa est valide, plusieurs informations ne dépendent plus que des médias officiels : la taille réelle des cortèges, le bilan des victimes ou l'état de la contestation dans les autres villes iraniennes.

Selon la BBC, huit personnes auraient été tuées lundi, et non sept comme l'affirme Téhéran. La presse britannique rapporte également que des arrestations massives ont lieu dans les universités de la capitale. Selon le correspondant du Monde en Iran, des manifestations "ont eu lieu dans plusieurs villes du pays dont Machhad, Tabriz, Ispahan, Khoramabad, Chiraz et Ouroumieh". (Lire le reportage
"Manifestation monstre à Téhéran"). Nombre de témoignages et d'informations filtrent par le Web, notamment par la plate-forme de micro-blogging Twitter. A tel point que la Maison Blanche est intervenue directement pour qu'une opération de maintenance soit reportée afin de permettre aux opposants de communiquer. Twitter avait déjà reporté cette maintenance, lundi, sous la pression de ses utilisateurs. (Lire le décryptage "Le conflit passe aussi par le Web").



http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/06/16/manifestations-croisees-dans-les-rues-de-teheran_1207669_0.html

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17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 00:51

Quand le régime des mollahs se fissure

 
La mobilisation de la rue ne faiblit pas malgré la répression. Au sein du pouvoir, des divisions semblent émerger, des conservateurs et des religieux critiquant désormais ouvertement l’attitude du gouvernement.

Alors que la contestation ne cesse de monter en Iran contre le résultat des élections, Mahmoud Ahmadinejad fait comme si de rien n’était. Il est même parti, comme président de la république islamique, à une conférence économique à Iekaterinbourg (Russie), où il n’a pas fait une seule déclaration concernant la situation de son pays. Il a tort. Car le mouvement de protestation prend une telle ampleur qu’il pourrait bien atteindre un point de non-retour, malgré la violence de la répression qui commence à se développer. L’annonce d’un possible recomptage, là où il y a eu contestation du vote, montre les tergiversations du pouvoir. Le Guide suprême, Ali Khameneï, semble lui aussi sur la défensive. Lundi, ils étaient près d’un million à défiler dans les rues de Téhéran. La mèche qui a été allumée brûle maintenant dans la plupart des grandes villes iraniennes. À Machhad (nord-est), la deuxième ville du pays, un appel avait été lancé pour une manifestation mais la présence massive de la police anti-émeute et des bassidjis (milice islamique) a dissuadé les gens d’y aller. À Ispahan (centre) des manifestants pro-Moussavi sont descendus dans la rue lundi soir. Certains ont brûlé des motos de la police et des véhicules devant le bâtiment de la télévision d’État. À Shiraz (sud), des incidents ont eu lieu et plusieurs personnes ont été arrêtées. Dans certains quartiers de la capitale, des barricades ont été érigées. Signe que quelque chose de nouveau est en train de se produire, aux quatre coins du pays les habitants, aux alentours de 21 heures, se mettent à crier « Allah akbar » (« Dieu est grand »). Une phrase en apparence religieuse mais qui, en réalité, est plus profonde. Cet acte remonte à l’époque d’avant la révolution islamique, quand l’ayatollah Khomeiny avait engagé les citoyens à monter sur leur toit chaque soir et à pousser ce cri contre le régime impérial du chah. De même, des concerts de klaxons sont entendus tous les soirs et après-midi dans des quartiers de plusieurs villes du pays.

L’ayatollah Hossein Ali Montazeria lancé un appel à la mobilisation en jugeant « nécessaire que le peuple, par sa présence alerte, permette aux candidats de défendre leurs droits violés ».

