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17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 01:00

LeMonde.fr


Israël et Palestine sur le sentier de la paix
Dix ans après Camp David, le temps n'est plus aux négociations, mais aux décisions !
LEMONDE | 10.09.10 | 13h58







Saëb Erekat, chef de la délégation palestinienne aux négociations israélo-palestiniennes en cours

Il y a dix ans, après d'intenses discussions entre responsables palestiniens, israéliens et américains, le président Bill Clinton me demanda de participer à la rédaction d'un projet de communiqué sur les négociations du sommet de Camp David. Le communiqué qui fut alors publié déclarait que des progrès avaient été accomplis et que les négociations se poursuivraient.

Pourtant, peu après la fin du sommet, le président Clinton et le premier ministre israélien Ehud Barak rejetèrent sur les Palestiniens la responsabilité de "l'échec" des négociations. Lorsque, il y a quelques années, je demandai au président Clinton pourquoi il avait agi ainsi, il me répondit : "Parce qu'on m'avait dit que si je ne le faisais pas, c'en était fini du camp de la paix israélien."

Ce jeu du reproche, habilement mené par l'administration Clinton et tous les gouvernements israéliens successifs depuis lors, a conduit à l'effondrement du processus de paix. En suivant cette stratégie, l'administration Clinton a montré son incapacité à comprendre que les Palestiniens n'accepteront rien de moins qu'un Etat fondé sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.


Concernant Jérusalem, les négociateurs américains à Camp David soumirent à la partie palestinienne exactement les mêmes propositions que celles que les délégués israéliens avaient remises au président Arafat quelques semaines avant le sommet.

Les négociateurs palestiniens durent expliquer à leurs homologues américains la différence entre d'une part Abu Dis et Kufr Aqab, villes qui ne faisaient pas partie de Jérusalem avant leur annexion illégale par Israël, et d'autre part Silwan et Sheikh Jarrah, des quartiers qui ont toujours appartenu à Jérusalem.

Pourtant, les propositions soumises à Camp David à la partie palestinienne pour résoudre la question de Jérusalem passaient sous silence le fait qu'Israël était la puissance occupante et qu'une prémisse essentielle du processus de paix est la fin de l'occupation commencée en 1967.
De plus, les propositions ignoraient le fait que les Palestiniens avaient déjà fait une énorme concession historique en 1988 en reconnaissant le droit pour Israël d'exister sur 78 % du territoire de la Palestine historique, et en acceptant que 88 % de la municipalité de Jérusalem conquise en 1948 devienne Jérusalem-Ouest. Et pourtant à Camp David, on demanda aux Palestiniens d'accepter un nouveau compromis sur les 22 % restants de la Palestine historique.


Pratiques éhontées
Le problème de Jérusalem doit être résolu sans délai. Au regard du droit international, il n'existe aucune distinction entre Jérusalem, Rafah et Bethléem. Ces trois villes font partie du territoire palestinien occupé et souffrent depuis des années de la politique de colonisation.
Entre Oslo et Camp David (soit de 1993 à 2000), les gouvernements israéliens ont doublé le nombre des colons résidant sur le territoire palestinien occupé. Depuis Camp David, cette population s'est encore accrue de cent mille colons. Des pratiques aussi éhontées soulignent la nécessité pour la communauté internationale de résoudre honnêtement ce problème avant qu'il ne soit trop tard.

La position palestinienne est connue de tous. Nous appelons à une solution à deux Etats basés sur les frontières de 1967 et à une résolution concertée de la question des réfugiés, fondée sur le droit international, et demandons que Jérusalem reste une ville ouverte et partagée qui soit la capitale des deux Etats, avec sa partie orientale sous souveraineté palestinienne et sa partie occidentale sous souveraineté israélienne.

A Camp David, on nous a proposé un prétendu "Etat" qui n'exercerait aucun contrôle ni sur ses frontières, ni sur son espace aérien, ni sur sa sécurité.

Cet "Etat" aurait été divisé en quatre cantons, et aurait compris une Jérusalem-Est dans laquelle les Palestiniens auraient eu la responsabilité de tous les services sociaux tout en reconnaissant la souveraineté israélienne. Qui peut sérieusement croire qu'accepter l'occupation israélienne aurait débouché sur une solution juste, et donc défendable ?

L'une des différences les plus significatives entre 2000 et 2010 est que la poursuite de l'occupation israélienne affecte non seulement l'existence de millions de Palestiniens, mais jette un voile noir sur la région entière, y compris sur les deux cent mille soldats américains et alliés stationnés actuellement entre Bagdad et Kaboul.

Débloquer cette situation lourde de menaces exige une volonté de changer la façon dont s'est déroulé jusqu'à présent le processus de paix au Moyen-Orient. Il ne doit pas verser dans un cynique jeu de reproches, mais viser sincèrement à la paix régionale.

Les gouvernements israéliens successifs, y compris le gouvernement actuel, ont été incapables de prendre la décision stratégique de cesser l'installation de colonies en échange de la paix. Les négociations sont terminées et nous connaissons tous les contours d'une solution à deux Etats.

Dix ans après Camp David, cinquante-sept pays arabes et islamiques proposent à Israël des relations normalisées en échange d'une solution à deux Etats sur les frontières de 1967. Les Palestiniens sont prêts, nous avons mis nos cartes sur la table et nous attendons toujours une réponse israélienne.

Traduit de l'anglais par Gilles Berton

Saëb Erekat, chef de la délégation palestinienne aux négociations israélo-palestiniennes en cours



http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/09/10/dix-ans-....


Les articles et autres textes publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient (CJPP5), qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
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17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 00:50


Info-Palestine.net
Proche-Orient.net


DERNIERE MISE A JOUR :
jeudi 16 septembre 2010 - 15h:54


 


 

Des soldats israéliens coupables d’abus sexuels sur des enfants palestiniens

jeudi 16 septembre 2010 - 07h:03

Stéphen Lendman




Le 10 septembre le site israélien Ynetnews.com a fait ses gros titres avec un article intitulé : "L’IDF (Forces de Défense Israéliennes) ont commis des abus sexuels sur des enfants palestiniens" dans lequel on lisait : "des rapports accablants de CNN Envoyer(9 septembre) font état d’accusations non corroborées d’abus sexuels sur des enfan ts palestiniens détenus par l’IDF."


(JPG)


Les flics et soldats israéliens ne se sentent forts que face à des enfants et d’une manière générale face à des civils...

 

Les officiels militaires ont refusé de "répondre à ces accusations d’abus sexuels car aucune précision n’a été fournie" a déclaré un porte parole "Nous ne pouvons pas enquêter sur de vagues allégations. Personne n’a porté plainte."

 

CNN "a mis en avant un enfant palestinien non identifié qui affirmait que des soldats de l’IDF avaient essayé de lui enfoncer un objet dans le rectum " et que des douzaines d’officiers regardaient ça en riant.

 

La source de CNN était l’association "Defense of Children international" (DCI), une ONG indépendante qui s’occupe de la défense et la promotion des droits des enfants dans le monde depuis 30 ans sur la base des critères que la Convention des Droits de l’Enfant de l’ONU (CRC) a votés dix ans plus tard.

 

En mai 2010, l’organisme a demandé au Rapporteur Spécial de l’ONU sur la Torture d’enquêter sur 14 cas d’abus sexuels dont il avait eu connaissance et qui avaient été commis par des soldats, interrogateurs et policiers de janvier 2009 à Avril 2010. Les enfants qui avaient été victimes de ces abus avaient de 13 à 16 ans et avaient été arrêtés pour avoir lancé des pierres qui n’avaient blessé personne.

 

DCI Palestine a exprimé son inquiétude suite aux témoignages sous serments d’enfants, qui faisaient état d’abus sexuels ou de menaces d’abus sexuels pour obtenir des confessions. Rien qu’en 2009, DCI a enquêté sur 100 déclarations que des enfants avaient rédigées sous serment :

 

— 97% des enfants ont déclaré avoir eu les mains liées pendant les interrogatoires ;

— 92% ont dit qu’ils avaient les yeux bandés ou qu’on leur avait mis un capuchon noir ;

— 81% ont dit qu’on les avaient forcé à avouer ;

— 69% ont dit qu’on les avait battus ou qu’ils avaient reçu des coups de pied ;

— 65% qu’on les avait arrêtés entre minuit et 4 heures du matin ;

— 50% qu’on les avait insultés ;

— 49% qu’on les avait menacés ou essayé de les persuader ;

— 32% ont été forcés de signer des aveux en hébreu, langue qu’ils ne comprenaient pas ;

— 26% ont dit qu’on les avaient forcés à rester dans une position très pénible ;

— 14% ont dit qu’on les avait maintenus en isolement ;

— 12% ont été menacés d’abus sexuels ;

— Et 4% ont été victimes d’abus sexuels, comme de les attraper par les testicules jusqu’à ce qu’ils avouent ou de menacer des enfants de 13 ans de viol s’ils refusaient d’avouer "d’avoir lancé des pierres sur les voitures de colons israéliens en Cisjordanie occupée."

 

DCI pense que ces chiffres "sont bien inférieurs à la réalité" une certitude qui est étayée par un article récent appelé "Les enfants palestiniens sous l’occupation" qu’on peut trouver sur les site suivant : http://sjlendman.blogspot.com/2010/07/palestinian-children-under-occupation.html

 

Dans son rapport d’avril 2008, le Ministère Palestinien des Affaires des Détenus et des Ex-Détenus a écrit que plus de 7 000 enfants avaient été arrêtés depuis septembre 2000, date du début de la seconde Intifada. Environ 360 enfants, dont certains n’avaient que 10 ans, étaient toujours en détention et traités avec autant de dureté que les adultes, en violation avec le droit international qui prescrit un traitement spécial pour les enfants.

 

Sur ces 360 enfants 145 avaient été condamnés, 200 attendaient d’être jugés, et 15 étaient en détention administrative et retenus sans inculpation pour des offenses tout à fait mineures comme de jeter des pierres. Le rapport dit qu’environ 500 jeunes avaient atteint leur dix-huitième année en détention. Environ 75 étaient tombés malades et n’avaient pas été soignés et presque tous avaient été torturés et victimes de mauvais traitements.

 

Ils avaient été battus, forcés de porter un sac sur la tête, douloureusement entravés, et privés de sommeil pendant plusieurs jour d’affilés dans la position de shabeh.

 

On leur avait attaché les pieds et les mains à une petite chaise, ou par derrière à des tuyaux fixés au mur, ce qui les maintenaient inclinés en avant dans une position très pénible, la tête recouverte de sac dégoûtants tandis que des haut-parleurs diffusaient sans interruption de la musique criarde.

 

L’article relate d’autres exemples de mauvais traitement que les enfants subissent pendant leur détention ou d’une manière générale sous l’occupation, et qui témoignent d’une violence d’état qui viole de manière flagrante les lois internationales : la spécialité d’Israël.

 

DCI Palestine relate l’expérience d’un garçon de 15 ans qui avait été arrêté chez lui à 2H du matin en septembre 2009 :

"Alors que j’étais assis par terre près du camion, un homme qui parlait arabe s’est approché de moi, m’a attrapé par la main et m’a ordonné de me lever et de le suivre. Il m’a attrapé très violemment et m’a poussé. Il m’a forcé à marcher avec lui sur une vingtaine de mètres et j’ai pu voir sous le bandeau qu’il m’avait mis que nous nous sommes arrêtés près d’une jeep de l’armée. Il m’a giflé très fort deux fois et il a attrapé mes testicules violemment et s’est mis à les serrer. Puis il m’a demandé si je jetais des pierres et de cocktails Molotov et j’ai dit non.

 

Il s’est mis a hurler en me traitant de ’menteur’, ’ta mère est une p...’. Il s’est mis à me battre sur tout le corps et il a attrapé à nouveau mes testicules et les a serrées très fort. ’Je ne lâcherai pas tes testicules tant que tu n’auras pas avoué’ m’a-t-il dit.

 

Cela me faisait très mal et je n’arrêtais pas de crier. Je n’avais pas le choix, j’ai avoué" pour faire cesser le supplice.

 

Chaque année environ 700 enfants sont arrêtés, la plupart pour avoir lancé des pierres, puis interrogés sans l’assistance d’un avocat ou d’un membre de leur famille et condamné.

 

Plus de 80% d’entre eux ont signé des confessions forcées, pour un tiers écrites en Hébreu qu’ils ne comprennent pas.

 

Après avoir été condamnés par des cours militaires et non civiles, la plupart sont emprisonnés an violation du quatrième article, l’article 76, de la Convention de Genève ; article qui demande de "bien prendre en compte... que les mineurs doivent bénéficier d’un traitement spécial" ; une des nombreuses lois qu’Israël viole en brutalisant les enfants comme il brutalise les adultes.

 

Quand Israël se trouve confronté aux preuves de ces abus, il nie en disant qu’il respecte les lois internationales et s’y conforme alors qu’en fait il ne cesse de les violer de manière systématique.

 

Le 10 mai, la journaliste d’Haaretz, Amira Hass a fait un article sur un enfant qui avait été victime d’abus qui titrait : "Plus de 100 mineurs Palestiniens détenus victimes d’abus de la part de l’IDF en 2009", et dans lequel elle écrivait : "69 enfants se sont plaints d’avoir été battus, 4 d’avoir été victimes d’abus sexuels et 12 autres enfants ont affirmé avoir été menacés d’abus sexuels".

 

Elle a ajouté que la plupart avaient été terrorisés, brutalisés et insultés pendant leur détention, avant et pendant les interrogatoires.

 

De plus, on les privait de nourriture et de boisson des heures durant et on ne cessait de les martyriser que s’ils donnaient des noms.

 

Le conseiller juridique de DCI-Palestine, Khaled Kuzmar dit que la plupart des parents ne se plaignent pas aux autorités car ils n’ont "aucune confiance dans le système qui commet ces abus". A juste titre. Les officiels militaires et policiers mènent rarement une enquête et quand ils le font ils ne condamnent pas les coupables. Les victimes, si elles ne sont pas juives, n’ont droit à aucune justice.

 

Comme toujours un porte-parole de l’IDF a balayé "les accusations de violation délibérée des procédures d’arrestation et d’interrogation des mineurs (en disant que leur) arrestation sont opérées dans le respect du droit international ; les arrestations des suspects de moins de 16 ans en Cisjordanie et sont validées par un avocat militaire... Ensuite les mineurs sont amenés devant un juge assez rapidement."

C’est un mensonge, y compris la présentation rapide des mineurs au juge.

 

En fait, les enfants et les adultes sont souvent détenus des semaines, voire des mois, avant d’être jugés ou de pouvoir négocier leur peine (plea bargain). Il n’y a pas de justice en Israël pour qui n’est pas juif, même s’il n’a que 9 ou 10 ans.

(JPG)

 

 

* Stefen Lendman, aujourd’hui en retraite, consacre son temps à des causes progressistes et des sujets nationaux, comme la guerre et la paix, l’impérialisme américain, la position dominante des entreprises, les persécutions politiques, et toute une série d’autres questions sociales, économiques et politiques.

Voir son blog : http://sjlendman.blogspot.com/.

Son adresse courriel : lendmanstephen@sbcglobal.net.



Du même auteur :

-  De Goldstone à Uribe
-  Décennies de déplacement des Palestiniens à Jérusalem-Est
-  La spécialité d’Israël : cibler les civils
-  Un racisme alarmant en Israël
-  L’endoctrinement des jeunes Israéliens pour en faire des guerriers
-  Défendre le sionisme : défendre l’indéfendable
-  Punir Gaza

13 septembre 2010 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://sjlendman.blogspot.com/
Traduction de l’anglais : Dominique Muselet


 


 

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article....