Des voix commencent à s’élever pour soutenir le mouvement. C’est le cas de l’ayatollah Hossein Ali Montazeri, qui a publié un texte adressé à la « nation iranienne noble et opprimée », dans lequel il appelle « tout le monde et particulièrement la chère jeunesse à réclamer ses droits avec patience et retenue ». Pressenti à une époque pour succéder à Khomeiny, il était en disgrâce, écarté et longtemps assigné à résidence à cause de ses critiques du pouvoir. Il a récidivé malicieusement en décrivant les résultats de l’élection présidentielle comme « quelque chose qu’aucun esprit sain ne peut accepter ». Il a également critiqué la répression des manifestations et a accusé le pouvoir de « régler ses comptes avec les intellectuels, activistes et penseurs, et d’arrêter de nombreux responsables de la République islamique sans raison ». Enfin, il a lancé un appel à la mobilisation en jugeant « nécessaire que le peuple, par sa présence alerte, permette aux candidats de défendre leurs droits violés ». Son initiative n’a pas tardé à être suivie par un autre ayatollah, Asadollah Bayat Zanjani. « Il est temps de se dresser contre l’égoïsme et la violation de la loi et d’empêcher que la loi et la demande de la majorité ne soient pas respectées », dit ce dernier dans une lettre accessible sur son site Internet.

Alors que deux importants responsables réformateurs, Saïd Hajarian et Mohammad Ali Abtahi, tous deux proches de l’ancien président Mohammad Khatami, ont été arrêtés dans la nuit de lundi à mardi, les religieux hostiles à Ahmadinejad ne sont pas seuls à hausser le ton. La contestation vient également du Parlement, pourtant dominé par les « conservateurs ». Le président du Parlement, Ali Larijani, a affirmé que le ministère de l’Intérieur « était responsable et devait répondre » de violentes attaques contre des étudiants et des habitants d’une grande cité du nord de Téhéran (voir l’Humanité d’hier). Des parlementaires iraniens, dont le vice-président du Parlement, le conservateur Mohammad Hassan Aboutorabi-Fard, ont demandé lundi l’arrestation des responsables de l’attaque.

La réélection contestée du président iranien Mahmoud Ahmadinejad témoigne de divergences grandissantes au sommet de l’État.

La fracture dans le camp conservateur s’agrandit. Elle était déjà perceptible avant le scrutin, notamment à cause de la question des candidatures. Certains, les plus pragmatiques, refusaient de soutenir Ahmadinejad, préférant pousser une personnalité plus modérée. Sinon, disaient-ils en substance, la victoire d’un réformiste est quasi certaine et pourrait même avoir l’effet d’un raz-de-marée. C’est dans cette frange que se trouvaient les partisans d’une certaine détente avec l’administration Obama. En face, les durs, ceux qui adoptaient une attitude inébranlable, soutenant sans réserve Ahmadinejad et sa politique. Même lorsque leur « poulain » montrait des velléités de dialogue, ils continuaient à s’opposer à tout rapprochement. Outre leur volonté de garder le pouvoir à tout prix, les partisans d’Ahmadinejad craignent la détente. Ils se nourrissent de la confrontation et des menaces d’attaques militaires qui leur permettent de désigner leurs opposants comme des traîtres ou des « agents de l’ennemi ». C’est qu’en l’espèce, ils ont beaucoup à perdre, notamment le contrôle d’une partie de l’économie. D’où leur crainte d’une nouvelle révolution, « verte » ou « de velours ». Comme le dit Ebrahim Yazdi, ministre des Affaires étrangères du premier gouvernement post-révolutionnaire et membre influent de l’opposition, C’est bien la légitimité de la République islamique qui pourrait être remise en cause. Cette république peut-elle vraiment répondre aux aspirations de la population et en particulier de la jeunesse ? Les candidats issus du sérail, comme Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karroubi, peuvent-ils s’extraire de leurs origines politiques, briser le moule ? Au-delà de la contestation du résultat électoral, c’est tout l’enjeu des manifestations qui se déroulent actuellement. Tout le monde a en tête l’échec de Mohammad Khatami (président de 1997 à 2005), dont l’élection avait soulevé un espoir, vite évanoui parce qu’il s’était montré incapable de détruire les parois de la bulle islamique par manque de volonté politique.