 

 


Les articles et autres textes publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient (CJPP5), qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
 


 


 


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17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 00:20



LeMonde.fr




Israël et Palestine sur le sentier de la paix
Abbas à qui gagne perd, Nétanyahou à qui perd gagne
LEMONDE | 10.09.10 | 13h58  •  Mis à jour le 10.09.10 | 13h58







Hussein Agha, politologue à l'université d'Oxford et Robert Malley, directeur du programme Moyen-Orient de l'International Crisis Group

Israéliens et Palestiniens partageaient la même table à Washington, mais le gouffre les séparant va bien au-delà de leurs positions respectives.


D'autres asymétries entre les deux parties - à la fois abondantes et frappantes - risquent de faire capoter les pourparlers.


Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, représente un Etat fort et stable, capable de tenir ses engagements. Nonobstant les louanges périodiquement adressées à la construction d'institutions proto-étatiques en Cisjordanie, les Palestiniens n'ont rien qui ressemble à une autorité centrale. Leur territoire est divisé entre la Cisjordanie et Gaza. Seuls, ils éprouveraient d'immenses difficultés à mettre en oeuvre un éventuel accord de paix, quand bien même ils chercheraient à le faire. Israël détient tous les atouts matériels ; au mieux, les Palestiniens peuvent offrir de l'intangible - déclarations et promesses.
Benyamin Nétanyahou opère dans le cadre d'un consensus national. Toutes ses opinions concernant l'acceptation d'un Etat palestinien, l'exigence de la reconnaissance d'Israël en tant qu'Etat juif, le rejet d'un gel complet des colonies de peuplement (y compris à Jérusalem), le refus de conditions préalables aux négociations résonnent largement au sein du peuple israélien.

Ni la droite, dont il émane, ni la gauche, dont il dit porter les aspirations de paix, ne lui contestent le mandat de négocier. Benyamin Nétanyahou entame les pourparlers selon ses propres termes, ceux qu'il défend depuis maintenant vingt mois. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, y participe à contrecoeur, sans que la moindre de ses demandes ait été respectée.

La direction palestinienne n'a jamais été plus vulnérable. Toutes les organisations palestiniennes se sont opposées aux pourparlers directs, à l'exception du Fatah, qui lui-même ne les a endossés que du bout des lèvres. La décision de Mahmoud Abbas de venir à Washington est accueillie avec scepticisme, y compris par ceux qui le soutiennent. Celle de Benyamin Nétanyahou est applaudie, y compris par ceux qui le contestent.

Les points de vue palestiniens sont connus. Plus rien ne distingue véritablement leurs positions publiques, initiales ou finales. Et, pourtant, personne ne peut prétendre réellement savoir ce que sont les orientations israéliennes. Benyamin Nétanyahou pourra d'entrée de jeu adopter une position dure pour ensuite la modérer, affichant ainsi une souplesse que l'on comparera sans doute à l'obstination palestinienne.

Les Palestiniens en sortiront frustrés, l'atmosphère empoisonnée, et les propositions américaines - se situant probablement entre l'offre ultime palestinienne et les positions adoptées pour les besoins de la négociation par Israël - risquent d'être biaisées.

Depuis les années 1990, les négociateurs palestiniens ont déjà passé de longues heures à plancher sur les questions de statut final. Cela est loin d'être le cas pour les Israéliens. Aucun membre de leur équipe ne s'est sérieusement penché sur ces dossiers, à part le ministre de la défense, Ehoud Barak, dont le rôle dans ce processus reste incertain. Cette différence devrait en principe avantager la partie palestinienne, tout comme le débutant s'incline devant le professionnel.

Mais il y a un coût : les Palestiniens seront captifs de leur perspective usée et par trop connue, alors que les dirigeants israéliens auront tout loisir d'introduire des idées neuves. Pour la énième fois, les Palestiniens se verront dans l'obligation de recommencer de zéro un processus entamé à maintes reprises déjà.

Alors que ni son isolement international croissant ni sa forte dépendance à l'égard des Etats Unis n'ont entamé la capacité israélienne à prendre des décisions autonomes, celle de son vis-à-vis palestinien n'a cessé de fondre. La plupart des décisions prises récemment par la direction palestinienne l'ont été en conformité avec les demandes internationales, à l'encontre de ses propres instincts et en contradiction totale avec les aspirations de son peuple. Bien qu'ils se soient pliés aux injonctions de la communauté internationale, les dirigeants palestiniens ne peuvent compter sur son soutien.

Ils se sentent trahis par leurs alliés arabes et trompés par Washington. Par contre, Israël aura défié l'administration Obama sans pour autant que ses liens étroits avec les Etats-Unis soient remis en question. Les Palestiniens seront dans l'obligation de prendre en compte les points de vue des Etats arabes et musulmans ; Israël pourra négocier seul, sans en référer à une tierce partie.

Qu'adviendra-t-il si les négociations échouaient ? Le statu quo, bien qu'imparfait, ne présente aucun danger immédiat pour Israël. Ce que les Israéliens espèrent obtenir d'un accord, ils ont appris à vivre sans (la reconnaissance palestinienne) ou à se le procurer eux-mêmes (la sécurité). Le péril démographique - la crainte qu'un jour prochain les Arabes seront plus nombreux que les Juifs, contraignant Israël à choisir entre être un Etat juif ou démocratique - est souvent évoqué comme une raison poussant Israël au compromis. Mais le danger est exagéré. Grâce à son retrait unilatéral, Israël s'est déjà défait de plus d'un million de Palestiniens de Gaza.

A l'avenir, il pourra toujours se retirer de certaines zones de Cisjordanie, repoussant d'autant la possibilité d'une éventuelle majorité arabe. Parce qu'ils disposent d'une alternative convenable, les Israéliens ne ressentent pas d'urgence. Dépourvus de choix, les Palestiniens perçoivent l'impératif pressant d'un accord.

Quoi qu'il advienne, Mahmoud Abbas retournera vers une société fracturée. S'il parvient à un accord, nombreux seront ceux lui reprochant d'avoir marchandé sans permission les droits palestiniens. Si les négociations échouent, la plupart l'accuseront d'avoir été encore une fois dupe. Si Benyamin Nétanyahou obtient un accord, il sera encensé en tant que leader historique. Ses partisans se rangeront en majorité derrière lui ; la gauche n'aura de choix que celui de le saluer.

Si les pourparlers avortent, ses fidèles lui sauront gré d'avoir tenu bon ; ses adversaires, au bout du compte, tiendront les Palestiniens pour responsables de l'échec. M. Abbas joue à qui gagne perd ; M. Nétanyahou à qui perd gagne. Il n'y a pas d'asymétrie plus importante que celle-là. 

Hussein Agha, politologue à l'université d'Oxford et Robert Malley, directeur du programme Moyen-Orient de l'International Crisis Group
Article paru dans l'édition du 11.09.10



http://www.lemonde.fr/idees/article2010/09/10/abbas-a-qui.....



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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 00:50


Info-Palestine.net
Proche-Orient.net


DERNIERE MISE A JOUR :
mercredi 15 septembre 2010 - 12h:41


 

Les Trade Unions votent à l’unanimité le boycott et le désinvestissement

mercredi 15 septembre 2010 - 06h:55

Palestine Solidarity Campaign




Pour libérer la Palestine, la conférence annuelle des Trade Unions a voté en faveur de la campagne de boycott et de désinvestissement.
(JPG)
Le moment du vote : un instant dont le mouvement syndical britannique peut être fier

 

Les syndicats britanniques ont mis tout leur poids en faveur d’une campagne de désinvestissement et de boycott des entreprises qui profitent de l’occupation illégale par Israël des territoires palestiniens.

 

Les syndicats ont voté à l’unanimité aujourd’hui à la conférence annuelle des Trade Unions pour une motion présentée par l’Association des salariés des Transports »(CNTS), appuyé par le GMB, et soutenu par l’UNSION, le PCS (les services publics et commerciaux de l’Union) et le FBU (Fire Brigades Union).