Pierre Barbancey

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16 juin 2009 2 16 /06 /juin /2009 16:41
 
 


Le tout petit pas en avant de Benjamin Nétanyahou
LEMONDE.FR | 15.06.09 | 16h00  •  Mis à jour le 15.06.09 | 16h16

tat : le mot est lâché. Benjamin Nétanyahou a évoqué pour la première fois, dimanche 14 juin, la création d'un Etat palestinien, ayant "son drapeau" et "son hymne". Pour son premier discours de politique étrangère depuis les élections législatives de février, le premier ministre israélien a, comme le dit le journaliste Gilles Paris, "franchi le Rubicon".

Si la plupart des journaux et sites d'informations français et internationaux notent ce changement de ton, ils ne manquent pas de souligner qu'il est principalement rhétorique. "Benjamin Nétanyahou a changé. Il a utilisé le mot 'Etat'", écrit Tim Franks, pour la BBC. "Mais, en profondeur, il n'y a eu aucun changement", poursuit-il, rappelant que la reconnaissance d'Israël par les Palestiniens et la démilitarisation complète d'un éventuel Etat palestinien sont les conditions sine qua non posées depuis des mois par les collaborateurs du premier ministre.

"En dépit de l'évocation d'un Etat palestinien, [M. Nétanyahou] n'a offert que peu de concessions concrètes", écrit également Rory McCarthy dans le quotidien britannique The Guardian. "Ses conditions sont strictes (...), Jérusalem doit rester sous contrôle israélien, (...) il a souligné que les Palestiniens ne pourraient ni former d'armée, ni contrôler leur espace aérien, ni signer des accords militaires avec d'autres Etats (...) et il a soutenu les colons juifs".

"M. NÉTANYAHOU AURAIT DÛ DIRE TOUT CELA IL Y A UN MOIS"

Le premier ministre israélien a d'ailleurs fait davantage mention d'une "entité" palestinienne que d'un véritable "Etat", souligne The Times. "M. Nétanyahou a été obligé de suivre une voie étroite située entre l'apaisement de la coalition nationaliste-religieuse au pouvoir et l'entretien de bonnes relations avec le principal allié d'Israël, les Etats-Unis, qui souhaitent un gel des colonisations et la reconaissance d'un Etat palestinien indépendant."

Car il s'agit bien de cela : tenter d'apporter une réponse à Barack Obama, qui a durci le ton face à Israël et a ouvert la porte au monde musulman, notamment à travers le discours du Caire, il y a dix jours. "Le discours de Nétanyahou ne s'adresse qu'aux oreilles d'Obama", n'hésite pas à titrer le correspondant du journal israélien de centre gauche Haaretz. "Dans un océan de rhétorique de droite et de symboles nationaux, ont été prononcés deux mots 'Etat palestinien' (suivi par un troisième, 'démilitarisé'). Deux mots prononcés comme on arrache une dent pourrie de sa cavité, sans anesthésie", écrit Yossi Verter, pour qui le premier ministre "contrairement à ses prédecesseurs", "ne croit pas personnellement à la necessité morale et éthique d'une solution à deux Etats". "Pourquoi a-t-il attendu hier ? Pourquoi n'a-t-il pas dit cela au lendemain des élections ?", demande le journaliste.

"Ce qu'il a dit, surenchérit The Jerusalem Post, aurait pu être dit dans d'autres conditions sans tout ce battage disproportionné." Selon le journal, M. Nétanyahou s'est piégé lui- même en créant d'énormes attentes autour de ce discours, pour finalement formuler ce à quoi lui et ses conseillers faisaient allusion depuis des mois. "Pour une raison inconnue – peut-être voulait-il copier le président américain – le cabinet du premier ministre a décidé qu'il fallait un 'événement' (...) Le problème est que tout cela aurait pu – et aurait dû – être dit il y a un mois, ce qui aurait permis à Israël d'être en position d'initiative et d'avoir une approche dynamique et non réactive".