 

La motion demande que le Conseil général agisse en étroite collaboration avec le mouvement Palestine Solidarity Campaign pour encourager activement les sociétés affiliées, les employeurs et les fonds de pension à se désinvestir et à boycotter les produits des entreprises qui tirent profit des colonies de peuplement, de l’occupation et de la construction du Mur d’Apartheid.

 

Le Conseil a condamné le blocus israélien des territoires palestiniens, en particulier de la bande de Gaza, et les agressions meurtrières de mai dernier par l’armée israélienne contre les navires transportant des fournitures d’aide humanitaire à Gaza.

 

Le Conseil a également appelé à la fin immédiate du blocus de Gaza et à une enquête indépendante sur l’attentat contre le navire turc d’aide humanitaire, le Marmara Mavi, où neuf militants ont été tués.

 

Une déclaration distincte du Conseil général exige que les Trade Unions, qui représentent 6,5 millions de travailleurs à travers le Royaume-Uni, adoptent un programme concret d’action dès le mois prochain.

 

Hugh Lanning, président de la CFP, a déclaré : « Cette motion s’appuie sur celle déjà adoptée lors de la conférence de l’an dernier et qui avait décidé de faire campagne pour un boycott des produits provenant des colonies illégales en Cisjordanie.

 

C’est un énorme pas en avant dans le mouvement pour la justice pour le peuple palestinien, et cela reflète une colère grandissante du public face à l’agression d’Israël envers les Palestiniens et envers ceux qui, comme les humanitaires de la flottille d’aide pour Gaza, tentent de les aider. »

 

Hugh Lanning a ajouté : « Les syndicats ont joué un rôle essentiel en aidant à mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud et à apporter la liberté aux gens de ce pays.

 

Le vote d’aujourd’hui montre que les syndicats britanniques sont prêts à se lever à nouveau pour appuyer un peuple opprimé - cette fois-ci les Palestiniens - et pour l’aider à gagner sa liberté.

 

C’est un moment historique pour le mouvement syndical au Royaume-Uni, et dont il peut être fier. »

 


Contact pour la presse :

Sarah Colborne
T : 07971 424 296
E : sarah.colborne@palestinecampaign.org

14 septembre 2010 - The Palestine Solidarity Campaign - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.palestinecampaign.org/in...
TRaduction : Info-Palestine .net


 


 

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=9398


 


 


Les articles et autres textes publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient (CJPP5), qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.


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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 00:42

 

Le Monde diplomatique


Accueil du site > Nouvelles d’Orient > Les Palestiniens dans « l’antichambre de l’Histoire »
Les Palestiniens dans « l’antichambre de l’Histoire »

mardi 14 septembre 2010, par Alain Gresh



Dans un nouvel essai (De quoi la Palestine est-elle le nom ? , Les Liens qui libèrent, Paris, septembre 2010), j’essaie d’inscrire le conflit dans un ensemble plus vaste et d’expliquer pourquoi la Palestine est devenue une cause universelle, notamment parce qu’elle se situe sur la ligne de faille entre le Nord et le Sud, l’Orient et l’Occident, à un moment où l’on assiste à un basculement du monde. L’affirmation de la Chine, de l’Inde, du Brésil, de l’Afrique du Sud marque la fin de deux siècles de domination occidentale et tourne la page de l’entreprise colonialiste. Le chapitre ci-dessous explique quelle fut la vision dominante de l’Histoire durant plus d’un siècle et pourquoi l’Histoire du monde reste souvent racontée du point de vue du Nord.

Table des matières

Où l’on comprend pourquoi certains peuples doivent patienter dans « la salle d’attente » de l’Histoire
« Les forces qui font aboutir le projet grandiose du bonheur parfait ne tiennent nullement compte de la souffrance d’ordre secondaire, et exterminent ces sections de l’humanité qui leur barrent le passage. (…) Qu’il soit être humain ou brut, l’obstacle doit être éliminé. »
(Herbert Spencer, philosophe anglais, 1850).


Il a ce sourire presque débonnaire qu’il affichait déjà sur la couverture du magazine américain Life, le 8 novembre 1943, la même barbichette, le même regard franc. Il s’est dépouillé de son uniforme militaire : la guerre est gagnée et il faut préparer la paix. Il a déjà participé à la création la Société des Nations (SDN) en 1919. En ce 25 juin 1945, à l’opéra de San Francisco, aux côtés de représentants de cinquante et un pays, il lit avec émotion le préambule de la Charte des Nations unies, un texte qu’il a largement contribué à rédiger et qui fonde le monde de demain, un monde plus juste et sans guerre :


« Résolus
- A préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances,
- A proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites,
- A créer les conditions nécessaires au maintien de la justice et du respect des obligations nées des traités et autres sources du droit international,
- A favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande,
Et à ces fins
- A pratiquer la tolérance, à vivre en paix l’un avec l’autre dans un esprit de bon voisinage,
- A unir nos forces pour maintenir la paix et la sécurité internationales,
- A accepter des principes et instituer des méthodes garantissant qu’il ne sera pas fait usage de la force des armes, sauf dans l’intérêt commun,
- A recourir aux institutions internationales pour favoriser le progrès économique et social de tous les peuples,

Avons décidé d’associer nos efforts pour réaliser ces desseins. »


Transportés par ces sublimes paroles, trois mille auditeurs se lèvent et applaudissent l’acte de naissance d’une ère nouvelle, débarrassée du nazisme, du fascisme, du racisme. Seul l’un d’entre eux, sceptique, reste assis, en retrait. Le Dr William E. B. Dubois, un écrivain noir américain considéré comme le père du panafricanisme, raconte :


« J’ai entendu Jan Smuts plaider pour le préambule de la Charte des Nations unies. C’était un paradoxe étonnant. Le “panafricanisme” qu’il représente est l’union des maîtres blancs du Kenya, de la Rhodésie et de l’Union sud-africaine, une union pour diriger le continent africain dans les intérêts des investisseurs blancs et des exploiteurs. »


Car l’homme qui lit l’appel « à pratiquer la tolérance, à vivre en paix l’un avec l’autre dans un esprit de bon voisinage », n’est autre que Jan Smuts, le premier ministre de l’Afrique du Sud, un pays où sévit la ségrégation raciale. Il s’est distingué par sa répression brutale des tentatives d’émancipation de la majorité noire à laquelle les droits politiques et sociaux sont refusés. Smuts avait néanmoins choisi le bon camp durant la Seconde Guerre mondiale, celui de l’alliance avec le Royaume-Uni.


S’il est un événement emblématique du XXe siècle, c’est bien la guerre de 1939-1945. Par le nombre de pays concernés et par la diversité des théâtres d’opération, de l’Afrique du Nord au Caucase, du Pacifique aux Balkans, elle peut, bien davantage que celle de 1914-1918, être qualifiée de « mondiale ». Elle continue, à juste titre, de symboliser dans notre monde occidental, même pour les générations qui ne l’ont pas vécue, la lutte titanesque entre « le Bien et le Mal », le combat contre la Barbarie. Pourtant, ce bras de fer, vu du côté des pays colonisés, donc à travers le prisme d’une expérience distincte, ne pouvait être ressenti de la même façon. Aujourd’hui encore, cette guerre n’a pas, pour les ex-colonisés, le statut de référence obligée qui est celle du discours occidental. Tentons de comprendre pourquoi.