"BOSNIE ARTIFICIELLE"

Pour la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera, le premier ministre israélien a donné, en réponse à Barack Obama, "le plus petit signe d'accord possible à la création d'un pseudo- Etat palestinien". Selon la chaîne, qui cite un de ses experts, "Nétanyahou n'a pas accepté le principe d'une solution à deux Etats. Il a réduit le concept d'un Etat palestinien à une entité démilitarisée qui en fait resterait sous contrôle israélien."

"M. Nétanyahou aurait pu profiter de la réélection de la bête noire d'Israël, Mahmoud Ahmadinejad en Iran, pour sonner l'alarme et jouer sur la peur des Israéliens", semble tempérer Nina Burleigh, de Time. "D'un autre côté, le premier ministre israélien, comme tout le monde dans ce pays, sait que les territoires palestiniens qui feraient office d'Etat sont tellement morcelés par les colonies juives, les points de contrôle et les routes de contournement qu'il faudrait avoir la précision obsessionnelle d'un cartographe compulsif souffrant du syndrome d'Asperger pour mettre de l'ordre dans ce que l'historien et journaliste Gershom Gorenberg appelle une 'Bosnie artificielle'".






 
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15 juin 2009 1 15 /06 /juin /2009 13:38

 

Le discours de M. Nétanyahou, un non-événement

lundi 15 juin 2009, par Alain Gresh



La semaine a été cruciale pour le Proche-Orient, elle s’est terminée par un non-événement, un grand discours de M. Benyamin Nétanyahou. Le premier ministre israélien prétendait qu’il allait présenter ses idées pour la paix, en réponse aux sollicitations de la communauté internationale et, aussi, au discours du président Obama au Caire. En fonction depuis le 31 mars 2009, il lui aura donc fallut 75 jours pour définir ses « idées » sur le problème crucial du Proche-Orient. Et, comme il fallait s’y attendre, ce discours est vide. Il permet simplement, une fois de plus, de repousser toute discussion sérieuse sur la paix.

D’un côté, M. Nétanyahou a, du bout des lèvres, accepté l’idée d’un Etat palestinien totalement démilitarisé, dont l’espace aérien serait contrôlé par Israël, et qui ne comprendrait pas Jérusalem qui demeurerait unifiée et capitale du seul Israël. De plus, l’Etat palestinien devrait reconnaître l’Etat d’Israël comme la nation du peuple juif, oubliant au passage le sort de 1,5 million de Palestiniens, citoyens (de seconde zone) de cet Etat. Toutes ces conditions, M. Nétanayhou les sait inacceptables, d’autant qu’il ne dit rien sur les frontières de ce futur Etat : Israël n’a pas la moindre intention de se retirer sur les frontières du 4 juin 1967 comme le lui enjoignent toutes les résolutions des Nations unies adoptées depuis plus de 40 ans.

Ici, en Afrique du Sud où je séjourne pour quelques jours, l’Etat palestinien envisagé rappelle les bantoustans « indépendants » crées par le régime de l’apartheid, avec une différence que signalent beaucoup de militants qui ont combattu le régime sud-africain dans les années 1970 : à l’époque, le gouvernement blanc tentait de développer les bantoustans, de construire des infrastructures (aéroports, bâtiments majestueux, etc.) pour donner de la crédibilité à leur indépendance ; et jamais ce gouvernement n’a fait bombarder les bantoustans par son aviation...

M. Nétanayahou a affirmé qu’Israël ne construirait pas de nouvelles colonies, mais que celles qui existent devraient pouvoir répondre à la croissance naturelle de la population. Rappelons que les gouvernements israéliens successifs ont toujours menti sur ce sujet, et pas seulement en laissant construire de nouvelles colonies, qualifiées d’illégales, mais qui demeurent. Leur croissance « naturelle » est de trois fois supérieure à celle d’Israël. On compte aujourd’hui 300 000 colons en Cisjordanie et 200 000 à Jérusalem-Est (où les projets se multiplient). Même une annonce officielle du gouvernement israélien qu’il arrêterait toute expansion des colonies ne peut être crédible un instant. Tous les observateurs sur le terrain notent qu’elles sont au coeur d’un système global de sécurité pour Israël, reliées par des routes et des infrastructures qui n’arrêtent pas de se multiplier. Seule la reconnaissance par le gouvernement israélien du caractère illégal de ces colonies et leur nécessaire évacuation pourrait donner une certaine crédibilité à des négociations de paix.

Pour Nétanyahou, les racines du conflit ne sont pas l’occupation, la politique de la colonisation, la discrimination à l’égard des Palestiniens, mais « était et reste le refus de reconnaître le droit du peuple juif à un Etat dans sa patrie historique ». Il s’adresse donc aux pays arabes, leur demandant de normaliser immédiatement leurs relations avec Israël, ce qui aurait comme seul effet d’isoler un peu plus les Palestiniens et de repousser toute paix réelle. Comme l’explique Akiva Eldar dans le quotidien Haaretz (« Netanyahu, Mideast peace and a return to the Axis of Evil », 15 juin) :

« Benyamin Nétanyahu a donné un discours patriarcal, colonialiste, dans la meilleure tradition néoconservatrice. Les Arabes sont les méchants ou au mieux des terroristes peu reconnaissants. Les Juifs, bien sûr, sont les gentils, des gens rationnels qui veulent élever leurs enfants et en prendre soin. En Cisjordanie, dans la colonie d’Itamar, on construit même une crèche... »

Certains dirigeants de la coalition gouvernementale ont reproché au premier ministre d’avoir cédé aux pressions américaines (« Likud members say PM gave in to US pressure », Ynet, 14 juin), ce qui permettra à M. Nétanayhou de prendre prétexte des tensions dans son gouvernement pour freiner toute avancée substantielle.

Les Palestiniens ont, bien évidemment, rejeté les propositions israéliennes et accusé Nétanyahou de saboter les efforts de paix.

Le président Obama a dit qu’elles étaient « un pas en avant », mais un pas en avant vers quoi ?

Et maintenant ? Pendant des mois les protagonistes vont discuter de la signification du gel des colonies, des caractéristiques du futur Etat palestinien – qui n’aura d’Etat que le nom –, de la haine des Arabes et des Palestiniens à l’égard d’Israël. Pendant ce temps, le nombre de colons s’étendra, l’expulsion des Palestiniens de Jérusalem-Est se poursuivra, les 10 000 prisonniers palestiniens resteront en prison... Sans même parler du blocus de Gaza, largement oublié, et qui empêche toute reconstruction et réduit à la misère des centaines de milliers d’habitants...

Denis Ross éliminé ? 

D’après le quotidien Haaretz du 15 juin, Dennis Ross va quitter ses fonctions de responsable au département d’Etat du dossier iranien. Connaissant les positions extrémistes et pro-israéliennes de cet homme, cela ne peut être qu’une bonne nouvelle (« Dennis Ross to be ousted as Obama’s envoy to Iran », par Barak Ravid) ?


http://blog.mondediplo.net/2009-06-15-Le-discours-de-M-Netanyahou-un-non-evenement


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15 juin 2009 1 15 /06 /juin /2009 13:09

La victoire d’Ahmadinejad saluée par des émeutes

IRAN. La réélection d’Ahmadinejad provoque de violentes manifestations dans les rues de Téhéran et d’autres villes du pays. Le rival malheureux, Moussavi, demande l’annulation du scrutin.

Président sortant, Mahmoud Ahmadinejad a été réélu vendredi, avec plus de 60 % des suffrages. Si l’on s’en tient aux chiffres fournis par le ministère de l’Intérieur, la victoire est sans appel, presque deux tiers des suffrages. Candidat malheureux, Mir Hossein Moussavi a demandé l’annulation du scrutin pour « irrégularités ». Lui rétorquant d’une certaine manière – alors que, selon nos informations, la demeure de Moussavi était encore encerclée hier après midi – Mahmoud Ahmadinejad a assuré dimanche des milliers de ses partisans réunis au centre de Téhéran que les élections, dont celle qu’il a remportée vendredi, étaient « les plus propres » et que leur résultat contesté par son rival n’avait pas été faussé. Coutumier de l’outrance, il s’en est pris à l’Occident où, a-t-il expliqué « on inclut les voleurs, les homosexuels et autres personnes impures dans l’électorat pour gagner quelques voix ». Ce qui ne l’a pas empêché d’ajouter qu’« ici, les décisions à tous les niveaux appartiennent au peuple ». Les centaines de personnes arrêtées depuis vendredi n’ont pas eu le loisir de l’entendre. Selon nos sources, la police iranienne aurait même écumé les couloirs des hôpitaux de Téhéran à la recherche de blessés venus des lieux d’affrontements. Des centaines de dirigeants réformateurs, dont le frère de l’ancien président Khatami, Mohammed Reza, ont également été dirigés vers des lieux de détention.