Secrétaire général du Parti communiste sud-africain, Joe Slovo (1926-1995), premier Blanc élu à la direction du Congrès national africain (ANC) et l’un des principaux architectes de la transition pacifique vers l’après-apartheid, rapporte dans ses Mémoires inachevées, comment son parti, jusque-là neutraliste, décida de s’engager contre l’Allemagne nazie au lendemain de l’attaque contre l’Union soviétique, le 22 juin 1941 : « Ce tournant fut difficile. Comment expliquer à un Noir de faire la paix avec Smuts – le boucher de Bulhoek et de Bondelswarts [1] ? Pour un membre ordinaire de la majorité noire ne disposant ni de droits ni de la possibilité de voter, l’appel du régime à “sauver la civilisation et la démocratie” a dû paraître comme une cruelle parodie. Et se battre avec quoi ? Un homme noir n’était pas autorisé à porter des armes. S’il voulait servir la démocratie, son seul choix était de devenir le serviteur d’un soldat blanc. L’entrée en guerre du Japon aux côtés de Hitler avait donné un slogan aux racistes blancs : “Luttez contre le péril jaune”. Il était facile de comprendre que, parmi les Noirs, certains espéraient en leur for intérieur que la venue d’autres hommes de couleur leur apporterait peut-être le salut [2]. »


En décembre 1941, alors que son aviation bombarde la flotte américaine à Pearl Harbour, le Japon lance parallèlement une offensive majeure contre l’empire britannique d’Asie et s’empare, presque sans coup férir, de la Birmanie, de Singapour et de la Malaisie. Les troupes de l’Empire du Soleil-Levant atteignent les portes de l’Inde. Deux historiens britanniques d’aujourd’hui, Christopher A. Bayly et Tim Harper, exposent la signification de cet effondrement de « l’homme blanc » en Extrême-Orient, et ce d’un point de vue asiatique d’autant plus important à comprendre que « nous entrons dans le siècle de l’Asie [3] » :


« En 1941, lors de leur première incursion en Asie du Sud-Est, les Japonais n’apparaissaient pas aux yeux de ces peuples comme des envahisseurs féroces, hormis pour les Chinois, très informés d’événements comme le “viol de Nankin” en 1937 [4]. Au contraire, beaucoup percevaient les Japonais comme des libérateurs à même de balayer les colonialismes européens corrompus et décadents et d’ouvrir l’ère de “l’Asie pour les Asiatiques”. »


D’autant, poursuivent les auteurs, que la férule coloniale s’était alourdie avec la Grande Dépression des années 1930, écrasant la paysannerie sous le poids de la dette. La jeunesse asiatique admirait le Japon pour sa modernisation au XIXe siècle et pour sa victoire sur la Russie en 1904-1905. En Inde s’était constituée une Armée nationale de libération qui comptait 40 000 combattants en 1943, pour la plupart d’anciens soldats de l’armée britannique, et qui voulaient lutter contre le colonisateur en alliance avec les Japonais.


A la même période, dans le monde arabe, nombre de nationalistes dissimulaient à peine leurs sympathies pour « les ennemis de nos ennemis ». Le fait a été répété à satiété, le mufti de Jérusalem Amin Al-Husseini, un des leaders du mouvement palestinien, allait collaborer avec les nazis. Jeune officier, Anouar El-Sadate, le futur président égyptien signataire en 1978 des accords de Camp David avec Israël, fut arrêté en 1942 par les Britanniques pour avoir transmis des informations à l’Afrika Korps, les divisions blindées du général Erwin Rommel qui roulaient à tombeau ouvert vers Alexandrie. A ce moment-là, la majorité du peuple égyptien guettait fiévreusement l’arrivée des légions allemandes qui allaient libérer le pays de l’oppression exécrée des Britanniques. Communiste et juif, profondément antifasciste, Henri Curiel, un homme qui savait fort bien ce qu’il y avait à craindre d’une victoire nazie, diffusa un tract expliquant, en substance, que la domination allemande ne valait pas mieux que celle des Britanniques.


Il est difficile de se déprendre de vieux réflexes profondément ancrés, d’abandonner le prisme « occidentalo-centré » qui organise l’espace et le temps à partir du seul point de vue du Nord. Bien sûr, l’issue de la Seconde Guerre mondiale était cruciale pour l’avenir de l’humanité, et une victoire de l’Allemagne nazie aurait signifié non seulement la vassalisation de toute l’Europe, y compris de l’Union soviétique, mais aussi l’aggravation de l’exploitation des colonies. Mais nous devons comprendre la cohérence des illusions entretenues par les peuples vivant sous les férules britannique ou française. Ces illusions s’effacèrent rapidement, et les peuples asiatiques mesurèrent que le joug japonais n’était pas moins féroce que celui des Britanniques ou des Français, et, de la Birmanie à l’Indochine, ils se retournèrent contre leurs nouveaux maîtres. Mais, vu du Sud, le conflit perd ainsi la dimension qu’il a acquise dans « notre village occidental ». En fin de compte, l’impact majeur de la Seconde Guerre mondiale sur le monde colonisé résultera de la capacité des « peuples de couleur » à réclamer à leurs maîtres franco-britanniques affaiblis par le conflit, les valeurs de liberté, de démocratie et de justice au nom desquelles ils avaient combattu.
« Le droit à coloniser » Retour à la table des matières
Les différentes perceptions de la Seconde Guerre mondiale nous permet de mieux appréhender le conflit de la Palestine qui est l’objet de cet essai. Il nous permet de critiquer le prisme que nous utilisons pour l’appréhender. Ainsi, il n’est pas possible de comprendre l’attitude européenne et américaine à l’égard de la création d’Israël en dehors d’une conception du monde, prégnante durant toute une partie du XXe siècle, qui tenait pour négligeable les peuples autochtones. Ceux-ci vivaient et restaient sur place, bien sûr, mais invisibles, sans culture, sans Histoire, qu’ils soient arabes de Palestine ou d’Algérie, aborigènes d’Australie ou Noirs de l’Afrique australe. Nombreux étaient ceux qui croyaient sincèrement que seule l’Europe portait le flambeau de la « civilisation », un terme qui servit à couvrir bien des aventures et à justifier bien des crimes.


Si l’on suit le très documenté Dictionnaire historique de la langue française, publié sous la direction d’Alain Rey, ce n’est qu’en 1721 qu’apparaît le mot « civilisation », défini comme « le processus historique de progrès (…) matériel, social et culturel, ainsi que le résultat de ce processus, soit un état social considéré comme avancé ». Civiliser consiste donc à « faire passer [une collectivité humaine] à un état de plus haut développement matériel, intellectuel, social ». Philosophe et orientaliste, auteur du Voyage en Syrie et en Egypte (1787), Volney opposait déjà l’homme civilisé à… l’anthropophage. Le terme de « civilisation », qui remplace le mot jusque-là utilisé de « mœurs », ne prend donc tout son sens que par opposition à celui de « sauvage ». Il implique une vision hiérarchique à laquelle il est difficile d’échapper.


Nicolas de Caritat, marquis de Condorcet (1743-1794), dont l’un des plus grands mérites fut d’avoir défendu avec détermination l’égalité entre hommes et femmes, croit à l’unité de l’espèce humaine et s’oppose farouchement aux entreprises coloniales :
« Parcourez l’histoire de nos établissements en Afrique ou en Asie, vous verrez nos monopoles de commerce, nos trahisons, notre mépris sanguinaire pour les hommes d’une autre couleur ou d’une autre croyance, l’insolence de nos usurpations, l’extravagant prosélytisme ou les intrigues de nos prêtres, détruire ce sentiment de respect et de bienveillance que la supériorité de nos lumières et les avantages de notre commerce avaient d’abord obtenu. [5] »


Le respect des peuples de couleur transparaît dans cette condamnation courageuse et sans équivoque des aventures coloniales. Mais il s’accompagne, chez cet humaniste authentique que fut Condorcet, de la croyance de la « supériorité de nos lumières » – terreau de la formidable effervescence intellectuelle qui préparait la Révolution française. Elle le conduisit à une conviction :


La marche en avant des peuples des colonies serait « plus prompte et plus sûre par ce qu’ils recevraient de nous ce que nous avons été obligés de découvrir, et que pour connaître ces vérités simples, ces méthodes certaines auxquelles nous ne sommes parvenus qu’après de longues erreurs, il leur suffirait d’en avoir pu saisir les développements et les preuves dans nos discours et dans nos livres ».


Au nom de cette civilisation dont il est persuadé que l’Europe (et particulièrement la France) représente l’apogée, Condorcet légitime ainsi l’impérieuse obligation de hisser les autres peuples à « notre » niveau. Les restrictions qu’il y met, et notamment l’obligation d’user de moyens pacifiques, d’autres penseurs républicains, d’autres dirigeants politiques de la IIIe ou de la IVe République, les responsables européens en général n’auront aucun scrupule à les violer, camouflant sous cette « mission civilisatrice » des ambitions autrement plus sonnantes et trébuchantes.


A la fin du XVIIIe siècle, en France comme en Grande-Bretagne, se déployait une campagne contre la traite des esclaves et contre les colonies, menée par un courant appelé à un bel avenir, celui des intellectuels libéraux, d’Adam Smith à Edmund Burke. La métropole ne violait-elle pas les principes du marché libre en contraignant ses possessions d’outre-mer à exporter leur production vers la métropole et à y acheter tout ce dont elles avaient besoin ?



Cinquante ans plus tard, la plupart des adeptes de ce courant, de James Mill à John Stuart Mill, en passant par Alexis de Tocqueville, bien que toujours attachés au libre-échange et au rôle central du marché, abandonneront pourtant les questionnements de leurs prédécesseurs pour appuyer, sans états d’âme, l’expansion européenne. Ce « revirement pro-impérialiste » des libéraux, comme le montre l’universitaire américaine Jeniffer Pitts, s’explique dans une large mesure par « l’effacement progressif des théories pluralistes et nuancées du progrès au profit de certaines conceptions beaucoup plus méprisantes de l’“arriération” et à une dichotomie beaucoup plus tranchée entre barbarie et civilisation [6] ».


Adam Smith attachait à l’étude des communautés humaines une attention soutenue et il n’aurait certainement pas entériné la formule de Margaret Thatcher, selon laquelle « There is no such thing as society » (« Il n’existe pas de société »). Il consacra, au contraire, des ouvrages approfondis non seulement aux sociétés européennes, mais aussi à celles que le Vieux Monde découvrait, de l’Océanie aux Amériques. Il était un universaliste, convaincu que les êtres humains sont tous rationnels et qu’ils appliquaient cette rationalité à la résolution de leurs problèmes. Pour lui et ses disciples, aucune culture n’était globalement supérieure ou inférieure aux autres : la diversité des croyances et des moeurs était une réponse à des situations différentes.


Sans jamais céder au relativisme, Adam Smith expliquait ainsi dans sa Théorie des sentiments moraux, publiée il y a cent cinquante ans, que la coutume des Amérindiens de mouler les têtes des nouveau-nés, dénoncée par les missionnaires comme absurde et barbare, n’était pas plus saugrenue que le port du corset imposé aux femmes, dont les effets négatifs étaient connus et néanmoins acceptés… Il condamnait avec force tout ce qui pouvait fonder l’idée d’une supériorité globale des sociétés européennes.


En quelques décennies, le monde va profondément changer. Alors qu’au XVIIIe siècle il était encore multipolaire – en 1800, la majorité de la production manufacturière mondiale se faisait en Chine et en Inde –, durant la première moitié du XIXe siècle l’hégémonie du Vieux Continent s’affirme, et ce pour des raisons diverses : avantages tirés de la conquête de l’Amérique ; profits accumulés du commerce triangulaire (Europe-Afrique-Nouveau Monde) dominé par la traite des esclaves ; et, surtout, maîtrise de la technologie et de l’art de la guerre : la multiplication des conflits en Europe donna aux Etats une capacité à mobiliser leurs ressources pour de longues campagnes militaires, capacité dont ne disposaient pas les immenses empires indien ou chinois, qui déléguaient la défense de leurs lointaines frontières à des potentats locaux ou à des tribus.


Cette capacité militaire et les conquêtes elles-mêmes vont constituer, a posteriori, une preuve de la supériorité non seulement militaire et économique, mais aussi « culturelle » et même « morale » du Vieux Continent, laquelle s’enracinerait dans des conceptions philosophiques que certains font remonter jusqu’à la Grèce antique. On vit ainsi, remarque Jennifer Pitts, apparaître des arguments selon lesquels la nature progressiste de leur civilisation donnait une supériorité morale aux Européens, leur permettant d’agir à leur guise dans les régions « barbares ». La Palestine sera, parmi d’autres, un champ d’application de ces théories.


L’évolution de la politique britannique en Inde en témoigne : au milieu du XIXe siècle, l’intérêt naguère porté à la civilisation de ce pays commence à s’estomper. « Il avait antérieurement existé dans les plus hautes sphères de l’administration, remarque Pitts, une certaine forme d’admiration pour les hauts faits de la culture indienne, y compris parmi les Britanniques œuvrant à l’expansion de l’Empire. Au sein des administrateurs coloniaux du XVIIIe siècle figuraient, en bonne place, des orientalistes admirant la civilisation indienne. »
Ces administrateurs avaient même tendance à s’indianiser : ils s’habillaient comme les locaux, adoptaient leurs coutumes, se mariaient à des Indiennes, etc. A partir des années 1850, au contraire, se fixe une vision méprisante des autochtones, laquelle ne se démentira plus jusqu’à l’indépendance.


Dans un ouvrage stimulant et ardu, au titre provocateur, Provincialiser l’Europe [7], l’historien indien Dipesh Chakrabarty revient sur la conception qui s’est finalement imposée selon laquelle l’Europe préfigurerait l’avenir de l’humanité. Les peuples non européens, explique Chakrabarty, sont assignés à « une salle d’attente imaginaire de l’Histoire », attente qui devient ainsi une mesure de la distance culturelle qui sépare l’Occident du non-Occident. La notion de progrès, poursuit-il, s’installe dès le XVIIIe siècle et si « nous » sommes l’avenir, « ils » sont le passé, parfois même notre propre passé : ainsi les Aborigènes d’Australie seront réduits à ressembler à nos ancêtres de la préhistoire qui n’auraient pas su évoluer. En d’autres termes, Karl Marx écrivait que « le pays le plus industrialisé montre aux pays moins développés l’image de leur propre avenir ».


En dépit des puissants mouvements universalistes qui ont marqué l’Europe à partir du XVIIIe siècle, dont les idées étaient en principe peu compatibles avec l’oppression des indigènes, le droit à coloniser s’est donc imposé comme un « droit naturel », voire comme un devoir, de l’Australie à l’Algérie, du Congo à la Cochinchine. En Palestine, il s’agissait aussi d’« une mission sacrée de civilisation » (Henry Laurens). Mais, à la différence d’autres situations coloniales, les Palestiniens ne sont pas assignés à « une salle d’attente » de l’Histoire, mais à en être expulsés définitivement.

Notes

[1] Deux villes sud-africaines où, en 1921 et 1922, Smuts exerça une terrible répression qui fit plusieurs centaines de victimes parmi les Noirs.
[2] Slovo. The Unfinished Autobiography, Ocean Press, Melbourne-New-York 1997.
[3] Christopher A. Bayly et Tim Harper, « Armées oubliées de l’Asie britannique », Le Monde diplomatique, mai 2005.
[4] Selon les sources, entre 100 000 et 300 000 personnes furent massacrées après la prise de la ville par les troupes japonaises.
[5] Tableau historique des progrès de l’esprit humain, publié après la mort de l’auteur, en 1795
[6] Jennifer Pitts, Naissance de la bonne conscience coloniale, L’Atelier-Le Monde diplomatique, 2006.
[7] Dipesh Chakrabarty, Provincialiser l’Europe, Editions Amsterdam, 2009.


http://blog.mondediplo.net/2010-09-14....


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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 00:40



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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 00:25


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Opinion/Editorial

Academic research collaboration emboldens Israeli apartheid

Diane Shammas, The Electronic Intifada, 14 September 2010

Israeli universities play no small role in the state's military strategy. (Keren Manor/ActiveStills)



In July, Donna Shalala, the president of the University of Miami and former United States Secretary of Health and Human Services during the Clinton administration, joined a 13-member delegation of American university presidents to Israel. The delegation's main objective was to discuss opportunities for academic collaboration with Israeli universities and reciprocal exchange programs for student and faculty. The majority of these Israeli universities, if not all, have been implicated in war crimes and other human rights violations against Palestinian and Lebanese civilians ("Academic boycott against Israel? Umberto Eco misses the point," Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel, 10 July 2010). Prior to the delegates' arrival in Israel, they drafted and sent individual letters to their executive counterparts at the Israeli universities, stating that they "clearly denounce[d] the boycott of Israeli academics" ("Shalala among delegation of university presidents to visit Israel," University of Miami news release, 2 July 2010).