Le soutien des plus pauvres

Irrégularités ou non, ce qui vient de se passer en Iran relève plus de la politique que de l’orientation économique. Mahmoud Ahmadinejad a su garder le soutien des franges les plus pauvres de la population iranienne – rurales et urbaines – alors que les représentants d’une certaine bourgeoisie – celle qui n’est pas corrompue a été politiquement liée à celle qui n’est pas saine – ont voulu jouer de la modernité, simplement vue comme occidentale. Et donc contre les intérêts de l’Iran. Il ne saurait cacher les manifestations qui se déroulent à Téhéran et dans plusieurs villes du pays comme à Chiraz, à Tabriz, à Mashaad… Dans un quartier de Téhéran, à Tadrish, les manifestants auraient même pris le contrôle du commissariat. Pour les représentants du « Forum social iranien » qui ont contacté l’Humanité, « il faut continuer le mouvement de contestation. Moussaoui et Karroubi (l’autre candidat – NDLR) ont le courage de refuser ce résultat. Mais il faut réorganiser ce mouvement en Iran, parce qu’il est fragile. Personne n’est en sécurité pour diriger le mouvement. Tous ceux qui bougent sont arrêtés ». Dont acte. Sa police a obtempéré. Pourquoi, alors qu’il est vainqueur ?

Repartir dans la surenchère ?

C’est toute la question. Le guide suprême, Ali Khamenei, vrai « patron » de l’Iran, s’est félicité du résultat. « Son » résultat, disent certains. Il conforte ainsi son pouvoir, le président n’étant rien d’autre qu’une sorte de premier ministre. Et il peut ainsi considérer avec d’autant plus de pragmatisme la main tendue américaine qu’il a fait taire celle d’un ancien allié aujourd’hui opposant, Hachemi Rafsandjani. Ahmadinejad, reconduit dans ses fonctions, repartirat- il dans la surenchère ou, au contraire, sera-t-il plus souple dans l’ouverture d’un dialogue international (régionalement les liens tissés sont déjà importants) ? Les réactions internationales montrent qu’en réalité la considération vis-à-vis de l’Iran dépend moins de sa politique économique intérieure que de son manque d’intégration dans une politique régionale. L’attitude d’Ali Khamenei, le guide suprême, donne cependant quelques pistes. On peut même se demander si son but premier, lors de cette élection, n’a pas été de briser l’aura de Rafsandjani, président du conseil de discernement, qui pourrait lui faire de l’ombre. Sur le dossier du nucléaire, au-delà de la surenchère israélienne, existe une volonté de composer. Pour autant que le traité de nonprolifération nucléaire (TNP) ait encore un sens, notamment dans la recherche d’un démantèlement nucléaire de toutes les puissances. Après la main tendue de Barack Obama, il y a évidemment la place régionale de l’Iran et son assise régionale aux frontières de l’Irak, du Pakistan et d’Afghanistan.

C’est à Téhéran que la population s’est rassemblée pour, non pas se réjouir, mais s’attrister des morts à New York. C’était le 11 septembre 2001. Quel que soit le président iranien, Téhéran ne peut-être qu’un partenaire régional. La confrontation ne sert que les ultras du régime. CQFD.

Pierre Barbancey



http://www.humanite.fr/La-victoire-d-Ahmadinejad-saluee-par-des-emeutes



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