The karmic twist to Shalala's visit to Israel was that in spite of her obsequious endorsement of the anti-boycott stance, she was not spared from a three-hour, humiliating interrogation and detainment upon her departure from the Ben Gurion Airport. Israel's Ynet News reported that she was detained because of her Arabic surname ("American VIP humiliated at airport," 6 August 2010). When later interviewed by the Miami Herald, Shalala dismissed the inconvenience of her detention as purely security protocol to ensure traveler safety. Leaving aside all speculations as to why Shalala, an Arab-American, did not speak out against the indignity of her treatment at the airport, the larger conversation should be the strategic marketing and funding of research partnerships between American and Israeli universities.

Research and development collaboration between higher education institutions amount to billions of dollars annually. In 2008, the federal government alone funded $31 billion for academic research and development expenditures of which $1.6 billion were passed through to other university sub-recipients, domestic and foreign (National Science Foundation). Apart from the steady growth of research collaborations with "Asian 8" countries, such as South Korea and Taiwan, the research partnerships between American and Israel universities have been consistently strong and significant.

Large corporate donors, like Coca-Cola Company and Quaker Oats, a division of Pepsi-Cola, subsidize many of these collaborative research projects between US and Israeli universities, due principally to their robust ties with the American-Israel Chamber of Commerce ("American Israeli Chamber of Commerce promotes academic and research exchanges between University of Minnesota and Israeli educational and research institutions," American-Israel Chamber of Commerce press release, 10 August 1998).

While the actual number of US-Israeli research partnerships is not readily available, a proxy indicator is the annual percentage of collaborative science and engineering articles between the two countries. Israel has the third-highest percentage of co-authored articles, 52 percent, with American researchers, after South Korea (54 percent) and Taiwan (53 percent). It is important to point out here if the percentage of co-authorship for Israel appears inflated, it is because their co-authorship output with the US is greater than their considerably smaller educational infrastructure.

 

Therefore, the National Science Foundation has corrected for the infrastructural disparities by placing Israel's rate of co-authorship with US at 1.21, qualitatively speaking, "higher than expected," along with similar rankings for South Korea and Taiwan. Shalala's delegation specifically expressed an interest in collaborating with Israeli universities on the application of technological research to the manufacturing of marketable products.

Israel aggressively courts research partnerships with American universities by hosting academic delegations. For example, Project Interchange, an educational organization of the American Jewish Committee, sponsored Shalala's delegation to participate in their week-long program. A brief portrait of Project Interchange will illustrate that these academic delegations are political-educational junkets, which subliminally promote a Zionist ideology along with coordinating potential partnerships with Israeli universities.

Project Interchange regularly sponsors academic delegations and conducts programs in a seminar format. According to their website, Project Interchange customizes the theme of the seminar to each group's interest, but all seminars are framed within the broader discourse of Israeli culture, society and politics -- with a predominant focus on Israeli foreign policy.

Project Interchange identifies itself as "non-partisan," "apolitical" and [[an]] "educational organization." If one carefully deconstructs the language that Project Interchange uses on its website to describe its seminars -- "challenging and promoting dialogue" and "offering multiple perspectives on complex issues" -- it feigns a non-partisan and apolitical agenda by reducing the Palestinian struggle against occupation and dispossession to mere differences of opinion among ostensibly rival equals -- Palestinians and Israelis.

 

The message conveyed, therefore, is deceptive, because it completely denies the existence of the relationship between the colonizer -- Israel -- and the colonized, the indigenous population. The subordinate reference to "also meeting with Israeli Arabs and Palestinians" blatantly exposes Israel's relegation of the indigenous population to second class citizens.

Another component of Project Interchange's seminar program is coordinated site visits to the Israeli and Arab/Palestinian communities. In July, The Chronicle of Higher Education published an account of one site visit by a member of Shalala's delegation, a president from an elite East coast university, who lauds the multi-cultural efforts of the Jerusalem International YMCA Peace pre-school:

"'Boker tov!' 'Sabaah al-khayr!' 'Good morning!' The excited voices of the kindergarten students and their tri-lingual teachers make us all smile as our group of American academic leaders visit the International Jerusalem YMCA peace pre-school ... In the preschool, which serves an equal number of Arab (Christians and Muslims) and Jewish students, young people don't seem to know they're from different backgrounds and they are supposed to hate each other but they are friends" ("What we can learn from Children," 16 July 2010).

Even though the delegate acknowledges the preschool's diversity, his latter remark about the surprising amity among Arab and Jewish children and declaration that "they do not seem to know that they're from different backgrounds" demonstrates his racial and religious blindness. He blissfully dismisses this purported hatred between Jews and Palestinian Arabs as if it originates from a historical rivalry on equal footing rather than a deep-rooted power imbalance between occupier and occupied.

Moreover, what is astonishingly naive about his comment is that, as a university president, he is (or should be) cognizant of the racial tensions among minority student populations, and yet, he seems to be taken in by the artificial democratic setting of the Israeli preschool, which is precisely the falsely egalitarian image of Israel that Project Interchange is endeavoring to promote by their site visits.

In the final analysis, Project Interchange's objective is to transform a research collaboration initiative into a commodified, politicized and hegemonic project that is an extension of the Israeli state apparatus. To this end, American universities' collaboration with Israel's educational institutions is complicit in the occupation.

The portrait of Project Interchange lends insight into how a United States-Israeli global network intercedes on behalf of US academic leaders to establish strategic research partnerships with Israeli universities. Because Israeli universities mirror the racist institutional structure of the Israeli government and the US enables the Israeli occupation, it is highly unlikely in the present political environment that any research collaboration between American and Israeli universities would comply with the guidelines outlined by the Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel (PACBI).

In recent months, global boycott, divestment and sanctions have made enormous strides and have reported several victories in the areas of economic and cultural boycotts. To that end, American and Israeli university partnerships merit closer scrutiny in particular, as well as the intermediary organizations and the large corporate and private donors and binational foundations that annually fund billions of dollars to them (e.g., Binational Industrial Research and Development Foundation (BIRD), Binational Science Foundation (BSF) and Binational Agricultural Research and Development Fund (BARD)).

Diane Shammas is of Lebanese/Arab American heritage, and holds a Ph.D in International and Urban Education and Policy, with a specialization in Arab American Studies. She currently teaches a course on social construction of race and citizenship. She recently lived in Gaza City for three months, taught at Al Azhar University (Gaza), and passed through the West Bank on her return to the United States.



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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 00:20




Monde - le 14 Septembre 2010

monde

Poursuivis pour appel au boycott

Le procès à Mulhouse de cinq personnes, poursuivies pour avoir appelé au boycottage de produits fabriqués dans des colonies israéliennes en 2009, a été renvoyé au 29 novembre.

 

Ils doivent être jugés pour provocation « à la discrimination, à la haine ou à la violence » (sic), sur plainte du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), association pro-israélienne, auquel viennent de se joindre la Licra et la chambre de commerce franco-israélienne.

 

Membres de la campagne internationale BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), ils entendaient dénoncer le fait qu’Israël exporte des produits issus des colonies juives de Cisjordanie en les faisant passer pour des produits de son territoire, ce qui leur confère les mêmes avantages douaniers que les produits israéliens.

 

La Cour européenne de justice a pourtant condamné une société, en Allemagne, qui trichait ainsi. Hier, avant l’ouverture du procès, une centaine de membres et sympathisants du collectif ont manifesté devant le tribunal. Une pétition a recueilli plus de 2 000 signatures.P. B.


http://humanite.fr/13_09_2010-poursuivis-pour-appel....

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14 septembre 2010 2 14 /09 /septembre /2010 01:00

mardi 14 septembre 2010



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14 septembre 2010 2 14 /09 /septembre /2010 00:45

From the Desk of Reuven Kaminer

Monday, September 13, 2010

As we know, some 60 Israeli theater people came out a few weeks back with a declaration that they will refuse to appear at the Ariel “Culture” Hall located in the occupied territories. It is important to stress that actors-artists are employees subordinate to the administrative and financial owners of the theater who are their employers in every sense. So, we are not speaking only of taking a courageous stand, but an act which puts the actor on a collision course with his boss. And we are not speaking of any kind of profession. An actor, without the theater, cannot work, create or make a living. Therefore, most honest people tend naturally to honor and applaud the brave tens of theater people for their act of protest.

It is also natural that the Israeli theater people received support from abroad. Indeed 150 central cultural figures, mainly from the US and the UK expressed their admiration for the courageous stand of the Israeli theater people.

This chain of events is yet another component in a broad movement in Israel and abroad serving to delegitimize the occupation regime and overall Israeli policies. It is important to note that this movement is itself composed of a variety of various, independent, groups and organizations, each of which has a record of long and difficult struggle against the occupation and its evils.


Boycott in Principle
For quite a while a serious debate has been taking place in our circles and in the broad public as to whether the boycott is an appropriate instrument for our struggle. There are those who argue that any boycott against Israel is unjust, really an act of anti-Semitism. But this is a rather naïve position of those who refuse to recognize the suffering and the deprivation of the Palestinian under Israel occupation. Those who support peace and are struggling against the occupation cannot reject any non violent activity aimed at advancing the struggle against the occupation. It is necessary to add that by virtue of its emotionally charged nature, boycott is never a simple affair. It is always a complex mechanism and should be employed with caution and wisdom. Boycotts should be aimed at a definite goal and should be accompanied with detailed political explanation on the cause and the goals of the boycott.

In general, the left in Israel supports boycott activity that conforms to the aforementioned reservations.


PACBI - The Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel
Those who follow Palestinian politics know that we are talking about a small and energetic group of activists who have a very explicit political agenda. They see in boycott activity a political instrument with a clear and definite message. This message is revealed in the first statement of their program, which declares the purpose of the boycott: “the elimination of the colonization of all Arab lands.” (see here). This formulation expresses the position of the group, which negates the existence of the state of Israel. In of itself, there is nothing illegitimate about this position. We are talking about leading intellectuals who are members of a nation oppressed by Israel for decades. Difficulties arise on the strategic level. Within the framework of BDS activity, the PACBI people represent a determined line, which demands that boycott activity should conform to their principled position. It is worth being clear on this question from the onset: they do not support activity against the occupation in and of itself because they see such activity as a diversion from the main issue. Their hard-line interpretation that all Israel must be considered territory under occupation brought them into conflict with important leaders of the peace movement such as Noam Chomsky and Norman Finkelstein.

I confess that I am not enthused about getting into a critical discussion about PACBI. I have no doubt regarding the noble intentions of members of the group and their devotion to non-violent struggle against the occupation as they perceive it. However, when they decide to deride the brave struggle of Israeli members of the peace movement and at the same time demonstrate their lack of understanding of our conditions, it is necessary to comment on this. Precisely out of concern for the campaign of the Israeli left against the occupation it is necessary to come out clearly against Palestinian friends who desire to insult with callousness and derision courageous and effective protest.


PACBI Against the Theater People and their International Supporters
We cannot know why PACBI issued, in the space of two days, two separate declarations that deal with the Israeli protest action against the “Cultural” Hall in Ariel. We will deal first with the declaration dated 7th of September (see here). There is nowhere in this text a good word about the activity of the Israeli theater people, and the declaration gives us a detailed and lengthy explanation for this. “While we welcome acts of protest against any manifestation of Israel's regime of colonialism and apartheid, we believe that these acts must be both morally consistent and anchored in international law and universal human rights.” These words serve as an introduction to a text in which PACBI explains that the action by the theater people does not meet these criteria.

These are the faults in the behavior of the theater people:
“First, we believe that the exclusive focus on settlement institutions ignores and obscures the complicity of all Israeli academic and cultural institutions in upholding the system of colonial control and apartheid under which Palestinians suffer. PACBI believes there is firm evidence of the collusion of the Israeli academic and cultural establishment with the major oppressive organs of the Israeli state. Focusing solely on obviously complicit institutions, such as cultural centers in a West Bank colony, serves to shield mainstream Israeli institutions from opprobrium or, ultimately, from the growing global boycott movement that consistently targets all complicit institutions. Furthermore, the cherry-picking approach behind targeting a notorious colonial settlement in the heart of the occupied West Bank diverts attention from other institutions built on occupied land. Supporters of this peculiarly selective boycott must be asked: is lecturing or performing at the Hebrew University, whose Mount Scopus campus sits on occupied Palestinian land in East Jerusalem, acceptable?

The PACBI people go on to submit a list of “test questions” to the theater people: why did they refrain from taking a position against the suffocation of Palestinian cultural institutions in conquered Jerusalem? The PACBI people continue the test questions: “If the artists' and intellectuals' role as voices of moral reason is behind this most recent call to boycott Ariel, where were these voices when academic and cultural institutions were wantonly destroyed in Israel's war of aggression on Gaza in 2008-2009?”

In all seriousness, there is no sincerity and no honesty in referring these questions to these people in these circumstances. The theater people under discussion were never a separate and organized movement but only an ad hoc formation. At the same time, among the theater people there are indeed those who protested the war on Gaza, against the occupation of East Jerusalem and the like. In any event, the “cross examination” style is not appropriate here.


The Second Document
As we have noted PACBI published a second declaration on this subject (see here). The second document, issued two days after the first, is different in that it is in the form of an open letter to the American and English cultural figures who cam out in support of the cultural boycott against the Israeli settlement of the West Bank. Their letter praises and commends the theater, film and television people following their declaration of support of those boycotting Ariel. Reasonably, PACBI calls on the artists abroad to deepen and expand their steps for yet a more comprehensive boycott. However, it is a bit strange to praise and to commend people abroad on their declared support for peace-loving Israelis, while the Israeli activity in itself is not considered worthy in PACBI eyes.

The explanation for this is contained in a paragraph which presents a set of “test questions” similar to those addressed to the Israeli theater people. PACBI wants to know why the cultural figures abroad refuse to act in good time: “In light of this inspiring history, we cannot but ask, why haven't you taken your taboo-breaking position in response to appeals by the overwhelming majority of Palestinians, including almost all leading artists? Why did you have to wait for a relatively small number of dissenting Israeli artists and academics to initiate a boycott, a peculiarly selective and morally-inconsistent one at that? Do authentic voices of the oppressed, especially those in the besieged Gaza Strip, incarcerated in the world's largest open-air prison, also count?” PACBI concludes its letter to the artists abroad that they act according to the spirit of its positions.


In Summary
PACBI, as important as it is, is not the only political factor in Palestinian society, but only one of many Palestinian organizations. While all Palestinians support, in principle, actions against the occupation and against Israeli policies, there are discussions and debates all about the vital issue of strategy and tactics. PACBI represents a version that causes unnecessary difficulties for building the unity of all peace loving forces, who support the Palestinian right of self determination.
The recent appearance of an important coalition built on the parties of the Palestinian left and on the political initiative of a grouping around Dr. Mustafa Barghouti is of tremendous importance.
This group has criticized the defeatism of Abu Mazen and his people while continuing its support for a just peace. And in respect to our concern here it is important that this coalition supports cooperation on the basis of mutual respect between themselves and the democratic and peace forces in Israel. Solidarity can only be constructed on the basis of mutual respect and a deep understanding of the difficulties of the left opposition in both nations.


*This article was written and published originally in Hebrew. I was concerned that its publication in English might needlessly intensify the debate. However, a number of good friends, who are sincerely devoted to BDS activity, requested an English translation, and convinced me of its value.


Les articles et autres textes publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient (CJPP5), qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.

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